La Taverne "Neige Éternelle et Meurtrière"

Encore et toujours la peine et la douleur. Marcher, marcher et encore marcher... marcher sans s'arrêter dans le brouillard et la neige, sans pouvoir sentir la neige sous ses pieds, sans pouvoir sentir le vent nous glacer le visage. Comme elle aurait aimé être en vie, pouvoir... vivre. Respirer le bon air frais mélangé avec l'odeur des sapins. Mais malheureusement, elle ne pouvait rien faire de tout ça depuis sa mort, survenue il n'y a que très peu de temps de cela, mais pour l'ange, cela parraissait déjà des décennies.

Meliany continua de marcher, chose qu'elle faisait depuis toujours. Puisque la nuit était déjà bien entamée, Meliany passa à travers quelques arbres pour enfin aperçevoir, un peu plus loin, un petit village. L'ange fantômatique y entra, s'assurant que personne ne la remarque ou ne remarque la lune qui reluisait sur sa peau claire. Mel arriva donc devant une petite auberge qui comprennait un bar.

Puisqu'elle n'avait absolument rien à faire, la jeune fantôme y entra, prennant toujours bien soin de ne pas se faire repérer. Elle arriva derrière un jeune efle qui venait tout juste de commander une boisson et puisque si elle tentait de s'assoir sur le banc d'à côté elle passerait à travers, la jeune femme resta debout. Rien à faire, absolument rien. Elle s'asseya donc par terre, puisque s'était la seule chose en laquelle elle ne pouvait passer.

Mais qu'était-elle venue faire là? Boire? Bien sûr que non... elle ne peut pas. Dormir? Ça lui sert à rien... Se réchauffer alors? Non puisqu'elle n'a aucune sensation... peut-être était-elle simplement venue passer son temps à observer le comportement des gens? Peut-être bien... Meliany attendit donc, assise sur le sol que quelqu'un daigne la remarquer.

Meliany continuait à regarder tout autour lorsque froidement, un elfe assit sur un banc décida de la critiquer.

"Croyez vous que c'est une position pour être dans un bar, jeune demoiselle ?"

-Comment voulez-vous que je soit autrement? Je ne peux point m'asseoir... Voyez par vous-même...

Meliany, avait parlé sur un ton complètement opposé à celui du jeune homme. Un ton doux, quelque peu mélancolique. La jeune ange se leva et pour lui prouver qu'il lui était impossible de s'asseoir, elle passa sa main a travers une chaise.

-Si je tentais de prendre place sur ce banc, je me retrouverais au sol...

Meliany soupira. Comme elle détestait ce statut de fantôme, surtout lorsque la nuit tombait et qu'elle ne pouvait rien toucher.

-Mais si je vous dérange, vous n'avez qu'à me le dire, je partirai...

Daläwerm écouta attentivement cette jeune femme qui était assise à ces côtés, Daläwerm n'avait pas tout à fait tort, cette femme n'avait rien d'humain puisque quand elle posa sa main sur le siège, elle traversa sans difficulté la matière du fauteuil.

Ce devait être assez dur d'être comme cela, de ne pas pouvoir vivre une vie correctement, de ne pas ressentir le chaud et le froid, de ne pas ressentir la fatigue, ni la douleur. De ne plus connaître la nourriture ni la boisson, ce devaît être très dur.
Daläwerm pensait à tout ça dans sa tête et en fut très vite gêner rien qu'a y songer, il se rattrapa aussitôt en lui disant sur un autre ton mais toujours aussi froid :

"Excusez-moi, je ne savais pas que vous étiez un fantôme"

Puis il détourna le regard et prit la peine de reboire une gorgée de sa bière qui le réchauffait et le détendait.
Puis ensuite il tourna sa tête vers Meliany puis il lui dit:

"Qu'est-ce que vous faites ici ? Vous n'avez pas peur qu'on vous chasse ?"

L'elfe la regardait dans les yeux, dans ce regard si transparent et si doux à la fois. Comment était-il possible de vivre comme cela ?
Daläwerm regardait autour de lui, pour l'instant, il ne vit personne qui trouvait bizarre le comportement de cette jeune femme qui en fait était un fantôme, apparemment personne n'en doutait et n'y prêta pas attention et pour le peu de monde qu'il y avait, elle ne risquait rien.

Meliany garda son attention concentrée sur l'homme qui lui parlait. Il semblait un tout petit peu plus vieux qu'elle. Il était habillé en foncé, ce qui contrastait avec la couleur de ces cheuveux et celle de ces yeux. Meliany se leva pour répondre à l'elfe.

-Comment auriez-vous pu savoir que je n'était plus de ce monde?

L'ange soupira de tristesse. Plus de ce monde, le pire statut qui puisse exister. La mélancolie s'empara une fois de plus des yeux de Meliany qui s'embuèrent de larmes. L'une réussit même à se frayer un chemin jusqu'à sa joue. La larme glissa le long de son visage et tomba par terre pour finalement temriner son chemin en passant au travers du sol.

-On pourra essayer de me chasser... ça ne me fait rien... si vous voulez que je parte, j'irai ailleurs, c'est tout... de toute façon, qu'est-ce que cela peut bien me faire...

Meliany resta sur place. Quelques bribes de souvenirs de ses derniers instants emplirent sa mémoire et la douleur de la fin de sa vie lui revint en souvenir. Le sang, tout ce sang versé, tout ce sang, provenant d'une seule et unique personne. Ses ravisseurs, ses agresseurs, ses meurtriers, les monstres qui avaient osé croire qu'elle leur appartenait, qu'ils pouvaient faire d'elle tout ce qu'ils voulaient. Un frisson parcourut le corps de la fantôme. Un frisson de dégoût. Pourquoi avait-elle du vivre cela et à 19 ans en plus. Sa vie avait été belle, mais courte.

{HJ : Désolée de gâcher votre fun, je renomme ce topic. Merci.}

La douleur, il n'y a rien de pire que la douleur. Meliany la ressentait cette douleur. La douleur de ne plus vivre. Finirait-elle par s'habituer à être un fantôme? Était-ce seulement possible? Non, la jeune femme ne le croyait pas. La question du jeune elfe ne fit qu'agrandir cette douleur, en ramenant à sa mémoire les souvenirs douloureux de la fin de sa vie. Meliany prit une grande respiration avant de commencer à raconter son histoire. Elle devait le faire. Peut-être que cela l'aiderait? Après avoir attendu quelques instants, le temps nécessaire pour réfléchir et pour décider si finalement, oui ou non elle parlerait de ses souvenirs horribles. Elle commença avec sa voix douce, empreinte de tristesse...

-Ce qui m'est arrivé... cela est si difficile d'en parler, mais je ferai cet effort... Peut-être cela m'aidera-t-il a oublier... Voilà. Le soir de mes 19 ans, des monstres cagoulés entrèrent dans ma maison et m'emmenèrent avec eux... sur le pire continent qui puisse exister, celui du mal absolu... Par la suite, mes ravisseurs m'enfermèrent dans une cave pour me violer... tour à tour. Ceux-ci, décidèrent par la suite de.. m'enlever la vie, trouvant que je ne servais plus à rien en ce monde... Ils me poignardèrent. Si vous aviez vu tout le sang qu'il y avait, c'était horrible... Je n'aurais jamais cru... qu.. qu'une seule personne puisse contenir autant de ce liquide chaud et.. et... d'une couleur si sombre.... Quelques instants seulement après que j'ais quitté cette terre de douleur... en laissant derrière moi ma triste réalité, un archange m'apparut, me laissant la posibilité... de rester dans ce monde, ou de rejoindre celui des morts... C'est alors que je fis la pire erreur que je ne pouvais faire... décider de revenir ici. Je ne me doutais pas que d'être un fantôme pouvait être aussi atroce... Maintenant, vous connaissez mon histoire.

Meliany reprit une grande bouffée d'air, ce qui l'aida a se remettre des grandes émotions qui venaient de se succéder en elle. Raconter son histoire, c'était un peu comme la revivre.

Meliany était encore sous l'effet d'avoir raconté son histoire. Comment pouvait-on oublier une telle chose? Se secouant la tête comme pour essayer de chasser toutes ces horreurs de sa mémoire, Meliany écouta les paroles de l'elfe, ce qui la réconforta un peu. Savoir que quelqu'un pouvait avoir l'idée de la venger, elle, ça lui réchauffait un peu le coeur.

-Je sais qui ma fait cela, mais mon statut de fantôme ne me permet guère de faire quoi que ce soit. De toute façon, je ne voudrais pour rien au monde retourner sur ce continent maudit.

Repensant aux moments qu'elle avait du endurer sur ce continent, Meliany frissonna et dans ses yeux, on pu lire un sentiment de peur intense. Comment ne pas avoir peur lorsqu'on repense à toute la violence qu'il y avait en ces lieux? Non, la fantôme devait cesser de réfléchir et vivre le moment présent. Penser, c'est beaucoup trop douloureux. Malgré tout, l'ange fantômatique osa relever la tête pour regarder dans les yeux l'elfe devant elle. Celui-ci avait des yeux tellement clair et d'une couleur si peu vue, mais vraiment magnifique. Meliany ne pouvait détacher son regard de celui de l'homme devant elle.

Le fantôme continua à se perdre dans le regard de l'elfe. Puis il se détourna pour commander une autre boisson. Avait-elle dit quelque chose de mal? Meliany regarda le sol, croyant que c'était de sa faute si l'homme était triste au point d'essayer de tout oublier dans l'alcool. La jeune femme mis ses mains sur son visage. Pourquoi avait-elle choisit de rester sur terre? Elle serait sûrement tellement mieux au ciel, surtout que ses parents s'y trouvaient. Elle avait tellement eut de beaux moments avec eux, comme ils étaient heureux tout les trois... Mais maintenant, les anges étaient tous retournés au paradis, tous, sauf elle.

-Je n'oublierai pas... et mon nom est Meliany.

Leurs yeux se recroisèrent. Mais cette fois-ci, Meliany y lu de la fatigue.

*C'est bien normal, il est vivant lui, il a besoin de se reposer!!!*

-Vous devriez vous reposer, je crois qu'ils ont des chambres ici, si vous y tenez, nous n'aurons qu'à nous rencontrer ici demain matin...

Meliany poussa un soupire de découragement. Pourquoi ne pouvait-elle pas être normale? Ah mais bien sûr, c'est parce qu'elle est morte. Meliany plongea encore un fois dans les yeux doux et mélancolique de l'elfe, cela la rassurait.

Meliany commençait à trouver étrange l'attitude de l'elfe. Il buvait, comme pour oublier sa fatigue, c'était à ni rien comprendre. De plus qu'il niait cette fatigue apparente... Puis, il revint sur ces paroles. Enfin, il avouait. D'affreux cauchemar? Daläwerm c'était adressé à la bonne personne, car le seul pouvoir de Meliany était celui de jouer avec les rêves.

La jeune fantôme attendit qu'il ait quitté le bar et elle le suivit discrètement pour voir dans quelle chambre il irait. Elle resta derrière la porte, attendant le bon moment, c'est-à-dire lorsqu'il dormirait pour se faufiler dans ses rêves. Puis, l'alcool fit son effet. Plus aucun mouvement, plus aucun bruit ne provenait de la chambre. Morphée avait emmené Daläwerm au pays des rêves. Meliany traversa la porte sans faire de bruits et le vit, couché, dormant les poings fermés, dans un sommeil de guerrier. La fantôme entra dans la tête de l'homme. Un cauchemar, ça? C'était bien pire! La jeune femme effaça tout ces rêves horribles pour les remplacer par des rêves plus doux. son nouvel ami pourrait maintenant bien dormir, d'un sommeil réparateur sans craindre de se réveiller en sursaut ou d'être encore plus fatigué le lendemain.

Craignant que le jour revienne et qu'elle reste prise dans la chambre, Mel se dépêcha de sortir et elle retraversa la porte sans problèmes. Elle retourna s'asseoir par terre au bar, la tête appuyée dans ses mains.

Le soleil, le jour. Enfin, elle pouvait toucher et prendre des objets. Meliany se leva donc et s'asseya à une table, en attendant Daläwerm. Les heures défilaient sans que celui-ci n'apparaisse. Peut-être dormait-il encore. Puis cela continua, il n'arrivait toujours pas. Peut-être lui était-il arrivé quelque chose? Meliany se leva et commença à faire les cent pas. Devait-elle y aller ou non? Et elle se décida. Elle grimpa les escaliers, une à une. Pourquoi les escaliers étaient-ils aussi long? Elle arriva dans le corridor et fit exactement le même chemin que l'elfe avait fait et qu'elle avait fait le soir précédent.

Arrivée devant la porte, Meliany hésita encore, avant d'entendre des bruits étranges. C'était comme des pleurs eet ceux-ci provenaient de la chambre devant laquelle elle se tenait. Meliany prit la poignée et la tourna doucement. La jeune fantôme poussa la porte et se qu'elle vit lui chamboula le coeur. Daläwerm était recroquevilé sur le sol froid de la chambre. Meliany ne put plus faire un seul geste, elle était apeurée. Un sentiment s'inséra en elle, c'était de sa faute, elle en était certaine. C'était parce qu'elle avait changé ses cauchemars en rêves. C'était elle, la cause de toutes les larmes sur le visage doux et angélique de l'elfe.

La jeune femme s'approcha de lui, ne sachant pas trop ce qu'elle devait faire. Un noeud dans l'estomac l'empêchait de dire quoi que ce soit. C'était sa faute, elle devait faire quelque chose. Elle s'assit à côté de l'homme étendu. Ne sachant pas trop quoi faire, ni si ce qu'elle ferait aiderait son nouvel ami, Meliany commença par essuyer toutes les larmes qui baignaient son visage en effleurant doucement sa peau, douce comme de la soie. Elle arriva à prononcer ces quelques paroles:

-Ça ira, je suis là maintenant...

Meliany essaya de l'aider à s'asseoir, mais elle n'était pas assez forte. Elle se dit que peut-être l'alcool n'avait pas aidé le pauvre elfe. Mais malgré tout, elle tenta de le réconforter le plus qu'elle put.

Daläwerm qui était recroqueviller sur lui-même ne bougeait plus, il ne savait plus qui ni quoi était là avec lui, c'est comme-ci, il avait perdu toute connaissance, comme-ci il était paumé et qu'il avait perdu toute mémoire où toute chose qui pourrait lui être familière. Ce rêve l'avait chamboulé mais lui avait fait aussi un grand bien à l'intérieur de lui, il était rassurer mais un peu perdu, il ne savait pas comment réagir face à ce rêve qui lui était revélateur.

"Nous t'aimons et nous te laisserons jamais tomber, n'oublie jamais ça mon fils..." Ces mots prononcée par sa mère résonnaient sans cesse dans son esprit.

L'attendaient-il ? Seraient-ils là pour l'accueillir une fois mort ? C'était sûrement ça qu'ils voulaient dire, ce message signifiait qu'il ne fallait pas laisser tomber et ne pas baisser les bras.
Qu'il fallait être fort et affronter les obstacles qui seront nombreux dans sa vie, tout ça, toute ces pensées se mélangeaient dans la tête de Daläwerm et formaient un grand désordre.

Prenant conscience qu'il se rendait ridicule dans cette position, l'elfe décida de s'asseoir sur le plancher de la chambre au bout de quelques minutes de l'arrivée de Méliany.
Ses mains accrochant une touffe de cheveux blond, se cachant comme se sentant ridicule en ayant eu cette attitude là, il regardait ailleurs dans la chambre.

Sa voix qui chevrotait et qui était incontrôlable par moment s'éleva dans la chambre, elle s'adressait à Meliany :

"Dsl, je me suis laisser aller..."

Reniflant par moment, ses yeux rougis par les tonnes de larmes versés, son regard vide qui semblait fixer le plancher, ses larmes restante sur sa joue blanche crémeuse, Daläwerm avait vraimment très honte aux côtés de Meliany, il ne savait plus quoi faire ni quoi dire, il restait immobile attendant ce qu'elle allait lui dire.

(dsl Meliany mais je peux plus attendre )

Daläwerm qui était rester longtemps assis en regardant ailleurs par peur de regarder en face Meliany, décida de se relever au bout d'un moment de silence.
S'aidant de ses deux mains qui tremblaient encore sous le coup de l'émotion, il se mit debout lentement et sûrement.
Une fois les deux pieds sur le plancher, il regarda en face de lui puis il dit à Meliany en reprenant sa voix normal, cette voix qui était un peu froide mais non agressive :

"Je dois partir, j'ai besoin de bouger, de me changer les idées"

Ses yeux ayant encore quelques petites rougeur s'étaient arrêter de pleurer, les larmes s'étaient stoppé et elle n'allaient pas ressurgir avant longtemps sauf si vraimment quelque chose de particulier pourrait le toucher.
Se retournant vers Meliany, la regardant enfin dans les yeux à l'aide de ses yeux gris claire, il lui dit tout en commençant de marcher en direction de la porte de sa chambre :

"Oublier ce que vous avez vu, j'espére que l'on se reverra un jour, je vous dis à très bientôt" Tout en effectuant un signe de main signifiant un au revoir.

Puis une fois qu'il traversa la porte de sa chambre, il se retrouva dans le couloir ou une multitude de porte s'alignaient sur les côtés, il n'avait pas vu comme cela le couloir le soir passé. C'était sûrement dut à l'alcool, l'oubli de certaines choses peu importante était la plupart du temps oublier le lendemain.

Descendant les marches une à une tout en les regardant calmement, il arriva au bout du compte en bas des escaliers.
Ayant la clé dans sa main, il se dirigea non loin du comptoir où se tenait le barman, il s'adressa à lui :

"Tenez, voila mon cher et voila l'argent"

Le barman qui regardait les pièces faisait le compte puis approuvant que le compte y était d'un hochement de tête qui voulait dire oui, il s'adressa à Daläwerm avec son accent bien prononçé :

"Oh j'allais oublié de vous dire quelque choose crevindiou, y'a une petite dame qui vous cherche et elle est la-bas" Tout en montrant du doigt Eärwen.

L'elfe tourna la tête vers l'endroit indiquer par le doigt du barman, puis sans éprouver une quelconque émotion, il répondit au barman :

"Merci bien"

Puis quittant le comptoir sur lequel, il s'était accoudé, il marcha en direction de Eärwen discrétement, il se posa à côté d'elle en s'asseyant sur un fauteuil du bar puis il emprunta sa voix ténébreuse qu'il arborait souvent :

"Je ne m'attendais pas à vous voir ici, que voulez-vous ?"

Daläwerm regardait en face de lui, il fixait les étagéres de bouteilles posé les unes à côté des autres, ses mains étaient posés sur le bois noir du comptoir, son visage semblait fixe, il attendait de voir la réaction de l'ange.