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 Extrait de Cailin et Lucille, (C du ML)

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Keela Malkyr
Artiste de l'Eau
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Keela Malkyr


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Extrait de Cailin et Lucille, (C du ML) Empty
MessageSujet: Extrait de Cailin et Lucille, (C du ML)   Extrait de Cailin et Lucille, (C du ML) Icon_minitimeVen 23 Juin - 9:26

Bon, voici le chapitre 12, de Cailin et Lucille, un des tomes des Chroniques du Monde Lunaire.

Pour comprendre cet extrait, quelques mots introductifs :
-c'est à mon souvenir le seul chapitre qui n'est pas réellement axé sur Cailin et Lucille, les personnages principaux. Cailin est une jeune fille de 17, une ado assez asociable, fanatique des celtes. Lucille est sa petite soeur, elle a environ cinq ans, et est très gentille avec pas mal de monde... Elles viennent de la Terre, de Paris, et sont arrivées dans le Monde Lunaire.
-Le Monde Lunaire est une dimension où se retrouvent les gens qui tombent dans le comas. C'est un monde entre le fantastique et le médiéval, sous les ordres de la déesse Lune. Les gens qui sont enfermés à jamais dans cette dimension sont marqués d'un croissant de Lune...
-Altaïr et Silyan (que l'on apprend à mieux connaître dans ce chapitre), sont deux soeurs. La première est une Ange, la seconde une Elfe. Elles sont les filles de la Lune (la Lune a beaucoup d'enfants), et aident leur mère à diriger le Monde Lunaire... Noter qu'Altaïr est la générale de ce monde, et que Silyan dirigeait un groupe de rebelles.
-Altaïr et Silyan n'étaient pas en très bons rapports l'une et l'autre. Pourquoi ? Silyan a tué un de ses frères et s'est rebellée contre l'autorité maternelle. (et ça, ça passe mal aux yeux d'une générale)... Au chapitre que vous allez lire, Silyan est prise par une maladie étrange, donnée par un membre de l'Espoir.

-L'Oubli et l'Espoir. Deux magies de ma création, l'une noire, l'autre blanche (si on ne s'en tient qu'aux couleurs des auras que leurs possesseurs développent). Elles sont toujours opposées, telles des pièces d'un jeu d'échec. Mais ne voyez pas le mal selon les noms... je crois que l'une comme l'autre, ce sont des énergies négatives. L'Espoir absorbe les rêves des innocents, l'Oubli transforme d'autres innocents en bêtes informes et sans aucune âme.
-Darkcloud est un combattant de l'Oubli... qui... étrangement... n'a pas beaucoup d'amis, et a une capacité étrange à se faire des ennemis partout...

La plupart de mes écrits, et surtout mes histoires longues, développent cette guerre entre l'Oubli -dirigé par l'Elu qui est aussi connu sous le nom d'Eros-, et l'Espoir -dirigé par Thanatos et Hypnos-. Le Monde Lunaire est un monde neutre, qui cherche à bouter hors de sa dimension les envahisseurs, qu'ils soient vêtus de blanc... ou de noir.

C'était une forêt étrange, non loin du campement installé par nos six héros. Silyan s'y était enfoncée, seule, parmi les feuillages bleus. Elle ne voulait pas mourir devant eux, elle voulait s'éteindre toute seule, tranquillement. Elle avait laissé ses armes à Lucille, en lui donnant quelques instructions. Elle s'était faite avoir par l'enfant : elle avait accepté de faire un concours entre elles deux, à celle qui viserait le mieux une cible. C'était Lucille qui avait gagné... une vraie elfe, cette enfant.
L'ancienne chef de Jorhun s'était allongée sur une pierre plate devant une petite cascade. L'eau chantait, l'elfe respirait le bonheur et le calme, les yeux clos. Si souriante, si pure, elle aurait pu passer pour endormie, si du sang ne coulait pas de sa bouche et si cette larme ne chevauchait pas sa joue...
Des pas, dans cette petite clairière, se firent entendre. Altaïr planta sa lance devant la pierre plate, puis posa son regard sur sa sœur. Elle était venue seule, silencieusement, sans réellement s'expliquer. Mais il n'y avait pas d'explication : elle ne voulait pas quitter Silyan, pas perdre quelqu'un qu'elle venait de retrouver. Malgré toutes les méchancetés qu'elles avaient pu se dire, durant tous ces siècles de vies, Altaïr savait qu'elles deux s'aimaient... Elle s'assit sur la pierre, puis passa une main dans les cheveux blonds et bouclés de Silyan.
Elles deux avaient des pouvoirs très proches, bien qu'Altaïr contrôle le feu et Silyan la terre. Elles possédaient toutes deux des pouvoirs de guérisons : Silyan soignait toutes sortes de blessures et Altaïr pouvait reculer l'heure de la mort de la personne qu'elle touchait. Ce pouvoir était automatique, elle ne savait pas l'arrêter. C'était pour cela que toucher les mains d'Altaïr pouvait redonner force et courage à n'importe qui.
"Je veux bien que la nuit soit tombée, que tu te sois trouvé un endroit merveilleux pour mourir, mais je ne peux me résigner à te laisser t'éteindre."
Les yeux rouges de l'ange en armure écarlate brillèrent de plus en plus, jusqu'à ce que des petites étincelles jaillirent de ses mains, pour frôler doucement le doux visage elfique. Silyan fut parcourue d'un sursaut, puis ouvrit subitement les yeux sur sa sœur, en lui jetant un regard noir quand elle la reconnut.
"Tu es décidée à ne jamais me laisser tranquille, c'est cela ?
-Franchement... mais franchement désolée..."
Silyan ne pouvait que murmurer d'une voix éteinte. Altaïr la prit dans ses bras en la soulevant avec délicatesse, puis se mit à parler avec une voix des plus calmes, autant pour respecter l'ambiance du lieu que pour admirer l'instant.
"Je ne veux simplement pas que tu meures. Je veux te parler, espérer encore... et peut-être qu'un jour, j'aurais la force de te guérir complètement, et plus de t'espacer de quelques pas de la mort.
-Je ne vais pas me promener éternellement avec mes blessures, tu sais ? ... mais je veux bien passer la nuit avec toi, si je m'en sens la force. Ou, plus exactement, si je la trouve... "
L'ange la remercia d'un regard. Elle posa un silence, là, immobile contre elle, profitant de chaque seconde qui passait. Puis son regard se perdit dans le vide et elle demanda :
"Qu'as-tu pensé de ta vie ? ... Je veux dire... hum... ma question est étrange, je sais, mais nous n'avons pas eu beaucoup l'occasion d'être ensemble depuis quelques centaines d'années. Je te rappelle que tu es hors-la-loi et que je suis générale de l'armée de notre mère... et... je voulais savoir ce que tu pourrais retenir de ce que tu as vécu..."
Malgré son agonie, Silyan serrait la main de sa sœur dont les yeux semblaient toujours en train de brûler. Elle n'avait pas beaucoup de force, certes, mais elle profiterait de ce temps gagné pour se confier, pour raconter ce qu'elle avait vécu à sa sœur.
"Maman, d'abord. Parce que c'est elle qui a su créer un monde magnifique, parce que je sais qu'elle a été toujours clémente, toujours juste. Parce qu'elle nous a apprit que l'on peut mourir pour ceux que l'on aime... Lucille, parce que cette petite humaine aurait pu être une elfe parfaite. Elle a réussit à me vaincre à l'arc, alors qu'elle n'en fait que depuis trois semaines. Et elle est si...si innocente. Elle m'a beaucoup touchée... Sa grande sœur, Cailin, je l'apprécie tout autant. Mais elle doit s'ouvrir, arrêter de s'enfermer. Elle grandit, elle vit une guerre qui la dépasse. Mais elle a fermé son cœur... si elle ne l'ouvre pas vite, elle finira mal..."
Altaïr assombrit son visage. Cailin... Cette enfant si étrange, depuis qu'elle avait tué. Cette impression quelle ne changerait plus étreignait l'ange.
"Cailin va mourir. Je l'ai senti à l'instant où je l'ai regardée. Elle ne sortira pas d'ici. Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi je m'acharne à faire d'elle une épéiste...
-Parce que tu t'y es attachée autant que moi... Je vais... retenir la forêt. Mes amis elfes, humains, de toutes races. Ceux qui se sentent chez eux ici. Parce que... la forêt, par delà mon pouvoir, cela a toujours été... une partie de moi. Je me sens vide sans elle."
Silyan se laissa défaillir, un court instant, retenue par sa sœur. Puis elle reprit :
"Et... la guerre. Cette guerre où nous nous faisons écraser, où personne ne suit son camp, où il ressortira un plus fort -ou un plus imbécile- seulement quand les autres seront morts. J'ai vu tellement de gens mourir sans savoir pour qui... moi même, j'ai l'impression de servir une puissance inconnue. Il nous ont perdus, ils se sont perdus... il n'y a plus que des cœurs déchirés et des corps démembrés...
-Permets-moi de ne pas être d'accord. Tant que l'un d'entre nous survivra... et même sans nous : tant que quelqu'un aura le courage de vouloir faire quelque chose pour que les mondes s'en sortent, il y aura une lueur, un espoir... Mon cœur n'est pas déchiré, il se bat toujours pour son peuple... comme il s'est toujours battu. Et un jour, un jour, je verrai notre royaume reconstruit... comme si de rien n'était.
-Alors...alors c'est mon cœur qui ne ressemble plus à rien... et c'est pour cela que je meurs..."
Elle laissa échapper un sanglot, là, blottie contre sa sœur qui n'osait pas la contredire.
"Je me souviendrai de vous, mes frères et sœurs. Surtout de toi, de Frithjof, de James et de Loup. Les autres, je ne les connaissais qu'à peine. Vous, vous êtes venus m'aider, vous m'avez tendu la main et je... je... je m'en veux de partir. James me manque horriblement, je suis contente de pouvoir le revoir. Frithjof, lui, est le nain le plus agréable qu'il existe dans tous les mondes ; un excellent compagnon de route. Et puis... Loup est si gentil, si prévenant. Et toi, tu ressembles beaucoup à Cailin. Tu es si sombre que j'ai cru que tu nous lâcherais de nombreuses fois... mais non, tu es toujours là à tenter de nous remonter le moral. Tu ne peux pas savoir le plaisir que c'est de vous avoir dans ma famille... Nous avons fait tant de choses ensemble..."
Elle laissa s'écouler un long filet de sang de sa bouche. Une larme aussi s'enfuit, quand elle implora :
"Altaïr... Prends-moi dans tes bras et laisse-moi m'enfoncer dans cette eau. C'est déjà la fin de l'histoire... de mon histoire... "
Elle perdit un court instant son regard dans le vide puis se reprit :
"Ou plutôt, l'histoire change de chapitre... et mes espoirs renaissent dans un autre cœur..."
Lorsqu'Altaïr la souleva lentement et avec précaution de la pierre, elle reprit son dernier flot de paroles :
"J'ai eu un enfant... tu sais que j'avais deux liaisons... l'un des deux hommes de ma vie m'a fait un fils. Je l'ai toujours caché... je veux que tu le retrouves et que tu lui dises que sa mère n'était qu'une imbécile, qu'elle s'était perdue toute seule... pour le perdre aussi.
-Permets-moi de réécrire cette fin et de lui dire que sa mère était une grande héroïne qui a sauvé un grand nombre de vies... et qu'elle était aveugle de ne pas voir le prix de la beauté de son âme.
-Imbécile..."
Sans conviction...
L'Ange s'enfonçait peu à peu dans l'eau... Le temps semblait s'arrêter... ou du moins ralentir...
"Tu sais... nous avons beau être considérées comme des demi déesses, murmura Silyan, notre sang n'en est pas moins rouge écarlate. "
Comme pour ponctuer ses paroles, un jet de sang jaillit de l'épaule d'Altaïr, lui laissant pousser un cri de surprise. L'Oubli... des soldats de cette armée, tout autour d'elle, autour de cette minuscule clairière. Elle déploya ses ailes, pensant un moment fuir avec sa sœur, mais Silyan ouvrit subitement les yeux, croisant son regard... Un sourire de la part d'Altaïr, puis elle lâcha violemment sa sœur dans l'eau, s'enflamma entièrement, et sauta pour récupérer sa lance.
Altaïr ne faisait plus qu'un avec les flammes. Elle sentait la présence de deux Généraux de l'Oubli : Darkcloud et un autre. Elle serra sa lance qui s'enflamma à son tour, puis un Général dont les membres étaient démesurés, immenses, apparut. Il se mit à sourire montrant une dentition acérée, incroyablement grande. Sourire tueur de la part de ce Général, qui d'un clin d'œil de ses petits yeux, fit éclater une veine de l'Ange. Mais celle-ci ne réagissait pas... jusqu'à ce que derrière elle apparaisse Silyan, comme soulevée par l'eau, le visage parsemé de racines...
L'elfe sortit une graine de sa poche, puis la jeta vers ce Général en lui ordonnant de pousser. Lorsque la graine -en quelques fractions de seconde- était devenu un pieu, Altaïr le fit s'enflammer avant qu'il ne se niche dans le cœur du Général. Un des soldats de l'Oubli cria le nom de son Général tombé au combat : "Fire". Cela ne troubla pas la générale de l'armée du Monde Lunaire qui assénait des coups rapides avec sa lance, aux soldats.
Pendant ce temps, Silyan façonna d'un simple regard une flèche verte qui s'en alla de sa main, sans arc, et se planta dans l'épaule de sa sœur, dont toutes les blessures disparurent à ce contact.
Cependant Darkcloud arriva. Cet ange aux cheveux blancs et aux ailes noires, avec cet air magnifique, charmant... si l'on évitait son regard qui n'avait rien à envier à celui de Cailin dans l'art de la colère et du sadisme. Il se mit à réciter, en fixant l'elfe :
"Silyan, demi déesse de la terre et du soin des blessures. Tu commandes à la flore de pousser, si ton sang s'échappe de ton corps. Sinon, il te suffit d'être en contact avec une plante pour te ressourcer. Le soin des blessures n'a aucune limite... mis à part que les blessures que tu guéris se reportent sur ton corps, quand tu es sans ton pendentif en forme de "goutte"."
Effectivement, le corps de Silyan saignait à de trop nombreux endroits...
"Ta "goutte" qui te permet aussi de comprendre les faiblesses mentales et physiques de tout un chacun, si tu te concentres. Avec cela, tu te sers admirablement bien d'un arc..."
Il s'approcha d'elle, sous le regard inquiet d'Altaïr.
"Enfin... pour l'instant, je ne vois qu'une Elfe qui agonise... que tu puisses demander à une graine de devenir pieu m'est complètement égal. Sans ta goutte, tu ne peux rien contre moi."
Il s'arrêta soudainement de parler, immobilisant dans sa main gauche la lance d'Altaïr qui venait de tenter de l'attaquer par surprise.
"Altaïr, formidable meneuse d'hommes, demi-déesse du feu et... capable de repousser l'instant de la mort tant qu'elle reste en contact avec la personne qu'elle tente de sauver. Ta lance est une sorte de régulateur de pouvoir. Elle peut autant calmer ton pouvoir que celui d'un autre... ou au contraire, le pousser à son paroxysme."
Il donna un immense coup de pied au visage de l'Ange, gardant la lance dans sa main. Il fixa l'arme, puis dit :
"Avec cela, même quelqu'un dont les pouvoirs m'applatissent ne pourra rien faire contre moi."
Il arqua un sourcil amusé en voyant Altaïr se relever, l'air de plus en plus haineuse.
"Je te conseille de courir sauver ta soeur, avant qu'elle ne meure. Cela fait bien longtemps que tu ne l'as pas touchée..."
Altaïr se mordit la lèvre, puis s'envola vers sa soeur, qui semblait sur le point de sombrer dans l'inconscience... Mais au moment où elle la toucha, Darkcloud pointe la lance vers l'ange... et elle se trouva sans aucun pouvoir de soin.
Et sa soeur qui tombait dans ses bras...
Et les larmes...
Les larmes...
Le soleil qui était prêt à paraître à l'horizon...
Le dernier souffle...
La mort...
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