Croisée des chemins... (ouvert à tous)

Grey était installé sous un pommier.

En fait, depuis qu'il habitait dans la demeure réservée aux artistes du château -c'est à dire, pour l'instant, uniquement lui-même-, il se rendait régulièrement ici. Pourquoi ? Parce que rester seul enfermé dans une demeure, cela l'ennuyait horriblement.

Certes, il n'était jamais seul. Cependant, les esprits qui l'accompagnaient faisaient un peu plus partie de lui chaque jour, du coup, il avait l'impression de se parler à lui-même. A moins qu'il n'ait totalement inventé ses compagnons jusqu'ici, et qu'il soit schizophrène. Les longues journées de solitude le faisaient réfléchir à ce sujet, et il ne trouvait pas de réponse. Car en réalité, il ne voyait pas à qui demander de l'aide. La reine était tombée de cheval, et il n'allait pas l'embêter avec ce genre de problème psychologique personnel. Surtout qu'il s'inquiétait pour elle, mais avec l'ordre de rester discret, il n'osait pas lui rendre visite.

Résultat, Grey n'avait pas vraiment eu le temps de parler avec la Reine, puisque discret il devait être, et discret il était.

L'homme, immense, à la carrure de géant, presque, se trouvait assis, adossé contre l'arbre. Il observait le ciel. Il aimait à voir les nuages se promener au-dessus de lui. Cela le faisait se sentir autre. Grey avait retiré ses habits d'apparats pour s'habiller comme un paysan. La seule tâche à ce costume, c'était le chapeau qu'il portait. Son chapeau habituel, d'ailleurs.

Soudainement, il détacha la marionnette de son dos, et lui caressa les cheveux. L'air vide, ou trop pensif pour se rendre compte de ce qu'il se passe autour de lui, il s'occupait de son compagnon de toujours. Ou de ses compagnons. Ou d'une partie de lui. La question restait en suspens, et le resterait tant qu'il ne verrait personne qui pourrait témoigner de quoi que ce soit.

La marionnette se mit à luire d'une aura sombre. Lumière ténébreuse, rictus surprenant de la part d'une poupée de bois, Grey savait qu'il s'agissait de l'esprit maléfique. Ou du moins, l'esprit le plus radical dans ses actions.

-Et bien, mon ami, le moral n'y est pas ?
-S'il te plaît, ne me parle pas. Je sais que je t'imagine.
-Tu quoi ?
-Je t'imagine. Tu n'es qu'une partie de mes pensées, une partie de moi.
-Tu le penses sincèrement ?

L'être maléfique fit rouler les yeux de la marionnette dans leurs orbites, pour les faire s'arrêter pile à leur endroit initial. N'importe qui pourrait trouver cela glauque, mais Grey, dont les mains étaient perdues dans les gants qui le reliaient à la marionnette par des fils dont aucun d'entre eux n'étaient tendus... bref, Grey avait l'habitude de cela.

-Oui, Yuz. Je pense que tu n'es que le fruit de mon imagination.
-Alors pourquoi ne m'écoutes-tu pas, si je fais partie de toi ?
-Pardon ?
-A chaque fois, tu renies mes pensées, mes conseils, mes idées. Pourquoi ?
-Et bien... Je ne sais plus franchement...
-Parce que tu as peur de ce que tu désires ?

Grey sourit légèrement.

-Je ne désire plus rien, sauf... peut-être... quelqu'un.
-C'est à dire ? Tu veux une femme, une aux douces courbes, dont tu pourrais profiter à chaque instant ?
-Non... Je désire un peu de compagnie.
-Féminine ?
-Pas forcément. Un ami, une famille, quelqu'un. Un regard, une parole, n'importe quoi. Je commence à ne plus pouvoir supporter ma solitude.
-Mais je suis là...
-Non, tu n'es qu'une partie de moi. Si ça se trouve, je me parle dans le vide, et les gens qui pourraient passer me prendraient pour un fou !
-... Mouais... Moi je dis, laisse filer tes passions. Regarde, puceau à ton âge, c'est horrible !
-Je me moque de mon âge. Je me moque d'être puceau.
-Mais tu veux un enfant. Cela se voit. Alors moi je te dis, prends une femme, n'importe quoi. Tu peux même te taper la reine ! Elle n'est pas loin, et sans défense !
-Non... Pas la Reine. Ne touche pas à la Reine...
-Bon, alors une servante du château.
-Non.
-Est-ce que tu sais au moins comment on fait des enfants ?

Le marionnettiste rit légèrement, puis retira son chapeau qu'il déposa sur la tête de la marionnette de bois.

-Oui, effectivement !

Il posa sa tête contre le tronc de l'arbre, et ferma les yeux. Sans son chapeau, le marionnettiste boiteux avait des cheveux un peu ondulés, et surtout désordonnés, qui lui tombaient sur les épaules. Un air rêveur s’attardait sur son visage, laissant la marionnette dubitative…

Quand il se réveilla, Mathgen avait le goût du sang dans la bouche. En réalité, il avait aussi un sacré mal de tête, et ne sentait qu'à peine son corps.

Que lui était-il arrivé ? Pourquoi se sentait-il si mal, soudainement ? Il s'était assoupi, certainement. Cela ne le surprenait pas, puisqu’il avait une forte tendance à faire sa sieste, durant ses promenades en dehors du château. Cependant, cela ne s’était pas aussi bien passé qu’à l’habitude.

Grey frémit un court instant, et se décida à ouvrir les yeux, pour voir jusqu’où sont les dégâts de ce sommeil. Et les dégâts n’étaient pas de simples égratignures, ou une lèvre qu’il se serait mordu. Non, apparemment, il avait été attaqué, et assommé, d’où le manque de réaction de son corps.

Après, sa jambe saignait un peu violemment. Ce n’était pas malin de leur part de s’attaquer à sa jambe gauche, puisqu’il ne l’avait jamais vraiment eue dans un état normal. Pourtant, il devait bien s’avouer que la voir saigner à flots le poussait presque à tourner de l’œil. Cette jambe avait beau être quasiment insensible, inutile, et encombrante, c’était tout de même sa jambe.

Le marionnettiste ne pouvait pas non plus crier, puisqu’il voyait aussi du sang couler sur sa chemise, et, par un instinct surprenant, il préférait ne pas forcer sur sa respiration, de peur d’aggraver la situation.

Grey fixa un point, droit devant lui, à l’horizon, pour se forcer à rester conscient, et demeurer attentif au moindre des passages. Il était tout de même blessé, à un carrefour. C’était obligé que quelqu’un s’en rende compte et lui vienne en aide…

Et si ce n’était pas obligé, du moins, il l’espérait grandement... Surtout que ses esprits avaient l'air de dormir...

Le jeune métamorphe marchait tranquillement, chantonnait pour elle-même. Tout à coup ses sens félins lui indiquèrent qu'elle devait se tenir sur ses gardes. Elle s'arrêta et regard autour d'elle. Elle aperçu un pommier. Pourquoi ce pommier attirait-il son attention. Parce qu'un homme y était accoté, mais ce dit homme semblait bien mal en point. La jeune femme s'approcha doucement sans faire de mouvement brusque. Les cheveux virvoltant sans son dos, une aura rassurante l'emblissant d'un calme serein. Elle s'approcha de l'homme et d'une voix douce s'adressa à lui, s'agenouillant près de lui.

-Monsieur, ne parlez pas, je vais prendre soin de vous, dit-elle doucement, elle farfouilla dans son sac et en sorti des bandage et des herbes médicinales.

Elle soigna les plaies et les banda. Toujours avec doucement mais une fermeté qui montrait qu'elle savait très bien ce qu'elle fessait. Elle laissait ses doigts glisser d'une blessure à l'autre. Complètement absorbé par son travail, elle oublia tout autour d'elle.

Grey releva le regard en entendant des pas, au loin. Il sourit légèrement, en se disant qu’un ange lui venait en aide. Ou… quelque chose comme ça.

C’était une femme. Évidemment, il eut un bref mouvement de recul, comment faire autrement quand on s'appelle Grey Mathgen ? Il avait peur de faire un mauvais geste vers elle, de la vexer, la brusquer, ou quelque chose dans le genre.

Une femme, c'était si inconnu.

Mais elle ne semblait pas se poser de question. Elle le soignait. Il demeurait immobile à sa demande, en arquant de temps à autre un sourcil, et en gémissant parfois de douleur. Alors il ferma les yeux, et ne les rouvrit qu'une fois son flanc et son pied bandés.

Grey laissa échapper un soupir, puis sourit d'un air vague.

-Merci beaucoup pour votre aide, mademoiselle... Je en sais pas ce que je pourrais faire pour vous remercier, de... de... Enfin...

Voilà, il se mettait à bégayer. Comme à chaque fois qu'il voyait une femme. Il prit sa respiration, et demanda plus calmement :

-Que puis-je faire pour vous, en échange de votre aide ?

La jeune femme vérifia ses bandages. Quand il lui adressa la parole, elle se contenta de lui sourire.

-Vous savez, je ne suis pas du genre à offrir mon aide en voulant un service en retour, dit-elle simplement.

La jeune femme vint s'assoeir près de lui, regardant le soleil au loin. Elle huma l'air doucement parfumé. Elle eut une moue comique.

-À vrai dire, je sais ce que vous pourriez faire pour moi, dit-elle lentement, vous pourriez accepter de me faire un peu de compagnie, dit-elle amusée.

La jeune femme étira gracieusement ses jambes et les croisa, les bras derrière son corps, offrant sa peau ax rayons de soleil.

-Alors, vous acceptez? Demanda-t'elle gentiment.

Pourquoi ?

Pourquoi faisait-elle cela, cette femme ? Enfin, rester avec lui... c'était un peu illogique.

Bon, admettons, elle ne connaissait pas l'existence des esprits. Yuz et Finnley étaient certainement trop repoussants pour une femme, d'ailleurs. Repoussant dans le fait que n'importe qui, en voyant une marionnette parler et bouger seule, pouvait prendre peur.

Sauf la Reine Galathée, et la Fée qui lui a donné le pouvoir de connaître de tels êtres.

Elle voulait qu'il lui tienne compagnie. Ce n'était pas si compliqué, à vrai dire... Il pouvait arrêter d'avoir peur des gens, et profiter de cette rencontre pour apprendre à vivre en communauté.

Oui, c'était une leçon ! Une leçon avec des jambes un peu dévoilées, au passage. Non, là, ça devait être Yuz qui pensait. Vilain esprit obsédé. C'était mal d'avoir un tel songe au sujet d'une jeune femme !

-Je peux le faire, oui... même si une telle demande me surprend un peu...

Ses lèvres brûlaient d'envie de lui demander ce qu'elle était, pour ainsi venir l'aider, et s'installer à ses côtés. Mais elle pourrait se vexer. Pour une fois que quelqu'un le voyait, il n'allait pas risquer de faire cela.

Oeil Infaillible avait quitté Aegnor depuis plusieurs jours et venait d’arrivé sur Glingal qui selon ses sources abritait le château du feu. Mais, le barbare n’était pas venu pour ce centre de justices et de lois. De par son caractère, il évitait les villes et favorisait la campagne et la forêt. De toute manière, avec son apparence pour la moins extravagante, l’homme attirait les commérages et les moqueries de toutes sortes. Toujours torse nu, il abordait fièrement les tatouages de sa classe, un pantalon déchiré à plusieurs endroit était sa seule protection contre les intempéries, pour ce protéger les pieds, il endossait de simples sandales. À sa taille pendait une hache ainsi qu’une épée qui semblait à l'inverse de ses vêtements usé et crasseux d'une sublime beauté et d'une élégance hors du commun, signe que le guerrier favorisait l’entretien de ses armes avant celle de son apparence.

Le grand barbare arriva à un carrefour, le ciel était magnifique et l’herbe verdoyante. Près de l’intersection, se trouvait un pommier. Sous cet arbre Oeil Infaillible aperçu un homme et une femme. Dans sa naïveté, ne pouvant croire une seconde qu’ils pouvaient être malfaisants, le guerrier s’approcha des individus.

Maïka le laissa dans ses pensées, elle pouvait lire le trouble et le combat intérieur qu'il menait, c'est avec un certain sourire qu'elle regardait passer les émotions sur les traits de son visage. Elle trouvait de plus en plus drôle de le regarder sans parler. La jeune femme regarda au loin, une forme se mouvant avec subtilité au loin.

Si la jeune femme n'aurait pas été alerte grâce à ses sens félins, elle ne se serait aperçu de rien, elle préféra attendre de voir que ferait l'homme qu'elle avait réussi à flèrer. Quand elle entendit la réponse de l'homme, elle lui accorda un sourire chalereux qui fait oublier tout soucis.

-Alors, je crois que les présentations sont de mises, Maïka, Maïka Laflamme, poête et bohémienne, enchanté de pouvoir partager votre petit coin d'ombre en ce jour beaucoup moins que sombre, s'amusa-t'elle.

La jeune femme s'était présenté légèrement, elle gardait son sourire mystérieux sur ses lèvres et avança une main vers lui pour la lui tendre afin de serrer la sienne.

Grey sourit légèrement à la dame, puis répondit d'une voix un peu basse :

-Grey Mathgen, marionnettiste... encore amateur plus qu'autre chose.

Il pensa à la princesse, qui appréciait tout de même ce qu'il faisait. Oui, certes, il n'était qu'un amateur, mais avec de la chance, et des occasions que son titre offrait, il pouvait s'améliorer. Ce n'était pas si difficile, après tout. il fallait juste que Yuz et Finnley ne se mettent pas trop à faire des leurs.

Alors qu'il allait rajouter quelque chose à sa présentation, il aperçut un homme s'avancer vers eux. Les hommes non plus, Grey n'était pas habitué à en voir. Et s'il recevait plutôt des moqueries de la part des femmes, les hommes avaient une plus forte tendance à le frapper.

Donc c'était avec une certaine crainte dans le regard, que Grey fixa le nouveau venu. Peut-être était-ce un de ceux qui l'avaient mis dans cet état. Il ne se souvenait même pas de ses assaillants, après tout...

-Bonjour, monsieur...

Les cheveux longs, grisâtres, de Grey lui tombaient un peu sur le visage. Physiquement, il était grand, ressemblait à un mur au niveau de la carrure -surtout grâce aux épaules-, mais n'avait pas pour autant le corps d'un athlète. Non, il ne se battait pas. Il ne savait pas le faire. A peine se défendre avec sa cane, au cas où la situation tournait mal... Et l'homme devant eux avait l'air de bien s'y connaître, dans l'art des combats...

Oeil infaillible était attristé de la réaction de l’homme, le barbare avait une apparence peut-être excentrique mais, ne voulait de mal à personne.

Son attitude était dure à déchiffrer parfois, il recherchait la solitude s’isolant de la population, d’autres fois, il avait besoin de d’homme et se réjouissait de ce contact entre les humains, comme en ce moment. Il voulait communiquer avec le monde et sa joie commençait à paraître, ses yeux s’illuminaient et un infime sourire flottait sur ses lèvres.

- Bonjour monsieur. Bonjour mademoiselle. Je ne vous veux aucun mal, je ne suis pas de ce genre. Je suis Oeil Infaillible, modeste guerrier barbare et vous…

[hj->Dsl de na pas avoir répondu avant mais j'avais un max de boulot]

La jeune femme regarda approcher l'homme à la carrure de combatant. Maïka l'acceuilla d'un sourire plus que chalereux. Elle coula un regard vers le marionnetiste. Elle reposa son regard sur le nouveau venu qui se présenta. La jeune femme prit les devant et se présenta à sa suite.

-Maïka Laflamme, poête et bohémienne, toujours pour continuer d'exister tel la flamme qui ne meurent vraiment jamais, dit-elle d'une voix mystérieuse.

La jeune femme accorda un sourire bienveillant à l'homme, ses sens ne l'avertissait de rien donc elle pouvait le laisser venir à elle.

Grey était en train de se poser des questions sur le guerrier, quand la jeune femme installée à ses côtés parla, pour se présenter. Il ne sut d'abord pas pourquoi elle faisait confiance à des inconnus, aussi facilement. Sincèrement, aux yeux de Grey, c'était soit un grand courage, soit une grande folie. Peut être bien les deux, finalement.

Le résultat était là, et il prit lui aussi la peine de se présenter, plus par politesse qu'autre chose, parce que trois personnes dans le même endroit, dont lui et deux inconnus, cela ne le rassurait aucunement.

-Je me nomme Grey Mathgen. Marionnettiste.

Par ordre de la Reine, il n'ajouta pas "de la Grande Reine du Feu Galathée", parce qu'elle lui avait bien demandé d'être discret. Soit dit au passage, dans ce cas-là, c'était une bonne idée d'être discret : lui, blessé, face à des gens qu'il ne connait pas, dire qu'il est un des serviteurs de Galathée, c'était appeler des gens malintentionnés à s'attaquer à lui et à demander une rançon... ce qui c'était peut-être passé, sauf qu'aucune rançon n'avait été demandée... Avait-il été volé ?

Il passa une main à sa bourse, et conclut, par l'absence de celle-ci, que c'était effectivement le cas. Il faudrait en parler à la Reine et à ses gardes du corps. Enfin, au moins à Galaad, le Drow qui était avec un cheval.

Et puis vint un être étrange, qui fit encore plus s'inquiéter le marionnettiste...

-Je... euh... qui va là ?

Demanda-t-il en direction du séraphin.

(HRP : je ne suis pas très présente car je n'ai pas encore internet chez moi... désolée)

Maïka n'aimait pas l'ambiance qui venait de changer du tout au tout. Elle sentait une énergei au combien obscure près d'eux. Elle vu quelqu'un s'approcher, elle fronça les sourcils.

Décidément cette journée n'allait pas être des plus ordinaires. Elle sentie Grey se raidir prêt d'elle. Elle n'aimait pas vraiment pas ça.

Sans qu'elle s'en apperçoive, ses pupilles prirent leurs formes félines à la verticale.

Elle se leva de tout sa hauteur, bien qu'elle n'était pas très imposante, elle dégageait quelque chose de particuler.

Elle avança doucement vers la 'personne' devant eux, en gardant ses distances. Elle marqua une pause et clama clairement et fortement pour qu'il l'entende parfaitement.

-Qui êtes-vous étrangé, vous n'êtes pas d'ici et vous ne semblez pas nous vouloir du bien.

Elle attendit quelques secondes puis sa voix prit une nuance contrariée.

-Répondez, ordonna-t'elle.

(hj->Oulala je crois que je suis la seule vivante ici ou quoi?)

La jeune femme écouta la voix profonde de l'homme ou de la chose, l'espèce et d'autre sobriquait puisqu'elle ne savait pas vraiment qui il était. Alors la douce métamorphe rangea docilement ses griffes. Ses yeux gardant leurs pupilles verticales félines.

Maïka se tourna vers Grey et d'un sourire le rassura ainsi qui le guerrier d'ailleurs.

Elle reprit sa position de face à... au... qu'elle avait au paravent. Elle adressa un sourire et hocha doucement la tête.

-Bien, excuser moi mon enflammement, mais vous savez ces temps-ci les temps sont dur pour les gens. J'en faits malheureusement partie, bien que je sois mal partie. Je vous présente mes excuse, bien que je crois que ce n'était pas une ruse.

La jeune femme se recula lentement de son pas félin, fessant comme si elle n'avait pas remarqué le livre étrange auquel l'homme semblait porter tant d'attention.

Elle se tourna vers le marionnetiste et lui adressa un vague signe de tête.

Oeil Infaillible, resté silencieux lors de l’arrivé de l’ange, s’approcha du nouveau venu. Le guerrier vit pour la première fois de sa vie un ange et en était très étonné. Comment un homme pouvait-il avoir des ailes d’oiseau ? Pour lui ce phénomène était inconcevable. La surprise se lut sur son visage et voulut se reprendre mais n’y arriva pas, en effet son éducation de guerrier l’obligeait à ne pas démontrer les sentiments comme la gêne, la honte ou la tristesse. Son regard passait du visage de l’ange à ses trois paires d’aile.

*Reprend toi Oeil Infaillible, reprend toi*

Finalement, Oeil Infaillible fit par détourné son regard et le porter sur le sol… où il vit le livre. À cet instant, l’homme ressentie une étrange sensation provenant de ses tatouages qui lui couvraient le haut du corps, ils provoquaient en lui un sentiment de picotement qui se transforma bientôt en brûlure pourtant, ses tatouages restaient inchangés. Lorsque la douleur devint trop intense, il tomba à genoux puis à quatre pattes se tordant d’une douleur incompréhensible pour ceux qui assistaient à la scène. À chaque seconde la souffrance augmentait.

Oeil Infaillible n’y pouvait plus et soudain il comprit, tout avait commencé au moment où il a aperçu le curieux livre. Il ne prononça qu’un mot d’une voix faible : "Livre" et s’évanouit la main pointée vers le livre de l’ange, le corps agité par de petit tremblement.

(HJ : désolée de ne pas avoir répondu avant... et en plus, j'arrive, et mon perso doit se tailler vers le château XD)

Grey, blessé, et mal, n'avait pas franchement le temps de réagir. Ni la possibilité. Parce que déjà boiteux à la base, cet homme ne pouvait plus vraiment marcher.

Mais alors qu'il fixa le soleil, il commença à s'inquièter : sa sortie du château se faisait longue, et il avait beau ne pas avoir de rôle très important -un marionnettiste, même s'il est le seul artiste du château, n'était pas vital, en somme-, il valait mieux ne pas tarder. Certains connaissaient sa présence, le laissaient sortir, mais ne pas être là à l'heure, autant dire tout de suite aux gardes de se moquer de lui en lui fermant la porte au nez pour un temps.

Bref, il commençait à peine à se lever, que le guerrier semblait avoir un problème avec l'étranger ailé.

Une question de livre. Et Grey se tourna vers la femme :

-Je ne peux rien faire dans mon état.

Murmurer avec sa voix grave n'était pas forcément une bonne chose, puisque tout le monde pouvait l'entendre.

-Et on m'attend au château.

Ceci dit, annoncer qu'il venait du château n'était pas non plus une bonne idée. Le mal était fait, non ?

-Si... enfin, si le besoin se fait sentir. Demandez Grey Mathgen a une servante du château. En règle générale on me connaît, je suis un peu l'homme qui n'a rien à faire là-bas.

Effectivement, "en règle générale", les parasites étaient faciles à remarquer. Lui n'ayant pour intérêt que faire bouger une marionnette en racontant n'importe quoi, il était très facilement remarquable.

Fuir...

Fuyait-il, alors qu'il commençait à s'avancer d'un pas lent et douloureux vers le château ? Peut-être bien. Assurément, oui. Il n'aimait pas trop la magie. Cela lui rappelait qu'il se faisait déjà peur à lui-même. Alors... il se dirigeait vers son lieu de vie.

Peut-être aura-t-il trouvé d'éventuelles connaissances dans ces gens. Peut-être un jour les reverra-t-il à Glingal.

( le château)

Le regard de la jeune femme se porte instantanément sur l'homme qui semblait souffrir le pir des martyre. Maïka se précipita vers lui et s'agenouilla à son chevet.

-Qu'avez-vous, vous semblez souffrir, je suis folle, bien sur que vous souffrez, est-ce que je peux faire quelque chose pour vous aider?

La jeune femme était plus ou moins paniqué. Elle avait gardé son sang froid mais elle bouillonant de l'intérieur. Elle décida de faire la meilleur chose qu'elle crut, elle posa sa main tiède sur le bras du jeune homme.

Oeil Infaillible voyageait entre la réalité et l’inconscience, son esprit s’était détaché de son corps et voyageait dans un monde de couleurs et de formes tournoyantes.

* L’inconscience ressemble-t-elle à cela ? *

Le guerrier ne ressentait pas le sol froid sur lequel son corps était posé, ni la main de la jeune femme sur son bras. Par contre, l’horrible douleur en provenance de son corps tout entier était le pire des supplices, pendant cet instant de terrible souffrance, il voyait défilé devant ses yeux ses souvenirs.

Premièrement, le grand guerrier vit sa mère, elle se trouvait dans une pièce sombre sur une minuscule chaise et dans ses bras reposait un jeune garçon d’environ deux ans, son enfant, lui, Oeil Infaillible. Puis, ce fut au tour de son passé d’enfant des rues de ce manifestés, un jeune garçon intrépide volant ce qu’il était nécessaire à sa survie.

Soudain, un autre souvenir s’imposa à lui. C’était quelques jours avant la cérémonie qui a fait de lui le guerrier qu’il est aujourd’hui, le jeune apprenti se trouvait dans un rectangle de terre battue servant de terrain d’entraînement. Comme le soleil était fort cette journée là, il avait retiré sa chemise et ne portait qu’un pantalon court aux genoux, même ses sandales était restée près de sa chemise au bord du terrain de terre battue. Il tenait une grande hache à deux mains et s’exerçait à faire quelques mouvements, sa peau basané par le soleil luisait de sueur et ses longs cheveux bruns virevoltaient contre ses larges épaules.

Ensuite, il revit la cérémonie de son initiation, chaque tatouage dessiné sur son torse, tel un contrat le liant aux guerriers qu’ils l’ont recueillie.

Finalement, une sensation bien étrange s’empara de lui, il eu l’impression de tombé du haut d’un précipice puis, de s’écraser contre le sol et se fut le noir complet seul subsistait cette cruelle douleur et sur le sol son corps s'agita de léger tic nerveux.