Nishi [OK]-

Indications personnelles

Nom : d'Amato

Prénom : Nishi

Surnom : Fiddler, Fid

Âge : 38 ans mais en parait 22 en raison de son sang Lycant.

Continent & Royaume : Royaume de Lòmelindi, continent de l'air. Sa mère y a immigré avant sa naissance et ne lui a révélé que sur son lit de mort qu’elle venait du continent du mal.

Race : Humaine possédant du sang Lycant. Aucune trace physique apparente de cet ascendant.

Tendance : Exècre la magie élémentaire : c'est pour elle la source des maux du Monde et la raison pour laquelle le mal a une si grande influence. Elle estime que les propos et les promesses d'équilibre des déesses sont destinés uniquement à manipuler les plus faibles dans le but de les sacrifier sur l'autel des intérêts égoïstes de divinités égocentriques et avides de pouvoir. Elle n'hésite pas à faire connaître sa position et est sans pitié envers les créatures (forcément maléfiques) qu'elle surprend à user de magie élémentaire. Le remède qu'elle préconise repose sur la présence d'un arbre, de gros clous (20 à 30 centimètres de long au moins) et si possible d'une torche allumée. Elle se méfie aussi de la magie non élémentaire, la soupçonnant vaguement de n'être q'une façon déguisée d'abuser les plus crédules ou au pire d'oeuvrer pour les déesses et leurs desseins funestes.

Indications corporelles

Apparence Physique : Nishi apparaît comme une jeune femme élancée mesurant un mètre quatre-vingt-trois. Elle est très athlétique en raison de sa profession et des nombreuses heures d’entraînement qu’elle s’impose pour garder une forme aussi bonne que possible. Ses formes sont féminines mais sont loin d’être opulentes (non elle n’est pas complexée), ce qui l’arrange bien pour se battre ou revêtir son armure de cuir. Elle possède des jambes interminables et fuselées mais son corps est proportionnellement plus petit. Elle possède la musculature souple et bien dessinée des prédateurs sauvages. Sa peau, initialement très pâle, s'est assombie légèrement à force d'expositions aux éléments extérieurs.
Ses cheveux ont une teinte bleu nuit tendant légèrement sur le violet et lui tombent jusqu’au bas du dos. Une mèche cependant a toujours présenté une absence de pigmentation et reste parfaitement blanche. Quelle que soit la méthode utilisée, elle est terriblement difficile à cacher : la teinture n’y tient pas et simplement la couper est une horreur à laquelle Nishi ne peut se résoudre. Elle soupçonne d’ailleurs que ladite mèche repousserait sans peine aussi visible qu’auparavant. Le visage de la jeune femme est agréable sans être un modèle de beauté classique. Son ossature est fine et bien dessinée mais c’est seulement lorsqu’elle sourit ou rit de bon cœur (chose assez rare) qu’il devient réellement resplendissant. Ses lèvres sont fraîches et joliment rosées mais n’ont rien de pulpeuses. Elle offre généralement une expression douce et amicale à ceux qui l’entourent (hors de la Compagnie). Pourtant ses yeux ne tiennent pas le même discours : s’ils peuvent être rieurs et chaleureux, leur couleur gris acier offre plus souvent le spectacle d’une volonté d’acier juste sous la surface bienveillante… Au sein de la Compagnie, elle laisse généralement de côté les apparences et se montre plus directe.

Signe Particulier : Mèche de cheveux blanche qui lui retombe souvent devant les yeux, multiples marques de brûlures légères sur les mains, fréquentes traces de suie sur le visage, canines légèrement plus développées (mais rien de foncièrement inhumain : on est loin des crocs de vampires ou de lycants).


Indications mentales

Caractère : Nishi est une mercenaire. Ce terme définit les principaux traits de sa personnalité. En effet, elle voit le monde comme se séparant en deux groupes. D’une part ses compagnons d’arme, les Lames Grises, d’autre part le reste. La Compagnie est dorénavant toute sa vie, sa famille _celle qu’elle n’a jamais vraiment connue_, ses amis, ses protégés. Ils sont les seuls êtres pour qui elle donnerait sa vie, si c’est vraiment nécessaire. Son but est de les maintenir en vie et de faire prospérer le groupe. Et pour cela il faut beaucoup d’argent. Ceci nous amène à la seconde catégorie qui se compose de manière indistincte d’ennemis et de potentiels employeurs, les uns pouvant se retrouver à la place des autres d’un jour sur l’autre sans que cela ne gêne réellement Nishi d’un point de vue éthique. L’employeur a raison. C’est son credo. La seule chose qu’elle ne fera pas c’est travailler pour un élémentariste. Elle cherchera plutôt à le traîner jusqu’à l’arbre le plus proche pour lui démontrer l’erreur de ses voies. Elle voue une grande haine à la magie élémentaire et aux déesses. Pas une haine brûlante et rageuse, mais plutôt une haine calme et raisonnée, froide et implacable. Elle rend les divinités responsables du chaos et de la destruction qui ont frappé le monde. Pire, elle les rend personnellement responsable d’avoir laissé le mal se répandre à travers le monde et infliger de telles souffrances à sa mère. A part ce principe, elle n’a que faire de l’honneur ; celui-ci a tué trop de monde pour qu’elle s’en embarrasse… D’ailleurs ce n’est pas une valeur compatible avec sa profession : les mercenaires honorables finissent ruinés dans le meilleur des cas, morts dans tous les autres. Bien sûr, elle n’utilise pas ce prétexte pour se lancer dans des atrocités sans nom, « ne pas avoir d’honneur » ne signifie pas « ne pas avoir d’âme ». Elle évite la torture et ne massacre personne sans une bonne raison. Tuer n’est jamais une bonne affaire de son point de vue, on se fait arnaquer à chaque fois quand on prend une vie. Ceci dit, parfois il faut savoir perdre pour gagner le gros lot comme on dit… A sa décharge, elle ne tue que pour l’argent, ou pour se défendre, jamais par haine ou ambition personnelle. Sa personnalité est assez dure, elle est poussée en avant par une volonté d’acier, se laisse volontiers aller à manipuler autrui pour obtenir un quelconque bénéfice et est perfectionniste. « La fin justifie les moyens », « le combat n’est pas fini avant d’avoir été gagné » et « la victoire ne nécessite aucune explication, la défaite n’en admet aucune » comptent parmi ses phrases fétiches qu’elle n’hésite pas à crier aux recrues des Lames Grises. Elle n’aime pas particulièrement se battre mais elle le fait bien, alors elle estime que ses compagnons doivent faire de même. Au combat, elle évite en temps normal de prendre des risques, planifiant si possible des pièges et autres surprises sournoises pour sa proie (dans le cas d’une prime surtout), s’impliquant directement après s’être laissée plusieurs portes de sortie ; ça paie toujours d’être prudente. Et ça allonge l’espérance de vie de façon non négligeable. Au cours de batailles et des affrontements délicats, pourtant, il arrive qu’elle se laisse aller. Nishi n’est pas une Berserk mais elle entre tout de même dans une sorte de transe pendant laquelle elle va attaquer sans relâche, laissant peu de place aux parades. On l’a vue utiliser une curieuse technique de trajectoires brisées et d’allers-retours pour frapper son adversaire de ses lames quand il s’y attend le moins.
En dehors de son rôle de mercenaire, elle est une compagne de route agréable et cultivée. Elle a toujours eu un contact facile avec les gens (même si, et peut-être surtout parce que, se montrer telle qu’elle n’est pas ne la dérange pas le moins du monde) et aime parler. Peut-être aime-t-elle sa propre voix, ce qui fait d’elle quelqu’un de légèrement égocentrique, mais elle adore les disputes amicales et les débats. C’est surtout pour découvrir des nouveaux points de vue qu’elle fait ça, et pour pouvoir parler de sa grande passion : les « sciences » qui sont la vraie nature du monde par opposition à l’aberration qu’est la magie. Elle apprécie aussi les délices de la civilisation et le confort bien qu’elle soit à même de s’en passer lors des contrats. La bonne éducation lui plait énormément. Même si elle est ouverte, elle reste fondamentalement cynique et pince-sans-rire.

Ce que votre personnage aime : L’argent. Ses archives, les Lames Grises. Pouvoir expérimenter en paix sur ses sujets favoris et trouver des nouvelles théories plus ou moins loufoques. En parler (avec des gens souvent très modérément intéressés). Les bains chauds, avec une cigarette et un verre de vin elfique. Les longs débats. L’humour noir et les remarques décalées.

Ce que votre personnage déteste : Les limitations qu’on peut lui imposer, les employeurs qui traînent dans ses pattes, perdre de l’argent au jeu, perdre tout court, que Meraziel insiste pour appeler la Compagnie « Faucons Ecarlates » (pour elle ça a toujours été les Lames Grises), la magie élémentaire et les déesses qui vont avec, la plupart des sorciers. La solitude. Les voyages en bateau.

Ses plus grandes peurs : La disparition de ses compagnons d’arme, de sa Compagnie, les mutilations, en particulier être défigurée (la raison d’être de son masque) ou perdre des doigts (les gantelets). Elle a une peur panique de la torture. Elle ne l’avouera pas mais elle a aussi peur de la magie élémentaire, de perdre le contrôle en laissant les décisions à des divinités se moquant éperdument des destinées humaines (étrange quand on la voit combattre. Elle craint aussi de se retrouver dans une situation critique sans ses précieuses Feuilles de Cendre.

Rêve(s)/Espoir(s) : Nishi aime l'argent. Amasser de l'or est une motivation en soi, pour elle. Elle rêve vaguement de pouvoir un jour, riche et célèbre, s'installer pour se livrer sans trêve à ses expériences plus ou moins farfelues et, peut-être, enseigner dans une université. Cependant, elle sait que le monde est instable donc ses préoccupations les plus immédiates sont de survivre, d'assurer la sécurité de sa Compagnie (en ce moment surtout de remonter une Compagnie digne de ce nom, pour tout vous dire) et sa renommée grâce à ses archives. Elle aimerait aussi achever ce qui a été commencé il y a si longtemps et détruire définitivement l'abomination que constitue la magie élémentaire. Dernière chose, elle apprécierait vraiment de trouver un moyen moins contraignant de survivre à long.

Talents/Pouvoirs/Capacités : Nishi a du sang Lycant dans les veines. Elle s’en passerait bien mais elle doit vivre avec les quelques caractéristiques que cela lui apporte. Elle possède une force supérieure à la normale, une vitesse d’exécution impressionnante (attention, son agilité est tout à fait normale) et des sens très développés (rien d’inhumain non plus). En contrepartie, son endurance est faible, sa résistance médiocre et le jeu des mélanges de gènes humains et Lycants l’ont dotée d’un système immunitaire déficient. Ses poumons sont eux aussi touchés et elle doit fumer régulièrement des « feuilles de Cendre » pour rester en vie.
Elle sait lire et écrire, a acquis une bonne instruction et possède un grand nombre de connaissances plus ou moins utiles en « sciences ». Elle est capable de préparer des mélanges qui ont une nette tendance à exploser et s’en sert souvent (un petit mélange de soufre, de salpêtre, de charbon et autres joyeusetés…).


Fonction : Mercenaire (ex-chasseuse de primes) et Archiviste de la Compagnie (Les Lames Grises).

Serait-il possible de créer une compagnie mercenaire ? Pour l’instant elle ne compterait que Meraziel et moi mais ça pourrait devenir intéressant, non ?

Histoire :
Nishi elle-même ne l’apprit que bien plus tard mais sa mère, Kashee, avait vécu sur le continent du mal. Où, précisément ? Peu importe. Ce qui importe pour cette histoire, ce sont seulement les circonstances de la conception de Nishi. Pendant l’époque troublée qui est la notre, les bandes de créatures dévouées au Mal parcouraient les territoires désolés que personne n’osait leur contester et y régnaient en maîtres. C’est lors d’un des raids d’une telle bande que se produisit un évènement si horriblement banal alors. Une jeune femme du nom de Kashee subit les derniers outrages de la part d’une Lycant brutal dont l’histoire ne retint jamais le nom. Le viol fut brutal. La jeune femme fut laissée pour morte au milieu des ruines encore fumantes du village où elle vivait, entourée des cadavres calcinés ou démembrés de ses amis, de sa famille. Elle ne sut jamais comment ni pourquoi elle avait survécu là où tant d’autres avaient perdu la vie que ce soit en combattant ou en implorant. Elle était restée des heures étendue dans les cendres de sa vie, appelant la mort de ses vœux mais la faucheuse avait détourné son regard d’elle, elle ne passerait pas les Sombres Portes. Pas encore. Kashee elle-même ne conserva que peu de souvenirs de cette période où elle errait sans but sur la côte rocheuse et inhospitalière. Elle n’en gardait qu’un goût de cendres qui ne sembla jamais la quitter au cours de sa vie et la mémoire de la soif omniprésente, cette soif qui chasse toute autre pensée de l’esprit. Une soif encore aggravée par la présence narquoise de l’océan à quelques pas et le terrible piège qu’il représentait. Elle avait à nouveau perdu conscience, se préparant à sa fin. Sa dernière réflexion avant que les ténèbres ne l’emportent fut pour le sens de l’humour cruel de la mort qui l’épargnait un instant pour mieux la reprendre au milieu d’une mer de souffrances quelques misérables semaines plus tard…

Des albatros. C’était ce qu’elle voyait. Planant majestueusement sur le vent du large, leurs ailes immenses les propulsant au-delà de toutes les vicissitudes des créatures imparfaites qui se traînaient au sol… Elle mit un long moment pour rassembler ses esprits et trouver un sens à ce que ses yeux lui montraient. Elle tourna la tête. La douleur dans son crâne lui fit regretter son mouvement et elle sombra encore. La seconde tentative, quelques minutes ou bien quelques jours plus tard fut plus fructueuse. Elle vit un bastingage, des cordages, des hommes qui s’activaient sur le pont usé d’un navire… Elle était en vie.
Et elle le regretta bientôt en découvrant qu’elle avait le mal de mer.
Elle apprit plus tard, de la bouche du capitaine qu’elle se trouvait sur un navire marchand, le « seconde chance », qui faisait la traversée depuis Xolia jusqu’à Lòmelindi lorsqu’il s’était retrouvé pris dans une violente tempête qui l’avait repoussé vers le continent du mal. C’était par pure chance qu’il s’était trouvé là et avait avisé la jeune femme effondrée sur le sable alors même qu’il commençait à mettre les voiles. La question de savoir si ils devaient porter secours à une inconnue sur le continent du mal avait divisé l’équipage, certains prétendant qu’on ne pouvait se fier à rien en ces parages et qu’il était d’ailleurs douteux qu’elle puisse même être humaine…
Pourtant la volonté du capitaine l’emporta et ils mirent une chaloupe à la mer. Kashee n’avait pas reprit conscience pendant 8 jours. Et à présent, le navire arrivait en vue du port de Lòmelindi et Kashee découvrait pour la toute première fois un continent qui n’était pas sous l’emprise du mal depuis des siècles… Tout était si… Vert, si clair… C’était troublant. Elle fut prise d’une soudaine envie de rire, tout semblait possible, le monde était beau.

Elle avait envie de mourir. Le plus tôt serait le mieux. Sa vie était un cauchemar. Elle pensait pouvoir s’en sortir avec une nouvelle vie, une seconde chance… Mais ici aussi, les monstres étaient présents. Ils avaient simplement forme humaine au lieu d’être des démons… Tout n’était que chaos et violence, ici comme ailleurs. Kashee avait trouvé un travail : elle était servante pour une des familles de riches marchands, le capitaine du seconde chance l’avait aidée. Mais la vie n’était pas si facile qu’elle l’aurait cru. Lòmelindi n’avait rien du paradis qu’elle imaginait. Et maintenant… Maintenant voila qu’elle ne pouvait plus l’ignorer. Elle était enceinte. De cette… Chose. Cette période fut extrêmement éprouvante pour elle. Elle avait presque perdu la volonté de vivre et la raison. Pourtant, les dieux seuls savent comment, elle survécut et mena sa grossesse à son terme. Ses réticences et même sa terreur à l’idée de voir quel monstre elle avait pu enfanter s’envolèrent pourtant lorsqu’elle posa les yeux sur sa fille, d’apparence parfaitement humaine.
L’enfant, nommée Nishi par sa mère en mémoire de sa propre sœur décédée, faillit pourtant ne pas survivre à ses premières heures sur cette Terre. Elle semblait avoir toutes les peines du monde à respirer et son souffle s’affaiblissait dangereusement. Une autre servante apporta pourtant la solution en allant quérir en désespoir de cause une vieille sorcière de village habitant dans une masure en lisière de la ville. Ce fut cette dernière qui remit les herbes étranges, connues par quelques rares personnes comme les « Feuilles de Cendre », à la jeune maman encore tremblante de soulagement et d’épuisement. Le nourrisson souffrait d’un défaut des poumons qui ne pouvaient pas supporter l’apport en oxygène nécessaire ; seule l’inhalation régulière des vapeurs libérées par la plante permettraient de lui éviter une mort par asphyxie. Et ce, tout au long de sa vie.
Ce ne fut pas le seul problème de santé de la jeune Nishi : son système immunitaire était défaillant, mal adapté aux maladies humaines apparemment. Elle fut souvent malade et la majeure partie des gains de la jeune mère fut dépensée en remèdes pour soigner sa petite fille chérie. Kashee ne révéla pas le secret de ses origines à Nishi, elle n’y pensait plus réellement tant les joies que lui apportait sa fille étaient grandes. Elles compensaient largement la difficulté de la vie qui était alors la leur.
Nishi elle-même reçut à cette époque peu d’éducation et passait le plus clair de son temps (temps pendant lequel sa mère travaillait) avec d’autres gamins des rues à chaparder des tourtes à la viande ou a trouver de nouveaux moyens d’ennuyer les marchands. Mais la rue n’était pas tendre et c’est souvent couverte d’ecchymoses que Nishi rentrait chez elle. La vie suivait pourtant son cours jusqu’aux 14 ans de la jeune fille. Date à laquelle une épidémie violente s’abattit sur la région, tuant sans distinction jeunes ou vieux, riches ou pauvres. Etrangement, Nishi resta en bonne santé, mais seulement pour voir Kashee tomber malade et dépérir sous ses yeux. Elle mourut après 6 jours, en regardant une dernière fois sa petite fille. Elle avait eu le temps de parler de ses origines à la jeune Nishi qui ne réalisait pas encore la situation… Mais elle haïssait déjà les déesses d’avoir permis à tant de maux de frapper sa mère.
Sa mère disparue, Nishi devint réellement une enfant des rues pendant quelques temps. Heureusement pour elle, elle ne finit pas sa courte vie battue à mort par un tenancier en colère comme tant de ces gosses. Au lieu de cela, elle tenta sa chance dans le domaine de la cambriole. Brève tentative qui connut un dénouement heureux pour une fois. Pour son coup d’essai, elle choisit une vieille baraque appartenant à un excentrique notoire, se persuadant que le vieil homme serait suffisamment distrait par ses occupations étranges pour ne rien remarquer. Son expédition ne se déroula pourtant pas comme prévu. Arrivée tant bien que mal dans la bâtisse (essentiellement parce que le propriétaire oubliait généralement de refermer les fenêtres après avoir laissé la fumée se dissiper) elle arpentait les couloirs à la recherche d’objet valant la peine qu’on les vole. Avisant une porte elle entra dans la pièce après s’être assurée que, toutes les lumières étant éteintes, cette dernière devait se trouver inoccupée. Quelle ne fut pas sa frayeur quand un flash de lumière rose illumina la salle un instant avant que des flammes capricieuses ne se mettent à dévorer un guéridon d’aspect ancien, répandant une lueur tamisée dans la pièce. Elle eut sa seconde frayeur de la nuit en entendant, alors qu’elle restait pétrifiée par le spectacle, une voix chaude et calme déclarer :

« Allons, allons, ma jeune amie, ne restez pas plantée là. Je crois que cette pièce nécessitera toute votre attention, il doit y avoir un balai quelque part... »
Avant de marmonner quelque obscur commentaire sur la nécessité d’utiliser du pétrole dans le mélange...

Ce fut par ces simples mots que Maître Wolfson adopta officiellement une jeune adolescente dépassée par la tournure des évènements. Quatre ans s’écoulèrent ainsi pour Nishi, entre études et assistance… Souvent exaspérée par la désinvolture du vieil homme et son mépris pour les nécessités prosaïques de la vie, elle était fascinée par l’étendue de son savoir et par ce qu’il appelait la science. Les expériences qu’il menait, pour périlleuses qu’elles puissent parfois être, étaient passionnantes. Nishi était heureuse, elle recevait une éducation et un foyer (même si la fréquence des repas était erratique). Mais tout avait une fin. Quatre ans après son arrivée chez le sage, se produisit un autre événement funeste. Si les activités du viel homme étaient regardées d’un œil suspicieux par les riverains, personne n’y avait jamais trouvé à redire, sa maison étant suffisamment éloignée des autres pour éviter tout risque de propagation d’incendies... Un jour pourtant un agitateur choisit de profiter de la situation pour étendre sa renommée. Il montra à la populace un bouc émissaire parfait : le vieux sorcier maléfique pratiquant les arts interdits dans son antre et amateur de jolies jeunes filles... Il n’en fallut pas beaucoup plus pour qu’une populace abrutie de discours haineux ne marche sur la demeure ancestrale de Maître Wolfson afin de le lyncher comme il le méritait. Nishi qui tenta de s’interposer fut ligotée et assista impuissante à la mise à mort de son protecteur et ami. Elle avait 18ans depuis 3 jours et sa vie s’écroulait pour la seconde fois.
Nishi erra longuement après avoir été relâchée par la foule, fière de son sauvetage et incapable de comprendre pourquoi elle n’était pas reconnaissante d’avoir été libérée. Elle n’avait plus rien. Elle ne voulait rien et s’apitoyait sur son sort quand elle apprit que l’homme qui avait déclanché toute cette tragédie était recherché par les autorités et qu’il se terrait dans le quartier sud, un vrai coupe gorge. Ivre de vengeance et complètement inconsciente, elle décida d’aller rendre justice elle-même, la garde ayant décidé de laisser filer plutôt que d’essayer de mettre les pieds dans le no man’s land. La chance lui sourit : elle survécut à l’expérience. Pire, elle passait presque inaperçue avec sa cape en lambeaux et son couteau de pèche rouillé. Après des heures de recherche qui lui parurent durer des jours, au moment où elle croyait devoir abandonner, le hasard la mit sur le chemin de celui qu’elle cherchait. Il sortait, ivre mort d’un bouge absolument infréquentable. Avec prudence, elle le suivit, se doutant que même dans ce lieu de non droit, attaquer un homme en pleine rue serait mal vu (les locaux n’aiment pas ceux qui s’en prennent aux ivrognes : qui sait, la prochaine fois ça pourrait bien être eux qui seront incapables de se battre, d’où l’accord tacite). Pourtant, lorsqu’il s’engagea dans un passage désert, elle n’y tint plus. Se ruant sur lui, Nishi l’assomma d’un coup de manche sur la nuque et il s’effondra, inconscient. Elle en resta les bras ballants. C’était donc si facile ? Un seul coup et un homme se retrouvait en son pouvoir ? Complètement vulnérable ? Elle hésita. Que faire maintenant ? Devait-elle le laisser ? Le torturer ? Elle ne savait plus, elle avait espéré au moins un bref combat, l’impression d’avoir puni le mal... Il n’en était rien. Elle allait partir, l’esprit encore confus quand l’homme se releva d’un bond, le regard fou. Il s’élança vers elle tandis qu’elle l’observait sans réagir et s’empala sur la lame émoussée du couteau qu’elle tenait encore. Nishi ne réalisa pas tout de suite la situation tandis qu’elle observait son ennemi mourir dans un gargouillis humide.
Puis sans savoir ce qu’elle faisait, elle saisit l’épée de l’homme ; elle était restée dans son fourreau _Quel crétin_ et lui trancha la tête. Elle dut s’y prendre à deux fois, ne sachant trop comment faire... Ensuite elle vagabonda, le regard dans le vague, comme dans un état second. Nishi dut sortir assez rapidement du quartier sud car elle ne fut pas attaquée... Ou alors la vue d’une silhouette habillée de haillons en lambeaux flottant dans la brise et tenant par les cheveux une tête coupée avait fait une impression suffisante sur les quelques témoins de la scène... Quoi qu’il en soit, lorsqu’elle reprit conscience d’elle-même, Nishi faisait face à deux gardes pas rassurés qui la menaçaient de leurs lances. Elle obtempéra à leur ordre de « Lâcher ça tout de suite » et observa avec curiosité l’objet sphérique rouler aux pieds des hommes d’arme. Elle réalisait à peine qu’il s’agissait là d’une tête humaine quand l’un des hommes, s’étant penché pour détailler la chose s’écria : « Hey ! Mais c’est Gricchan ! C’est bon, elle est là pour la prime… »

Ils l’accompagnèrent au poste de garde où les soldats purent se livrer à toutes les plaisanteries plus ou moins grivoises qui leur passaient par l’esprit sur le thème de « Ils sont tous comme ça les chasseurs de prime maintenant ? » pendant qu’un officier lui remettait la prime.

« On apprécie que quelqu’un s’en charge, mais c’est dommage, vous auriez pu vous faire beaucoup plus d’argent si vous l’aviez eu vivant... Le peuple les préfère encore en état de crier... Enfin bref, voici votre argent. Si je peux me permettre, vous devriez l’utiliser pour vous soigner, vous n’avez pas l’air en forme... »

C’était vrai. Cela faisait des jours qu’elle n’avait pas eu ses Feuilles de Cendre mais jusque là elle s’en était moquée. Voila qu’elle allait continuer à vivre. Encore un peu au moins... Et elle avait trouvé un moyen de s’en sortir. Elle avait d’un seul coup plus d’argent que sa défunte mère n’en avait vu de sa vie malgré tout le mal qu’elle se donnait. Punir le mal ne lui semblait pas si désagréable que ça, en tout cas. C’est ainsi qu’elle fit ses premiers pas de chasseuse de primes. Son activité était rentable : avec les troubles constants dans le royaume, les têtes mises à prix se suivaient à un rythme effréné, à croire que certains n’avaient que ça à faire.

Suite :

Cette façon de vivre ne devait pas durer éternellement non plus pas plus de 10 ans en tout cas... A mesure qu’elle acquérait plus d’expérience et de richesses, elle s’attaqua à des cas de plus en plus dangereux avec autant de succès. Tout changea lors d’un contrat qui semblait assez banal. Un voleur notoire avait commis l’imprudence de trop et s’en était pris à la fille d’un notable. La somme était alléchante et même si la garde avait l’air motivée sur ce coup ci, elle avait confiance en ses capacités à ridiculiser ces soldats encore une fois. Elle était attablée à sa place habituelle dans une auberge qui lui servait de repère, en train de fumer des Feuilles de Cendre, méthode finalement bien plus pratique malgré les crises de toux que les cigarettes avaient d’abord provoquées (En plus l’odeur que la plante dégageait en se consumant était agréable selon Nishi), quand elle apprit que le riche marchand avait fait appel aux services d’un mercenaire étranger pour retrouver le coupable. Cette affaire devenait donc une question de fierté personnelle (enfin surtout une nécessité économique car Nishi avait une ardoise longue comme un jour sans pain). Ledit mercenaire s’avéra être Meraziel, un étrange archer elfe. Quelle idée saugrenue d’engager un étranger et qui plus est un archer pour ce genre de travail... Il devait être bon, sinon c’était l’idée la plus stupide de l’année : on ne chassait pas le troll avec des chiens de manchons... L’affaire s’avéra effectivement intéressante, bien que frustrante... La compétition était sévère et l’elfe doué. Le mercenaire et la chasseuse de primes passèrent bientôt plus de temps à se tirer joyeusement dans les pattes qu’à débusquer le coupable. La situation culmina au moment où Nishi mit enfin la main sur le voleur... Suivie de près par l’elfe. A cette occasion, ils en vinrent presque aux mains, deux chats de gouttière se disputant une souris moribonde. Malheureusement pour eux, ladite souris en profita pour s’éclipser... et tomber sur les gardes endormis quelques pattés de maisons plus bas. Les soldats n’en croyaient pas leurs yeux. Voila qui justifierait largement leur demande de fonds pour rénover la salle de détente de la caserne et acheter du bois de chauffage... Pour les années à venir !

De retour à l’auberge, Nishi était d’humeur sombre et traînait à sa place usuelle, se faisant la réflexion qu’elle ne serait sûrement plus tolérée très longtemps ici si elle ne payait pas... Elle maudit ce satané elfe à l’instant même où celui-ci choisit d’entrer dans cette auberge en particulier. Décidément, c’était pire que tout. Elle soupira et se résigna à le supporter tandis qu’il approchait. Meraziel s’installa et en dépit de tout, la conversation se noua. Ils réussirent même à échanger des plaisanteries et à rire de leur commune déconvenue. Tout se passait bien et Nishi riait en expliquant à l’archer à quel point les gardes allaient être surpris quand ils « interrogeraient » le prisonnier... Par précaution, elle avait dissimulé dans les affaires de celui-ci une de ses expériences récentes : un « smoker », sorte de petite sphère qui, lorsqu’elle était brisée, libérait une fumée épaisse et opaque. Elle insistait sur le fait qu’elle avait été gentille, car elle avait d’abord pensé assurer le coup en utilisant un « cusser » explosif... Pour appuyer ses dires, elle voulu exhiber ledit cusser, et se retrouva avec un smoker dans les mains.
Meraziel et Nishi échangèrent un regard consterné, comprenant au même instant où était passé l’autre objet. Puis comme d’un commun accord, ils se ruèrent vers la sortie, renversant les tables qui se trouvaient sur leur passage et aspergeant les clients avec leurs propres consommations. Ils avaient fait à peine une centaine de pas dans la rue qu’une déflagration résonna derrière eux et que des cris montèrent dans l’air du soir. Ni l’un ni l’autre ne se retournèrent.
Nishi eut à peine le temps de jeter dans un sac quelques unes de ses possessions et une partie de son argent avant que des gardes furieux et étonnamment efficaces pour une fois ne se ruent vers le bâtiment. Une seule option : la fuite.

C’est à quelques kilomètres de la ville qu’elle repéra un bivouac et ne fut que modérément surprise d’y trouver Meraziel. S’invitant autour du feu, elle fit l’inventaire de ce qu’elle avait pu sauver. Répondant à l’interrogation de l’elfe qui, lui, avait tout son équipement avec lui, elle découvrit un tas d’objets essentiellement inutiles et, couronnant le monticule, un magnifique violon dépourvu de son archet. De plus en plus consternée Nishi commençait à regretter de s’être levée ce matin là.
« Il semble, mademoiselle la violoniste, que nous ne soyons plus les bienvenus dans cette ville… »
_Effectivement, je crois que je me retrouve sans emploi. Dommage.
_Vous le savez déjà, bien sûr mais je suis mercenaire, vous êtes douée, pour une humaine, et vous ne semblez pas avoir d’autre priorité ou d’attache pour l’heure...
_Vous me proposez de me lancer dans le mercenariat ?
_A vous de voir.
_Et bien... Il faut bien vivre, de chasseuse de prime à mercenaire, il n’y a qu’un pas, après tout. C’est d’accord.
_Parfait, je me nomme Meraziel.
_ Hmpf (bruit d’autodérision, regard désabusé sur le tas d’objets et le violon, sourire en coin moqueur) Nishi. Nishi d’Amato, mais je suppose que vous pouvez m’appeler Fiddler...

C’est ainsi que débuta une nouvelle vie pour Nishi. Une vie qui dure encore à ce jour, près de 10 ans plus tard. Pendant ce laps de temps, nombreux furent les contrats et les combats menés par les Lames Grises, ainsi que Nishi prit le parti de nommer la Compagnie de mercenaire. Au plus fort de leur succès, elle comptait presque cinquante membres mais les dernières années n’avaient pas été tendres avec la Compagnie et des heures sombres étaient venues. De nombreux compagnons d’armes perdirent la vie pendant l’accomplissement de contrats ardus ou lors de la trahison d’un de leurs employeurs... Les deux derniers rescapés, mis à part Nishi et Meraziel, prirent leur retraite il y a à peine quelques semaines. « Pendant qu’on est encore vivants » comme ils le disaient eux-mêmes. Il semblerait que, pour l’heure, l’elfe leur a trouvé un contrat maritime au grand dam de Nishi...
Il doit être possible d’avoir une idée de ce qui est arrivé aux Lames Grises durant ces dix années de mercenariat... Après tout, Nishi a gardé des archives complètes de leurs pérégrinations. Il suffit de leur demander.

Inventaire


Armes : Outre sa longue dague qu'elle porte glissée sur le côté de sa botte gauche, Nishi possède trois armes. La plus évidente est l'épée qui pend à sa ceinture. C'est une épée droite à simple tranchant terminée en biseau (Kiriha Zukuri) et nommée Nyx dont la lame a été forgée à l'aide d'acier feuilleté replié puis trempé sélectivement. Nyx est la première pièce d'équipement qu'elle a acquise en tant que mercenaire et celle qui lui coûta presque la totalité de ses économies, pourtant elle assure que ça valait le coup. C'est cette arme qu'elle utilise (parfois conjointement à la dague) en situation de guerre ou pour la plupart des combats à découvert. Une seconde arme pend à sa ceinture : une petite arbalète de poing permettant de tirer deux carreaux avant d'avoir à recharger. L'arme est potentiellement mortelle jusqu'à trois mètres mais Nishi utilise des carreaux à tête large pour moins de pouvoir perforant et plus puissance d'arrêt (elle ne voudrait pas tuer ceux dont les têtes sont mises à prix quand même : ils valent plus cher vivants). La recharger prend plusieurs dizaines de secondes. Nishi ne la charge que lorsqu'elle sent que la situation peut tourner au vinaigre pour ne pas enrayer le mécanisme ou fragiliser sa structure. La dernière "arme", qui fait office de protection par la même occasion, est une paire de gantelets d'acier hérissés de protubérances métalliques acérées. Elle s'en sert essentiellement lors de combats en milieu confiné où une épée la gênerait. Ces gants sont extrêmement efficaces contre des adversaires non protégés : une parade suivie d'un coup de poing bien ajusté en a calmé plus d'un.
Et n’oublions pas ses jouets qui ont une fâcheuse tendance à fonctionner de façon parfois pour le moins aléatoire…

Bijoux : Nishi ne porte presque jamais de boucles d'oreilles : trop dangereux en combat. Elle possède un ancien collier qu'elle a trouvé chez un antiquaire il y a des années (Non, non, ce n'est pas un héritage de sa défunte mère). Il est constitué d'une chaîne remarquablement ouvragée et d'un pendentif en forme de croissant de lune travaillé dans une pierre noire veinée de rouge. Et oui elle y avait mis le prix, une fois n'est pas coutume. Elle ne possède pas de bague. Une broche en or représentant un violon, rappel de son surnom.
Talisman des Escaliers des Cieux > Permet de se transporter automatiquement à une distance de moins d’un kilomètre ; Ne fonctionne qu’une fois par jour.

Vêtements : Nishi porte usuellement une tunique de soie mauve brodée, un pantalon noir moulant souple, un léger pourpoint de cuir travaillé, offrant une protection décente au torse mais laissant les bras nus. Elle possède aussi une cape de bonne qualité (noire avec un revers rouge) permettant de s'enrouler dedans lors des bivouacs (elle répète souvent qu'une bonne cape est le minimum vital que tout mercenaire se doit de posséder)et qui coupe efficacement le vent (en attente des combats au petit matin ou lors des tours de garde) ; la cape comprend une capuche. A sa taille, on peut voir une ceinture de cuir large d'où pendent ses armes à portée de main et où une petite sacoche de cuir huilée est accrochée. Cette sacoche est réservée aux explosifs les plus "fiables", à quelques "feuilles de Cendre" et en général à tout ce qu'elle transporte et qui craint l'humidité. Elle est chaussée de hautes bottes de cuir de bonne facture qui vont jusque légèrement au dessus du niveau des genoux. Enfin elle met souvent (pas assez souvent vu les brûlures) des mitaines de cuir noir qui remonte le long de son avant bras.

Autres : Elle possède un masque qu'elle met pour se protéger le visage en combat. Le masque ressemble aux plus sobres versions des masques vénitiens de notre monde, il est de plus de couleur blanche mais mat. Nishi tresse parfois ses cheveux de fins fils de métal pour les protéger lors de combats.
Côté équipement classique, elle emporte avec elle, dans son sac à dos, un nécessaire de couchage, un bol en bois et une cuillère, un briquet d'amadou, son manuscrit d'archives de la Compagnie, son recueil d'observations et ses notes, un nécessaire d'écriture, divers équipements comme un pilon et un mortier (et quelques gadgets spéciaux : longue vue, petite horloge mécanique déréglée par les secousses, etc.), une outre, quelques vêtements de rechange et des "feuilles de Cendre" (avec le nécessaire pour les fumer).
Pierre des Anciens> Dès qu’une divinité est dans les parages, la pierre émet un intense lumière orangée, puis se brise. ( Donc, elle ne sert qu’une seule fois.)