4 éléments
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion

 

 Odyssée la terreur

Aller en bas 
3 participants
AuteurMessage
Valmond-Henri Odyssée
R.I.P Ancien Tyran du Continent Noir
Valmond-Henri Odyssée


Nombre de messages : 554
Date d'inscription : 05/01/2006

Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitimeJeu 9 Mar - 14:11

« Elnade ! Le sens-tu ? » S’exclama une voix aiguë, tandis qu’une forme enfantine se formait dans l’obscurité. « Après tout ce temps… Après tout ce temps à le chercher. Il est là, ton frère, mon ami ! Il est là ! Il est au sein de ce Château… Oui… Enfin… Mais tu sais, mon ami, que nous ne pouvons agir seuls. Le second tome de l’Elnade contient ce sortilège…mais…mais il doit être lu par deux mages… et l’un des deux mages doit être sacrifié pour que la formule fonctionne… Ah, Elnade… Je sens… il y a une magicienne à l’intérieur de ce Palais. Ce sera elle… Elle sera sacrifiée afin que puisse ressusciter le Plus Grand Mage de Tous les Temps, celui qui rédigea les deux tomes de l’Elnade. Ah, mon ami… mon ami… Lorsqu’il reviendra d’entre les morts, ce Grand des Grands, je matérialiserai sa plus grande peur, et, alors qu’il la combattra, je subtiliserai tout son savoir ! Ah, Elnade, je serai alors le plus grand… je serai maître d’un savoir universel ! » Acheva-t-il en regardant le château.

-Mais d’abord, mon ami, amusons-nous un peu, chuchota-t-il.

Il ouvrit le livre d’un geste sec de la main. Ses yeux s’illuminèrent, éclairant les pages du volume.

« Flaros, Flerium Dargiluom ! HytRbP, Ambrosaï Elnade ! » Hurla-t-il de toutes ses forces.

Des flammes se mirent à danser autour du Tyran, puis elles se jetèrent sur les divers bâtiments entourant le château.
Revenir en haut Aller en bas
https://4elementsv2.actifforum.com
Eléonore
Mage de l'Eau
Mage de l'Eau
Eléonore


Féminin
Nombre de messages : 561
Age : 33
Date d'inscription : 05/01/2006

Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Re: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitimeJeu 9 Mar - 19:11

Des broutilles, des fastes, éternelles obligations d'une Reine qui aurait bien mieux faire... Le poids des courtisans, quelle plaie! Pourquoi se sentaient-ils donc obligés de lui demander de trancher face à leurs petits tracas? Partages de terres, mariage de leurs enfants, service militaire de leur fils, éducation de leur fille, héritages controversés... Et c'était à elle de juger!
Ennuis profond dans cette Salle du Trône quand elle aurait pu s'attaquer aux véritables problèmes du Royaume: les pluies acides avancent de plus en plus dans la Forêt de Mairenn, et il était à craindre qu'elles atteignent un jour les régions agricoles de l'Est... Ca c'était vraiment préoccupant, et aucune solution à ce danger imminent! Elle cherchait, cherchait encore et encore dans les archives de quoi contrer le phénomène, quitte à allier discrètement un peu de magie au besoin. Un peu de vent pourrait peut-être les maintenir en place? Oui, ce serait le plus simple pour l'instant, elle s'y appliquerait quand elle sera seule dans la Chambre... Enfin si le Prince ne fait pas des siennes bien sur!
Revêtant son éternel masque de porcelaine, Eléonore faisait mine d'écouter ces jeunes nobliaux se disputer quelques malheureuses parcelles tout en songeant à l'approche idéale du sort à lancer…
Mais soudain des cris s'élevèrent de la Cour Principale. Surprise, la Reine se leva de son Trône, et intima rapidement l'ordre à un serviteur d'aller voir ce qu'il en était. Le domestique rentra aussitôt, blanc comme un linge, et baragouinant des explications confuses sur un Monstre de Feu qui forçait la Porte du Château... Que lui chantait-il là? On ne pouvait décidemment n'avoir confiance qu'en soi ici!
Repoussant sans ménagement les Nobles jacasseurs la Souveraine alla elle-même voir ce qu'il en était... Une catastrophe! Eléonore resta subjuguée devant cette scène atroce, ce spectacle surnaturel de flammes qui léchaient la demeure ancestrale des Mirbelkor, la fierté de sa race, sa maison, son foyer, tout cela sous la proie du feu destructeur en un funeste incendie...
Paralysée de terreur face à l'impensable, sur son propre territoire, au sein de sa nation, dans son château, ses yeux glissèrent sur la source de cette panique, une silhouette dans les flammes, l'ombre d'un enfant... D'un enfant...
Robert? Non non non ce ne peut être lui, hier encore il geignait quelque part dans la Forêt, il ne pouvait être revenu aussi vite, et encore moins avoir atteint une telle maîtrise de l'Art Proscrit... Mais qui?
Non, non il n'était pas temps de s'interroger, pas tant que ce monstre s'attaquait à Mairenn! Elle devait agir en Reine, avant qu'il ne soit trop tard, vite, quelque chose, n'importe quoi mais il fallait qu'elle fasse quelque chose...

« Qu'est-ce que vous faites encore là? hurla-t-elle aux Gardes qui restaient interdits derrière elle. Allez-y arrêtez-le, c'est sûrement le Parricide qui revient se venger! »

Un soldat lui lança un regard paniqué, mais personne ne fit un geste. Elle passait son regard à toute vitesse de ses hommes épouvantés à ce fou qui s'attaquait à sa demeure, de l'impudent aux couards, ces couards...

« Votre Majesté, il serait plus prudent de vous mettre à l'abri, dit le Chef de sa Garde, lui prenant son bras pour l'inviter à reculer. Nous nous occupons de tout mais rentrez je vous prie! »

Elle posa ses yeux pâles sur celui-ci, et ne pu y voir que le désarroi, et la peur aussi, la peur de mourir, de faillir... Il ne s'occupera pas de tout, aucun d'eux ne pourra s'en occuper! Tous des faibles, des incapables...
Elle sentit la rage monter en elle pour atteindre des sommets, elle la sentit glisser jusque dans le bras que tenait l’homme en arme, et se surprit à observer sa main, comme s'il s'agissait d'une arme qu'elle pouvait à tout moment retirer de son fourreau. Oui, c'est cela...
Se dégageant soudain la Reine courut tel une furie vers le gamin des flammes, comme pour le terrasser avec une lame invisible, puis soudain elle stoppa à la limite des flammes pour tendre son poing en avant en un cri presque bestial:

« Mitroble, Tzaka Noë! »

Rien ne se passa l'espace de quelques secondes, puis le ciel s'assombrit tout d'un coup, sans prévenir un nuage ocre masqua le soleil éclatant, et une pluie fine se mit à tomber, éteignant les flammes de leur éternel clapotis.
Eléonore respirait bruyamment, ses yeux n'exprimaient que rage et colère et son poing tendu tremblait au rythme de sa hargne.

« N'y touche pas... murmura-t-elle d'une voix qui trahissait son état démence en ce moment précis, puis un ton plus haut: Ne touche pas à Mairenn, n'approche pas de ses pierres, cesse de fouler sa terre, tu ne le mérite pas! Tu ne le mérites pas, tout ce que tu veux mais ne touche pas à Mairenn! »

Ces derniers mots elle les avait presque hurlés, il n'avait pas le droit, Mairenn était belle, Mairenn avait tant souffert, il n'avait pas le droit de l'abîmer plus encore... Qu'il fasse ce que bon lui semble mais qu'il ne touche pas à Mairenn, qu'il ne foule pas sa terre!
Nul n'osait dire mot en ce moment même, s'étaient-ils seulement rendu compte de ce qui venait de se passer? Non, sûrement pas, même la Reine avait cesser de penser, inconsciente qu'à cet instant précis elle avait dévoilé à tout le château sa nature de Sorcière...
Revenir en haut Aller en bas
Valmond-Henri Odyssée
R.I.P Ancien Tyran du Continent Noir
Valmond-Henri Odyssée


Nombre de messages : 554
Date d'inscription : 05/01/2006

Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Re: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitimeJeu 9 Mar - 19:41

Le Tyran regardait les flammes lécher les pierres du château, écoutait les servantes hurler et ressentait la peur de ceux-ci. Il s’amusait follement ! Que c’était plaisant d’être l’auteur, puis le spectateur d’un aussi merveilleux carnage, d’une si harmonieuse déflagration.

« Oh, Elnade ! Je ne me souviens même pas la dernière fois où j’ai ouï des cris qui m’apportaient une telle satisfaction. »

Soudain, il aperçut une femme, entre les flammes…Elle…elle utilisait la magie ! Oui, c’était elle…elle qui allait aider Valmond-Henri Odyssée. Le dictateur lui sourit, alors que les flammes abandonnaient la bataille devant la pluie qui s’abattait sur le château.

« Tout ce que je veux, dis-tu ? Eh bien… Amènes-moi au livre… LE livre ! Je veux le voir…le toucher…l’utiliser… Et vous m’aiderez, chère Reine, en lisant une formule. » Dit-il tout en effectuant une révérence des plus soignées.

Il avait préféré être direct : Il n’avait pas de temps à perdre.

(HJ: Oh, Éléo..Tu sais que j'ai pas d'inspiration. Pourquoi tu fais d'aussi longs posts? XD Bon désolé... la prochaine fois, je vais le faire plus long.)
Revenir en haut Aller en bas
https://4elementsv2.actifforum.com
Eléonore
Mage de l'Eau
Mage de l'Eau
Eléonore


Féminin
Nombre de messages : 561
Age : 33
Date d'inscription : 05/01/2006

Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Re: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitimeVen 10 Mar - 20:16

[T'inquiète pour la longueur des postes, c'est juste que je pourrais plus me regarder en face si je ne donnais pas à mes messages la longueur nécessaire pour plonger bien profondemment dans ma Reine...]

Les flammes s'estompèrent autour de l'enfant, dévoilant un visage pour le moins particulier... Ce n'était pas Robert, de cela seul on pouvait être sur.
Il était petit et blond, habillé d'une espèce d'uniforme de matelot beige... Mais tout résidait dans ses yeux! Deux fentes d'un blanc infini, sans iris ni pupille... Ce n'était pas normal, même les aveugles ont un semblant de vie, même elle, qui était pourtant réputée pour ses yeux incroyablement pâles, avait de légères teintes bleutées! Mais là... Rien, le néant, le vide, le blanc! Aucune trace d'humanité, l'enfant ne semblait pas aussi jeune qu'il ne le laissait croire... Un Démon, une créature des abysses? Elle ne voyait d'autre explication.
L'être lui répondit d'un rictus malicieux, peut-être même malsain aussi... Si les yeux l'avaient légèrement perturbée ce sourire la désarçonna totalement, qu'est-ce qu'une créature démoniaque pouvait donc trouver amusant? Elle n'aimait pas ça, vraiment pas cette situation...
Puis soudain les lèvres du bambin se murent comme dans un rêve, et lui susurrèrent ses horribles conditions... Le livre? Comment savait-il, comment savait-il qu'il se trouvait ici? PERSONNE, personne n'était au courant de rien, Lysa n'était que fleur et Robert en exil, ils n'auraient su le dire à qui que ce soit, c'était tout simplement impossible!
Pourtant il lui en parlait, comme s'il s'agissait d'une évidence... D'une évidence... Il veut le voir, le toucher! Comment ose-t-il exiger pareilles infamies? De lui lire une formule? Il rêve, jamais elle ne fera telle chose pour le compte d'un monstre! La magie est belle, si belle, Nimélior était bon avant de devenir fou! Ce livre, c'était la raison de son ancêtre.
Elle était prête à lui cracher au visage qu'elle refusait quand elle eut comme une gêne, un mauvais pressentiment. Risquant un regard en arrière elle pu voir une assistance rassemblée aux seuils des portes, des Nobles, des Serviteurs, des Soldats, tous à l'observer à la dérobée, bouche bée. Il y avait quelque chose dans leur regard, pas seulement de la peur ou de la surprise mais une espèce d'indignation, de jugement hâtif comme seuls les simples pouvaient émettre. Pour sauver le château, pour les sauver eux, elle avait usé de l'Art Proscrit qu'elle leur avait promis de détruire. Oui, oui, elle avait hurlé le nom de Mitroble pour invoquer la pluie, oui, en effet, elle admirait les Déesses dans le plus grand secret... Quel mal y avait-il à cela? Qu'est-ce comparé à la puissance destructrice, maléfique qu'usait l'enfant sous leurs yeux ébahis?
Elle chercha dans chacune de ces prunelles une quelconque reconnaissance mais rien ne venait, pire, il semblait que chaque seconde leur confirmait leur sinistre thèse: la Reine Eléonore Mirbelkor de Mairenn était une Sorcière, guère meilleure à leurs yeux que le pire des Démons. Et dire qu'ils ignoraient encore tout de la mort du couple royale, mais nul doute qu'ils n'allaient pas tarder à y venir... Les ingrats! Et dire que c'est en les sauvant qu'elle s'était mise dans une telle situation, impossible de légumifier, impossible de faire oublier, d'exiler, de tromper une telle assemblée! Rien, rien d'autre que la dure vérité... Cela ne suffirait pas, ils ne l'accepteraient pas.
Les yeux brillants elle se détourna de ce peuple qui la rejetait silencieusement, puis posa son regard dur sur le Démon. Ne quittant pas le Mage des yeux elle mit ses mains en écuelle.

« Nimélior, incanta-t-elle d'une voix grave. Ill'turen Maldor! »

L'air tourbillona quelques instants au creux de ses mains, puis un vieux grimoire s'y nicha. Le sceau sur sa couverture était celui des Déesses, le plus grand trésor de la famille Mirbelkor. Tant l'aurait détruit s'ils l'avaient trouvé, mais c'est la jeune Eléonore qui l'a maintenant, et elle se montrerait digne du puissant Nimélior!
Maintenant son regard de glace sur l'enfant aux yeux vides, la Reine présenta le livre bien en avant, face à la couverture.

« Le livre de Nimélior Mirbelkor... murmura-t-elle. C'est de celui-là dont tu veux parler? Celui-là parmi toutes les bibliothèques de Mairenn? Alors regarde-le sale monstre, admire-le! Mais tu ne le toucheras pas, je ne veux pas de tes sales pattes sur mon héritage, pas plus que je ne le veux n'importe où sur ma terre! Tu l'as vu, hein? Maintenant déguerpis, je ne veux plus te voir à Mairenn, emmène moi si tu veux mais quitte Mairenn! »

Voilà, tout était dit, elle avait posé ses conditions... Un dernier regard en arrière sur Gratia sa fidèle nourrice, qui semblaient à peine réaliser ce qui se passait, encore moins que les autres. Elle n'osait y croire la pauvre, sa fille de lait, celle qu'elle a élevée... La Souveraine lui rendit un discret sourire d'excuse, pour lui avoir menti, pour lui avoir volé sa fille. Pauvre Gratia...
Mais bien vite elle revient à l'autre tout de beige vêtu, et le toisa d'un air de défi en attente de sa réponse. Pourvu que ces nobliaux débiles se rendent compte qu'elle se sacrifiait pour son Royaume...
Revenir en haut Aller en bas
Valmond-Henri Odyssée
R.I.P Ancien Tyran du Continent Noir
Valmond-Henri Odyssée


Nombre de messages : 554
Date d'inscription : 05/01/2006

Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Re: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitimeVen 10 Mar - 22:16

Un livre, la couverture marquée de l’éternel sceau des Déesse, apparut entre les mains de la Reine de l’Eau. Les yeux de Valmond-Henri Odyssée se posèrent sur le bouquin, et les traits de son visage changèrent. Le Tyran masquait à peine son excitation. « Mon livre ! Mon précieux livre ! » Tonna-t-il, un brin de folie dans la voix. Cette fois, il n’en pouvait plus : Odyssée se mit à sauter sur place, plus joyaux qu’il ne l’avait jamais été. Sa réaction jurait atrocement avec sa puissance et son statut : Il était l’oppresseur du continent noir, puissant mage, et, pourtant, il exprimait sa joie comme un enfant. Puis, les derniers mots prononcés par Éléonore retentirent dans sa mémoire.

- Soit. J’exauce votre caprice… en quelque sorte…

Le puissant dictateur ferma lentement les paupières, rapprocha son livre de lui et le serra comme s’il s’agissait d’un bébé. Valmond-Henri se mit à tourner sur lui-même, récitant une formule en un langage ancien, d’une voix forte et intelligible : « SigmaR Ektor Lop… OmEn GrIt Ufoks. Jikariok… Ambrosaï Elnade ! »

Soudainement, le paysage s’effaça, remplacé par un fond noir, sans vie, ne semblant n’avoir ni début ni fin. Un cercle de rituel se forma sous le visage de la Reine de l’Eau, comme tracé par une main invisible. L’ouvrage de Nimélior, celui traitant des forces élémentaires, s’envola des mains de sa propriétaire, transporté par une fumée grisâtre, et plana devant elle, ouvert à la dernière page. Y était inscrite une formule, en une langue primitive, puis la fin en langue courante :


' Ambrosaï

Byn mac vunlac mac bmic jeaemmac ta m’Ihejanc,
Byn ma vnuet ta m’Ahvan,
Byn my lrymain ti Bynytec,
Z’ahdysa ma nediam ta m’Amhyta :
Vai cylné,
Ayi ta m’essundymedé,
Yen ti cyjuen
Danna t’éhankea…
Z’ah ybbam yi Teai bnasean,
À cy duida-bieccyhla…


(Suite dans mon second ouvrage. À faire lire par un autre mage.) '

D’un geste sec de la main, Odyssée fit léviter son livre devant lui, et tourna les pages jusqu’à la toute dernière.

' Elnade

(La première partie de la formule est dans l’autre tome, celui cité dans les premières pages du présent ouvrage. Cette section, nommée Ambrosaï. Pour s’assurer de l’efficacité de la formule, les deux parties doivent être lues par deux mages ou sorciers différents. Aussi, l’un d’eux doit être sacrifié – le sacrifice clos le rituel-. Attention, mortels qui s’attaquez à cette formule : Faire ressusciter quelqu’un d’entre les morts est chose très risquée ! J’irais même jusqu’à dire que c’est contre nature. C’est la dernière formule que j’écrirai, et je souhaite qu’elle soit utilisée pour une bonne cause… Que le Dieu Originaire me pardonne si je fais, ici, une erreur…)

T’ahdna mac sundc,
Ta m’ahvan yi Bynytec,
Knyhtain ad Civvecyhla,
Sund ad Jea,
Édanhedé…
Essundymedé.
Xia mac oaiq uiï,
Xia mac unaemmac kuûdahd,
Xia mac mèjnac cahdahd
Ad xia ma haw ahdahta.
Xia néymedé ad veldeuh ca luhvuhtahd :
Xi’emc ha vunsahd bmic xi’ih.

Knyht Lnéydain, z’ah ybbam à juic.
Teai, vyedac najahen t’ahdna mac sundc (Dire ici, peu importe la langue, qui vous voulez voir revenir d’entre les morts.)
'

« Allez, chère Reine. Lisez ! Lisez ou mes troupes marcheront sur Mairenn!» Rugit-il en faisant apparaître, dans son dos, un long couteau sertie de diamants…
Revenir en haut Aller en bas
https://4elementsv2.actifforum.com
Eléonore
Mage de l'Eau
Mage de l'Eau
Eléonore


Féminin
Nombre de messages : 561
Age : 33
Date d'inscription : 05/01/2006

Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Re: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitimeDim 12 Mar - 13:24

Une joie immense, puérile de vanité apparut sur le visage de l'Enfant-Démon tandis qu'elle lui montrait le livre... Oui, oui c'était celui-là qui intéressait le Monstre! Mais pourquoi? Pourquoi un être du Continent Centrale désirait avec tant d'ardeur un livre sur la Magie Elémentaire?
Certes Nimélior était l'un des plus grands Maîtres Elémentalistes parmi ses contemporains mais... Enfin ce livre était consacré aux Eléments, hein! Certaines rumeurs parlaient bien d'un second ouvrage sur une magie plus... libre disons, mais il l'aurait abandonné quelque part sur un autre Continent. Les informations restaient vagues, elle craignait qu'il ne s'agisse d'une chimère... Espérait-il trouver dans ce livre une piste qui mène au second tome? Alors il se trompait, elle l'avait fouillé de fond en comble sans rien trouver de concret! Quelques références mais c'est tout...
Mais soudain la créature éleva un autre grimoire semblable au sien, sinon peut-être le symbole qu'elle entraperçut, un nom mille fois maudit... Des sinuosités très libres, qui pourtant s'enchaînaient en un point unique, un pouvoir centralisé sur une seule et unique divinité... Darva! Le Mal, la Folie de son Ancêtre!
Elle tenta d'étouffer un cri de terreur qui n'en fit que s'amplifier quand elle vit le paysage autour d'elle se fondre en obscurité profonde, impénétrable... Où était-elle? En Enfer? Dans le Vide entre les Mondes? Sa respiration se faisait laborieuse, tout ce vide, ce vide autour d'elle, l'Enfant-Démon qui lui faisait face et ces deux livres, des frères que tout oppose, le sien qui s'échappait de ses mains, comme portés par une brume blanchâtre, et enfin les pages qui tournent, qui tournent, et tournent encore comme une autre nuit, une autre nuit où elle avait pénétré dans les Appartements Royaux sous une forme toute autre, une autre nuit où elle avait occis son père et sa catin d'épouse... Pourquoi? Pourquoi les pages devaient-elles toujours tourner ainsi, tel un mauvais présage qui s'annonce?
Elles s'arrêtèrent finalement sur la toute dernière, un sort nommé Ambrosaï écrit dans la plus primitive de toutes les langues. Ambrosaï, rien que ce mot avait une notion de fournaises, de chaleur ardente qui la faisait d'or et déjà souffrir le martyre...
L'ancienne Reine parcourut le texte, cherchant à comprendre... C'était tellement hétéroclite comme mélange, une invocation de toutes les forces qui existe! Des mots forts qui dégageraient une puissance exponentielle.
Elle leva les yeux vers le gamin en beige qui la pressa à lire. Mairenn, si elle n'obtempérait pas il en serait fini de Mairenn...
Déglutissant avec difficulté, Eléonore serra les poings et se mit à incanter:

« Byn mac vunlac mac bmic jeaemmac ta m’Ihejanc,
Byn ma vnuet ta m’Ahvan,
Byn my lrymain ti Bynytec,
Z’ahdysa ma nediam ta m’Amhyta : »


L'air impalpable se mit à trembler autour d'elle, tel d'innombrables coquilles prêtes à donner vie. Elle hésita un moment, mais un regard au Démon la convainquit de continuer. Pour sa terre, son salut...

« Vai cylné »

Des taches lumineuses apparurent dans le noir, lumières chatoyantes qui flottaient tout autour d'elle, puis se rassemblaient pour former des papillons pourpres. Ils battaient lentement des ailes comme en l'attente d'un ordre quelconque...
Le regard vide de l'Enfant la pressa à nouveau, et elle s'empressa d'invoquer les autres éléments:

« Ayi ta m’essundymedé,
Yen ti cyjuen
Danna t’éhankea… »


Des bleus, des verts, des blancs, un florilège de teintes variées qui se mouvaient en une chorégraphie statique, prêts fendre les airs au moindre signal.

« Z’ah ybbam yi Teai bnasean,
À cy duida-bieccyhla… »


A ce mot d'ordre ils fusionnèrent pour ne faire qu'un seul être aux ailes irisées de milles contrastes. Patient et calme, il attendait entre les deux Mages... La suite se trouvait dans le prochain ouvrage, c'était à l'autre de le dire!
Tremblante, la femme ne pouvait qu'espérer avoir pris la bonne solution...
Revenir en haut Aller en bas
Valmond-Henri Odyssée
R.I.P Ancien Tyran du Continent Noir
Valmond-Henri Odyssée


Nombre de messages : 554
Date d'inscription : 05/01/2006

Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Re: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitimeDim 12 Mar - 14:50

La femme se mit à incanter. Sa voix se projetait sur les parois de ce monde obscur, et rebondissait en une multitude d’échos infidèles à son origine. Extase, Odyssée était en état d’extase. Toutes ces années, ces innombrables années où il avait tenté de trouver le second tome, qui s’avérait, en réalité, être le premier de tous… Toutes ces années…elles n’allaient pas être vaines. Enfin, oui, enfin il allait être face à la toute-puissance ! L’atmosphère se métamorphosa au fur et à mesure que les mots s’envolaient de la bouche d’Éléonore, tels un nuage de plumes emportées par le vent. Valmond-Henri contempla avec satisfaction les papillons qui apparaissaient, les ailes battantes, flamboyants des plus belles couleurs. Un des plus beaux spectacles que le monde ait pu connaître, sans aucun doute… mais le Grand Tyran savait que cela n’allait pas durer, que ces paroles éclatantes n’étaient que les préliminaire d’un évènement antipodique à ces merveilleuses petites créatures qui, soudain, fusionnèrent en une seul : Un créature polychromes plus belle que toutes les autres, qui alla se tenir à écart égal des deux individus, entre la magie élémentaire et le mal à l’état naturel.

La deuxième phase commença : Odyssée afficha un sourire victorieux, et sa voix éclata comme une bombe, bouleversant les mondes invisibles, déclenchant un spectacle que nul mortel n’avait encore vu.

« T’ahdna mac sundc,
Ta m’ahvan yi Bynytec,
Knyhtain ad Civvecyhla,
Sund ad Jea,
Édanhedé…
Essundymedé.
»

Le monde noir trembla…vacilla, et cet à cet instant qu’on pu se rendre compte, en voyant le château de l’eau, qui, pendant un centième de seconde, réapparu, qu’Odyssée et Éléonore étaient toujours au même endroit. Seulement, il était impossible de les voir et même de les toucher, étant isolés par une puissante illusion et par une force venant de l’espace et des méandres du temps.

« Xia mac oaiq uiï,
Xia mac unaemmac kuûdahd,
Xia mac mèjnac cahdahd
Ad xia ma haw ahdahta.
Xia néymedé ad veldeuh ca luhvuhtahd :
Xi’emc ha vunsahd bmic xi’ih.
»

Alors qu’il prononçait ces mots, des monstres aillés se formèrent autour du Tyran : des noirs, des mauves, des rouges vin… Puis, ils s’assemblèrent, formant une abomination comparable, mais empreinte des couleurs infernales. D’un violent battement d’ailes, il alla se placer devant le papillon, représentant du Paradis. Les deux être s’avancèrent les uns vers les autres…puis plus rien. Comme si rien ne s’était passé… le monde noir s’évapora, et les mages se retrouvèrent de nouveau dans la cour du château, devant les regards ébahis des serviteurs et de certains paysans.
Le sortilège avait-il échoué?

Odyssée s’avança prestement vers Éléonore, tenant le couteau devant lui. La Reine recula, apeurée. Plus Odyssée avançait, plus elle reculait devant le Tyran, qui, le visage empreint d’une étrange folie, semblait vouloir transpercer la femme avec son couteau. Soudain, Éléonore trébucha sur un roche et tomba sur le sol, accrochant au passage l’oppresseur de l’empire noir, qui bascula sur le sol, alors que son couteau faisait un vol plané dans les airs. L’arme de rituel retomba, et alla se loger dans le cœur du Tyran.

*Non! Non… Je… je… non…ce n’est pas moi qui sera sacrifié…impossible…non… Si personne ne peut… si je fais revivre celui qui a écrit le livre, ce n’est pas moi qui profiterai de son universel savoir…je…Oui… je vais peut-être périr, mais je donnerai au monde un ultime présent : Un cadeau empoisonné… Ah, Odyssée, tu es…cruel…toi-même n’aurais pas voulu vivre dans un monde où…oui… *

« Knyht Lnéydain, z’ah ybbam à juic.
Teai, vyedac najahen t’ahdna mac sundc…
»

Il s’arrêta, savourant ce moment.

« Que revienne la Mère du Mal, celle qui incarne la mal absolu…celle qui est le mal… »

Des millions de filaments de lumière rouge se projetèrent dans tous les sens, certains allant se loger dans le corps des serviteurs, nobles et soldats qui regardaient la scène, et qui moururent sur le coup…Gratia de fut pas épargnée… Seule Éléonore n’avait pas subi l’ultime châtiment. Un Vortex rouge sang apparut au centre de la cour. L’âme du défunt Odyssée y fut aspirée… Mais, alors qu’il aurait du se retrouver en enfer, son âme se heurta à un autre être, celui-ci aspiré hors de l’inferis : Un familier, apporté par le Mal en personne. L’âme d’Odyssée fut absorbée par le familier, et alla rejoindre les autres esprits qui composaient ce corps. Dans la cours du Château, juste avant que le vortex ne disparaisse, Éléonore regarda deux âmes s’en échapper, tels des monstres brumeux, puis s’envoler au-delà de sa vue…

Au loin, sur le continent noir, une déesse déchue s’emparait du corps d’une jeune fille, et Odyssée se retrouvait enfermé dans le corps d’un familier, tenant compagnie à une multitude d’autres âmes formant cet être unique… Le sortilège avait fait revenir d’entre les morts l’ancienne déité du Mal, Darva…et celle-ci avait apportée avec elle un ancien démon qui s’était élevé contre Stalers… un démon qui, après avoir passé deux cent ans en enfer, à absorber l’âme des créatures qui s’y trouvaient, était devenu un familier : Malvyn Infernox…
Revenir en haut Aller en bas
https://4elementsv2.actifforum.com
Hilderic
Inquisition (Eau)
Inquisition (Eau)
Hilderic


Masculin
Nombre de messages : 68
Date d'inscription : 05/01/2006

Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Re: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitimeMer 15 Mar - 21:36

Le serviteur avait été alerté par les bruits étrange. Rapidement, il était accourue et la première chose qu'il vit furent des cadavres. Son visage fut d'abord remplit d'étonnement et ensuite d'affolement. Un personne ayant à première vu l'apparence d'un garçon avait une dague planté dans le coeur. L'espion de l'inquisiton serra le point en fixant de ses deux yeux la reine du continent de l'eau. Il fit quelque pas en arrrière mais s'arrêta avant de sortir de la pièce.

-Hérétique! Vous êtes une hérétique. Vous payerez de votre vie pour les actes que vous venez de commettre.

L'homme auta tout un coup sa veste pour laissez voir un autre habillement ou on pouvait voir l'armoirie de l'inquistion. L'homme voulait montré à la reine le sort qu'elle subirait en lui montrant ce symbole. L'espion se mit à courir dans les couloirs du château pour finalement arriver dans la cour ou il prit un cheval et quitta l'endroit sur le champ. Il irait prévenir l'inquisition le plus vite possible le fort le plus proche se trouvait dans le même royaume.
Revenir en haut Aller en bas
Eléonore
Mage de l'Eau
Mage de l'Eau
Eléonore


Féminin
Nombre de messages : 561
Age : 33
Date d'inscription : 05/01/2006

Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Re: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitimeJeu 23 Mar - 14:27

[Navrée pour le retard mais je vous ai pondu une de ces briques... Et puis j'avais l'école et tout le tralala, enfin bref ^^ Un peu trop bâclé vers la fin à mon goût mais ça commençait à faire long...]

Eléonore observait sans comprendre le défilé de sorts et d'effets, ce papillon de mille teintes qui était né de ses lèvres, de sa voix pétrifiée récitant le dialecte... Qu'était-elle en train de faire?
Mais immédiatement le miroir de l'enfant réplique, et invoque à son tour quelques phrases ésotériques, de mort, de vie, d’Enfer et de Paradis, qui se conclurent par une promesse d’éternité, d’immortalité… Qu’est-ce donc que cela ?
Le monde de vide trembla face à ces termes, et l’espace d’un instant la Reine crut revoir la Cour pétrifiée de Mairenn. Effet de son imagination ou faiblesse instantanée d’un quelconque rideau d’illusion ? Rien n’était moins sur depuis qu’elle avait rencontré cet être, enfant d’apparence, démon de nature… Comment mesurer la confiance qu’on peut lui accorder ? Comment distinguer mensonge et vérité ? De toute manière, quoi qu’il dise elle ne pouvait qu’obéir, il la tenait par les liens de ses faiblesses : Mairenn, sa terre, ses pierres, sa vie… Le moindre geste à son encontre et tout serait balayé d’un revers de main ! Sa puissance était telle, il en était capable elle le savait, elle pouvait le ressentir au plus profond de son âme. Peur, oui elle avait peur, elle craignait pour sa vie et l’avenir de son Royaume, et celui de tout le Continent de l’Eau ! Mais que pouvait-elle faire à part rester le témoin passif de sa toute puissance ?
L’enfant continue dans un registre étonnant, sans aucun rapport avec le reste sinon peut-être cette atmosphère de mystère… Entendre avec les yeux? Sentir du bout des lèvres? Non, ces paroles n'étaient pas ce qu'on pouvait croire, cet illogisme devait être un code, peut-être une référence au culte de Darva? Elle l'ignorait et au fond c'était sûrement préférable...
L’air palpita à nouveau au rythme des mots, et éclot soudain en une ribambelle de tache d’énergie aux couleurs du Mal, des monstres qui s’agglutinèrent en un être semblable à l’autre créature irisée, qu’il attaqua d’un furieux battement d’ailes. Ils semblaient fusionner en une union contre-nature quand soudain la vision se troubla, et les ténèbres s’évanouirent tel un rideau qu’on aurait levé, révélant la Cour du Château des Mirbelkor tel qu’elle l’avait laissée. Reprenant difficilement son souffle la Reine regarda autour d’elle d’un air inquiet tandis que tous les yeux étaient fixés sur eux. Que s’était-il passé ? Le sort aurait échoué ?
Un vague sourire de soulagement fit mine de s’afficher sur son visage, rien ne s’était passé, rien, et l’enfant était calme… Serait-il possible qu’il parte sans rien dire, la laissant enfin libre ?
Espoir illusoire, qui s’éteignit soudain d’un geste de l’enfant, qui soudain dévoila une dague des plus acérées… Pour quoi faire ?
La réponse ne tarda pas à venir, car immédiatement il s’approcha d’elle, un sourire machiavélique aux lèvres… La tuer ? La tuer ? Elle, mais pourquoi elle, pourquoi ? Elle avait tout ce qu’elle voulait, tout ! Tout, tout, et tout ça pour qu’il tente de salir Mairenn du sang de sa souveraine.
Haletante de panique elle se mit à reculer, lançant au passage des yeux suppliants aux soldats immobiles. Personne ne viendrait, elle le savait, plus aucun espoir, plus aucun droit sinon celui de trembler, et de prier…
Recule, recule, recule face au tranchant de la lame, la mort de l’acier froid, pitié, pitié tout mais pas ça, pas comme ça ! Elle secouait la tête en des « Non » muets, mais rien n’y faisait : un Démon ne s’attendrissait pas face à sa victime, qu’elle jeune ou vieille, belle ou laide, Reine ou Roturière… Rien, rien n’arrêterait le blondinet sans cœur !
Soudain son pied butta contre un pavé mal agencé, qui la fit trébucher. Non, non, par pitié…
Dans un mouvement de panique elle s’agrippa à son agresseur avec l’énergie du désespoir, la force des cadavres qui se savent en sursis… Geste insensé d’un être qui ne réfléchissait même plus, détail futile qui pourtant changea la mise : l’arme échappa des mains du Mage, et tandis que le corps de l’enfant retombait dans les bras de sa victime la dague virevolta sous ses yeux ébahi, avant de se lover d’un coup sec dans le cœur de son ennemi.
Cette fois elle ne pouvait vraiment plus bouger, non plus à cause de la terreur qui se lisait dans ses yeux pâle mais tout simplement parce que son corps lui refusait toute obéissance, alors que l’être du Continent Noir incanta dans son agonie la fin du Rituel.
Elle ne l’entendit qu’à peine invoquer la renaissance de la Mère du Mal, ça ne la choquait pas, elle n’en avait plus la force, plus la force…
Une explosion soudain la réveilla en sursaut de cet état second, et des myriades de filaments rouge sang jaillirent de nulle part pour se projeter à travers la Cour, transperçant tel milles lances les corps pétrifier de toute une Cour, toute sa Cour, ses gens, son peuple, sa vie émiettée en un florilège de lumière, tandis que dans une autre dimension qu’elle perçut par un sens qu’elle ne pouvait expliquer, l’âme de l’Enfant-Démon télescopait un amas composé de milles autres, fusionnant avec elles en un être à milles têtes, milles visages… Une vision ésotérique de ce qui allait devenir le compagnon de la pire de toutes les femmes, dont il suivait d’ors et déjà la sombre traînée éthérée… Puis ils disparurent de ce monde hanté, dans lequel s’engouffrèrent toute la Cour de Mairenn, comme si l’Enfer avait besoin de compenser la place libérée.
Immobile au milieu des cadavres, Eléonore attendit le coup fatale qui la libèrerait elle aussi, mais rien ne vint. A croire que la source du malheur en était prémunie… Pardon Gratia, que le Seigneur venu pour chercher conseil l’excuse, mille pardons, mille excuses au Capitaine dont elle n’a jamais su le nom, et tous ces anonymes, ces serviteurs, ces courtisans, les écuyers et les pages, cuisiniers et érudits, tous les gens du château morts en son nom… Pardon, mille pardons !
Des larmes coulèrent de ses yeux blancs, des larmes de colère face à cet être qui avait brisé sa vie en quelques minutes, qui l’avait fait lire ce qui a certainement dû être interdit. Mais non, elle ne pouvait lui en vouloir, il était fou, rendu fou par l’amour du pouvoir, par le désir d’avoir toujours plus. Il n’était pas si différent d’elle, le second héritier de Nimélior Mirbelkor…
Ce n’était qu’à elle qu’elle devait s’en vouloir, c’est bien trop facile de rejeter la faute sur un mort, était-ce lui qui avait bougé les lèvres pour lire le sort d’Ambrosaï ? Etait-ce lui qui a fait venir à elle le premier tome ? Comment, comment a-t-elle pu être aussi bête ! Croire qu’il allait épargner Mairenn juste parce qu’elle lui demandait, penser un instant que cet enfant aurait assez d’humanité pour tenir parole ! Jamais, jamais elle n’aurait du accepter… L’Inquisition avait raison : la Magie n’entraînait que malheur et supplice, elle aurait du écouter Lysa, elle aurait du les laisser brûler ce maudit bouquin. Elle aurait du…
Un bruit de pas retentit soudain, et la Reine leva la tête vers ce survivant au milieu du chaos, elle pu voir son visage se décomposer en une panique justifiée face au carnage, avant de lever les yeux sur elle, seule vivante parmi les morts. Dans son regard on pouvait lire ses conclusions hâtives…

« Hérétique ! » hurla-t-il.

La femme ne pu que baisser les yeux face à cette accusation. Oui, hérétique, depuis ses 10 ans elle l’était… Oui, oui, elle adorait Mitroble que ça leur plaise ou non, elle respectait la Nature et pratiquait la Magie ! Peut-être aurait-elle du éviter ce dernier point, car de tous c’était le seul qui lui avait porté préjudice… De tous.

« Vous n’êtes qu’une hérétique. Vous payerez de votre vie pour les actes que vous venez de commettre. »

L’écuyer rejeta son manteau en arrière, dévoilant l’étendard de l’Inquisition… Eux ? Pourquoi eux ? C’était déjà si dur, si compliqué, pourquoi fallait-il qu’il s’en mêle ?
Sa bouche s’ouvrit en une exclamation qui ne voulut sortir tandis que l’homme fuyait, tous ces gens, toutes ces vies détruites en quelques phrases malheureuses… Il ne comprenait pas, il ne voyait devant lui que l’unique témoin d’un massacre sans nom… Non, ce n’était pas elle, pas entièrement ! Mais que penser, qui pouvait lui dire en toute impartialité les fautes de chacun ? Qui pourrait lui faire pénitence, lui énumérer ses actes et lui dire comment se faire pardonner ? Qui pourrait, oh qui pourrait lui faire payer sa dette face à la Vie ?
La mort ? Oui, oh oui qu’elle la méritait ! Elle devancerait tous ces idiots, ces Inquisiteurs qui voudraient la faire pendre ! Toute tremblante elle se traîna jusqu’au corps de l’Enfant-Démon pour lui prendre la dague, mais elle du s’y prendre à plusieurs fois tant elle glissait entre ses mains moites. Quand enfin elle réussit à s’en emparer elle la pointa contre sa poitrine, prête à se donner la mort. La geste est simple pourtant, un enfant pourrait le faire… Mais même avec toute la bonne volonté du monde elle n’arrivait pas à l’enfoncer, comme si le repos lui était refusé. Non, elle vivrait, quoi qu’il arrive elle ne donnerait pas à la mort ce plaisir…
Elle lâcha alors l’arme, et se prit la tête entre les mains. Que faire ? Que devait faire une Reine qui a tué cent hommes en quelques mots ? Que faire…
Le temps s’écoulait lentement tandis qu’elle pleurait, désespérée. Rien, aucune solution, perdue dans les brumes de sa cause désespérée.
Mais au bout d’un moment il arriva que les larmes se tarissent, comme vidées de leur matière première. Et tandis que son esprit retrouvait sa lucidité Eléonore leva enfin les yeux vers les livres qui traînaient à terre, ceux-là mêmes qu’elle venait par mille fois de maudire. Les œuvres de Nimélior, son ancêtre, son sang…
Le premier était ouvert sur une page qu’elle ne connaissait que trop bien, un mur d’illusion qui lui avait déjà servi. Un hasard ?
Se redressant alors, elle alla relire le charme qui avait tué son père, un sortilège des plus bénins quand on y pensait, mais qui pourtant avait détruit la vie de son frère. Mais pourquoi tombait-elle toujours sur ce genre de page ? Un signe ?
Oui, la Reine devait mourir elle s’en rendait compte, jamais elle ne pourrait survivre à une course-poursuite, pas dans cet état-là. Le rituel l’avait vidée de presque toute son énergie… Le manteau d’air n’en nécessitait pas beaucoup.
Oui, Eléonore mourrait, mais elle le ferait avec l’arme qu’elle utilisait le mieux encore : l’art du paraître.
Réunissant les forces qui lui restaient, elle s’empara du grimoire et s’agenouilla devant le corps d’une jeune servante, une fille ordinaire que personne ne réclamerait… Quelques mots murmurés, un geste vague et voilà que la morte lui donnait l’impression de se voir dans une glace, reflet de la Reine qui ne pouvait plus l’être. Parfaite, elle était en tout point parfaite… Ramassant le funeste couteau, elle l’enfonça dans la poitrine de la morte tandis qu’un frisson lui parcourait l’échine. Elle méritait le repos éternel pourtant, cette pauvre femme ! Mais elle n’avait pas le choix…
La magicienne plongea ses mains dans le dos de sa nuque pour ôter le collier, puis le diadème qui faisait office de couronne. Si quelqu’un avait des doutes sur l’identité présumée de la jeune femme ceci serait le cachet qui confirmait son statut.
Et voilà la Reine morte, rongée par le remord elle s’était enfoncée une dague dans le corps… C’aurait été une belle histoire, une « Hérétique » qui a préféré en finir tout de suite plutôt que de risquer de plier face à l’Inquisition ! Si seulement ce conte pouvait être vrai, mais la mort lui faisait peur, plus encore que le remord, plus encore que les tortures ! Elle vivrait, vivrait pour leur prouver qu’elle n’était pas une simple meurtrière, et elle ferait tout pour réparer ses fautes…
La Mirbelkor se leva finalement, elle n’avait que trop traîné en ce lieu funeste… Il lui fallait maintenant partir, prendre de l’avance sur les pourfendeurs de sorcières. L’illusion était bien faite mais il suffisait qu’un mage un minimum expérimenté examine le corps pour qu’il remarque le pot aux roses. Sa couverture n’était pas éternelle, il lui fallait fuir plus loin, toujours plus loin, nul lieu ne pourrait être refuge face à l’Inquisition. A moins que la servante soit enterrée avant l’arrivée d’un mage elle ne serait probablement plus jamais tranquille…
Elle était prête à partir quand son regard se posa sur le second ouvrage, celui que l’Enfant-Démon appelait Elnade… Elle ne pouvait le laisser là, on la pensait déjà (à raison) Elémentaliste mais si on retrouvait un livre de magie noire ce serait pire que tout ! Et puis c’était son héritage, la partie noire de son ancêtre, sa Folie, son Démon, en effet, mais un héritage se prend en entier ou pas du tout. Elle choisissait le tout, il lui fallait toutes les connaissances disponibles si elle voulait survivre… Non qu’elle ait l’intention de vraiment l’utiliser mais si ça pouvait lui sauver alors il ne valait mieux pas hésiter.
Volant sa besace à un jeune page, elle y glissa les deux grimoires pour les porter en bandoulière. Maintenant elle était prête, prête à s’enfuir… Il lui fallait se dépêcher maintenant, avant qu’on ne remarque la supercherie !

[===> Port de Mairenn]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé





Odyssée la terreur Empty
MessageSujet: Re: Odyssée la terreur   Odyssée la terreur Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Odyssée la terreur
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Odyssée [Ok]
» La Mort d'Odyssée
» Le Souffle d’Odyssée : Vers le continent du feu
» Pochi, Malvyn, Ith'Djad ou Odyssée?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
4 éléments :: Continent de l'eau :: Mairenn :: Château de l'Eau-
Sauter vers: