Pitite note : Ce n'est que le prologue, et même pas en entier, juste un bout, mais juste pour avoir quelques avis...
Il manque un nom de ville, et une "formule magique" d'où les [...] à deux endroits... ^^'
Je suis assez tarée dans mon genre, j'ai rêvé cette scène et quelques passages de ce qui devrait suivre...
PROLOGUE
Bianca sentit une présence. Cela faisait un moment qu’elle s’en doutait, mais à présent, elle en avait la certitude. Elle ne se retourna pas, ne pressa pas le pas, mais poursuivit à travers le dédale des étals du marché de Place Blanche, comme si de rien n’était. Il ou elle la suivait toujours, et malgré ses efforts pour le semer, il ne la lâchait pas d’une semelle, il semblait même qu’il se rapprochât petit à petit. Bianca tourna au coin que formaient les tables de marchandises d’un vitrier et aperçut, dans un miroir accroché au montant de la bâche blanche, le visage de celui qui la suivait. Assez grand, de courts cheveux châtain et un teint légèrement mat. Et ces yeux noirs qui ne la quittaient pas. Elle ignorait s’il savait qu’elle l’avait repéré. En tout cas, elle ne se laisserait pas attraper si facilement.
- J’aurais dû écouter Alma. Sa dague aurait pu être utile.
Elle regretta d’avoir ri au nez de son amie lorsque celle-ci avait tenté de lui faire porter une arme pour aller en ville, en vain. Elle tourna encore à plusieurs reprises, changeant d’allées entre les étals aux marchandises colorées. A droite, à gauche, encore deux fois à droite, de nouveau à gauche. Elle s’arrêta net. Il était là, juste devant elle. Par réflexe, elle se retourna pour vérifier ce qu’elle savait déjà. Par elle ne savait quel miracle, il se trouvait à présent face à elle, dardant toujours sur elle ses yeux d’un noir de jais. Elle le toisa à son tour, refusant de se laisser impressionner, le menton fièrement relevé en signe de défi. La voix de l’homme s’éleva alors.
- Je te cherchais.
***
Gwenaël la suivait depuis un moment déjà. Pas seulement depuis qu’elle avait pénétré dans le marché de Place Blanche. Il l’avait recherchée depuis qu’il avait su que c’était elle. Il avait trouvé sa trace dans la petite ville de […] et ne l’avait plus quittée depuis, sans qu’elle sache qu’il avait toujours été là. Et le jour de son réveil était enfin arrivé. Elle pensait sûrement qu’il avait manqué de discrétion lorsqu’il l’avait laissée se rendre compte de sa présence et apercevoir son visage dans ce petit miroir. Elle ne savait pas encore que tout était déjà prédestiné. A présent, elle entamait la série de détours qui l’emmènerait au centre de la Place. Il ne suivit pas ses bifurcations mais se rendit directement entre le quartier des tailleurs et celui des bijoutiers. C’est là qu'elle le retrouverait, malgré elle. Il fit mine de s’intéresser à un pendentif d’aigue marine et d’argent, qu’il acheta au marchand au coin et attendit, debout face à l’allée où elle ne manquerait pas de tourner. Elle s’arrêta net en le voyant, se retourna, puis le dévisagea du regard arrogant qu’il avait maintes fois vu en rêve.
- Je te cherchais, lui dit-il simplement.
Et il s’avança, lui prit le poignet qu’elle dirigeait vers lui pour lui asséner son poing en pleine figure et posa ses lèvres sur les siennes.
***
Un baiser. Cet homme lui avait volé un baiser. Bianca écarquilla les yeux l’espace d’une seconde, puis tout se brouilla. Elle ne comprit pas comment, mais une vague de chaleur l’envahit comme si un sang nouveau circulait dans ses veines. Sa tête bascula en arrière et un cri rauque s’échappa de sa gorge. Lorsqu’elle reprit ses esprits, tout était blanc autour d’elle, le monde n’existait plus et seul l’homme restait en face d’elle. Elle se jeta sur lui avec violence. Que lui voulait-il ? De quel droit l’avait-il embrassée ? Elle ne réalisa pas que le sol ne portait plus sous ses pieds et qu’elle flottait dans les airs à sa poursuite.
***
Le sceau était partiellement brisé. Elle avait anéanti la moitié des étals sans s’en rendre compte. Il avait tout juste eut le temps de copier le monde dans lequel ils se trouvaient, en en supprimant les autres êtres humains afin qu’aucun innocent ne soit blessé, avant que sa puissance ne dévaste tout autour d’elle. Sa force était prodigieuse, bien plus qu’il ne l’avait espéré. Lorsqu’elle fonça sur lui, il regretta de n’avoir pas effacé les étals autant que les hommes. Il évita de justesse sa charge, mais se heurta à un des tréteaux surmontés d’une planche chargée de marchandises et grimaça.
- Deux blessures pour l’Elu chargé de lever les scellés ; deux essais pour que le sceau soit brisé.
L'étal du coutelier regorgeait d’armes diverses et variées : l’une d’elle venait de lui entailler la hanche. Et déjà elle revenait à l’attaque, ses yeux d’or étincelant de rage. Il se redressa et l’observa tandis quelle arrivait à toute allure vers lui. Ses cheveux d’ébène flottaient autour de son visage pâle, contrastant avec sa longue robe blanche virevoltant derrière elle.
- […], murmura-t-il en levant une main devant lui.
Aussitôt elle fut figée sur place, incapable d’un mouvement. Il s’approcha, prit son visage au creux de ses mains et l’embrassa de nouveau.
***
Elle avait chargé une première fois. Il avait esquivé et elle s’était arrêtée un peu plus loin, faisant volte face pour le voir se heurter à un étal, rempli d’armes blanches, apparu par enchantement. Du sang perla sur sa tunique : il était blessé. Elle ne lui laissa pas une seconde de répit de plus et s’élança de nouveau droit sur lui. Un instant plus tard, elle était incapable de faire un geste et il lui volait un second baiser. Il lui sembla que tout volait en éclat. Un cri, qui paraissait sortir tout droit de sa poitrine déchira le silence de la place désertée et une vague d’énergie déferla sur le site, comme une onde de choc dont elle était l’épicentre.
Et puis tout cessa.
Elle était debout, dans l’allée, comme avant qu’il l’embrasse. Les marchands haranguaient toujours les passants, vantant leurs marchandises, promettant la meilleure qualité et les meilleurs prix. Tout était identique, mais tout lui semblait pourtant différent. Alors elle comprit.
- Il m’a libérée, souffla-t-elle.
Elle fendit la foule vers les quartiers des armuriers, et trouva rapidement l’étal similaire à celui où il s’était blessé. L’arme était intacte. Tout au bout, à des dizaines de mètres de là, un attroupement s’était formé devant une palissade. Bianca accourut et se fraya un passage à travers les badauds avec force coups de coude pour parvenir jusqu’à lui. Il gisait sur le sol, du sang s’écoulant de sa hanche et de son épaule où un pieu s’était enfoncé, appartenant sans doute à l’origine à une palissade, bien qu’elle ne put voir laquelle. Elle se précipita vers lui, s’agenouilla et le prit dans ses bras.
- Ne m’abandonne pas maintenant, murmura-t-elle à son oreille, pas juste après m’avoir libérée…