Ma tête était douloureuse.
Une vive lumière jouant sur mes paupières closes m’éveilla. Une brise trop chaude passait sur mon visage.
J’avais chaud, faim, soif surtout.
Après un effort , j’ouvris lentement les yeux.
Je ne reconnu rien. Où étais-je ? Qui étais-je ? Je l’ignorais.
Je trouvais a mon côté une outre. Vide.
Me roulant sur le flanc , j’observais les alentour. J’étais étendu sur l’herbe sèche d’une petite clairière. Le soleil au zénith l’inondait de sa lumière.
Mon esprit embrumé ne me laissais qu’une préoccupation. Il me fallais trouver de l’ombre ou cuire sur place. Cette dernière possibilité ne me plaisant guère, je me dirigeais en rampant vers le couvert plus attirant des arbres.
Epuisé, je me frayais un chemin parmi les hautes herbes et la terre brûlante puis arrivais enfin, couvert de poussière sous l’ombre accueillante des arbres.
Puis, harassé, je sombrais encore une fois dans l’inconscience.
A nouveau, je m’éveillais, cette fois dans la fraîcheur et l’obscurité de la nuit.
Combien de temps s’était-il écoulé depuis mon précédent évanouissement ? Je n’aurais su le dire.
Les ténèbres et les bruits nocturnes m’entouraient à présent et, je pouvais distinguer les étoiles scintillantes au delà de la cime des arbres.
Bien que las , j’essayais d’éclaircir mes idées ainsi que les mystères de mon identité et ma présence en ces lieux.
Quel était mon dernier souvenir avant ce désagréable réveil dans la clairière surchauffée?
J’eu beau y réfléchir tant que je pu, il me fut absolument impossible de répondre à cette question.
J’ignorais même comment je m’y étais retrouvé et pourquoi.
Le souvenir de son atmosphère étouffante me rappela mon gosier desséché qui pris dès lors le pas sur mes autres préoccupations.
Je tendis donc l’oreille dans l’espoir d’entendre le doux clapotement d’un ruisseau.
Peine perdue.
Aucun son ne me parvint si ce n’est le bruissement des feuilles sous la brise maintenant tiède et le mouvement furtif des animaux de la nuit.
J’étais à présent tout a fait éveillé et l’inquiétude que suscitaient en moi tout ces bruits me poussa à partir à la recherche d’un endroit plus sûr pour passer la nuit que l’orée d’une clairière.
Je me lançais donc à l’aveuglette dans la forêt, tous mes sens en éveil à la recherche d’un arbre dont l’escalade serais envisageable pour l’être tenaillé par la faim et la soif que j’étais.
Quand enfin j’en trouvais un, je grimpais de ces branches les plus basses jusqu’aux plus hautes que je pus atteindre malgré le peu de prises que trouvaient mes main et mes pieds dans l’obscurité.
Je me dressais ensuite dans l’espoir d’apercevoir parmi les ténèbres la lueur d’un village. Malheureusement, je ne pu distinguer quoi que ce fusse.
Découragé, je décidais de rester là en attendant l’aube.
La nuit serais longue car le sommeil refusait de me gagner. Je m’installais donc le plus confortablement possible.
Alors, pour la première fois depuis mon réveil, je pensais a m’observer :
Sous mes doigts, je sentais mes vêtements usés et déchirés par endroits. Il me semblait pourtant que le tissu souple mais épais était de bonne qualité.
Qui donc pouvais-je bien être et, que faisais-je ici, perdu au milieu d’une forêt dont je n’avais aucun souvenir ?
Une fois de plus, mes questions restèrent sans réponses.
Je tâtais ensuite ce qu’il restait de mes poches dans l’espoir d’y trouver quelques objets utiles.
J’y découvris un briquet a silex et quelques pièces.
Je sentis aussi, à mon grand bonheur, un petit poignard qui pendait a ma ceinture.
Il ne pourrait que m’être utile.
Je l’observais plus attentivement. La garde en était finement ouvragée, de nombreuses petites gravures la parcouraient et quelques pierres que je ne pus distinguer qu’au toucher y étaient incrustées lisses et froides.
Enfin, l’aube rosée pointa m’éveillant de sa douce lumière.
Malgré ma position peu confortable, j’avais donc fini par m’endormir.
Aucuns nuages ne parsemaient le ciel bleu et limpide au dessus de moi. Une journée chaude s’annonçait.
La rosée matinale perlait, humidifiant les feuilles de mon arbre et je pus enfin m’y rafraîchir quelque peu la gorge.
Je descendit ensuite de mon perchoir décidant de profiter du jour pour trouver un poste d’observation d’où je puisse distinguer autre chose que les innombrables troncs et branches sombres qui m’entouraient ;
Aucun chemin ne passait dans les environs. Et tout cas, je n’en vis pas.
Je cherchais donc une quelconque sente d’animal qui, je l’espérais pourrais me mener a un point d’eau.
Après tout, les animaux qui vivaient probablement depuis toujours dans ces bois devaient bien connaître les lieux .
Après plusieurs minutes, j’en découvris enfin une. Heureusement pour moi, elle étais assez marquée pour que je puisse la suivre sans trop de difficultés et, tracée par un assez gros animal. Un ongulé ou un sanglier probablement.
Je suivis longtemps cette sente avant d’arriver enfin a un point d’eau.
C’était un ruisselet clair dans lequel je pus enfin me désaltérer correctement.
J’y repérais même des poissons.
Enfin, la providence me souriait.
Je commençais par nettoyer dans l’eau fraîche mon visage poussiéreux et me mirais dans ce miroir improvisé.
Je vis alors un jeune garçon, pas encore tout a fait un homme.
De stature pourtant déjà assez haute , d’environ 15 ans. Peut-être 16.
Les cheveux trop longs, sombres qui me couvraient la tête et me tombaient dans les yeux. Je les attachaient avec un lambeau de mes vêtements puis reprenais mon examen.
J’avais les yeux bleu-vert, le teint halé et mon corps était recouvert de diverses griffures dont j’ignorais l’origine.
Peut-être quelques ronces ou autres buissons épineux que j’aurais eu a traverser.
Je me mis enfin en devoir de faire un feu à l’aide des brindilles et des branches bien sèches que je pus trouver autour de moi. J’allumais ensuite le tout avec mon briquet a silex.
J’arrachais ensuite une branche verte à un arbre.
Il était temps de dîner.
Ne me restait plus qu’à pêcher quelques poissons.
La tâche fus bien plus ardue que je ne l’avais imaginé.
Les animaux à la peau écailleuse et glissante n’étaient pas facile a attraper!
Après bon nombre d’essais infructueux, je parvins enfin à en capturer quelques-uns.
Jeu 26 Jan - 17:58
