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 A la dérive, ou presque...

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Garzan
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Nishi d'Amato
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Nishi d'Amato
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MessageSujet: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeSam 18 Mar - 21:08

Tant bien que mal, le navire des lames grises dérivait plus qu'il ne voguait vers le port le plus proche...
Les attaques ennemies aussi bien que les contre-mesures alliées avaient bienendommagé la coque et les voilures de l'embarquation qui n'était plus que l'ombre de ce qu'elle avait été au départ du continent de l'air.

Nishi, accoudée au bastingage fumait une Nième cigarette en ruminant diverses noires pensées.
Si Paul Jonas avait bien rempli son office, la passagère avec son dragon s'était révélée une nuisance plus qu'autre chose. Même ce satané mage incapable avait été plus utile à sa manière : lui au moins avait un compagnon qui savait jouer au Poker comme pas deux pour peu que quelqu'un lui tienne ses cartes...

Pour l'heure, elle repoussait ces pensées (facile avec l'aide apaisante de la cigarette) pour se concentrer sur deux détails de la plus haute importance.
Tout d'abord, voila qu'ils se trouvaient coincés un certain temps sur un continent où ils n'auraient pas du mettre les pieds... D'après les militaires qui grouillaient et la présence de l'inquisition, des troubles graves secouaient le continent et il allait falloir partir à la pèche aux infos très vite. Décidément, elle détestait les voyages en mer : ils vous coupaient de toutes vos sources habituelles.
Plus important encore, il devenait urgent de finir son projet. Elle avait vraiment failli perdre son bras en lançant le cusser. Pour une fois, le Noiraud avait raison, elle les lançait vraiment de trop près. Encore quelques retouches et ça ne serait plus un problème heureusement.

Quelque chose remua à ses pieds, elle saisit un gourdin et en donna un coup sur la chose.
La tête de Nathan émit un bruit creux et s'arrêta de gigoter. Pour être sûre du résultat, Nishi donna un second coup puis un troisième. On ne pouvait vraiment pas faire confiance aux magiciens...
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Meraziel
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Meraziel


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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeDim 19 Mar - 8:46

Tout était ravagé...

Meraziel ne savait pas pourquoi Mairenn était dans cet état. Une atmosphère malsaine trainait sur le port. La ville, quelques kilomètres plus loin; rayonnait de flammes. Ce n'était pas un raid conventionnel venant du continent du mal. Non, ce genre d'assaut, les peuples libres savaient le repousser. Une magie démoniaque saturait l'air. Il s'était passé quelque chose de vraiment horrible ici. Et qui disait massacre, morts et destructions, disaiet contrats juteux. Somme toute, ils avaient bien fait d'arriver ici. En quelque sorte, le sort les favorisait. Encore fallait-il accoster...

Le navire dérivait assez rapidement, porté par les courants marins. Il projeta tout ses passagers sur le pont lorsqu'il percuta avec force le quais. Rebondissant sous la violence du choc, il repartit vers le large. La coque grinça dangeureusement. Avec calme, Meraziel prit une flèche et y attacha une corde. Il fit signe aux autres archers survivants de l'imiter. S'ils repartaient, ils ne pourraient jamais plus accoster où que ce soit. Plus assez de vivre. Sa flèche se planta quelque part dans les docks Un instant plus tart, plusieurs dizaines de cordes tenaient le navire en équilibre. Au loin, les habitants du port attachèrent ces lignes de vie à des butées du port. Et lentement, en tirant de toutes leurs forces, les Lames Grises purent ramener le navire vers les docks.

Une fois le bateau bien amarré, tous purent constater la réelle étendue des dommages. Effrayant. Du boulot en perspective. Ironie du sort, la Compagnie quittait un port dévasté par un loyaliste pour rentrer dans celui-ci, dans un état encore pire.

"Allez chercher des infos, des contrats, et de quoi remettre à neuf le navire. J'ai l'impression qu'on va rester ici pour encore un long moment..."

Il nettoya ses lames souillées de sang, et une idée lui vint. Il alla vers Nishi et lui lança un petit sourire.

"Un compromis pour le nom de la Compagnie : Les Lames Ecarlates. Ca colerait bien je penses."
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Garzan
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeMar 25 Avr - 9:52

Garzan acquiesca tranquillement aux paroles de Meraziel et se leva du pont où il buvait une bière. Contemplant l'étendue des dommages, il, saisit sa hache et se prépara à descendre. Mais il se retourna vers Paul Jonas, qui était installé un peu plus loin en pleine inoccupation.

"Eh, le guérisseur, étant donné que t'a fini avec les blessés, tu pourrais peut-être m'accompagner pour voir ce qui se passe dans ce coin. Yaura surement des gens qui auront besoin de ton aide."


Le guérisseur hocha la tête avec sérieux et se leva. Tout deux, ils descendirent la passerelle et entrèrent dans la ville dévastée. Les maisons en flammes, les cadavres brulés. Et cette odeur de magie maléfique qui trainait un peu partout, qui s'infiltrait dans les vétements et les narines. Jonas était à deux pas de régurgiter son dernier repas sur le sol, et pourtant il en avait vu des blessures horribles. Quand au nain, il regardait tout cela d'un oeil perplexe, cherchant sans doute une cause à tout ça.

"Garzan, je ne peut rien pour ces pauvres gens. Ce type de blessure vient d'une magie très puissante, je n'ai pas les compétences nécessaires pour les aider."

Le nain se tourna vers le guérisseur avec un air neutre.

"On va déjà essayer de comprendre et de faire survivre la Compagnie, et après on verra ce qu'on peut faire pour les victimes. Regarde là-bas, il y a un genre de magasin de fourniture qui n'a pas l'air trop endommagé."

Ils allèrent vers le magasin et entrèrent dedans. Les poutres de soutènements menaçaient de s'effondrer, mais les réserves étaient dans un état satisfaisant. Ils sortirent quelques toiles de voiles qui n'avaient pas brulés, puis s'installèrent dans l'arrière-cours. Dans un coin était posé le cadavre du gérant.

"Le pauvre n'a pas eu de chance, mais au moins il a eu le bon goût de nous laisser quelques tonneaux de cette excellente bière. A la tienne !"

Ils burent tout deux, puis Jonas contempla sa chope avec un air songeur.

"Tu sais Garzan, je ne sais pas si c'est bien décent de piller ainsi les possession des morts. Je ne sais pas si c'est très moral."

Le nain setourna avec un petit sourire vers son amis.

"Tu sais, nous sommes des mercenaires, nous vivons essentiellement par nous-même et pour nous-même. Les scrupules ne sont pas à l'ordre du jour. Peut-être, dans un futur proche ou lointain, nous combattrons sous les ordres du maître du continent noir. Dès le moment où l'on suis celui qui paye, autant mettre sa conscience de coté."

Un bruit se fit entendre dans la rue juste devant eux. Le nain sortit sa hache, et le guérisseur arma discrètement son arbalète placée au poignet, la seule arme défensive dont il disposait, en plus du couteau attaché à sa taille.

"Quelqu'un vient."
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Eléonore
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeMer 26 Avr - 15:23

[===> Château de l'Eau]

Plus rien…
Plus rien sur soi, sinon des vêtements qui ne ressemblaient plus à grand chose et deux livres trimbalés dans une besace poussiéreuse, plus rien en soi sinon la certitude d'être en danger, en terrible danger… Fuir, fuir avant qu'ils ne découvrent l'odieuse farce qu'elle avait elle-même mise en scène, et prendre un bateau, et lever les voiles, oh et partir tant qu'il en est encore temps. Prendre de l'avance sur l'Inquisition…
Hier elle était Reine en apparat, symbole sacré de la Noblesse Aquatique, invincible et invaincue à la tête de sa nation. Aujourd'hui, qu'était-elle aujourd'hui ? Une meurtrière ? Une fugitive ? Traître à sa patrie ? Ou une morte, cadavre en sursis ?
Non, elle n'était même pas ça, même pas ça… Le corps d'Eléonore, la morte, la meurtrière, la fugitive, était étendu sur le pavé de Mirbelkor, morte, officiellement morte. Rien, elle n'était plus rien aux yeux de la société aquatique, l'ombre d'un funeste fantôme, ni plus ni moins…
Et la voilà maintenant, tantôt courant pour rattraper le temps perdu, tantôt clopinant sous le coup de l'épuisement, le plus souvent épuisée, effondrée au sol le visage baigné de larmes. Elle n'en pouvait plus, elle n'en pouvait plus… Et pourtant elle se relevait pour reprendre sa course infernale, à travers la campagne, malgré les obstacles, les ronces qui accrochaient impitoyablement les pans de sa robe, les racines invisibles qui la faisaient trébucher, comme si la nature offusquée voulait la rendre semblable à une gueuse. Si tel complot était ourdi, elle en gageait qu'il était pour le moins réussi : des traces de boues maculaient son visage et la soie de sa robe, qui ne ressemblait plus guère qu'à un grossier assemblage de haillons tant la crasse la rendait raide.
La Reine était morte, c'était le moins que l'on puisse dire… Qu'on fasse entrer Eléonore la Souillonne, crottée de la tête aux pieds ! N'est-ce donc pas magnifique ? Ô combien de gens paieraient des fortunes pour la voir ainsi, roulée dans la boue, empêtrée dans la honte… A moins que ce ne soit le contraire ? Quel importance au fond, elle était ainsi, voilà tout ce qu'il fallait retenir.
La respiration haletante, elle peinait à avancer mais pourtant continuait, inlassablement, sa marche vers son salut, le Port, si proche en voiture attelée de majestueux purs-sangs, mais quel calvaire pour les pieds endoloris, mis au supplice par mille souffrances. Elle payait dans ses jambes tout le mal qu’elle avait fait… Mais pourquoi ça ne la libérait pas du poids de son cœur ?
Elle avait tué. Et pas qu’un homme, mais au moins des centaines. Parmi eux des inconnus, mais aussi des plus connus. Gratia, sa nourrice, sa seconde mère… Elle lui avait enlevé sa fille il a plus de dix ans, et maintenant c’était carrément sa vie qu’elle prenait ! Maudit livre, maudit enfant, puisse l’Enfer lui faire endurer mille supplices ! Puisse-t-il, puisse-t-il lui faire payer les dégâts qu’il a fait dans le monde des vivants, autant qu’elle le paye par la justice des hommes…
Le monde n’était pas juste.
La fugitive s’effondra à nouveau sur le flan d’une colline, et n’eut le temps que se retenir à un tronc d’arbre biscornu. Faim. Soif. Fatigue… Levant péniblement les yeux elle crut voir un mirage, le Port dans un amas de brumes sombres, voilà qu’elle commençait à délirer, à prendre ses rêves pour des réalités. Et elle le faisait si mal que l’image elle-même semblait fumeuse !
Eléonore secoua en se frottant les yeux du revers de la main, mais l’image restait fixe : le Port de Mairenn était en flamme, ou du moins terminait un incendie qui se mourrait petit à petit sous la pluie qu’elle avait invoqué tout à l’heure. Tremblante elle étouffa une exclamation devant ce spectacle de désolation, le Château d’abord, puis le fleuron de sa marine… Jamais sa patrie ne s’en remettrait, l’œuvre du Démon était sans limite.
Secouée par de nombreux sanglots, elle se traîna jusqu’aux bâtiments, incendie ou pas il fallait qu’elle quitte le Continent, c’était une question de vie ou de mort… Et tant pis si elle doit partir à la nage, elle préférait ça que l’Inquisition, l’humiliation de l’emprisonnement !
La Reine Déchue s’appuyait sur les murs comme d’autres le feraient sur une canne, elle ne voyait même plus ces morts qui jonchaient le pavé, ou plutôt se refusait de croiser leur regard. Des yeux surpris dans leur tâche quotidienne, ont-ils seulement compris qu’ils étaient morts ? Elle en doutait, et espérait que les créatures infernales n’aient pas été trop brusques à l’annonce…
Soudain la sorcière se figea, une bride de voix était parvenue à ses oreilles. Serait-il possible que… que des survivants soient encore dans cette ville-fantôme ? Elle n’osait y croire, l’espérer… Mais voilà : c’était en ces fragments de vie que résidait son unique espoir.
Elle les suivit comme on suivrait un messie, trop désespérée pour oser les remettre en question. Elle se rapprochait, ça devenait plus clair, plus clair…
Enfin sa main tomba sur une clinche. Un bouton de porte, les voix à l’intérieur. Elle ouvrit, sans réfléchir, sans même y penser, et devant elle se dessina la silhouette de deux hommes. Sauvée…

« Ai… Aidez-moi, par pitié… » murmura-t-elle, les lèvres tremblantes, avant de tomber à nouveau.

Elle avait trouvé, elle avait trouvé âme qui vive. Sauvée…

[Pas terrible mais bon... Voici le premier post d'Eléonore la Souillonne Razz ]


Dernière édition par le Mer 9 Aoû - 11:00, édité 1 fois
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Meraziel
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeJeu 27 Avr - 9:23

Le guérisseur se releva instantanément, et couru vers la reine déchue, au mépris de toute prudence. Son entraînement de mercenaire lui avait soufflé quelques histoires de méfiance, de risques potentiels, de pièges camouflés derrière la silhouette innocente d'une pauvresse mal en point. Se jeter sur elle comme cela, sans avoir vérifié les alentours, était criminel pour soi-même dans une ville. ravagée comme le port de Mairenn Il s'en moquait, cette jeune femme avait besoin d'aide, et il ne pouvait pas déroger à son serment de médecin. Il s’inclina donc au-dessus d’elle, et la déplaça avec précaution. L’examinant tout à fait professionnellement, il ne put s’empêcher de constater qu’elle était assez jolie, si ce n’était la couche de boue et de crasse qui lui collait à la peau. Quand à ses yeux, ils avaient une couleur et une profondeur étrange, pour ne pas dire… dérangeante. Ses joues s’empourprèrent pour ces pensées.

« Garzan, met ses livres à l’écart, ils ont l’air précieux et je ne voudrais pas qu’ils soient tachés. »

Encore une chose étrange. Cette femme n’était pas d’une richesse inouïe, avec ses vêtements déchirés et son air de folle. Que faisait-elle avec ces ouvrages sans doutes vieux de plusieurs siècles, dont l’épaisseur laisser envisager la richesse du contenue autant que la valeur ? Il y avait anguille sous roche, c’était indéniable, et Jonas se demandait franchement s’il avait raison d’honorer son serment. Mais peu importait ! Cette femme était blessée, fatiguée. Il verrait plus tard ce qu’il faudrait faire d’elle, sûrement en compagnie de la Capitaine et du lieutenant.

« Ne vous inquiétez pas, Madame, je vais voir ce que je peut faire pour vous aider. Je suis médecin. »

C’est alors qu’une ombre se posa sur lui. Dans le soleil de fin d’après-midi, elle paraissait immense, et on ne pouvait distinguer le visage de l’homme. Tout juste voyait-on qu’il avait un arc à la main, et qu’une petite fée voletait autour de lui. Puis Meraziel se tourna, et on put enfin le reconnaître. Jonas laissa échapper un soupir de soulagement. L’elfe pénétra dans l’arrière-cours, et avec lui venaient une douzaine de guerriers de la compagnie, archers et hommes d’armes. A l’évidence, ils n’étaient pas là pour boire une bière tranquillement. Leur air méfiant présageait quelque chose de mauvais. Le Toucheur de Lune s’agenouilla à coté du guérisseur, et regarda un instant Eléonore qui n’allait pas tarder à s’endormir sur le sol.

« Déplacez-là, on va se battre ici. Autant éviter que des civils ne soient blessés. »

Puis il se redressa et regarda les hommes qu’il avait amené. Ceux-ci étaient en train de mettre en place une barricade en travers de la rue. Faites de morceaux de cloisons et de poutres explosées, elle mesurait un mètre de haut et bloquait entièrement la rue étroite. Satisfait, l’archer se tourna vers Jonas et Garzan, qui regardaient le spectacle avec des yeux grands ouverts.

« On a un contrat. Comme vous le savez sûrement à présent, la catastrophe qui frappe en ce moment même le port et la ville de Mairenn est partie du château. Il y a quelques minutes, un type bien habillé est venu nous voir. Il semblerait que des agitateurs on profité de l’explosion pour envenimer la situation. Il paraît que la reine Eléonore Mirbelkor est morte dans l’incendie. Nous sommes devant une révolution programmée, les nobles cherchent une protection. On va arrêter le gros de la foule ici même. »

Au loin, on entendait les hurlements de rage d’une foule avide de sang. De l’autre coté du port, on pouvait voir des hommes et des femmes, des armes de fortunes à la main, qui avançait rapidement vers le port, d’où certains nobles fuyaient vers d’autres continents ou vers Träne. Les rebelles avaient à la main des haches de bûcheron, des serpes, des faux. Quelques uns portaient des épées ou des armes dignes de ce nom, quelques arcs aussi. Jonas regarda Meraziel avec intensité. Apparemment, il n’était pas vraiment d’accord avec ce qui allait se passer. L’elfe le coupa dans son élan.

« Les révolutions, c’est toujours le bordel, parce que tout le monde pense avoir raison. On est avec ceux qui payent, et là ceux qui payent c’est les nobles. C’est comme ce que disait le nain, pas de scrupules, juste le contrat. »

Le guérisseur détourna la tête. Il ne pouvait rien contre une tel logique. Il savait déjà tout cela avant de rentrer dans la Compagnie. Pour autant, il n’appréciait pas le fait d’abattre des gens qui dans le fond avaient peut-être raison. Encore que, on disait que la reine régnait avec bienveillance. Et puis certains anarchistes ne cherchaient que le profit personnel derrière leurs pseudo-combats. Il valait mieux ne pas se mêler de politique, c’était plus sur, de toute manière.

Après avoir élevé la barricade et mit la souillonne en sûreté au fond de la cours, Meraziel planta le drapeau de la Compagnie Les meneurs de la foule apparurent en haut de la rue, et derrière eux tous ceux qui les suivaient. Ils s’arrêtèrent un instant, et l’elfe monta sur les morceaux de murs.

« Nous sommes les Lames Grises, et nous avons été engagés pour vous empêcher d’arriver au port. Repartez d’où vous venez, dispersez-vous, et il ne vous sera fait aucun mal. »
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Nishi d'Amato
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeJeu 27 Avr - 14:51

Les choses se mettaient en place. Pendant que Garzan et Jonas étaient allés en reconnaissance dans les environs, pour vérifier quelles positions étaient les plus avantageuses et quelles étaient les ressources pouvant être récupérées (pillées, diraient certains mais ceux là, c'était justement le genre de personne qui avaient créé ce genre de crise dans le passé...) dans les bâtiments encore intacts ou presque, Nishi avait discuté de la suite des événements avec Meraziel et quelques mercenaires.
Il apparaissait évident qu'il serait impossible de reprendre la mer avant longtemps. Le navire était trop endommagé pour atteindre un autre continent et les réparations, qui prendraient des jours en conditions normales, allaient se voir rallongées de plusieurs semaines au vu du chaos ambiant.
Passant outre les propositions généreuses de réparation magique avancées par Nathan, Nishi envisageait (avec joie) d'abandonner le bateau pour trouver un autre lieu de résidence quand un homme avait hélé l'équipage depuis le quai, interrompant la frappe préventive de deux soldats qui espéraient bien mettre le sorcier de la compagnie hors d'état de nuire avant qu'il n'ait l'occasion de faire encore plus de mal.

Il s'était avéré que la noblesse de la ville n'avait pas été rayée de la carte, loin de là... En effet, les seigneurs qui avaient survécu aux troubles par miracle, car tous avaient bien entendu combattu le fléau en première ligne et tué 10000 hérétiques chacun (ce qui portait l'invasion à facilement 12 millions de démons et 750000 hérétiques en première estimation...), cherchaient à présent à calmer la populace et à remettre les choses en ordre...
En clair, ils voulaient sauver leur peau et leur fortune des pauvres qui avaient tout perdu. Et comme ils avaient eu vent de l'arrivée opportune d'une compagnie de mercenaires à la recherche d'un contrat, ils en étaient arrivés à la conclusion que tout le monde serait content. Sauf les serf, mais eux, ils comptaient pour du beurre. Enfin des cailloux, parce qu'ils n'en voyaient pas tous les jours, du beurre.

Heureusement pour la noblesse, les paysans opprimés ont rarement de quoi payer. C'est la loi de l'offre et de la demande selon Nishi.

L'émissaire proposait une somme conséquente (à n'en point douter provenant des coffres des infortunés qui avaient réellement essayé de combattre les envahisseurs et qui n'étaient donc plus là pour protester) pour pacifier la zone. Il entendait par là, qu'il convenait promptement et avec diligence de faire connaître à tout fâcheux ayant l'impudence de folâtrer hors des camps de réfugiés le goût de la protection seigneuriale. Et 2 pieds d'acier aiguisé par la même occasion.

La situation avait l'avantage d'être d'une clarté absolue. D'un côté les Nobles, de l'autre les démunis, au milieu, la route du port encore praticable et les Lames grises. Facile.
Nishi laissa Le Noiraud avec une unité sécuriser la zone explorée par le nain et le médecin : elle ferait un bon bastion autour duquel organiser un blocus.
Ensuite, laissant une garde réduite sur le bateau, elle conduisit un groupe pour assurer les arrières de la compagnie avant d'aller placer des archer de part et d'autre de la rue, dans les bâtiments encore sûrs.
Elle comptait bien faire de ce passage un abattoire en cas d'attaque. Et elle allait faire en sorte qu'en face, les émeutiers en soient conscients. Avec un peu de chance, ils n'attaqueraient même pas si les bonnes décisions étaient prises...

Comme la barricade se mettait en place et que la foule se rapprochait petit à petit, Nishi estima le temps avant qu'ils se décident à réellement agir.... Ils n'avaient pas encore atteint la masse critique qui ferait tout exploser. Ils n'avaient pas encore de vrai leader non plus. Tant mieux.
Ca prendrait plus de temps comme ça.
Une petite demi heure de répit. Au moins 20 minutes en tout cas. Même si l'archer elfe leur criait de se disperser, rien pour le moment n'allait les faire fuir à part une attaque directe. Et Nishi refusait de la lancer. Pas en raison d'hypothétiques scrupules à tuer des innocents... Plutôt par prudence. Personne n'avait envie de se retrouver isolé au milieu des ruelles d'une ville inconnue en compagnie de sa population on ne peut plus hostile. Attaquer provoquerait sans aucun doute possible une catastrophe.
La mercenaire décida donc d'aller discuter avec Meraziel un moment, si ça se trouve, ils avaient déniché quelque chose d'utile....

"Vous établissez un cordon de sécurité derrière les barricades ! Et que ça saute. Je veux 20 hommes en permanence en alerte en plus des archers. Les tire-au-flanc seront jetés en pâture à la foule. Ou pire, je laisserai Nathan les soigner une fois que j'en aurai fini avec eux."

Sur cette menace à ne pas prendre à la légère, elle entra dans le bâtiment et découvrit Jonas en train de s'occuper d'une loqueteuse.

"Puis-je savoir ce que vous faites ? Elle n'a pas l'air mourante. A moins que ça ne soit la fille cachée de leur engeance hérétique de reine, puisse son âme damnée errer mille ans dans les limbes, mettez la dehors. On n'a pas le temps de s'amuser et on n'est pas des Hospitaliers."

Elle fit une pause et jaugea les mercenaires présents du regard.
Oubliant complètement la femme en haillons et l'air particulièrement outré de Jonas, elle demanda :
"Alors, les préparatifs en sont où ? Que penses-tu de la situation, Noiraud ?"
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Hilderic
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeVen 28 Avr - 13:24

L'inquisition ayant été prévenu des manifestations ayant lieux un peu partout déploya quelques centaines d'hommes dans le port sous les autres de l'inquisiteur Reinard. L'inquisition arriva à temps pour pouvoir observer un groupe de personne qui essayait de contenir la foule. L'inquisiteur en chef ordonna à ses arbalètiers de se position sur à certains endroits stratégiques. Il ordonna ensuite reste des soldats de se déployer près de l'entrée. Reinard se prit place par la suite à un endroit pour pouvoir donner des ordres et observer la foulle ne même temps. Il leva le bras et le descendit tout un coup par la suite.

-Feu!

Les arbalètiers situé en hauteur se mirent alors à tirer dans la foule. L'officier regarda la foule se faire atteindre par les carreaux. Il regarda les hommes au niveau plus bas par la suite en réfléchissant un instant. Il savait que s'il ordonnait de tirer trop de fois la foulle serait éléminer tot ou tard. Il ordonna toutefois de tirer une seconde voller de carreaux dans les manisfestants. Ensuite, il ordonna à d'autre homme de jetter des torches dans la foulle. La foulle commença alors à paniquer et à se dispecer lentement voyant les soldats leur tirer dessus comme. Un autres hommes rejoigna alors Reinard et regarda un instant la foulle.

-Es-tu sur que tu n'aurais pas du donner un avertissement avant?

-Je préfère que ceux-ci interprète que la révolte est inutile et qu'ils mouront s'ils s'accage tous.

-N'oublie pas que tu n'es pas officier supérieur. Tu risque des sanctions pour avoir agis ainsi. Ce n'est pas moi qu'il te dénonceras mais avec le nombre de témoin et les cadavres, le haut conseille n'aura aucune difficulté à s'en rendre compte.

Reinard ne répondit rien et continua à regarder la foulle avec les mains derrières son dos. Il baissa le bras et en donnant un autre ordre ne concernant pas les archers cette fois. Des hommes armés commencèrent à avancer vers ce qui restait à l'extérieur. Ceux-ci n'avait pas des armes lethal pour ne pas tuer d'avantage de gens. Ceux-ci se mirent à frapper les gens cherchant à les faire partir sur le champ. Les gens qui essayaient de résister le regrettaient assez rapidement par la suite.
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Meraziel
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeVen 28 Avr - 14:00

Meraziel se retourna avec un petit sourire. Le genre d'expression forcée qui dément le stress d'avant la bataille.

"La situation militaire ou les problèmes moraux qui vont avec ? Au niveau tactique, c'est assez simple pour le moment, on a une position en or, on a eu le temps de monter des défenses convenables et tout les hommes sont en places. Ceux d'en face sont gênés par l'étroitesse de la rue, et vue l'ampleur de l'explosion et de l'incendie, il est encore plus dangereux pour eux de chercher un autre chemin. S'ils étaient moitié moins nombreux, on aurait une victoire directe, au premier affrontement. Là, je peut pas dire que tout les gars en ressortiront en l'état, mais au moins on gagnera."

Il se tourna vers une archère et un bretteur qui attendaient tranquillement assis sur la barricade. L'archère, une elfe plutôt grande, avait le visage cloqué par une vieille altercation avec un élémentaliste. Le bretteur avait une cicatrice qui courait tout le long de son bras droit nu. Ces deux là formait un couple "uni par les liens sacrés du sang et du mariage", comme ils disaient parfois.

"Brûlure, Découpe, vous êtes de Linaewen. Qu'est-ce que vous en pensez ?"

Le nommé Découpe sourit sans rien dire. Parlait pas beaucoup, c'était plus sa femme qui faisait le porte-parole des deux. Et elle n'était pas vraiment plus causante.

"Pas difficile, Touchelune. On est face à une foule excitée par des connards qui veulent profiter de la situation à moindres frais. Ya des élémentalistes plus ou moins connus dans le tas. Tu vois le gros là-bas, celui qui se prend pour un chef de cohorte ? Ya pas grand monde qui le sait, mais c'est cet enculé qui m'a défiguré. Le peuple de Mairenn est plutôt calme, si on s'occupe des meneurs comme il le faut, on aura pas besoin de se battre. Faut juste éviter d'en faire des martyrs. Et tu me laisse le lance-flamme, c'est mon problème."

Meraziel hocha la tête sans rien dire. Il avait déjà une petite idée dans le style bien méchant, un vrai truc de salope qui allait calmer les ardeurs une bonne fois pour toute. Mais avant qu'il n'ait put aller voir les deux illusionnistes qu'il avait recruté à Lomenlindi, Nephalis apparut de derrière un tas de débris. Il avait l’air plutôt excité.

‘’Meraziel ! Ya un problème derrière ! Ces abrutis d’inquisiteurs ont décidés de faire parler les armes, et maintenant la foule fonce directement vers nous !’’

L’elfe n’hésita plus. Immédiatement, tout les combattants de le Compagnie prirent leurs armes, parés à repousser l’assaut. Pour autant, la foule n’avait pas tellement envie de se jeter sur les barricades au fond de larue, pas plus que de s’en prendre aux troupes de l’Inquisition. Une flèche vola, et l’élémentaliste dont parlait Brûlure un peu plus tôt s’effondra, l’œil transpercé. L’archère hocha la tête avec un petit sourire, sa vengeance enfin consommée. Meraziel ne s’en soucia pas. Il choisit cinq combattants en comptant Nephalis, et leur fit signe, ainsi qu’à Nishi, de le suivre jusque dans les lignes inquisitoriales.

***


Une minute plus tard, il arrivait devant l’inquisiteur Reinard. Avant que celui-ci n’ai pu prononcer une seule parole, le poing de l’elfe lui frappa durement la tempe, le jetant au sol. Le visage de l’archer était crispé de colère. Les armes des Lames Grises le protégeant de la vindicte des gardes inquisitoriaux, il s’inclina et prit l’inquisiteur au col, et lui souffla des mots emplis de rage au visage.

‘’Imbécile, c’était surtout pas le moment de faire ça ! C’est pas les bandits de grand chemin que t’a l’habitude d’affronter, c’est des gens qui ont tout perdu ! Ils n’ont rien à perdre et tout à gagner, et maintenant on ne pourra jamais les calmer. Ca va finir en bain de sang uniquement à cause de la connerie d’un chef en quête de gloire !’’

Puis il le repoussa contre le dallage avec hargne. Derrière eux, la cohue prenait de plus en plus d'ampleur, les personnes jusque là spectatrices prudentes se jetaient dans l'affrontement avec une furie sanguinaire à laquelle les gardes et les mercenaires ne pouvaient opposer que leur technique et leur moral de plus en plus vacillant. Si ça continuait comme ça, le mouvement allait gagner les autres royaumes, et mettre tout le continent de l'Eau à feu et à sang. Les oeuvres du démon était bien pâle au regard de ce que venait de créer l'inquisiteur.


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Hilderic
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeVen 28 Avr - 15:29

L'inquisiteur donna un coup de pied à la personne et se releva. Le deuxième homme qui était avec l'inquisiteur sortit son arme et la pointa vers l'archer. Une dizaine d'archer de l'inquisition visait aprésent les lames grises et ils ne les rateraient pas s'il aurait à tirer. Reinard froppa sa tête un instant et regarda de nouveau la manifestation. Il se fichait éperdument de ce que la personne qui l'avait frappé pouvait bien pensé de ses manières. Il leva le bras de nous et labessa sèchement en direction de la foulle.

-Feu à volonté!

Les archers de l'inquisition se mirent à tirer sans arrêter dans la foulle sans se poser la moindre question. Les hommes de l'inquisition qui bloquait la foulle sortir des armes lethal et se mirent à tuer les gens qui continuaient à essayer de venir. Une vingtaine de soldats inquisitoriaux se dirigèrent vers l'inquisiteur avec des armes aux mains. Reinard se retourna ensuite vers les lames grises et les regarda avec un regard froid et sans émotions.

-Pensez ce que vous voulez mais ses gens vont tous mourrir s'ils décident de continuer à s'acharner. Ce n'est pas en détruisant tout sur le passage qu'ils vont règler leur problème. Arrêtez aussi de vous pensez supérieur en disant que nous affrontons des bandits de grand chemin espèce de mercenaire patétique. Je ne cherche pas la gloire mais l'ordre comme tout les inquisiteurs. Vous n'avez pas l'air de comprendre ce détail parce qu'il n'y a rien de glorieux dans ce que je fais.

Bientôt, d'autres hommes venant du secteur militaire du port arrivèrent renforçant les rangs de l'armé et diminuant les chances de survie de la foulle. Il y avait un nombre considérable de cadavre au sol et le sol avait une teinte plutôt rouge à première vut. L'homme à côté de Reinard détourna la tête un moment et regarda le carnage qui se déroulait à quelques mètres de lui. Ses yeux se tournèrent alors vers Reinard d'un mouvement assez rapide.

-Ils ont peut-être raison sur un point sa va finir en génocide mais pas de notre côter. Ses gens ne sont pas capable de percer la ligne en-bas et les archers sont entrain de tuer tout le monde.
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Meraziel
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeVen 28 Avr - 17:08

[Yeah, ça c'est du RP comme je l'aime !]

Meraziel foudroya du regard l'inquisiteur. Mas c'était pas la peine, ce petit con était intoxiqué au fanatisme, on pouvait pas le raisonner. Néanmoins, il fallait faire quelque chose pour les pauvres gens plus bas dans la rue. Le massacre ne semblait pas pouvoir s’arrêter, mais l’elfe hésitait à lancer les Lames à l’assaut contre les troupes inquisitoriales. Non pas parce que ça mettait en cause le contrat. Ca, il s’en foutait pas mal, ça n’aurait pas été la première fois qu’il contournait les règles. En revanche, il lui répugnait de risquer ses hommes juste pour l’honneur. Même s’il était horrifié par ce qu’il se passait en bas, des restes de cynisme de mercenaire collaient toujours en arrière plan, lui soufflant de ne pas risquer sa vie et celle de ses hommes pour la gloire.

‘’Vous ne savez pas ce que vous faites. Ces hommes et ces femmes en bas, ils se battent parce que leur vie à été réduite en poussière à la suite de l’explosion. Bordel ! Si vous aviez fait correctement votre boulot , en tant qu’inquisiteurs, jamais un élémentaliste n’aurait pu faire tout sauter de cette manière. Maintenant on est en face d’une crise qui peut se répandre à tout le continent, et vous n’aurez jamais assez de soldats pour endiguer cette révolution. Et je ne vous parle même pas de ce qui va se passer si des agitateurs arrivent à partir en bateau.’’

A ce moment là, un son étrange lui parvint aux oreilles. Comme un long bruit de cor dans le lointain. Il se retourna, et passa entre les gardes qui le menaçait sans même les voir. Depuis l’extérieur de la ville, il vit une troupe descendre d’une colline. Non, c’était plus qu’une troupe, c’était une véritable armée ! Et le blason ne lui était pas inconnu. Mais son attention fut attiré ensuite par deux formes qui avançait devant, l’une ailée et l’autre montée sur un énorme destrier. Au fur et à mesure qu’elles s’approchaient, son sourire s’élargissait. Quand elles arrivèrent enfin, il ne put s’empêcher d’éclater de rire. L’ange se posa avec un grand sourire, et l’autre percuta littéralement les soldats avant de mettre pied à terre. C’était une sorte de montagne de muscle avec une hache attachée dans le dos, et sa monture pouvait tout droit sortir de l’enfer, étant donné son caractère énervé et la façon dont elle piaffait. Mais son maître arrivait plutôt bien à la contrôler. Quand à l’autre, ses ailes étaient proprement immenses, et ses cheveux noirs, ses cicatrices et son sourire jovial entachait un peu la solennité habituelle des anges. C’est lui qui prit la parole le premier, pendant que son compagnon désarmais tranquillement les gardes et les archers, laissant soigneusement son arme à l’inquisiteur, pour éviter de blesser sa fierté qui devait déjà être bien entamé.

‘’Salut, vieil archer ! Je m’attendais à moitié à te revoir ici. Toujours présent là où il y a du combat, n’est-ce pas ? Sauf que là, on dirait ben que t’es pas tout seul…’’

Meraziel allait répondre, quand Nephalis s’avança vers lui. Apparemment, les Lames avait dû en venir aux combats quand les inquisitoriaux avaient lâchés leurs flèches sur eux, les forçant à répliquer. Une montagne de corps en uniforme jonchait le sol devant la barricade, mais on déplorait quelques blessés graves chez les mercenaires. Jonas s’en occupait déjà, mais il faudrait des soins plus appropriés. L’elfe se retourna vers l’ange.

‘’Je te présente Nishi d’Amato, mon capitaine et co-fondateur des Lames Grises, notre Compagnie. Fid, voici Noctariel et Broyeur, les dirigeants des Angelis, là où j’ai tout appris. Ta petite bande de gredins à évoluée depuis le temps. C’est plus dans le style armée régulière.’’

Derrière eux, des mages avaient projetés un bouclier avec une rigueur quasi militaire issue de l’expérience. Les civils étant protégé, les guerriers Angelis avaient opérés très rapidement, désarmant la plupart des gardes avant que ceux-ci n’aient pu riposter. Aucunes pertes dans les rangs des nouveaux arrivants, quelques blessés. Derrière le mur magique, les médecins et les chirurgiens avaient déjà commencés à soigner les émeutiers désabusés, tout en s’arrangeant pour qu’aucun ne quitte la place pour aller lancer une nouvelle émeute. Et par la même occasion, ils soignaient les Lames Grises avec Jonas, qui venaient de prendre leurs places dans le dispositif sécuritaire. Tout était huilé comme une parfaite machine, et pourtant les deux compagnies n’avaient jamais travaillées ensembles auparavant. Broyeur s’assura que les gardes qui l’entouraient ne représentaient plus aucun risques, puis il s’avança vers l’inquisiteur qui n’avait pas l’air d’être l’homme le plus heureux de Mairenn.

‘’C’était mal partie pour vous, votre seigneurie. La foule allait vite vous déborder par la droite, même si vous ne pouviez pas le voir d’ici. Et vos troupes de renforts n’auraient pas pu arriver à temps, car elles sont bloquées en dehors de la ville par les débris et l’affluence de réfugiés. Heureusement qu’on était là, au final, non ?’’

Puis il se fendit d’une petite révérence assez comique, très ironique, car il se savait dans une position de force par rapport à l’inquisiteur. Ensuite, il se retourna avec vivacité, et saisit Meraziel dans ses bras. Vu la carrure, on aurait pu penser à un géant enserrant un bambin.

‘’Enfoiré de flécheur, tu m’avais bien manqué ! Et je vois que tu ne t’es pas ennuyé pendant tout ce temps. Une compagnie à toi tout seul, ou plutôt avec cette charmante dame. C’est vrai que c’est pas aussi grand que notre bazar à nous, mais enfin tu te débrouille très bien.’’
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Hilderic
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeVen 28 Avr - 19:11

Reinard regarda la situation se dégrader sans dire un mot. Il n'avait rien à rajouter sur la la défaite plutôt étrange qu'il venait de subir. Il regarda son arme un moment en réfléchissant. Il regarda les êtres étranges qui venaient juste d'arriver en se disant que les lames grises devaient tous mourir pour avoir pactisé avec ce type d'être. Déjà à la base, Reinard étiat raciste alors il voulait tué Meraziel dès le moment ou son regard à croisé cette créature immonde qu'est un elf. La forme de ses oreilles et se corp mince le dégoutait.

-Battez en retraite messieur!

L'officier poussa Méraziel sur le côté ainsi que tout ceux qui bloquait le chemin et partit de ce petit endroit en étant suivit de l'inquisiteur. Reinard marchait d'un pas lent tandis que l'officier marchait vite en frappant un peu partout avec son arme. Les hommes de l'inquisition battait lentement en retraite en ayant aucune misère à bloque la foulle qui essayait de passer. L'inquisiteur s'arrêta un moment et regarda ses hommes arriver lentement mais surement. L'officier se retourna tout un coup.

-Ce ne sont que des pourritures. Je vais massurer que cette révolte ne se répende nul par aillleurs dans les royaumes et les autres contients. Pour ce qui est de toi, trouve ceux qui les ont engagés et tue les.

L'officier se mit alors à courir vers les navires de l'inquisition. Un autre homme arriva alors par la suite suivit de plusieurs soldats en armure complète. Il s'arrêta par la suite à coté de Reinard en le regardant avec un regard désapointé mais il ne lui dit pas un traite mot. L'inquisiteur continua à marcher aussi vers les navires. L'homme se dirigea alors vers les étranges créatures qui se tenait à l'endroit au Reinard était à la base. Il arriva finalement en haut et examina les hommes durant un instant.

-Pour qui vous vous prenez pour vous mettre au travers de l'autorité du continent. J'avoue que ce qu'il a fait est loin d'être intelligent mais il reste qu'il réprésente quand même l'autorité de se continent
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Murdock
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeDim 30 Avr - 17:41

Le petit port du village auquel il était habitué n'avait pu lui offrir le moindre emploi pour la journée. Même une réparation banale d'un filet ou d'une légère brèche dans la coque d'un navire, il n'y avait rien à faire. Il avait fait trois fois le tour du port avant qu'on finisse par lui dire que s'il cherchait du boulot, il n'avait qu'à aller à la grande ville à plusieurs lieues au nord. C'est là qu'il y avait le château des régents, et c'était aussi là qu'il y avait le plus grand port. Il trouverait du travail à coup sûr.

Il avait longé la mer vers le nord, marchant pendant presque la demi-journée. Et au fur et à mesure qu'il avançait, la crainte qui l'avait envahi à l'instant où il avait aperçu une colonne de fumée s'élevant vers le ciel prenait plus d'ampleur. Il avait tenté de se persuader que l'incendie qui était la cause de cette traînée sombre avait eu lieu encore quelques lieux plus au nord, mais comme il se rapprochait, il dut se rendre à l'évidence : c'était bien la grande cité qui était en flammes, ou en ruines...

Il s'était arrêté plusieurs fois sur la route, hésitant à faire demi-tour. La journée était perdue, assurément. Pas de travail dans son village d'origine, et ici, dans cette ville détruite, il doutait de pouvoir proposer ses services à qui que ce soit. A moins que quelques survivants ne lui demandent de l'aide pour reconstruire leur demeure ou leur navire ? C'était le seul espoir qu'il lui restait à présent, et c'est avec beaucoup d'hésitations qu'il était parvenu aux portes de la ville.

Il avait croisé en chemin quelques fuyards qui lui intimaient de rebrousser chemin, car c'était le diable qui régnait à présent dans la ville. Il avait d'abord cru à des bêtises semblables à celles qui voulait qu'il soit lui-même un démon. A présent, il se demandait quelle folie leur avait pris. Les hommes s'entretuaient, des créatures plus étranges encore que lui s'étaient alliées à des hommes élancés aux oreilles plus proéminentes (étant resté à l'écart, il ne distinguait tout de même pas les pointes des oreilles elfiques)...

Alors seulement il réalisa ce qu'une petite voix dans son esprit, ce qu'on appelle communément conscience, et que, il faut l'avouer, on n'écoute que rarement, lui soufflait depuis qu'il avait aperçu la fumée. Magie... Cette abomination était à l'origine de tout cela. Et aussitôt, il n'eut plus qu'une idée en tête. Fuir. Fuir loin de tout ça, le plus vite possible. Il reculait de quelques pas, terrorisé, et allait tourner les talons quand il butta contre quelque chose, ou plutôt quelqu'un, qui lui barrait toute retraire. N'osant plus se retourner, Murdock ferma les yeux, déjà sûr que son heure était arrivée...

[Je vous laisse le choix, Inquisiteurs, Lames Grises... Je sais pas sur qui Murdock tombe, mais je suis sûr que vous allez vous faire un plaisir de me me l'arrêter... ^^U]
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Olympia
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeLun 1 Mai - 16:23

Je m'adresse à Meraz et à l'inquisition...
La prochaine fois que ça part comme ça sans laisser les autres intervenant répondre, j'efface.

1 ou 2 ça va mais plus c'est vraiment trop.
Imaginez la situation qui dégénère autant sans que personne ne puisse rien faire. Entre Autre Nishi qui reste là sans souffler un mot.
N'importe quoi.

Et puis Essayez de ne pas trop surenchérir, ça me rendrait service.
Non mais....


Dernière édition par le Mar 2 Mai - 14:29, édité 2 fois
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Nishi d'Amato
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeMar 2 Mai - 14:24

Mais Nishi n'avait pas suivi Meraziel. Elle connaissait l'Inquisition pour être déjà passée à deux doigts de finir du mauvais côté du morceau de fer chauffé à blanc (celui qui brule et q'on applique généralement aux fourbes croyants pour leur bien, pour passer le temps ou parfois même pour obtenir des aveux).
Elle estimait grandement leur mission sacrée, car y avait-il plus grand honneur en ce monde que de s'assurer que chacun se comportait en bon hérétique et maudissait les déesses trois fois par jour ainsi qu'il convenait de le faire lorsqu'on avait le coeur pur et l'esprit lavé de toute idolâtrie abjecte.
Cependant, elle ne croyait pas que les méthodes de l'Inquisition étaient les bonnes. En effet, pour être franche, d'après elle, ils foutaient trop de bazar pour avoir une vraie efficacité. Leur arme était la peur et la surprise. Mais la peur poussait même l'hérétique le plus doux à se tourner vers des croyances erronées. Nishi pensait fermement qu'il fallait plutôt débusquer le mal et le péché là où il était mais sans toucher aux parties saines. Et c'est pour cette raison qu'elle n'avait jamais apprécié ces fanatiques de l'Inquisition.
En plus ils baclaient le travail : il convenait de montrer au croyant sa faute. Et seulement lorsqu'il était solidement cloué à un arbre en passe d'être brûlé vif, pouvait-il se rendre compte de son erreur de jugement.
Ce que les soldats faisaient aujourd'hui dans cette rue, ce n'était rien de plus qu'une boucherie.

Pour ces raisons, elle laissa l'archer tenter de raisonner le fou furieux qui commandait les meurtriers. Etonnant comme un être qui avait vécu aussi longtemps réussissait à se tromper aussi lourdement sur la nature humaine.... Après tout, étant un elfe, il devait trouver le comportement humain bien étrange par moments...
Nishi, elle, savait qu'il allait falloir tout son talent (et quelques coups de poing bien placés) pour maintenir la discipline qu'elle exigeait de ses troupes. Elle commença par arpenter la ligne de front, s'assurant bien que malgré l'initiative malheureuse mais pardonnable de Brûlure, personne ne bougerait de la position. Les Lames devaient tenir le passage et c'est ce qu'elles feraient. Ni plus ni moins. Aller charger les manifestants, et c'est l'Inquisition qui se chargerait d'eux par derrière. Aider les civils mènerait à la même situation. Attaquer l'Inquisition ne serait guère mieux : enlisés dans un combat qui n'était pas le leur, les Lames seraient sûrement prises à revers par les émeutiers.
Non, ce n'était pas le moment de faire dans le sentimentalisme, comme elle dut le rappeler au jeune Chardon, tout juste recruté et encore idéaliste et enthousiaste.
Une fois assurée que rien ne bougerait de la ligne et que personne ne la traverserait, elle alla s'occuper des archers. Vu le carnage que faisait l'inquisition, elle pouvait se permettre de réalligner la moitié d'entre eux pour prendre pour cible les officiers de l'ordre anti-loyaliste. Elle ne comptait pas tirer la première mais on gagnait toujours à être prête à toutes les possibilités. Elle fit aussi revenir l'arrière garde pour se mettre en position sur le flanc des troupes inquisitoriales. Une petite surprise en cas de traîtrise.

Elle allait vérifier derrièe le tas de caisses et de tonneaux pourris que Nathan était toujours ligoté, bailloné et assomé quand un grand rafut parvint depuis la barricade. Une partie des civils tentaient de la prendre d'assaut pour s'enfuir ou pour laisser libre cours à leur colère justifiée après les tirs d'arbalète qui les avaient pris pour cible. Malheureusement il se trompaient d'adversaires. Et cela leur coûterait la vie. Pas de chance.

Nishi retourna vers le centre des hostilités. Les Lames se défendaient déjà mais n'y mettaient pas autaant de conviction que d'habitude. Normal, personne ou presque n'aimait se battre contre des fermiers fous furieux. Pourtant c'était souvent le fermier qui gagnait quand le mercenaire se refusait à frapper pour tuer. La guerre n'était pas quelque chose à prendre à la légère : il ny avait pas de demi mesure. On ne pouvait pas être un peu mort. on était soit vivant soit mort. Et Nishi savait de quel côté elle allait rester encore autant de temps que possible.
Elle détacha son masque métallique de sa ceinture et le fixa sur son visage. Ensuite elle laça les lanières de maintient de son premier gantelet d'acier : le combat n'allait pas être noble, ce serait une empoignade brutale et sans finesse, autant se l'avouer tout de suite. un mercenaire de passage fut désigné volontaire pour lacer le second sur son autre main.
Enfin la Capitaine arriva sur la ligne de front. Les Lames avaient reculé de quelques pas dans leurs tentatives de blesser plus que de tuer. Pour résultat, il y avait chez les mercenaires déjà deux blessés sérieux et quelques minutes de plus transformeraient le combat en débandade. Lamentable.
Les nouveaux allaient devoir être formés un peu mieux que ça.
Elle se fraya un passage vers le centre de la ligne d'abord en jouant des épaules puis en écrasant des visages et en tranchant des chairs à vif.
Là, elle se laissa aller à quelques larges coups d'épée. Elle frappait des deux mains, donnant autant de puissance que possible dans ses coups pour faire le plus de dégâts possible. Et au diable la subtilité. Tout ceci ne ressemblait en rien à un combat, la scène évoquait plus quelque moissonneur usant de sa faux sur un champ de blé mûr...
Très vite, les Lames se rallièrent à leur capitaine en suivant son exemple. La ligne avança à nouveau pour retrouver sa position initiale.
Satisfaite du résultat, Nishi se désintéressa du combat en lui même, monta sur une caisse stable posée bien à plat et observa ses soldats.
Ils se débrouillaient plutôt bien. Même Chardon, à quelques pas pour le moment, qui était mort à chaque fois pendant l'entraînement. Il fallait juste leur rappeler qu'ils n'étaient pas là pour sauver le monde...
La Capitaine scrutait la ligne, l'épée posée sur l'épaule, lame vers le haut, l'air décontractée.
Elle se mit brusquement à hurler :
"Whisky ! Pas le temps de traîner ! Tu les laisses au toubib, c'est son boulot. Toi tu te débrouilles pour rester en vie. Compris ?"
Whisky servait d'assistant à Jonas quand le besoin s'en faisait sentir. Ce qui était fâcheux, c'est que maintenant il testait ses nouvelles compétences au lieu de se battre sérieusement... On aura tout vu...
Elle soupira et attrapa au vol une lance destinée à Chardon. Voila pourquoi il mourrait : il ne protégeait pas son flanc gauche comme il fallait. Elle prit mentalement note de l'obliger à se trouver un bouclier décent tout en enfonçant la tempe de l'assaillant d'un coup de pommeau de son épée.
Quelques minutes et deux douzaines de hurlements Nishiesques plus tard, l'assaut s'effondrait sur lui même. Les émeutiers se retiraient progressivement. Bilan : quelques blessés chez les Lames, plusieurs dizaines de morts chez les civils. Piètre record. Fut un temps, les Lames auraient tiré au sort dix des leurs pour combattre une main liée dans le dos contre ce genre d'opposants pendant que les autres riaient en jouant aux dés quelques pas en arrière... Au moins personne n'avait trouvé le moyen de mourir bêtement. Vu le niveau des gars, c'était déjà une victoire. Ou un miracle. Elle hésitait encore.
Revenant à la réalité immédiate, La mercenaire balança un coup de botte dans le flanc de Chardon qui faisait mine de poursuivre son adversaire. Le regard courroucé qu'elle lui jeta suffit à lui faire comprendre sa place.
Levant les yeux au ciel elle brailla encore une ou deux fois, menaçant les téméraires de leur faire la peau elle même si ils échappaient à la foule.
Puis elle se dirigea vers Meraziel qui revenait dans leur direction, comme prévu il n'avait rien obtenu de l'inquisition. Pourtant il ramenait des "alliés" dont la Capitaine aurait préféré se passer...
Bon, il était vrai qu'ils avaient poussé l'Inquisition à se retirer mais la manière dont ils utilisaient la magie dénotait une habitude qui frisait le crime aux yeux de Nishi. En plus c'était un ange qui menait la troupe. Et les anges étaient suspects : trop de liens avec les divinités pour ne pas représenter un risque pour l'âme de tout bon hérétique qui se respecte.
Elle toisa donc les nouveaux venus en silence. Si elle ne pouvait rien leur reprocher sur le moment, elle n'était pas non plus obligée de jouer les parfaites petites hôtesses.
Elle savait bien que le Noiraud avait de drôles de fréquentations mais là c'était le bouquet. Pourvu que ces petits rigolos ne viennent pas se mêler de leurs affaires... Sinon tout allait se compliquer vitesse grand V.

Elle laissa échapper un soupir de dédain en voyant les effusions auquelles se laissait aller l'archer des Lames Grises. Même la déconfiture de l'Inquisiteur ne la déridait pas. Elle appréciait le coup de main mais ne faisait pas forcément confiance, surtout quand le rapport de force était en sa défaveur. Et les liens qui semblaient lier Meraziel aux nouveaux venus ne changeaient rien, Nishi savait que le temps pouvait modifier bien des choses...

Elle fut (heureusement ?) interrompue avant d'avoir eu le temps de jeter une remarque assassine. Deux personnes arrivaient : un soldat des Lames déclarant qu'un civil restait au milieu du carnage affolé et paraissait suspect ainsi qu'un homme bien protégé par ses gardes qui sans même se présenter, se donnait le droit de commenter les événements.
Nishi renvoya le soldat en lui demandant d'accompagner le personnage suspect jusqu'ici mais sous bonne garde tandis qu'elle surveillait l'autre arrivant, nettement plus singulier, d'après elle... Ce faisant, elle nettoya avec application sa lame sur un chiffon prévu à cet effet, attendant d'en savoir plus pour se signaler : pas la peine de se mettre en avant si on pouvait en apprendre plus sans attirer l'attention.
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Meraziel
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeMar 2 Mai - 20:29

Sur le toit d’une ruine, Meraziel devisait tranquillement du bon vieux temps avec Noctariel et Broyeur. Les deux chefs de Angelis évoquaient le passé de leur prestigieuse Compagnie, devenue avec le temps une véritable armée régulière. C’était avec eux que l’elfe avait appris l’archerie en état de guerre, lors de la défense d’une cité du continent du mal. Les habitants, des elfes noirs pour la plupart qui aspirait à vivre en paix, étaient assiégés par une horde de démon Ceux-ci, dix fois plus nombreux et rendu confiant par leur statut d’agresseur, avait empêché toute retraite. Mais les elfes noirs, devenus peu belliqueux, n’avaient pas tout oubliés de leur lointain passé de guerriers, et les hautes murailles bardées d’épieux de fer acérés étaient encore défendues par des combattants dont la valeur et la sournoiserie étaient hautement réputé. Meraziel s’était retrouvé piégé dans cette souricière alors qu’il recherchait un contrat. Dans le coin. Il avait affronté deux compagnies de démons, et c’est en lambeaux qu’il avait été secourut par la compagnie naissante des Angelis, qui en ce temps là regroupaient essentiellement des anges venus de loin pour offrir leurs services à ce monde qui en avait bien besoin depuis la disparition des déesses et l’instauration du chaos. Il s’était réveillé avec une blessure au flanc dans une bâtisse située au cœur de la ville, où les anges avaient pris position en attendant l’affrontement. Le premier contact avait été étrange, quand il avait brusquement essayé de s’enfuir, puis après une longue discussion, enfin remercié ses sauveurs. Plus tard, sur les remparts, l’ange Valeriel lui avait appris à se servir d’un arc long, une arme infiniment plus puissante et plus précise que l’arc court qu’utilisait l’elfe. Puis la bataille commença, et avec elle son lot de morts, de héros et de déchéance. L’arc de Meraziel fit bien plus de dégâts, plus d’une fois il put rembourser la dette qu’il avait envers les anges qui l’avait sauvé. Il eut aussi fort à partir avec un archer elfe noir dans le camps ennemis, l’instigateur pour une obscure raison du conflit qui se jouait ici. Le duel a distance se solda par la victoire du Touchelune, qui a cette occasion gagna un arc d’une puissance inégalable. Puis il repartit sur la route, membre des Angelis, et cette association dura longtemps, pendant cinquante longues années qui comptent parmi les plus importantes de la vie de l’elfe. Il en apprit plus sur la quête mystique des anges, la chasse d’un déchu nommé Niphael , le propre frère du chef Noctariel. Meraziel assista à l’évolution des Angelis, sauva la vie du barbare Broyeur qui s’intégra à son tour au groupe, pleura les disparut et accueillit les nouveaux venus, prit part a des batailles et à des victoires plus flamboyantes les unes que les autres. Puis vint le moment où il quitta ses amis. Sans regrets, mais avec amitié. Et depuis, plus beaucoup de contacts. Une coopération longue distance lors de la guerre Ambre sur le continent du feu, mais sans la possibilité de se rencontrer. Et enfin les retrouvailles dans Mairenn dévastée, le genre de truc qui n’arrivent que dans les livres.

L’elfe, le barbare et l’ange évoquaient le passé lorsqu’une flèche enduite d’un produit alchimique fabrication Nishi explosa au-dessus du port. Un signal, et des plus mauvais. Car la lumière qui passa un instant était rouge, signe de danger immédiat. Et juste en bas, Chardon appelais l‘elfe avec air affolé. Celui-ci sauta immédiatement dans la rue.

"Qu’est-ce qu’il y a ?"

L’autre repris un moment son souffle, exténué d’avoir dut courir si vite pour avertir ses supérieur. Puis il parla très vite.

"L’inquisiteur, il s’est énervé et il a lancé ses troupes contre les nobles que nous devons protéger. On a vu les gardes de l’Inquisition descendre l’allée qui mène au port, après qu’on ai enlevé la barricade, et dans la foulée on a put entendre les ordres qui passaient entre les rangs. Or tout les nobles ne sont pas partit, deux ou trois sont encore dans les eaux les plus proches. Et celui qui nous a engagé n’est pas partit, il attends que toi ou Nishi alliez vous occuper des comptes."

L’elfe étouffa un juron, puis fit un signe à ses hommes qui attendaient un peu plus loin. Ce que faisait l’inquisiteur ne l’étonnait pas, en vérité, il enrageait de ne pas avoir prévu cette réaction. Plus loin, les gardes de la ville regardait d’un air mauvais la troupe inquisitoriale qui partait, avec une lueur de rebellion dans les yeux. Meraziel s’avança vers eux.

"Si on ne fait rien, on peut dire adieux à nos pièces, et à notre réputation… Hé, capitaine ! je sais que vous n’approuvez pas nos actions contre la population, mais si Reinard n’avais pas foutu le bordel de cette manière, rien ne se serait passé. On doit l’arrêter maintenant, et je pense avoir un moyen."

L’autre se rebiffa et lui cracha devant les pieds.

"Vous ne valez pas mieux que lui, simplement vous n’avez pas d’uniforme. Si vous voulez l’arrêtez, on bloquera les autres issues. Mais ne comptez pas sur nous pour aider votre bandes de brigands, vous vous débrouillerez tout seul. Nos concitoyens ont déjà assez souffert comme ça."

L’elfe hocha la tête sans aucune expression. C’était suffisant, maintenant il ne manquait qu’un peu de mise en scène. Les deux mages illusionnistes se levèrent des tonneaux sur lesquels ils reprenaient leurs forces après avoir croisé le fer. Le plus petit, Mago, souriait maintenant avec un air carnassier, tandis que l’autre, La Pie, réfléchissait déjà à un tour, tout en fauchant ici et là quelques objets brillants. La Pie était en effet kleptomane, c’est pour cela qu’il avait fui son bourg natal. Incompréhension des riverains, sans doute… Meraziel fit un grand geste, et toute la Compagnie disparut en courant entre les ruelles sombres et les bâtiments en ruine. Après un regard désolé à Noctariel et Broyeur, lui aussi alla se placer à son post.

Un instant plus tard, dans la grande rue juste avant le port. Le contrat avait été remplis et la somme payée, mais le noble était toujours dans la rade, et si l’Inquisiteur atteignait la zone militaire, il pouvait réussir à mettre sa menace à exécution. Question d’honneur, Meraziel ne pouvait le laisser faire. Seul devant le groupe, son arc à la main, l’elfe attendais fermement la troupe. Et quand celle s’arrêtât, indécise, il parla d’un ton clair :

"Reinard, je ne vous laisserais pas salir l’honneur de ma Compagnie en attaquant un de nos employeurs. Je vais mener ma mission à bien, que vous le vouliez ou non. Et j’ai les moyens de mettre mes menaces à exécution."

Aussitôt, des nuages de fumée venus de nul part s’élevèrent, formant un barrage au-delà duquel les soldats n’y voyaient plus rien. Des traits acérés sifflèrent depuis le néant, envoyant deux hommes à terre, sûrement blessé mais choqués. Mais le pire vint après. Des égouts sortir des dizaines de serpents énormes, aux yeux injectés de sang et aux écailles tatoués de symboles impies. Ils commencèrent à grimper sur les gardes, qui hurlèrent de terreur. Certains essayèrent de sortir du nuage, pour rencontrer le fer et les flèches des Lames Grises. Aux serpents s’ajoutèrent des succubes impudiques et perverses qui chantaient des textes diaboliques tout en volant juste au-dessus des têtes. Certains s’écroulèrent, priant ou se tenant le crâne entre les mains. Certains devinrent fous. Meraziel leva les yeux, vers un toit bancal où les deux illusionnistes s’amusaient bien. Leurs images sans fondement avaient eu l’effet optimum. L’elfe leur fit un signe, et ils s’en allèrent, laissant leurs sortilèges faire le reste. Puis le Noiraud lâcha quelques flèches sur des gardes trop fougueux, et attendit, souriant. Il avait surement gagné assez de temps à présent.

(désolé Murdock, jvoulais parler de toi et j'ai oublié ^^. Si personne ne le fait, jle ferais au prochain post)


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Hilderic
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeMar 2 Mai - 21:54

Reinard regardat sans dire un mot aucune des choses qu'il voyait ne lui causait la moindre peur. Cette homme avait déjà vu pire alors ce n'est pas ce type de détail qui l'afforlerait. Il n'avait pas du tout peur de mourir maintenant . Il sortit une arbalète de point d'un étuit qui se trouvait sur son flanc. Il sortit ensuite un carreau fait pour être utiliser avec ce type d'arme. Il regarda l'arme un moment par la suite sans dire un mot au départ et il leva la tête.

-Vous ne voyez pas plus loin que le bout de votre nez bande d'imbécile. Qu'est-ce que vous croyez que si vous me tuez vous allez empêcher ses hommes de mourir. En tant et lieux, ils mourront que se soit volontaire ou involontaire. Vous croyez que nous sommes mal organisé au point de ne pas donner les ordres à plusieurs personnes. Peut-être ai-je commencé les hostilités mais je suis sur que grace à une bande de ridicule mercenaire de votre espèce, tout ceci va ce détériorer.

L'officier qui avait donné les ordres à Reinard était encore présent dans le port et regardait la scène sans toutefois pouvoir entendre un seul mot de ce que les hommes pouvaient bien dire. La vue de l'arbalète de point dans main de Reinard l'affola grandement sur le coup. Il savait très bien ce que celui-ci voulait en faire. Il ne savait toutefois pas quoi faire sur le coup. Il se contenta de rester planté la en fesant signe à un homme en particulier de s'approcher.

-Surveillez Reinard de près je vous pris. S'il arrive quoi que se soit vous me tuez les gens autour de lui. Pour l'instant je ne crois pas que nous puissions faire quelque chose mais si la situation dégénère, je veux que vous ayez le chercher quoi qu'il arrive. Dernier détail, abattez tout les intrus et les éléments hostille se trouvant dans la zone.

-À vos ordres monsieur!
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Eléonore
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeMer 3 Mai - 15:53

Le monde autour d’elle n’était que sons vagues et flou artistique, elle entendait des gens parler, des éclats de voix, mais rien qui ne puisse l’aider à se faire une quelconque idée de la situation. Parfois ses yeux pâles s’ouvraient, mais à peine les fermait elle qu’elle avait déjà oublié ce qu’elle avait aperçu. Un état de léthargie, de semi sommeil s’emparait d’elle. Il y avait des gens autour d’elle, ils s’occuperaient d’elle…
Un moment elle se sentit soulevée, et par réflexe elle posa ses pieds à terre, marcha comme un automate aux côtés de son guide qui la soutenait par les épaules. Elle faisait, sans penser, comme si toutes ses maigres forces s’étaient concentrées dans le mouvement de ses jambes. Elle préférait ça à la lamentation, tout au moins… Là elle était sauvée, plus rien ne pourrait lui arriver, du moins l’espérait-elle. Mais l’homme semblait bienveillant, bienveillant…
Il y avait quelque chose d’euphorique dans le fil de ses pensées, à tenté bien sur qu’il y ait une quelconque logique dans cet amas grotesque d’émotions. Elle était heureuse, se sentait bien, avait l’impression que tout s’arrangerait, et priait pour que personne ne la démentisse. Personne, personne…
Un instant elle se sentit coupable de tant de bonheurs, comme si c’était un crime de se réjouir maintenant. Tant de malheurs, tant de gens morts par sa faute. Mais elle n’avait aucune envie d’y penser, trop fatiguée, vidée de toute énergie son esprit vagabondait sans aucune bride, libre, libre, libre ! Libre, il sera libre, libre malgré ce qu’on pourra dire, ce que les autres pensent. Oui, oui elle est magicienne et meurtrière, marginale parmi les marginaux… A-t-on vu femme plus libre qu’elle, elle la Reine qui a renoncer à son rang pour une vie vagabonde ?
Oui, oui, liberté sacrée… Mais à quel prix ?
Un frisson la parcourut, la demoiselle n’était plus en mouvement, et la sensation désagréable d’un pavé dans le creux du dos lui indiqua même qu’elle devait être étendue à même le sol. En un bref moment de lucidité elle ouvrit les yeux, puis sombra à nouveau dans un sommeil comateux…
Elle était magicienne, oui, elle possédait deux livres, grimoires antiques, l’un sur l’Art Proscrit de mener les éléments, l’autre sur une magie plus sombre, plus noire que jamais… Et c’est l’association des deux qui a détruit Mairenn. Mairenn, Capitale du Continent de l’Eau, n’était maintenant qu’un brasier ardent. Quel paradoxe…
Et elle dans tout ça ? Traîtresse, elle pourrissait sur le pavé, elle ne méritait que ça après tout, mourir dans la misère pour tous les malheurs qu’elle avait provoqué. Dans un monde où la magie était proscrite…
Magie. Oui, magie. Une explosion de magie, un torrent de magie. De la magie partout, elle baignait dans la magie, elle était tout autour d’elle, dans l’air dans le ciel, rien n’était épargné. Il y avait de la magie, et elle n’y était pour rien cette fois !
Ses yeux s’ouvrirent d’un seul coup, froids, vides, une lueur de folie au fond des pupilles. Magie…

« D’layou, D’layou nossej » murmura-t-elle en un souffle, souffle qui s’infiltra dans l’air et se dispersa pour s’imbiber de la situation.

La guerre, il y avait une guerre civile ! L’inquisition, l’Inquisition s’en mêlait… Et puis des mercenaires, des nobles les ont engagés, des nobles fuient comme des lâches, et la populace, l’Inquisition, les mercenaires, les…
Son corps étendu se raidit tout d’un coup, il n’y avait pas que des mortels au milieu de la boucherie, et au milieu du brouillard, non loin des quais, des serpents dansaient avec des démones dénudées… Non, non ça n’allait pas recommencer ! D’abord l’enfant puis ces… ces choses ! Non, non, non, elle ne les laisserait pas faire, ils ne les emporteraient pas en Enfer !
Serrant les dents, elle pressa mentalement le courant d’air de chercher, chercher le responsable de cette immonde fête, lui faire payer à cet invocateur, cet invocateur…
Deux. Ils étaient deux, deux hommes derrière des tonneaux, deux démons qui riaient à la débandade qui s’en suivait. Pas même à l’Inquisition elle ne souhaitait pareil tourment ! Ils le paieraient…

« Duko, Duko, Duko D’layou » marmonna-t-elle tandis que quelques gouttes de sueur perlaient de son front.

Et le souffle se fit bourrasque, et bientôt par sa volonté bandée il souleva les malotrus en un tourbillon infernal. Ils ne riraient plus, ils ne riraient plus ! Et ne toucheraient plus le sol avant d’avoir renvoyé les créatures…

« S’nel imshrak, S’nel imshrak ! » hurlait la bourrasque, rapportant mot pour mot les vociférations étouffées de la Reine Déchue.

Elle imbibait l’atmosphère en ce moment même, elle était la tornade et celle-ci se faisait porte-voix de son message d’une importance capitale : renvoyez-moi ça, renvoyez-moi ça !
Le corps demeurait sur le pavé, tremblait par la force qu’elle mettait dans ce sort inutile. Force qui viendrait bientôt à manquer, si cela venait à continuer. Mais elle n’en avait plus confiance, trop absorbée qu’elle était dans son combat contre le « Mal ». Seuls les nécromanciens et leurs créatures comptaient en ce moment même, il n’y avait rien à ajouter.
Rien, rien, elle était juste dans l’euphorie des dernières forces qui lui restaient….
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Nishi d'Amato
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeMer 3 Mai - 19:06

Comme le nouveau venu sombre et entouré de gardes s'était retiré au loin et que les Lames avaient l'air d'éprouver des difficultés à maîtriser ou calmer le soit-disant espion, Nishi s'autorisa à faire le tour du campement.
Déjà elle ordonnait le redéploiement. la situation changeait à vive allure et pas en mieux pour le moment. Il fallait abandonner la barricade inutile maintenant et reculer.
Les Nobles étaient presque tous partis maintenant mais leur nouvelle priorité devenait la sécurité de l'employeur. Pas d'employeur, pas d'argent et Nishi ne travaillait pas pour l'amour de l'art, si art il y avait. Pour cette raison, tout le plan tombait à l'eau.
L'inquisition n'en restait jamais à un échec. Ils allaient bientôt sortir de leur manche un coup tordu dont ils avaient le secret. Et Nishi devait bien avouer qu'ils étaient doués pour ça. Sacrée organisation. Et ce qui venait à l'esprit en premier, c'était la suppression de la cause de la présence des mercenaires. En fait c'était aussi la seule chose qui importait à la compagnie... Pas très dur à deviner après tout.
Meraziel devait se dire la même chose. D'ailleurs il était en train de commercer avec les deux parias illusionnistes qu'il avait débauchés avant leur départ du continent de l'air. Nishi frissonna. Comment supportait-il
leur présence. Déjà Nathan lui donnait la chair de poule et on pouvait à peine le qualifier de sorcier... Berk, quelle horreur...
Finalement elle haussa les épaules, et fit signe à Chardon de la suivre : il allait devoir apprendre sur le tas, autant commencer tôt.
Maintenant qu'elle y pensait, cela faisait un petit moment que Jonas avait disparu.... Elle se demandait bien ce qu'il pouvait fabriquer même si il fallait bien avouer qu'elle en avait une petite idée...
Chardon en remorque, elle découvrit sans peine le medecin derrière un tas de caisses au chevet de sa patiente civile de tout à l'heure...
Nishi soupira profondément et riva Jonas au sol d'un seul regard sans compromis.

"Heu... Chef, c'est que..."

"Te fatigue pas, vas... (pause) Chardon, regarde bien, tu vas voir ce qui arrive quand on fait le malin une fois de trop. Cela sera une leçon salutaire pour toi, je crois."

Elle remit lentement un de ses gants encore maculé de sang, sous le regard incrédule du medecin qui n'arrivait pas à croire qu'elle était parfaitement sérieuse.
Chardon osa timidement un :
"Vous... vous êtes sûre ?"

"Evidemment, je serais vraiment un capitaine pitoyable si je ne m'occupais pas personnellement de mes hommes, tu ne trouves pas ?"

Les yeux de Jonas s'agrandirent encore davantage.
Ils furent pourtant interrompus dans leurs activités récréatives quand Whisky arriva au pas de course.
Il déballa son sac après un coup d'oeil hésitant au tableau auquel il faisait face. Visiblement Meraziel voulait prendre les devants et bloquer l'inquisition avant qu'ils ne puissent causer trop de dégats. Ils déclanchaient les hostilités.

Pas de bol. Elle avait espéré qu'ils mettraient plus de temps pour se lancer là dedans. Elle soupira encore.

"Bon, on dirait que c'est ton jour, toubib. Finalement vous allez profiter d'une tout autre leçon aujourd'hui... Reg..."

Mais elle fut coupée dans son élan par la patiente de Jonas. La femme se contorsionnait. Elle avait l'air consciente mais pas complètement au courant de la situation. Visiblement les jeux de lumière et les tours de passe passe des amis du Noiraud n'arrangeaient pas l'état de la femme. Elle avait l'air paniquée.
D'ailleurs voila qu'elle se mettait à se secouer violemment, laissant échapper des cris inarticulés.
Jonas avait repris du poil de la bête. Il s'affairait autour de la femme, professionnel.

"Elle a l'air de convulser, c'est étrange. Elle a l'air consciente pourtant... Je n'ai rien sur moi pour la calmer, il faudrait un sédatif, si ça continue elle risque de..."

C'est alors que Nishi, nonchalante, asséna un violent coup sur la tempe de la patiente qui s'écroula mollement comme une poupée de chiffon inerte.

"Voila. Sédatif."
"..."
"..."
"..."

Nishi ne prêta pas plus d'attention aux bruits de commotion qui se calmaient derrière elle qu'aux regards en coin de ses Lames. Elle avait une autre idée en tête. On pouvait bien laisser Meraziel tester ses joujoux dans son coin mais si les Lames Grises voulaient être payées, il allait falloir que la Capitaine prenne les choses en main.

"Suivez-moi vous deux. Jonas, tu finis ton boulot, après tout, autant la retaper, vu le prix que ça te coûte déjà... On en reparlera plus tard. Les autres, observez bien, vous allez assister à une jolie démonstration. La différence entre l'action et l'efficacité."

Elle se dirigea tranquillement vers ses affaires, empoigna un sac volumineux et partit vers le quai.
Arrivée au bord de l'eau, la mercenaire s'assit sur un tonneau et commença à déballer le contenu du sac. Peu à peu, devant elle s'accumulèrent des pièces de bois ouvragés. Sous le regard des mercenaires, elle commença à assembler ce qui devint très bientôt une sorte d'arbalète lourde de forme singulière. Avec un grand sourire elle testa la solidité de l'engin et avec beaucoup d'efforts, tira la corde en arrière.
Les Lames se demandaient ce qu'elle pouvait bien manigancer. Ils commencèrent à se poser de sérieuses questions quand elle sortit un Cusser de son étui. Ils prenaient l'air de plus en plus inquiets. Leur agitation arriva à son comble quand elle alluma une cigarette et tira une bouffée de fumée parfumée.

"Bien, bien... Vous allez assister à un joli coup d'essai. Voyez-vous, pendant que nos amis prennent du bon temps en se croyant indispensables, nous allons sauver notre employeur... D'un danger immédiat, je veux dire. Après... qui sait... Le monde est plein de surprises..."

Elle installa le cusser sur l'engin de siège miniature.

"Là où nous intervenons, c'est au moment où un navire de l'Inquisition s'approche de celui de notre patron... Et dire que tout le monde est à terre pour combattre... Heureusement que nous sommes là... N'est-ce pas ? Cette petite invention de mon cru va nous permettre de nous en tirer sans danger."

Nishi prenait plaisir à faire durer le suspens, savourant le trouble de ses recrues. Après tout, il fallait bien montrer qui était le chef.

"Vous savez ce que peut faire un cusser ? Bien. Normalement, il devrait arriver la même chose au navire.... Vous allez rire, c'est la première fois que je l'utilise. J'espère que tout se passera bien. Non, restez là, je ne vous ai pas ordonné de reculer."

Enfin, dans un geste rapide et sûr, comme si de rien n'était, elle pointa l'arbalète vers le navire qui croisait au large, releva un peu la mire et déclancha l'engin.
Rien ne se passa.

"Oh, suis je bête ! Le cran de sûreté...."

Elle tira la langue aux deux mercenaires et fit cliqueter un mécanisme.
Puis elle tira.
Le cable d'acier claqua comme le tonnerre alors que le cusser partait à une vitesse folle dans les airs. Il décrivit un large arc avant de retomber contre le flanc du bateau.

"Un peu trop bas, mais c'est satisfaisant..."

Une explosion assourdissante fit trembler la coque de l'embarcation, créant une brèche énorme dans la paroi de bois. L'eau s'engouffra à gros bouillons dans le trou béant alors que des flammes commençaient à embraser les cordages....

Nishi se détourna de son oeuvre et souffla une bouffée de fumée, l'air satisfaite, vers les Lames, étonnés d'être toujours vivants.

"Pas mal, hein ? La vie est belle...."
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Meraziel
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeJeu 4 Mai - 21:27

Quelques heures plus tard, la poussière était retombée et le sang avait séché sous le soleil de plomb. La chaleur du brasier qui couvait toujours y était aussi pour quelque chose. L’inquisition n’avait plus posé de problèmes majeurs aux Lames, ou alors les Angelis s’en était chargé. Meraziel s’était installé sur le quais, avec une gourde de bière, à réfléchir à ce que lui avait raconté Noctariel avant de partir. Selon l’archange, la révolte qui était partie d’ici n’était que le début d’une grande révolte qui n’allait pas tarder à se lancer. Il avait déjà vu cela sur d’autres continents, en réponse à la découverte de chefs en secrets loyalistes. C’était un classique depuis la chute des déesses, le genre de cause qui avait fait couler beaucoup de sang. Et à chaque fois l’Inquisition était de la partie. Mais sur ce coup là, la donne allait être changée, pour deux raisons. Premièrement, parce que les dirigeants en question étaient morts, et ensuite parce que les Inquisiteurs se retrouvaient face à la foule. Il s’en suivait que la guerre allait être plus difficile et plus longue, car les deux forces en présences étaient plus ou moins équivalentes. C’était donc aux compagnies franches de voir dans quel camps se placer… Car elles pouvaient changer le cours de la bataille.

Ou alors il ne se passerait rien de plus que l’émeute de cette après-midi. Il y avait peut-être quarante pour cent de chance que ça se passe ainsi, et encore. Mais si ça s’avérait être la direction choisie par le destin, les Lames se retrouveraient avec des boulots pas des plus engageants. La reconstruction n’était pas tellement un truc de mercenaire, bien au contraire. Il ajoutait à cette pensée une sorte d’ironie triste, en pensant à toute ces vies qu’il avait prise depuis le début. Depuis les pirates du continent du mal qui avaient saccagés son village… Et chacune de ces vies pesais lourd sur sa conscience, bien qu’on pouvait penser qu’il était vacciné, depuis le temps. Le mal du guerrier, le genre de maladies à laquelle il n’existe pas de remède, à part peut-être la folie. Mais Meraziel chassa ces pensées et se concentra plutôt sur la situation actuelle. Elle n’était pas excessivement mauvaise, si on considérait qu’un mois plus tôt les Lames se réduisaient au nombre de deux personnes qui servaient de gardes de navires. A présent, les mercenaires étaient relativement riches, avait un navire en leur possession, bien qu’un peu endommagé par la tempête et le combat en mer, et des perspectives de contrats plutôt intéressantes. D’un autre coté, ils avaient contre eux la haine de la section de l’Inquisition contrôlée par Reinard, haine qui allait sans doute s’étendre à toute l’organisation. Et l’Inquisition, c’était pas des amateurs. Nombreux, bien entraînés, ils pouvaient être un risque majeur pour les Lames si jamais l’occasion se présentait. Et si les mercenaires restaient sur place, l’occasion se présenterait tôt ou tard. C’est pourquoi l’elfe n’était pas certain de vouloir prendre part au conflit à venir. Il pouvait signer la perte de la Compagnie toute entière. Ou l’amener à son apogée…

Il était là quand il entendit Nishi appeler les principaux chefs d’unités. Il se leva, s’essuya ses pieds qui attendaient sagement dans l’eau, remit ses chaussures et remonta au navire. Là, sur le pont et autour d’une table, il y avait Fiddler, le capitaine du bateau, Paul Jonas en sa qualité de médecin, ainsi que Mago tout déboussolé et Découpe, son sourire carnassier aux lèvres. La Pie finissait de vomir dans un coin, et l’elfe se promit d’aller voir ce qu’il était arrivé aux deux mages après la réunion. Dans un coin, le guérisseur avait amené sa nouvelle conquête, qui était toujours sonnée par le coup de poing de la capitaine-archiviste. Celle-ci commença :

‘’Toujours à l’heure, Noiraud. J’ai arrêté l’autre coque de noix, en dépit de ta petite prestation. Maintenant, va falloir décider ce qu’on fait. Je suis pour rester ici et voir ce qui va se passer ensuite. Ya des opportunités.’’

Meraziel réfléchit encore un instant, ses doutes fondant comme neige au soleil. Puis il hocha la tête en répondant juste.

‘’Au moins mes solutions ne sont pas aussi dangereuses que les tiennes, si on considère les chances que tu avais de faire sauter un des membres les plus important de la Compagnie. Ca m’aurait bien énervé de perdre le gars qui nous raccommode.’’

Les autres acquiescèrent en silence, insensibles aux éternelles querelles entre la capitaine et l’archer, ils s’étaient déjà habitués. Globalement, la proposition de Nishi avait fait auparavant son bonhomme de chemin dans chacun d’eux. Seul Jonas avait l’air un gêné, étant donné qu’il ne savait pas encore ce qu’il allait faire de sa protégée. Meraziel prit note de le tancer à ce niveau, histoire d’alléger l’ambiance, ça ne pouvait pas être mauvais. A coté de ça, il n’avait pas tellement le temps. Fid donna encore quelques ordres à tout le monde, puis chacun se dispersa pour accomplir les différentes tâches. L’elfe descendit dans la partie de la calle où dormais les mercenaires, et sortit son sac du hamac où il dormait la plupart du temps. Il entreprit de se changer, puis replia soigneusement ses vêtements poisseux de divers liquides, parmi lesquels du sang et de l’eau de mer. Puis il remonta et alla vers Mago et La Pie qui se remettaient de leurs aventures.

‘’Dites, les mecs, y s’est passé quoi après que vous soyez partit, qui vous mettes dans cet état ?’’

La Pie se retourna et recommença a vomir. Apparemment, le mage avait l’estomac un brin fragile. Jonas aurait du boulot pour soulager tout les estomacs difficiles, avec le mal de mer de Nishi. Ce fut donc Mago qui répondit.

’’Ben on était bien tranquille, on rigolais à cause des gardes qui ne comprenaient rien, et d’un coup ya un truc bizarre qui s’est passé. On a commencé à nous élever dans les airs, et on contrôlais rien. Jtassure, c’était de la grosse magie, pas des trucs de gamins comme on fait nous. On a flotté dans l’air comme ça pendant quelques secondes, et ensuite c’est partit en tornade. On tournait, on tournait, sans qu’on puisse s’arrêter. Là c’était pas trop difficile, même si La Pie gérait assez mal. Jcrois qu’il était tout vert, bien malade, à un tel point qu’il n’essayait même plus de me voler ma bague. Et là, on a entendu une voix qui nous traitait de nécromanciens, qui nous hurlait d’arrêter d’invoquer des démons. Enfin, je crois que c’est ça, étant donné que c’était une voix féminine complètement affolée, genre elle contrôlait pas plus que nous. Et ensuite tout s’est arrêté, plus rien, plus de voix, plus de vent. Le choc à la fin, ça a fait bien mal, mais sinon rien. On a rien compris.’’

Jonas arriva à ce moment là, préoccupé. Il s’incrusta dans la conversation.

’’Direct, d’un coup comme ça, vous dites ? C’est bizarre, cette femme avait des convulsions, et elle murmurait des mots étranges, avant que Nishi ne la calme avec un coup sur la tempe. Là elle se réveille doucement, je sais pas trop quoi on va en faire.’’

Meraziel jeta un regard oblique à la femme qui émergeait a moitié assise sur le pont. Elle n’allait pas rester là longtemps, mais il fallait qu’il lui parle avant le départ.

’’Elle est embarrassante ta ptite copine, Jonas. Dites au matelots de sortir les chevaux, et d’attacher Nathan sur l’une des bêtes, avant que Nishi ait réussit à le vendre contre deux navets. Moi je m’occupe de cette femme. Et essaie de recruter des gens pour réparer le navire pendant le voyage, dans le style de ce pécheur qui attends bêtement là-bas (Murdock).’’

Il saisit ensuite le petit corps d’Eléonore dans ses bras et l’emmena dans une cabine où il y avait un lit ainsi qu’une petite armoire et un tabouret. Il posa l’ancienne reine sur le matelas dur, doucement, et lui donna un élixir particulier pour la remettre sur pied. Puis il la regarda émerger pour de bon dans le monde des vivants.

’’Soyez la bienvenue parmi nous, magicienne obscure. Je m’appelle Meraziel, archer et supérieur de l’imbécile qui vous a recueillit. J’ai bien une petite idée sur votre identité, et ce serait sympa de m’éclairer, car vous n’avez pas grand chose à craindre de moi. Au passage, laissez tomber la magie pour le moment, je ne suis pas un ennemis, et vous n’êtes pas encore en état.’’
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeVen 12 Mai - 18:37

Murdock était complètement perdu. Les gars qui l'avaient arrêté lui avaient dit ne pas bouger de là où ils l'avaient emmené, et de fait, il n'avait pas remué le petit orteil, complètement terrorisé par ce qui se passait. Il ne comprenait rien, absolument rien. Tout cela était bien au-delà de son entendement.

Il y avait plusieurs factions qui se tapaient dessus, des créatures étranges, des machines tout aussi farfelues et surtout, SURTOUT, il y avait ce qu'il redoutait par-dessus tout (ou presque) : de la magie. Des serpents surgis de nulle part, des démons, et un vent, bien différent de toutes les tempêtes qu'il avait pu voir en mer, qui devint bourrasque et semblait murmurer quelque chose, bien qu'il n'y entendit rien de concret. Et personne ne s'occupait de lui. Il ne savait pas s'il devait s'en réjouir, ou plutôt s'en inquiéter. Il n'avait qu'une envie, courir vers le port et plonger dans la mer afin de prendre la fuite, presque certain qu'aucun ici ne pourrait le suivre dans les profondeurs marines. Mais ses jambes refusaient de se mouvoir, paralysées par la peur.

Il aurait dû écouter les villageois, il aurait dû rester au village, à présent il en était parfaitement conscient. Pourquoi n'avait-il pas tout simplement attendu le retour des hommes pour reprendre leur activité habituelle, une fois que les funérailles du vieil homme auraient été achevées ? Il en était là de ses réflexions, quand il entendit un homme sur le pont du navire, un de ceux aux grandes oreilles, parler d'un bâteau à réparer. A présent qu'il était plus près, il réalisait qu'elles étaient même taillées en pointes, ces oreilles... Etrange... Tout comme sa peau sombre et ses cheveux d'argent. Il n'avait pourtant pas l'air si âgé. Le marin s'en voulut de ces pensées peu charitables. C'était exactement le type de commentaires que les autres pouvaient faire sur ses yeux...

Il hésita à avancer vers l'homme sombre, quand celui-ci saisit une jeune femme à peine consciente dans ses bras et l'emmena à couvert. Incapable de se décider vers qui il devait à présent se diriger ou s'il devait rester sur place, sur le quai, Murdock dansait d'un pied sur l'autre, attendant son heure...
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Eléonore
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeDim 14 Mai - 19:50

Le noir à nouveau, la pénombre qui s’emparait d’elle… Parfois il resurgissait un soupçon de conscience mais feu la Reine sombrait aussitôt, accablée par la douleur qui lui paralysait le corps tout entier et détruisait toute pensée cohérente avant même qu’elles ne germent.
C’était comme si un troupeau de dragons de Träne lui était passé dessus pour lui écrabouiller la cervelle…
Tiens ? Serait-ce une pensée cohérente ? Mais oui, voilà, elle se remettait à penser la bonne dame, c’était pas si dur que ça ! Bon c’était pas encore le grand débat philosophique mais ça commençait à revenir.
Au fur et à mesure tout semblait se remettre en place, malgré la faim, la soif, la douleur et la fatigue, et elle arrivait à remuer une fois de temps en temps, même à rouvrir les yeux sur un monde vague et flou, sentir autour d’elle des gens qu’elle ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Ce n’était rien, de toute façon ils ne s’occupaient pas d’elle…
Elle ferma à nouveau les yeux, et se sentit transportée à nouveau, mais ce n’était pas les mêmes bras elle en était certaine, ils étaient moins frêles, plus forts et musclés. Un frisson la traversa, mais elle ne fit rien. Elle ne pouvait rien faire de toute manière, elle était à la merci de ce rustre, qui qu’il soit…
Qu’allait-il faire d’elle au juste ? La violer ? La tuer ? La revendre comme esclave à l’un de ces bourreaux du Continent Noir ? Tout à la fois ? Des scénarios catastrophes se formaient par bride dans son esprit, des situations qu’une Reine ne doit même pas envisager. Mais elle n’était plus Reine…
Plus Reine, plus rien, plus qu’un fantôme, une ombre en haillons. Morte…
Et puis soudain les bras de muscles la déposèrent avec une délicatesse étonnante pour un homme de sa caste. Même le support n’était pas celui auquel elle se serait attendue… Sa main branle brelande se mit à tâter cette surface énigmatique, et la découvrit d’une douceur qui contrastait avec tout ce qu’elle avait connu pendant sa fuite désespérée.
C’est alors qu’elle comprit où elle était… Un lit ? Se trouvait-elle réellement dans un lit ? Certes il n’était pas aussi moelleux que ceux des Mirbelkor, mais comparé au sol irrégulier de la forêt ou du Port, ça s’apparentait à du luxe !
Les tensions qui la taraudaient ne purent s’empêcher de se détendre quelque peu face à ce confort inespéré, oh qu’il était agréable après les ronces de sentir un matelas sous ses pieds endoloris, qu’il était bon d’avoir un support solide sur lequel abandonner son dos courbaturé ! Merci, merci bon inconnu… Et ce liquide qui coulait dans sa gorge, délice dont elle rêvait depuis longtemps, un peu d’eau fraîche qui la revigorait mieux que mille ans de repos éternel !
Eléonore poussa un soupire de soulagement, puis commença à ouvrir les yeux sans vraiment voir, juste pour s’habituer à la lumière. A la lumière...
La femme eut un mouvement de recul quand elle commença à distinguer les traits de son sauveur… Sa peau, sa peau sombre, ses cheveux blancs… Blancs ! Et ses oreilles, comment peut-on encore après les temps troubles oser les arborer ainsi ? C’était un Elfe, elle qui avait entendu dire que cette race avait presque disparu, que les derniers survivants se cachaient dans la forêt, qu’ils étaient eux-mêmes menacés par les pluies acides, et que, que…
Se plaquant contre le mur, haletante, elle détaillait cet être d’un air méfiant. Même dans les livres d’histoire, les Elfes Noirs –car comment mieux qualifier cet inconnu à la peau sombre et aux cheveux pâles ?– étaient rarement du bon côté…
Pourtant l’homme ne faisait rien, il se contentait de la toiser de ses yeux d’opale, haut, puissant face à la frêle et pauvre femme. Elle n’aimait pas ça, que lui voulait-il ?

’’Soyez la bienvenue parmi nous, magicienne obscure. ’’ lui dit-il alors de son air franc, direct.

Ces mots lui tournèrent dans la tête comme une horrible sentence. Il savait, il savait…Oui, maintenant ce qui lui avait semblé être un étrange cauchemar de son esprit délirant lui revint en mémoire : elle avait invoqué une tornade pour arrêter deux nécromanciens en pleine hilarité face au chaos qu’ils engendraient. Se pourrait-il qu’ils… Que quelqu’un ait été témoin de cet écart ?
Ses lèvres tremblaient, il allait la tuer. Pourquoi jouait-il encore avec elle ?

’’Je m’appelle Meraziel, archer et supérieur de l’imbécile qui vous a recueillit, se présenta-t-il. J’ai bien une petite idée sur votre identité, et ce serait sympa de m’éclairer, car vous n’avez pas grand chose à craindre de moi. Au passage, laissez tomber la magie pour le moment, je ne suis pas un ennemis, et vous n’êtes pas encore en état.’’

Archer ? Supérieur ? Imbécile ? Mais où était-elle tombée ? Dans une armée ? Mais quelle armée pourrait bien accepter un… un Elfe comme cadre supérieur ?
Mais cela n’était pas son principal problème en ce moment même… Ce Meraziel, qui qu’il soit, semblait avoir un jugement bien plus éclairé que la moyenne des gens qu’elle a pu rencontrer.
Son premier réflexe eut été de nier dans un « Je crains que vous vous trompiez de personne » guère convaincant, mais elle se ravisa : si le goujon était monnaie courante à la Cour, l’homme qui lui faisait face n’avait rien d’un noble courtisan, il lui faisait en fait plutôt l’effet d’une grosse brute épaisse de la roture. Il n’empêche : brute peut-être, naïf sûrement pas.
Il ne la traitait pas vraiment comme la bienséance lui dicterait d’accueillir une souillonne : avec le bout de ses bottes les plus crottées. N’importe qui aurait agi ainsi, bien plus encore qu’il s’agissait d’une Sorcière. Lui semblait, derrière ses airs de guerrier peu distingué, lui vouer une certaine marque de respect. Il n’était pas dupe… Mais étrangement ne semblait pas prêt à la tuer non plus.
La femme prit une grande inspiration face à cette situation quelque peu inattendue, il pourrait être son salut tout aussi bien que son bourreau. Mais quel mensonge pourrait être assez convaincant pour dompter cette bête qui pourrait l’étrangler d’une seule main ? Aucun, c’était bien le problème, et aucune sorte d’inspiration ne lui venait…
Il ne lui restait en ses mains moites qu’une seule carte : celle de la vérité. Elle ne pouvait cette fois l’éviter…

« Bien, murmura-t-elle d’une voix rauque. Je vous dirai tout ce qu’il y a à savoir, mais… Je vous prie avant tout de jurer sur ce que vous avez de plus chers de me laisser me laisser partir avec mes livres. Je suis en danger à Mairenn… »

Le rythme de son pouls augmentait alors, elle s’étonnait elle-même de sa propre audace : cet homme était en position de force et c’est elle qui posait encore des conditions à son aveux. Mais lui parler sans cette promesse reviendrait à la condamner d’office. Alors que valait un si petit risque ?

’’Vous avez ma parole, acquiesça-t-il d’un air calme. Vous récupèrerez vos livres dés que vous serez sur pied, et si vous le souhaitez vous pourrez accompagner le navire à Träne… A condition de savoir faire preuve de discrétion bien sur, je crains que vous ayez traumatisé La Pie !’’

Ses yeux s’illuminèrent alors de larmes de soulagement, et un pâle sourire de remerciement se dessina sur son visage poussiéreux. Sauvée, oui maintenant elle était sauvée… Mais allait-il tenir parole ? Quand elle aurait dit, tout dit…
Pourtant elle prit le risque, la naïveté de ceux qui sont désespéré.

« Je… » commença-t-elle piteusement.

Mais elle ne voulait pas de cette allure, il la traitait comme la Reine qu’elle aurait du être, alors il lui fallait agir ainsi. Un peu de contenance bon sang ! Elle avait peut-être l’air d’une pouilleuse il fallait recouvrer un semblant de dignité si on voulait qu’on la prenne au sérieux… La femme s’assit alors sur le bord du lit et entreprit de remettre sa robe en place, malgré cet ouragan de panique qui lui avait fait souffrir mille ronces.

« Vous l’avez peut-être déjà deviné, commença-t-elle en retirant quelques brindilles de sa manche, mon nom est Eléa, je… j’occupais une fonction importante au Château des Mirbelkor. »

Elle était volontairement implicite, allant jusqu’à déformer son prénom de peur qu’on les surveille d’une manière ou d’une autre… Rien d’explicite, rien que l’on puisse retourner contre elle, juste quelques sous-entendus anodins qu’elle lui laissait décrypter lui-même. Il était assez intelligent pour cela, non ?

« Je l’avoue, continua-t-elle, lui lançant un regard en biais pour être sûre qu’il ait bien compris, je n’ai pas vraiment suivi tous les codes que la bienséance voudrait, personne n’a jamais rien remarqué parce que j’ai bien joué le jeu, mais oui je l’avoue je pratique l’Art Proscrit depuis que j’ai 11 ans… J’avais découvert le livre dans une chambre secrète, avec mon amie d’enfance… Paix à son âme. Quoi qu’il en soit, oui je me suis entraînée, mais jamais cela n’a causé de tort à personne, vous pouvez en être sûr ! »

Là bien sur, elle avait éluder quelques affaires peu reluisantes, celle de Lysa, mais aussi quelques prétendants qu’elle avait empoisonner grâce au matériel de la chambre. Sans oublier bien sur le Regicide qu’elle avait commis…
Cela au moins elle décida de le garder pour elle, elle était déjà assez mal comme ça, dans ces affaires elle était hors de tout soupçon, il était donc inutile qu’elle les mentionne.

« Vous vous demandez comment je suis arrivée là, n’est-ce pas ? lança-t-elle, répondant ainsi à une question silencieuse. Eh bien ce serait long à expliquer… Si vous avez regardé dans la sacoche de mes livres vous aurez remarqué qu’il y en a deux. Seul un m’appartient, l’autre est celui de… Enfin était celui, celui de l’Autre… »

Cette fois, malgré toute sa bonne volonté, elle ne pu réprimer un frisson le long de son échine, et même la mâchoire claqua un peu des dents dés qu’elle parla de ce Démon… Oui, oui, oui il lui faisait peur, mais qui ne tremblerait pas face à ce monstre, fût-il transformé en fantôme ?
Elle chercha à nouveau le regard de l’archer, qui la pria de continuer.

« Je… Je ne sais pas qui il était, mais j’étais une amatrice par apport à ce gars, il, il a débarqué comme ça, en plein jugement à la Salle du Trône, il était en train de mettre le feu au Château, et… j’ai voulu l’arrêter. Maintenant que j’y pense j’aurais peut-être mieux fait de m’enfuir à toutes jambes… »

Et voilà qu’elle s’effondrait à nouveau, sa contenance, sa dignité, ses airs nobles. Comment rester stoïque quand tout son être réclamait justice pour toutes ces âmes errantes ?

« Enfin, il a senti ma magie, et c’était elle qu’il recherchait. Il m’a… forcé à lire un rituel, et pas rien je vous jure, tous des mots très puissants, genre de signes qu’on trouve pas dans tous les sorts, et plus rarement encore associés avec d’autres du même gabarit. Autant ensemble, ç’aurait du me mettre la puce à l’oreille, mais comprenez bien qu’il menaçait de raser Mairenn si je ne le faisais pas ! Alors bon, voilà… »

Elle revoyait les papillons s’unir pour ne former qu’un, l’arc-en-ciel et l’arc-en-cendre, la Vie et la Mort… Union abjecte s’il en était, scène qu’elle aurait préférée oublié.

« A, à la fin du rituel, il s’est jeté sur moi une dague à la main, mais je me suis défilée… C’est lui qui est mort, et… Il a crié quelque chose dans son agonie, j’ai pas vraiment compris mais je crois… Il parlait de la Mère du Mal, oui c’est ça, je, je crois qu’il a invoqué quelque chose, comme s’il appelait une Déesse ! Je, je ne comprends pas pourquoi il a scandé un tel patronyme, y a que Darva qui s’est fait appeler comme ça, et elle est morte bien avant même la chute des Déesses. Donc je sais pas… »

L’ancienne Reine prit un moment pour reprendre son souffle, car ces souvenirs déjà ravivaient ses frayeurs, cette impression soudain de voir un monde qui n’est pas le sien, de voir une scène auquel personne n’aurait du assister.
Darva, et si tout cela était vraiment en son nom ? Mais non, c’était impossible, son culte avait disparu, et les rares loyalistes du Continent Central étaient des adorateurs de Stalers. Pas de la Mère de la Nuit…

« Quoi qu’il en soit, acheva-t-elle, toute la Cour est morte en quelques minutes, me laissant seule. Je… J’ai du partir avant l’arrivée de l’Inquisition, et voilà comment, comment je me suis retrouvée sur les routes… »

Oui bien sur elle avait éludé moult péripéties, mais que ce roturier s’estime heureux : il est dorénavant gardien de plus d’un de ses secrets, il n’y avait plus qu’à espérer qu’il s’en montre digne…
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Meraziel
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeMar 6 Juin - 22:06

« Darva… Vous en êtes absolument certaine ? »

Question purement rhétorique, Meraziel le savait bien. Mais c’était si inattendu, si préoccupant. Si… terrifiant. En effet, la Mère du Mal Darva avait été la plus puissante créature a avoir jamais foulé le monde. Un être de pur maléfice, un esprit tissé de danger et de supplice. La savoir relâchée sur le monde suffisait à le paralyser de terreur. Il se leva néanmoins, et alla vers la petite fenêtre donnant sur la poupe du bateau. Dehors, le soleil était haut, la lumière resplendissait sur un océan calme. Une impression de sérénité, malgré le chaos qui avait eu lieu a peine quelques heures auparavant. Chaos qui à présent n’avait plus aucune espèce d ‘importance. Ce qui s’annonçait était bien plus gravissime. Si la Mère du Mal était lâchée sur le monde, sachant que les déesses n’avaient ni les moyens ni probablement la volonté de la combattre…

« Excellente nouvelle… »

L’ironie quasi cynique résonnait dans sa voix. Autant de calme pour annoncer la fin programmée du monde. Il se retourna pour percer la reine déchue de ses yeux pâles. Elle ne mentait pas. Et lui avait bien compris les sous-entendu. Il savait bien qu’il était en présence d’une personne d’exception, qu’en temps normal il aurait été censé ramper à terre devant elle. Il ne pouvait que s’assurer de la réussite de la mission de la jeune femme. Et celle-ci avait besoin de temps. Pour comprendre les livres. Comprendre ses nouveaux pouvoirs. Devant le désarroi d’Eléonore, Etincelle la petite fée était allé se lover contre elle. Pour la consoler, apparemment. Touchante innocence qui habituellement emplissait le cœur de l’elfe de mélancolie. Mais pas cette fois.

« Vous allez rester ici pour la traversée. L’équipage satisfera vos désir, mais vous ne pouvez pas sortir ni ne pouvez utiliser vos pouvoirs. Ce serait bien trop dangereux, si la déesse du Mal vous découvrais, ce serait la fin… Et je ne puis le permettre. Même a mon échelle. Vous aurez tout ce que vous voulez et que nous puissions nous permettre. De cette manière, en arrivant a Träne, vous passerez totalement inaperçue. »

Il fit quelques pas, jeta un coup d’œil vers l’extérieur, pensant avoir vu quelque chose. Mais rien. Il revint et s’assit à l’opposé d’Eléonore, sur le bout en bois du lit.

« Là-bas, vous ferez ce que vous voudrez. Mais si un jour vous devez combattre Darva, ils faudra que vous préveniez les Lames. Peut importe le moyen, je suppose que ce n’est pas difficile pour vous. Nous sommes sans doutes les meilleurs. Alors ne nous privez pas de l’occasion de rentrer dans la légende. »

Un sourire en coin naquit sur ses lèvres. Pragmatisme de mercenaire qui reprend le dessus. Toujours garder un honnête contrat dans le fond de sa poche, des fois que ça puisse servir. L’elfe se leva et sortit, laissant là l’ancienne reine avec la fée qui s’était endormis sur son épaule. Peut-être allait-elle rester avec sa "nouvelle amie". Peut-être que non. Etincelle était impulsive, incertaine, comme toujours. Meraziel se tourna vers La Pie et Mago qui attendait un peu plus loin, sur les balots de cordages. La Pie avait repris des couleurs. L’archer s’approcha d’eux et murmura :

« Pas de questions. Vous me saturez cette cabine de sortilèges anti-détection. Jveut qu’une déesse puisse y utiliser son pouvoir sans même qu’un seul marin s’en rende compte, c’est compris ? Jvous expliquerais tout ça plus tard. »

Puis il fit signe a Nephalis de finir les préparatifs pour le départ. Selon ses calculs, la situation présente avait de grandes chances de s’envenimer. Et donc de créer un énorme désordre. Et donc des contrats fructueux en perspective. Donc une bonne raison pour rester aussi loin que possible des sortilège impies qui n’allaient pas tarder a pleuvoir sur le continent du mal.

Les chevaux étaient peu à peu tous descendus. Ils avaient bien tenus la traversée. Jonas jouait l’intendant, il avait déjà engagé quelques pêcheurs pour pallier au manque d’équipage et en cherchait d’autres. En ce moment même, il parlait avec Murdock, lui proposant de bosser sur le navire pendant le voyage jusqu’à Träne. Une façon de tromper le désarroi pour le médecin. Faut croire qu’il ne verrai plus sa jolie demoiselle de toute sa vie. Tombé amoureux d’une loqueteuse ? il avait encore trop d’idéaux, quel imbécile.

Les Lames étaient prêtes à partir. Alors que les chevaux s’ébranlaient, l’elfe s’approcha de sa supérieure hiérarchique.

« T’imagine même pas ce que cette fille m’a racontée. Va falloir qu’on parle. C’est très inquiétant. »
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeLun 19 Juin - 6:03

Le triton fixait encore le pont du bateau, espérant le retour de l'homme à la peau noire, tellement absorbé par l'envie de le voir réapparaître que lorsqu'un autre type s'approcha de lui et l'appostropha, il sursauta, posa des yeux terrorisés vers l'homme en question, et, quand son coeur cessa enfin de danser la samba, quand l'homme, toujours à côté sans broncher, était parti d'un éclat de rire tonitruant, il avait enfin trouvé le moyen d'ouvrir la bouche pour se présenter.

- Murdock, Seigneur, pour vous servir...

L'homme avait ri de plus belle à l'appellation de "Seigneur", puis, reprenant son sérieux, lui avait demandé ce qu'il connaissait aux bâteaux. Au moins, ça lui ôtait la jeune fille étrange de l'esprit. Quelques instants toujours...
Depuis le temps qu'il travaillait avec les autres marins, Murdock commençait à en savoir pas mal sur les navires, et il se décida à énumérer les dégâts visibles sur la coque de celui de Jonas, comme il s'était présenté, et ce qu'il serait nécessaire de faire pour la remettre en état.

- Tu as l'air de t'y connaître, petit. Il paraît que tu venais là pour chercher du travail ? Je crois que t'en as trouvé.

L'homme s'éloigna un instant pour revenir avec des outils qu'il fourra dans les mains du triton, encore abasourdi. Il avait vraiment trouvé du travail ? Il était vraiment sain et sauf, là ? Ils auraient pu le tuer cent fois depuis son arrivée, et à présent, il ne voyait pas comment refuser de les accompagner sans risquer encore sa peau. Au pire, si vraiment les choses tournaient mal en mer, il pourrait prendre le large...

- On va jusqu'à Träne, tu peux commencer de suite.

Les outils en main, l'air encore perdu, il jeta un coup d'oeil en direction du village qu'il avait quitté, même si d'ici, il n'en voyait pas même une toiture. Son coeur se serra un moment quand il réalisa qu'il abandonnait ceux qui l'avaient si bien accueilli il y avait déjà nombre d'années. Un pincement au coeur qui s'éteignit rapidement quand il repensa à sa propre longévité comparée à celle des humains. Mieux valait les quitter à présent, que de les voir s'éteindre un par un. Au moins, là, il avait une chance de se faire une nouvelle place, avec eux, ou à Träne... Il soupira, empoigna plus solidement ses outils et s'approcha de la coque. Quelques matelots y travaillaient déjà, et Murdock les regarda faire, les sourcils froncés.

- Je pense qu'il vaudrait mieux ne pas trop tirer sur ça...

Il avait à peine fini sa phrase qu'on lui indiquait "gentiment" d'aller chercher des planches et de s'occuper de ses oignons... "Moi ce que j'en disais", pensa le triton, "c'est que vous allez avoir trois fois plus de boulot pour tout remettre en état après"...

"L'après" ne tarda pas à arriver. Dans un grans fracas de bois brisé et sous les jurons des marins, un pan entier de la coque, sur lequel ils travaillaient, sombra dans les flots. Murdock poursuivit sa tâche, si minime soit-elle vis-à-vis de l'ampleur des travaux, et en quelques minutes, la minuscule brèche sur laquelle les autres l'avaient laissé travailler était comblée, la coque comme neuve à cet endroit. Finalement, on l'avait autorisé à donner un coup de main là où c'était vraiment nécessaire...
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeJeu 29 Juin - 19:10

Eléonore secoua la tête, perplexe… Si elle en était sûre ? Question risible s’il en était, non bien sur elle n’était sûre de rien, d’ailleurs qu’est-ce qui lui disait que c’était de la Mère du Mal dont il avait crié le nom ? Peut-être était-ce la Mer du Mal, peut-être était-ce les côtes du Continent Centrale, peut-être, peut-être… un monstre qui se cachait sous ces eaux maudites, voir même ! …
Non, quoi que cela désigne elle avait fait une bêtise, elle le savait : la Reine de l’Eau avait lâché sur le monde par quelques mots un Fléau venu des profondeurs abyssales, et qu’elles soient sous eaux ou sous terre, cela revenait du pareil au même.
Excellente nouvelle ! comme disait l’Elfe de son air cynique. Belle perspective pour la petite aristocrate, il est vrai qu’elle commençait fortement à s’ennuyer dans son sinistre château ; c’est qu’à part faire joujou avec son petit frère de souriceau le félin qu’elle était n’avait pas énormément d’occasion pour faire ses griffes en magie… Oh et ce cadeau de bienvenue dans le cercle des plus grands serial killers de l’histoire : un magnifique bouquin traitant de l’art de répandre le chaos, et de mille et une astuces pour être haïe de tout et de tous !
Qu’est-ce qu’elle attendait donc pour lui remettre la légion d’honneur ? Oh oui c’est vrai, était-elle bête : le Démon était mort (certainement sans héritier vu son « jeune » âge), et en plus la pauvre petite Reine n’avait pas de rubans sur elle…
Quel dommage !
Et le visage des morts, volés par un papillon ; un papillon qu’elle avait formé avec le monstre, un papillon dont elle était l’aile survivante…
Les yeux de la femme s’embrumèrent ; elle qui n’avait connu que le pouvoir du despote sa seule arme était désormais la terreur qu’elle avait inspirée, sans même le vouloir, à tous ses sujets. Mais la lame est à double tranchant : les Sorcières n’avaient généralement que peu de chance face aux fanatiques.
Elle avait entre ses mains blanches le poids de mille morts, et sûrement devrait-elle encore en avoir plus si elle veut survivre à cette guerre… Elle devrait s’y habituer sûrement, supposait-elle, mais peut-on vraiment s’habituer à ce flirt avec la mort ? Peut-on le faire sans perdre toute trace d’humanité ?
Elle ne pouvait le concevoir … Et pourtant elle ne se sentait pas le courage de se laisser tuer.
Soudain elle sentit une petite chose se blottir contre son flanc, une tête minuscule abandonnée contre sa cuisse et de petites ailes de libellule qui lui chatouillaient l’avant-bras. Surprise, la femme eut un léger sursaut, et baissa les yeux sur la petite créature, réplique miniature d’un croisement entre une femme et un insecte. L’ancienne Reine fut un moment tentée de froncer les sourcils devant pareille aberration, mais finalement c’est un pâle sourire qui sortit : son innocence était des plus émouvantes.
Mais bien vite celui-ci s’effaça, car le pragmatique aux longues oreilles s’était remis à parler… Dans un premier temps il ne fit que donner quelques consignes d’usage qu’elle aurait de toute manière appliqué –il aurait fallu être dingue pour tisser le moindre sort après ce qui s’était produit à Mairenn !– puis il dériva sur un problème qu’elle n’avais pas le moins du monde envisagé, même lors de ses crises de panique qui ont précédé…
La bouche entrouverte, ses yeux pâles s’écarquillèrent en une expression d’ébahissement, puis de terreur infinie. Si la Déesse du Mal voulait la… ? Non, mais pourquoi il disait ça ? Elle était loin, elle n’en était pas sûre, elle était, elle était…
… elle était la seule personne vivante qui savait par quelle providence Darva était réapparue… Se pourrait-il qu’ils en déduisent qu’elle saurait comment la renvoyer aux Enfers ? Foutaise ! Il en a fallu deux pour la ressusciter, et, et puis le livre… Enfin elle n’avait pas encore vraiment pris le temps de vérifier mais il était si puissant, si… Il faudrait au moins le double pour défaire ce qui a été fait, et encore, tous n’en sortiraient pas vivants elle en était certaine !
Tout ce qu’elle voulait, qu’elle désirait et qui serait à leur portée : elle pouvait tout demander à leurs hommes, et en échange de tout ça une promesse implicite d’un peu de gloire… Grimaçante, elle secoua la tête ; il parlait de ce jour comme s’il était prophète, comme s’il l’avait entrevu dans une quelconque vision qui n’existait qu’à ses yeux. Les pâles de la Dame, eux, ne le jugeaient guère mieux qu’une chimère.

« Et si je n’ai point cœur à la défier… ? » murmura-t-elle quand Meraziel eut claqué la porte, un sourire sans joie au creux des lèvres tandis que les pas de l’Elfe s’éloignaient.

Aussi faible l’affrontement avec son Oracle a-t-elle pu la laisser, le sort a très bien pu lui rendre son immortalité ; si vraiment elle était de nouveau de ce monde elle demeurerait intouchable, plus forte peut-être même que dans sa première vie… Eléonore, elle, restait une simple mortelle : puissante par sa magie, certes, et l’autorité qu’elle a longtemps conservé, mais même une armée ne ferait pas le poids face à une Déesse… La foi des mauvais restant intacte il se pourrait même que même ses sœurs ne feraient pas le poids.
Qu’était-elle, pauvre mortelle déshéritée, pour s’opposer à ça ?
Repoussant doucement la petite fée du bout des doigts, la femme se leva, les yeux dans le vague, avant de commencer à balayer la pièce du regard : plutôt modeste elle avait néanmoins son petit confort, avec même un petit bureau et le nécessaire pour écrire ; une série de dossiers où l’on pouvait lire quelques obscures chroniques y était entassée [HJ : Et m… je crois que c’est la chambre à Nishi ! ^^] Posée dans un coin sombre, sa sacoche l’attendait, patiente ; la narguait, confiante… Non, elle n’avait pas tout perdu en fin de compte.
D’un geste tremblant elle alla ramasser son unique héritage, et en sortit les précieux ouvrages… Mille fois maudits, certes, mais en eux résidaient l’espoir, l’espoir d’une survie malgré la traque, l’espoir de réparer les erreurs qu’elle avait commis par le passé.
Sa vision se troubla tandis qu’elle caressait la couverture du premier, serpentant doucement du bout des doigts entre les méandres du sceau… Elle l’avait depuis si longtemps, elle l’avait consulté tant de fois ! Certaines formules lui restaient peut-être encore nébuleuses, bien sûr, mais pour ce qui était de l’essentiel elle avait d’ors et déjà tiré tout ce qu’il y avait à apprendre de ce grimoire. Ce n’était plus là qu’un aide-mémoire…
Délaissant le manuel élémentaire elle reporta son attention vers l’autre, celui de l’Autre, le symbole maudit sur sa couverture, ses pages jaunies qui contenaient autant de maléfices… Une curiosité malsaine l’invitait à l’ouvrir, à exulter devant toutes ces connaissances interdites, cachées pendant des siècles… Il s’en serait fallu de peu pour qu’elle en vienne à retrouver l’excitation des premiers jours de la chambre secrète !
… Mais en avait-elle encore le droit, après tout ce qu’il s’est passé depuis ?
Accroupie en face de l’objet, elle hésitait… Ses yeux suivaient inlassablement les lignes du dessins, ce labyrinthe infini de courbes, de circonvolutions, et tous ces serpents qui se rejoignaient en un seul point ; un frisson lui parcourut le corps. Et pourtant… Peut-être était-elle trop méfiante ? Elle agissait en ce moment même comme tous ces esprits obscures qui rejetaient les Déesses sans même chercher à comprendre, à aller plus loin !
Que risquait-elle, au fond ? Ce n’était pas un regard qui ferait d’elle une Démone…
Lentement, elle glissa le grimoire sur ses genoux, doucement elle laissa couler les pages jaunies entre ses doigts tremblants. Tout ça jusqu’à une page, la page…
Son visage se prit d’une grimace alors qu’elle s’efforçait de retenir de nouvelles larmes : devant elle était couché le sort qui avait coûté la vie à tous les habitants du château, et peut-être bien plus si l’on comptait les morts indirects.
Mais plus que les estimations hasardeuses, ce sont les derniers mots de son ancêtre qui la touchèrent plus durement que toutes les épées inquisitrices le pourraient… Il n’était pas fou, pas entièrement, il souhaitait que ce soit pour la bonne cause.
Ses lèvres furent pris d’un sanglant en pensant à ce qui s’était réellement produit ; jamais elle ne s’était sentie si proche de Nimélior, lui, ses intentions si purs, ses actes si terribles au final… Elle n’avait pas voulu… Non : ils n’avaient pas voulu faire mal, tous deux se sont justes fait berner, berner par leur naïveté, corrompus par leur foi en la vie !

« Que le Dieu Originaire me pardonne si je fais, ici, une erreur… lut-elle tout haut d’un murmure enroué, comme pour mieux se pénétrer de leur signification profonde ; et, un sourire grimaçant aux lèvres elle ne pu s’empêcher d’ajouter : Oui, pardonnez-moi ! Pardonnez-nous, pardonnez-le car moi seul ai fait ici une erreur ! Puisse me pardonner le père du père, du père, du père, du père de mon père, puisse cela remonter au Père de tous les Pères, Dieu Originel… »

Serrant contre elle le grimoire ouvert, elle semit à se bercer d’avant en arrière en une lente prière, ses yeux plus rougeoyants que jamais, emplis des veines chagrinées. Chaudes, les larmes s’accumulaient au creux de ses yeux mais ne tombaient pas, comme si elles se refusaient de souiller l’inestimable ouvrage.
Pour seul témoin une petite fée qu’elle ne voyait déjà plus, la Reine décompressait de toute cette pression accumulée depuis la matinée. Tant de choses s’étaient produites aujourd’hui, et enfin la situation semblait se stabiliser.
C’était pour la Reine Mirbelkor le début d’une nouvelle vie, que tout oppose avec le luxe de la précédente… Cruel destin, va !

[Bon voyage, chers Lames Grises Wink A nous deux, Murdock… Qu’est-ce qu’on fait ? Tu postes, je poste ? Enfin qui que ce soit pour commencer :
===> L’Océan]


Dernière édition par le Sam 12 Aoû - 19:20, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitimeSam 8 Juil - 16:04

[Je poste sur la mer le fait que le bateau est enfin réparé et repart pour Träne. Je sais pas qui reste dessus entre toi et moi, mais c'est pas grave.]
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MessageSujet: Re: A la dérive, ou presque...   A la dérive, ou presque... Icon_minitime

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