Fuite vers l'extérieur...

Elle était enfin revenue, après moult imprévus et déplacements de toutes sortes… Enfin chez-soi, pensa la jeune paysanne qui marchait allégrement en s’éloignant du château, où elle était, selon toutes vraisemblances, allée demander audience à la Reine.

Comme elle empruntait un sentier qui serpentait dans les champs, dans l’espoir de se rendre dans un village tout proche, la promeneuse laissa échapper un soupir d’aise. Libre pour quelques heures… théoriquement en tout cas… Parce qu’elle ne doutait pas de la réaction des Conseillers une fois qu’ils se rendraient compte qu’elle s’était éclipsée en plein milieu de l’audience, sous prétexte d’aller chercher un document dans son bureau. Car bien entendu, la demoiselle à la robe toute simple et aux cheveux soigneusement cachés pas un foulard n’était autre que la princesse du feu. En entendant le rapport que ses ministres avaient préparé pendant son absence, elle avait rapidement prit une décision, et s’était résolue à aller vérifier par elle-même. Ce qui l’arrangeait aussi, car cela lui permettait de s’octroyer un bon bol d’air avant de reprendre la vie bien réglée du palais.

Grimée et vêtue comme elle l’était, Galathée demeurait totalement méconnaissable. Personne n’aurait pu soupçonner que cette fille qui balançait négligemment un panier encore vide à bout de bras était une personne de haut rang, encore moins une Reine. Le seul élément qui aie pu renseigner un passant était le rubis qu’elle portait en permanence à l’oreille, mais celui-ci demeurait si discret qu’on n’y portait pas vraiment attention… De toute façon, les seuls dont elle craignait quelque peu la réaction étaient ses ministres, et le temps que ceux-ci se décident à sortir du château, elle aurait eu toute une après-midi de tranquillité, et serait déjà rentrée chez-elle…

Après une bonne heure de marche rapide et enjouée, la damoiselle, les joues rougies par la chaleur, décida de faire une pause, en profitant de l’ombre d’un arbre qui ombrageait quelque peu la route et du temps dont elle disposait. Assise, elle ferma les yeux quelques instants, avec un léger sourire. En effet, elle était plutôt contente de sa ruse, même si celle-ci demeurait tout de même assez banale, et qui plus est, était ravie de se retrouver un peu seule avec elle-même.

Un doux bruissement se fit entendre un moment plus tard, un frôlement duveteux et agréable contre sa main. La jeune femme sursauta, releva vivement les paupières, surprise plus qu‘inquiète… pour découvrir une petite créature tigrée de gris et de noir, aux grands yeux jaunes, qui se frottait contre sa main avec un ravissement peu dissimulé.

Avec un rire mi-soulagé mi-amusé, Galathée octroya une ou deux caresses au chaton qui paraissait l’avoir adoptée. Après tout, pourquoi ne ferait-elle pas de même? Elle n’avait jamais eu d’animal de compagnie à elle, son entourage craignant qu’elle n’attrape quelque maladie ou allergie…Maintenant qu’elle décidait, elle pouvait bien se permettre d’être un peu futile de temps à autres…

Sur cette décision naïve de petite fille capricieuse, elle se releva, souriante. Le chat fit mine de la suivre en se frottant de temps à autre contre sa jupe grise. En se remettant en marche, la Reine réfléchit au nom qu’elle pourrait lui donner…

(topic réservé…)

Grey marchait un peu sans but, depuis plusieurs jours, au bord des chemins. Il voulait aller vers Glingal, afin de parfaire son travail de marionnettiste. S'il n'était pas doué naturellement, il pourrait gagner de l'expérience sur les chemins. Et au pire, si le besoin d'argent et de nourriture se faisait trop pressant, Yuz et Finnley pouvaient très bien prendre possession du morceau de bois... tout autant que le marionnettiste pouvait reprendre son travail de tailleur de bois.

Il marchait, le long des chemins, s'arrêtant un peu à tout les villages, et portant sa marionnette dans le sac qui se trouvait sur son dos. Cela le fatiguait tout particulièrement, lui, pauvre animal boiteux. Et pourtant, le rêve de vivre de son art, de son loisir, le poussait à continuer, quitte à souffrir de sa jambe.

Cependant, ce jour-là, il fallait bien l'avouer, il s'était un peu perdu. Il n'avait plus aucune idée d'où il se trouvait. Grey devait demander à quelqu'un son chemin.

Et ce quelqu'un était une jeune paysanne accompagnée d'un chaton.

Elle était jeune, et avait un doux visage. C'était une femme, une très jeune femme. Et cela mis mal à l'aise le marionnettiste, alors qu'il se décidait à aller lui parler... Des femmes, il n'en connaissait pas réellement. Il en avait vu dans les tavernes, entre alcool et plaisirs de la chair. Et cette façon d'être lui faisait tellement peur, qu'au bout de la troisième taverne de son périple, il avait choisit de dormir à la belle étoile. On lui avait parlé des femmes douces, de celles dont le sourire rassurait leurs hommes. C'était l'image qu'il avait gardé de sa mère... Il en avait vu, durant son voyage. Ces femmes dont on croisait le regard, un instant, et auxquelles on offrait un rapide et fugitif sourire, avant de les oublier.

Les deux seules femmes qui n'avaient jamais parlé à Grey étaient sa mère, et la Fée qui lui avait offert ses pouvoirs. Deux femmes qu'il ne remerciera jamais assez... Lui, vieux garçon à 34 ans, alors que beaucoup d'humains étaient pères, à cet âge, avait développé une solitude presque maladive. Même les hommes le rejetait. Il fallait avouer qu'un boiteux, ce n'était pas ce qui s'acceptait le plus facilement.

Grey était face à la paysanne. Il esquissa un sourire timide, puis baissa la tête, en serrant sa canne dans sa main. De son autre main, il prit son chapeau, et le retira, pour s'annoncer :

-Grey Mathgen... tailleur de bois, et marionnettiste.

Il osa poser son regard dans celui de la jeune femme. Elle avait quelque chose d'enfantin...

-Je me suis perdu... Je voyageais, et je me suis... perdu.

Le malaise de l'homme était visible, sensible, presque. A croire qu'il avait peur de se prendre une pierre, pour avoir adressé la parole à un être vivant. Lui, massif, grand, avait une façon d'être qui rappelait les petits animaux, encore curieux, encore naïfs.

-Est-ce que... vous pourriez me dire où je suis... et... me conseiller une direction. Je voudrais... devenir un vrai marionnettiste. Et vivre de cela. Alors... où est-ce qu'un homme comme moi pourrait être accepté... ?

Siméon… Siméon le chaton… C’était très bête, mais cela sonnait bien… Siméon… Un regard vers le petit animal…oui, c’était bien ainsi… Dans une bouffée d’infantilisme, la jeune aristocrate se sentit fière d’elle. Enfin une décision qui n’engageait pas des masses de personnes. Peut-être qu’elle pourrait vivre pour elle-même, de temps en temps. Ce n’était ni un crime ni une trahison, après tout, n’est-ce pas?

Au détour d’un chemin, alors que sa démarche se faisait plus sautillante, comme celle d’une petite fille contente d’elle, elle s’arrêta brusquement, devant la haute silhouette qui se tenait sur le chemin. Un moment, elle eut peur. Était-ce un voleur prêt à la détrousser? Un brigand à qui on avait ordonné de l’enlever? Allons donc! Personne ne connaissait sa véritable condition, il fallait abandonner de suite ces bêtes hypothèses… de plus, il semblait boiter, et ne devait pas courir bien vite…

Quand l’homme (au chapeau des plus impressionnants, d’ailleurs) s’adressa à elle, la jeune fille sentit toute sa timidité et sa gêne, et cela lui donna du courage. Il ne paraissait pas bien méchant, juste perdu, comme il venait de le dire. D’ailleurs sa fonction et son but l’intriguaient. Marionnettiste? Intéressant, ça…

Convaincue de n’avoir à faire qu’à une personne sympathique, Galathée eut un sourire. Dans ce mouvement, une mèche de ses cheveux s’échappa de son foulard. Elle la remit aussitôt en place, d’un geste preste, apeurée à l’idée d’être reconnue. Même si elle pensait n’avoir rien à craindre de ce… Gray, elle préférait garder l’anonymat… Par une élémentaire prudence, bien entendu…

« Vous êtes dans le royaume de Glingal, Monsieur… »

Nouveau sourire, conciliant, doux. Il paraissait presque apeuré de la voir. Elle non plus, d’ailleurs, n’était pas à l’aise. C’était un homme, après tout. Mais tant qu’il ne s’approchait pas plus que cela…

Avisant un tronc d’arbre abattu, la pseudo paysanne y prit place, signifiant qu’elle désirait faire durer un peu la conversation, Siméon s'installant sur ses genoux. Après tout, elle n’avait presque jamais l’occasion de rencontrer un artiste sans qu’il y ai autour d’eux une cour et tout son faste. Les occasions de se divertir comme elle l’entendait demeuraient rares et précieuses.

« Je m’appelle Tatiana… J’habite dans ce petit village, là-bas… »

Elle pointa le doigt sur le nuage de fumée qui s’échappait d’entre les arbres, indiquant la présence d’un groupe de chaumières. Faisant mine de réfléchir, Gal ajouta bien vite:

« Vous pourriez toujours vous-y rendre… Mais je ne pense pas que vous y fassiez recette… Ni même que vous puissiez vous y perfectionner… »

Avec un sourire un peu attristé, elle haussa les épaules, tandis que sa tête bourdonnait. Peut-être pourrait-elle l’engager? Cela faisait un moment qu’elle cherchait des artistes originaux et intelligents pour divertir les membres du palais. De plus, la Reine elle-même appréciait l’art, et désirait s’entourer de gens qui pourraient lui apprendre à l’exercer, dans une certaine mesure évidemment. Voyant là l’occasion de commencer son entretient d’embauche, elle demanda, en prenant un air candide qui aurait pu mettre à l’aise n’importe qui:

« En quoi consiste votre métier, d’ailleurs? Pouvez-vous me montrer? Si vous ne savez pas où loger ce soir, peut-être que je pourrais demander à mes parents de vous héberger… Ils aiment bien accueillir des étrangers, de temps en temps… »

Il ne s’agissait pas d’un ordre, simplement d’un gentil chantage, lancé de la manière la plus charmante. Gray pouvait tout aussi bien refuser… Après tout, c’était son affaire…

Grey souriait d'un air poli à la jeune Tatiana. Cette paysanne n'était pas dangereuse, alors il pouvait se détendre un peu. Il arqua un sourcil surpris à la proposition.

Dormir... dormir sous un toit... C'était bien quelque chose qu'il attendait depuis longtemps. Le voilà en train de remettre son chapeau, fixant la paysanne et la place qu'elle a prise, avec le chaton.

-J'ai deux façons de jouer avec ma marionnette. La première est basique, mais... plutôt mal réussie. La seconde est très bien, mais fatigante... et... c'est une forme de magie...

Grey retira son sac de son dos, pour en sortir une marionnette plutôt simple, habillé avec de vieux vêtements, mais qui ressemblait à un jeune garçon, un peu curieux. Le regard du marionnettiste se fit plus sérieux, alors qu'il mettait ses gants qui le reliait aux fils de la poupée de bois.

Le jeu des doigts de Mathgen était un peu instinctif, mais l'enfant semblait prendre presque vie, bougeant sensiblement comme le ferait un enfant dont les mouvements seraient ralentis...

Soudainement, une aura rouge entoura les mains du marionnettiste. Celui-ci sourit, voyant les fils se teinter eux aussi de rouge vif, et l'enfant de bois être secoué d'un spasme. Cet enfant cligna un instant des yeux, et se tourna vers son maître.

Les fils semblaient désormais s'étendre à volonté. Et il était difficile de savoir si c'était Grey qui avait obtenu une telle facilité de mouvement au niveau de ses doigts, ou si c'était les gestes du garçon de bois qui dirigeaient les gants... et donc le marionnettiste.

-Finnley, je te présente Tatiana.

La marionnette se retourna vers la jeune femme, puis mit un genou à terre, comme le faisaient les chevaliers, pour ensuite baisser la tête.

-Que ce jour vous soit bon, damoiselle !

La marionnette parlait. D'elle-même. Sans même qu'un fil ne soit relié à sa mâchoire, ou à ses yeux rassurants qui se posaient sur la paysanne.

-Ne nous craignez pas, Tatiana. Je suis Finnley, un ancien chevalier dont l'âme est attirée dans cette marionnette que dirige Grey... Sachez que ceci est pour moi comme une chance de refaire ma vie, et de laisser tomber mes armes, pour aider mon nouvel ami, et amuser les gens qui veulent bien nous regarder.
-Finnley est bavard...
-Quand on a la chance de pouvoir de nouveau parler, on la prend, ami !
-Et moi, ce que j'aimerais prendre, c'est la parole.
-Vas-y, et ne te plains quand même pas que je t'empêche de parler...

Grey se baissa, et de son énorme main, il bâillonna l'enfant de bois, avec un sourire amusé, pour le prendre ensuite dans ses bras.

-J'avoue que cette façon de jouer avec des marionnettes est un peu lâche, et c'est aussi de la tricherie. Mais c'est un peu ce qui fonctionne le mieux. Mes deux compagnons peuvent au choix, faire vibrer les foules, ou les amuser... Et il s'agit tout autant pour moi que du travail de marionnettiste, qu'une façon d'invoquer des esprits...
-Toi aussi tu es bavard...

Mathgen soupira d'un air désespéré après la prise de parole de sa marionnette.

-Quoiqu'il en soit, je vous promets qu'il n'y a aucun danger à cela... mais comme la magie n'est pas toujours très bien prise, je cache ce pouvoir aux yeux des foules...

La magie… voilà qui était intéressant… A présent, Galathée comprenait un peu mieux la phrase « connaissez-vous un endroit où un homme comme moi pourrait être accepté? ». Ce ne devait pas être facile tout les jours de porter en soi un talent surnaturel. Une paysanne comme la petite Tatiana, inventée de toutes pièces, aurait certainement du s’enfuir en entendant un tel mot. La Reine, elle, continua de sourire, bien que ses yeux clairs brillent d’une curiosité non voilée. Depuis toute petite elle était fascinée par les vieilles légendes et les histoires de magiciens. Enfin elle allait avoir droit à sa petite part de conte…

Lorsqu’il sortit sa marionnette, Grey faillit déclencher un éclat de rire de la part de son interlocutrice… Disons qu’elle se serait attendu à quelque chose de plus… impressionnant, pour quelqu’un qui disait posséder des pouvoirs… Elle allait faire une gentille remarque, lorsque les mains du pantin se teintèrent brusquement de rouge. A cet instant, princesse ou paysanne, la demoiselle faillit tomber de son tronc d’arbre.

La marionnette la salua, au nom de Finnley. La rouquine, bouche bée, n’eut que le temps de balbutier un bref « bonjour ». S’ensuivit une conversation entre le bout de bois, devenu vivant, et le marionnettiste, dont on pouvait se demander si c’était encore lui qui tirait les ficelles.

Subjuguée, la demoiselle observa, dans le plus grand silence. Les répliques fusaient, et parvinrent même à lui arracher un sourire. Lorsqu’elle oublia un peu qu’il s’agissait de Magie, elle finit même par prendre goût au spectacle.

Lorsque l’homme finit par s’interrompre, son interlocutrice eut un sourire et haussa les épaules:

« Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas cela qui va m’effrayer… »

On pouvait cependant clairement s’apercevoir qu’elle était impressionnée par ce qu’elle avait vu. Après une hésitation, la promeneuse plongea son regard dans celui de l’artiste, s’efforçant d’oublier toute timidité. Son ton se fit directif, tandis que le personnage qu'elle s'était forgé pour quelques secondes s'étiolait:

« Voulez-vous que je vous conduise en un endroit où vous pourrez exercer votre art sans crainte? Vous pourrez y demeurer aussi longtemps que vous le voudrez, partir quand vous le voulez, pour ne jamais revenir si vous en avez envie. Mais si cette demeure vous plaît, libre à vous d’y rester. Tout ce que la propriétaire vous demandera en échange, c’est un peu de divertissement et de conversation de temps à autre, et également quelques explications quant à… cette curiosité… »

Du menton, elle désigna le petit garçon de bois, et attendit patiemment, pour voir comment l’homme allait répondre à sa proposition. Quitte à recueillir un chat, pourquoi n'hébergerait-elle pas en plus une vraie personne. Cet homme ne lui était pas antipathique, il lui avait montré quelque chose d'asser étonnant, et en plus, celà lui rendrait certainement bien service.

Grey souriait, depuis qu'il était certain que Finnley n'effrayait pas la jeune paysanne. C'était une bonne chose, qu'elle apprécie la magie. Il se sentait soudainement plus libre. Cependant, il se doutait bien qu'une telle démonstration ne pouvait pas laisser une jeune femme indifférente.

La proposition qui suivait laissa l'homme un instant perplexe. C'était très intéressant...

Et pourtant, Finnley prit la parole, avant son marionnettiste :

-Ce que vous nous proposez est bienvenu, mademoiselle. Grey est fatigué de marcher alors qu'il est incapable de se déplacer sans sa cane, et je ne souhaite qu'un bon lit et un toit pour mon ami... Cependant -sans vouloir vous offenser- quelque chose me dérange.

Grey arqua un sourcil, posant son regard sur l'esprit.

-J'ai été chevalier, damoiselle. J'ai servi des dames et des jeunes filles de haut rang, tout autant que des jeunes paysannes. Et vu votre façon de parler, vous êtes quelqu'un de très bien élevé. Peut-être même trop bien élevé pour une simple paysanne... De plus, vous portez à l'oreille un rubis. Et à moins que votre royaume ne soit particulièrement riche, je doute qu'un tel bijou se laisse porter par n'importe qui.

Grey déposa l'enfant de bois à terre, en disant :

-Quelle que soit l'identité de Tatiana, cela n'est pas mon réel problème, Finnley. Chacun ses raisons de faire ce qu'il fait, et je ne suis pas là pour juger.
-Bien...
-Et toi non plus, tu n'es pas là pour juger. Sauf pour me dire si c'est dangereux.
-Non, Tatiana n'a pas un regard dangereux, elle a une âme plutôt sympathique.
-Soit, alors on n'en parle plus.
-D'accord...

Grey frappa des mains, et l'aura de Finnley quitta les gants, les fils, puis la marionnette. L'enfant de bois tomba, sans vie, sur le sol, avant de se laisser ranger dans le sac du marionnettiste. Celui-ci reprit sa canne, et annonça :

-Veuillez excuser Finnley. C'était certainement déplacé de sa part de dire à voix haute qu'il vous soupçonait une autre identité. Sachez que j'ai été sincère, et que je n'ai pas à juger vos actes. Je ne suis pas à votre place, et vous me proposez une telle aide, que vous manquer de respect est loin de mes envies.

Il esquissa un sourire :

-Pour répondre à votre requête, j'accepte de faire ce que vous me demandez. Je pourrai converser, tout autant que vous expliquer ce que je fais... bien qu'il me semble difficile de réellement donner des raisons à une manifestation surnaturelle. Et bien évidemment, puisque mon travail est de divertir, je divertirai.

Un silence. De nouveau, l'homme retira son chapeau, puis baissa la tête :

-Encore une fois, acceptez de nous excusez... et je vous remercie d'une telle proposition... en espèrant qu'elle tient toujours...

La jeune femme tressaillit violemment à la remarque de Finnley. Était-elle donc si reconnaissable? Que n’avait-elle donc pas enlevé cette boucle d’oreille? D’un autre côté, en cas de problème, ce rubis demeurait le seul gage de son identité… Mais ce pantin était vraiment observateur… et gênant.

Heureusement, le marionnettiste se fit vite médiateur, et se débrouilla pour que le fantôme, l’esprit, ou elle ne savait quoi se taise, ce qui permit à Galathée de se calmer un peu et de ne pas avoir à lui répondre. De toute façon, il semblait bien qu’elle n’ait rien à craindre, tant que Gray ne saurait pas exactement à qui il avait à faire.

« Non en effet, vous n’êtes pas à ma place… »

Son sourire se fit doux, voilé de tristesse. Oh! Bien sûr, elle ne regrettait pas le luxe dans lequel elle vivait; il aurait été très malvenu de s’en plaindre. Et elle accomplissait ses devoirs aussi bien qu’elle le pouvait. Cependant, le fait qu’elle ne puisse même pas se balader seule sans être repérée lui laissait dans la bouche une amertume assez désagréable…

« Ce n’est rien… »

Il paraissait à tel point désolé que, pour ne pas le laisser se morfondre, la damoiselle prit rapidement une décision. Elle se releva, épousseta avec soin sa robe, avant d’adresser un doux sourire à son interlocuteur:

« Et bien sûr, mon offre est encore valable… Nous devrions nous mettre en route assez vite, si nous voulons arriver avant… »

* Avant qu’on se décide à sortir pour me retrouver*

« Avant la tombée de la nuit, tout simplement… Veuillez me suivre»

Elle lui montra la direction à suivre d’un geste. Sa surprise s’était muée sur son visage laiteux en une expression joyeuse de petite fille. Un peu plus, et elle aurait accompli le chemin du retour en sautillant. Mais il ne fallait pas exagérer… Elle était Reine, tout de même.

Alors que la jeune fille se remettait en marche d’un bon pas, elle décida d’engager la conversation:

« Vous avez du accomplir un long voyage… D’où venez-vous, exactement? »

Alors qu’elle tournait la tête vers lui, un incident arriva, qu’elle aurait bien entendu préféré éviter… Juste pour continuer à jouer un peu plus longtemps…

Une branche basse accrocha un coin du voile qui maintenait ses cheveux en place. Ceux-ci se déployèrent brusquement dans son dos, nimbant la jeune fille d’une crinière flamboyante. Instinctivement, elle rattrapa le morceau d’étoffe, mais c’était trop tard, le mal était fait, et pour peu que Grey soit un peu renseigné, il découvrirait bien vite son identité…

Parce qu'à partir de ce moment, pour l'empêcher de se prosterner et de recourir à des formes de respect hyperboliques... celà risquait de devenir très difficile...

[HJ : réjouis-toi, toi qui lis ce message. Tu as face à toi la onzième version de ce texte. Si, si ! Onze fois que je dois le réécrire à cause de cette s******** d'ordinateur ! ! !
... moi, énervée... noooon >___>]


Le marionnettiste n’avait pas besoin d’être très savant pour comprendre que Tatiana n’aimait pas réellement être découverte. Après tout, il n’en ferait pas toute une histoire. Cela n’est pas sensé le regarder, et si elle voulait en parler, elle pouvait le faire.

Alors il la suivait, un peu rêveur quant à ce qu’il pourrait se passer, désormais. Il espérait vivre plus tranquillement, se poser, et être accepté avec son art. Et peut-être qu’un jour, il serait père. Sans savoir pourquoi cette idée lui paraissait si agréable, maintenant, Grey souriait d’un air calme…

Il allait répondre à la question sur l’endroit d’où il venait, quand la jeune paysanne s’approcha un peu trop près d’une branche. Voilà l’homme en train de faire un pas trop brusque pour aider la jeune femme, ce qui lui fit perdre l’équilibre. Lorsque son visage atteignit le sol, il poussa un grognement, puis se releva plus ou moins facilement, grâce à sa cane.

Et il vit les longs cheveux de Tatiana, ce qui le figea un instant. La seule chose qui lui vint à l’esprit fut : « quels beaux cheveux »…

Ses mains se mirent à briller d’une aura rouge-foncé. Et une voix se fit entendre du sac. Une voix sombre, presque inquiétante, pendant que la marionnette de petit garçon sortait de sa cachette.

-Finnley n’est pas si bête, finalement.

Grey sursauta en entendant la voix. Apparemment, ce n’était pas lui qui avait appelé cet esprit. Il soupira, puis dit :

-Yuz, tu peux partir, je n’ai pas besoin de toi.
-Tu ne l’as pas reconnue ? C’est la reine !!!
-La reine de quoi ?

Un ricanement un peu sinistre prenait vie entre les lèvres de la marionnette de couleur bordeaux.

-La reine de ce continent, abruti de mortel ! Tu es face à la femme la plus importante de tout les lieux que tu n’as jamais visités !!!

Grey esquissa un sourire amical, puis dit à Galathée :

-Je ne vous avais jamais vue, avant… Ravi de faire votre connaissance ?
-Et c’est tout ?
-Comment ça, c’est tout ? Si elle voulait que je me jette à genoux et que je lui baise les pieds, elle ne se serait pas vêtue ainsi… Si elle veut être considérée comme n’importe qui, je peux le faire.
-Je ne te parle pas de ça !
-De quoi tu parles, alors ?

Apparemment, Grey n’appréciait qu’à moitié le ton de Yuz. Il prit la marionnette par le cou, pour la fixer « dans le blanc des yeux ».

-Réfléchis un peu, Humain ! Si tu l’enlèves, tu peux recevoir un tas démentiel d’argent en la rendant !!!

Face au silence de son marionnettiste, Yuz ajouta :

-Et si tu n’étais pas aussi impuissant face aux femmes, je t’aurais proposé de goûter à l’hymen royal. Je t’assure que cela a du bon, d’entendre une princesse supplier que tu cesses tes caresses. Et lorsqu’elles finissent par s’avouer vaincues, lorsqu’elles n’ont plus que la force de gémir des « non », tu peux te sentir invincible et…
-Silence.

Comme demandé, le silence s’installa. Grey avait l’air piqué par une haine étrange.

-Elle ne m’a rien fait, elle m’accorde de l’aide, et tu me demandes d’agir comme un barbare avec elle ? Je me moque de l’argent, et je me moque de me sentir plus puissant qu’un autre, simplement grâce à ce que j’ai entre les jambes ! De plus…

Yuz entrouvrit la bouche pour défendre son opinion, mais le voilà lâché à terre :

-De plus, tu n’as rien à faire ici. Donc tu vas quitter la marionnette immédiatement, et réfléchir à l’horreur de tes paroles.
-Tu n’es qu’un imbécile qui rate toutes les occasions à cause de…
-Silence, j’ai dit ! Je ne suis pas… je…

Fronçant les sourcils, Grey s’enferma dans une sorte de méditation, l’aura de Yuz se mettant petit à petit à disparaître, comme si la volonté du marionnettiste suffisait à faire fuir cet esprit sombre.

Le calme revenu, l’homme haussa les épaules, puis s’approcha de Galathée. Il prit le morceau d’étoffe, puis le replaça dans les cheveux de la jeune femme, avec un certain doigté. Il salua son œuvre d’un sourire, puis gratifia la paysanne-reine d’une tape sur l’épaule.

-Ne craignez rien de moi. Je respecte vos envies, et si jamais vous voulez que je me montre comme un sujet fidèle de votre royaume, il vous suffit de me le dire.

Un soupire, puis il s’avança un peu sur le chemin, le regard rêveur. Sans même se retourner, uniquement en s’arrêtant sur place, il annonça, sans raison apparente :

-Après tout, vous pourriez être ma fille.

- Attention ! !

Elle se retourna pour voir Mathgen affalé par terre. Il mit cependant très peu de temps à se relever, preuve qu’il ne s’était pas fait mal, première crainte éprouvée par la jeune fille. Le regard qu’il lança sur elle par la suite ne fut pas atterré, mais plutôt admiratif. Elle en fut soulagée autant que surprise.

* D’où vient-il pour ne pas me connaître ? Surement d’un autre continent, ou bien d ‘un endroit très reculé… Tant mieux… *

Une voix sifflante et grave se fit entendre, qui fit sursauter Galathée. Encore un coup de la marionnette, apparemment, qui s’était redressée en rivant sur elle des yeux inquisiteurs.

- Yuz, tu peux partir, je n’ai pas besoin de toi.
- Tu ne l’as pas reconnue ? C’est la reine !!!

Voilà, son joli masque venait de tomber définitivement. Dommage, elle aurait voulu conserver son rôle plus longtemps. Plus pour réserver une surprise à Grey, qu’elle jugeait très interessant, plutôt que pour conserver vraiment son anonymat. Cependant, elle ne pouvait s’empêcher d’être vexé que cet esprit-là (car apparemment il s’agissait d’une personne différente, et bien moins sympathique que la précédente) ai gâché son jeu.

La réaction de l’homme au chapeau l’étonna. Il demeura naturel, courtois. Un sourire fugitif répondit à sa dernière phrase, mais disparut dès que Yuz reprit la parole. Effarée par ce qu’elle entendait, Galathée eut un mouvement de recul pour s’éloigner du marionettiste. Allait-il vraiment suivre les affreux conseils de son pantin ? En tout cas, la damoiselle se tenait prête à partir en courant au moindre mouvement qu’il ferait vers elle.

Heureusement, Grey semblait prêt à prendre sa défense et à écouter sa conscience, ce qui lui rendit presque immédiatement la confiance de la Reine. Lorsqu’il parut entrer en méditation, celle-ci s’inquiéta, car elle sentiat bien que l’esprit ne tenait pas vraiment à s’en aller. Enfin, le calme revint, laissant la rousse étonnée et circonspecte.

Lorsque le marionettiste s’approche d’elle, la jeune femme parut cependant sur le point de partir à toutes jambes. Malgré ses gestes doux, elle ne pouvait que très difficilement supporter le frémissement de ses doigts contre ses cheveux. La tape sur l’épaule acheva de jouer avec ses nerfs, et une larme, venue d’elle ne savait où, ruissela sur sa joue. Autant à cause de ce qu’elle venait de voir que de ce qui se jouait en elle. Toute la scène avait remué des souvenirs que, dans un moment d’insouciance, elle avait faillit oublier. La goutte d’eau salée alla se perdre dans le creu de son cou. Elle en sentait encore l’humidité quand son compagnon s’exprima de nouveau.

« Votre pantin avait raison, tout à l’heure. Au sujet de mon rang bien sûr, pas de… Appelez-moi Galathée. Et faites comme si… comme si… comme si je n’étais pas moi… »

Tourneboulée par les événements, la rouquine, malgré son légendaire sang-froid, n’arrivait plus à aligner deux mots cohérents. Elle sourit tristement devant l’absurdité de sa phrase, pendant que les différents fardeaux qu’elle devait supporter lui revenaient sur les épaules. Aussitôt, inconsciemment, ses épaules retombèrent.

A la curieuse remarque de Grey, Galathée stoppa à côté de lui, ne sachant trop que dire. Elle avait beaucoup de choses à exprimer, mais ne savait pas comment s’y prendre, surtout devant un individu aussi étrange. Aussi se contenta-t-elle de lui lancer son regard pur de toute animosité et de toute ruse. Son « regard de sainte » comme disait sa mère. Un regard qui invitait à parler et à se confier, et qui attirait presqu’ immédiatement la confiance.

Grey sourit d’un air amusé en tendant la reine lui demander de faire comme si elle n’était pas elle. Etrange phrase, placée entre des mots un peu fouillis. Peut-être que Yuz avait choqué la jeune fille, ou lui avait rappelé des choses désagréables. D’ailleurs, il avait peut-être rêvé, mais il avait eu l’impression fugitive que Galathée avait laissé s’échapper une larme.

Il fixa la jeune fille, et croisa un regard touchant, qui ne put l’empêcher de sourire de nouveau. Portant la main sur son propre chapeau, histoire de le remettre en place, par habitude. Il ne savait pas franchement comment réagir, mais le voilà qui se surprenait à répondre :

-J’ai toujours rêvé avoir un enfant.

C’était à moitié vrai. Peut-être qu’il ne s’en était jamais rendu compte avant de la rencontrer.

-Je veux dire par là que j’aurais beaucoup aimé avoir quelqu’un à protéger, et à qui montrer mes tours de magie, pour l’amuser... Je voulais simplement une compagnie agréable, avec qui partager ma vie...

Mais que racontait-il ?

-Mais j'avoue que je n'attire pas les femmes. Alors pour avoir un enfant, en étant seul, ce n'est pas simple.

Il sourit d'un air malicieux, avant de reprendre un air sérieux.

-Alors je me suis fait une marionnette, pour avoir un compagnon. Et il s'est passé quelque chose de... magique. Deux esprits se sont liés à elle... et maintenant, ils sont un peu les seuls êtres qui veulent de moi. Cependant, ils font souvent peur aux gens, alors on me fuit encore plus.

Il soupira, l'air un peu triste, durant un instant, avant de relever la tête d'un air décidé :

-Donc, je disais que vous avez l'air d'avoir l'âge qu'aurait pu avoir mon enfant. Parce que je n'en ai pas forcément l'air, mais fut un temps où une jeune fille de mon village me plaisait bien...

Il fronça les sourcils :

-Je crois qu'elle ne m'a jamais vu, d'ailleurs.

Un nouveau silence. Grey Mathgen partait dans ses pensées, rapport à sa jeunesse, à son voyage pour arriver jusqu'ici, lui qui n'avait pas vu grand chose et qui venait du fin fond d'une lointaine campagne. Lemarinnettiste était maintenant face à une reine, qui voulait qu'il laprenne pou une jeune fille comme les autres. Et puis, elle avait l'air plutôt sympathique...

C'était d'ailleurs une des rares personnes féminines qui lui adressait la parole. Oui, s'il avait eu une fille, il aurait aimé qu'elle soit un peu comme elle...

-Oui... mais j'ai un peu raté ma vie...

Apparemment, le coup d’œil que lui avait lancé son interlocutrice avait décidé Grey à se confier. Sa bouche déversait à présent un flot lent, mais presqu’initerrompu de paroles. Galathée l’écoutait avec attention, comme elle l’aurait fait dans sa salle d’audience, où elle rendait parfois la justice (elle détestait se rendre dans cette grande pièce, d ‘ailleurs, car elle avait l’impression d’envoyer des dizaines de personnes en prison juste à cause d’une intuition ou d’un pressentiment). Cet homme lui semblait encore plus perdu et démuni qu’elle-même, et elle comprit alors son besoin de lui rendre service et de l’aider. Sa nature généreuse l’avait toujours poussé à cela, particulièrement avec les personnes de ce genre.

L’homme paraissait changer d’humeur tout en parlant. Triste, joyeux, mélancolique. Son visage se modifiait sans cesse, et ces émotions successives ne pouvaient laisser la jeune monarque indifférente. Elle avait brusquement envie de le consoler, de lui venir en aide. Si elle n’avait pas eu aussi peur, peut-être même l’aurait-elle pris dans ses bras. La tristesse d’autrui la laissait toujours si désemparée qu’elle ne savait jamais comment réagir. Heureusement, elle se contenta de parler. C’était ce qu’elle savait faire de mieux de toute façon. Elle n’était qu’une intellectuelle, une oratrice, peu douée de ses dix doigts. Elle ne savait même pas monter à cheval ou tirer à l’arc correctement, et même la couture lui paraissait une insurmontable épreuve.

« Vous n’avez pas le droit de dire ça ! On ne peut pas rater sa vie, on accomplit au moins toujours une petite chose qui est utile aux autres ou à soi-même … Vous voilà doté d’un pantin magique. Vous avez devant vous une Reine, qui vous offre le gîte et le couvert pour la durée que vous voudrez, et un endroit où vous pourrez exercer vos talents… Vous appelez ça rater votre vie ? Professionellement, en tout cas, vous voilà tranquille pendant un moment… »

Elle respira un grand coup, car la voix commençait à lui manquer. En parlant au marionettiste de cette façon, elle revivait en quelque sorte les choses qu’elle s’était dites à son arrivée au pouvoir, à peine trois mois plus tôt. Il lui avait alors fallut surmonter son chagrin, ses angoisses, et se redonner une raison de vivre. Siméon le chat, profitant de son temps d'arrêt, sauta dans ses bras. Emue, elle reprit, plus doucement, tout en se remettant en marche :

« Vous me paraissez encore jeune. Vraiment… Vous pourriez encore avoir un enfant. Ou en adopter un, ou bien… »

Elle perdait peu à peu de son assurance, en pensant au bébé qu’elle-même avait sacrifié à l’aide d’une mixture ensorcelée. Elle avait tué un enfant, alors qu’un autre aurait vraiment désiré en avoir un. Bien sûr, elle y avait été obligée. Par devoir, par honneur, et aussi parce que jamais elle ne se serait sentie capable, à 15 ans, d’élever un être issu d’un tel crime. Cependant, en voyant s’exprimer devant elle les regrets de cet homme, la jeune femme comprenait enfin l’ampleur de son geste. Elle aussi avait beaucoup de choses à se reprocher.

« Et puis… et bien… moi, je… je ne vous trouve pas si laid… »

Cet aveu avait été fait en baissant la tête. Non, à vrai dire Grey n’avait rien d emonstrueux. Oh ! il n’était pas beau comme pouvait l’être… mieux ne valait pas y penser, mais sa haute stature et son visage assez dur avaient le don d’impressionner la jeune femme, qui trouvait le voyageur plutôt charismatique. Et Galathée avait tendance à êtrequelque peu attirée par ce genre de personnes. Bien sûr, elle n’avait jamais eu dans l’idée de faire des avances à cet homme. Elle voulait simplement lui remonter le moral…

(il est tellement bien planqué que je n'ai pas fait une seule fois allusion à lui! content?)

Grey se mit à rire de bon coeur, en entendant qu'il n'était "pas si laid". C'était bien la première fois que quelqu'un lui disait cela. Qui plus est, c'était une jeune fille. Et voilà que le marionnettiste répliquait :

-Peut-être, mais avouez qu'un homme qui boîte, qui a décidé de jeter son travail pour lequel il était assez doué pour une lubie, et qui a largement dépassé l'âge de se marier n'est pas forcément présenté comme étant un bon parti.

Le marionnettiste priait silencieusement qu’aucun de ses esprits ne prenne possession du pantin, parce que jusqu’ici, ils avaient été particulièrement décevants, ou déplacés dans leurs propos. Yuz ne changeait pas ses habitudes, mais Finnley avait été peut-être un peu trop brusque.

Il fronça les sourcils. L’idée d’adopter un enfant était plutôt bonne, mais encore une fois, la présence d’une mère était peut-être nécessaire. En avoir un, c’était simple. N’importe quel homme pouvait avoir un enfant, quel que soit son âge. Cependant, il arrivait à un moment de sa vie où imaginer s’occuper d’un nourrisson, lui qui avait du mal à se déplacer, c’était un peu comme lui donner une épreuve monstrueuse. Autant qu’il survive de cette présence minuscule, aussi !

Il y avait le « ou bien » de la reine, qui s’était figé dans l’air, et qui l’avait surpris.

-Vous avez dit « ou bien », dans votre phrase au sujet d’adopter un enfant…

Grey Mathgen se reprit subitement :

-Excusez-moi, vous avez l’air… un peu trop émue. Si je vous ai remué des sentiments trop forts, ou que vous auriez simplement préférés taire, veuillez m’en excuser. Je ne savais pas.

Pour lui, aucune avance ne pouvait se faire à sa personne. Alors il ne se posa aucune question sur les mots de Galathée, à raison. Non, pour lui, elle était la jeune mécène dont il avait toujours rêvé. Une autre jeune femme qui lui tendait la main pour lui donner une chance de vivre.

Enfin, tendre la main, pour l'instant, elle aurait bien du mal à le faire, avec ce chaton qui se blottit dans ses bras. Le marionnettiste souriait à l'animal, avec un air amusé. Dans les campagnes, on disait que les petits animaux désignaient eux-même les gens les plus doux, en leur faisant confiance. Cette reine était donc une bonne reine pour le continent du feu. Rien à craindre, c'était le chaton qui désignait la réalité. Mathgen était donc persuadé qu'elle l'aiderait.

L’éclat de rire du marionettiste commença par vexer profondément la petite noble, qui releva la tête d’un air fâché. Voilà ce que c’était de vouloir être franche ! Décidément, son masque de Reine comportait moins de risques que de redevenir Galathée de temps en temps ! Mais les remarques que fit après le marionettiste lui firent comprendre qu’il ne se moquait pas vraiment d'elle, et la damoiselle retrouva son sourire. Elle haussa les épaules, et parla avec désinvolture :

« Vous savez, si j’avais du épouser chaque « beau parti » qui m’a été présenté ces dernières années, j’aurais certainement été mariée cent fois. Pourtant, ils ont tous la même étiquette, et également le même caractère : froids, orgueilleux, dépourvus de scrupule, et coureurs de jupons qui plus est ! Et en plus, la plupart boitent à cause d’une blessure de duel, ont votre âge, et sont bien incapable de pratiquer une quelconque forme d’art. Alors vous voyez… »

Nouveau haussement d’épaule. Son ton était redevenu léger, presqu’enfantin, bien qu’elle soit capable de s’entretenir de choses très sérieuses. A la remarque de Grey, elle secoua légèrement la tête, avant de dire doucement :

« Non ce n’est pas grave. Juste quelques souvenirs sans importance… »

Elle ne voulait pas continuer sur cette voie-là. Si cet homme s’était confié, elle ne voulait pas lui rendre la pareille. Elle ne lui faisait pas encore assez confiance pour cela, et de toute façon ç’aurait été totalement déplacé.

Au détour du chemin, ils aperçurent la butte ceinturée de remparts en pierre ocre, qui marquait l’emplacement du palais de Glingal. Au sommet, on apercevait les toits plats des bâtiments à un étage, et, dans un creux sur le flanc de la colline, les cinq terrasses des jardins royaux.

Galathée marqua une pause, et pointa le doigt vers un petit bâtiment de forme carré, qui contenait une dizaine de suites de taille modeste, capables d’abriter, au choix, une personne seule ou une famille:

« C’est la « maison des artistes », c’est là que vous logerez. Pour l’instant, elle est vide, je n’ai pas encore eu le temps de chercher des personnes susceptibles d’y habiter… »

Elle lui lança un sourire d’autodérision, avant d’ajouter :

« Vous serez le premier à y loger sous mon règne. Quel grand honneur, n’est-ce pas ? »

Le ton était plein d’ironie. La Reine se souvenait du jour où, ayant à peine reçu la couronne, elle avait jeté dehors tous les artistes qui avaient accompagnés son père depuis sa jeunesse. Ceux-ci, pour la plupart vieillissants, avaient perdu leur talent, et n’étaient plus que des courtisans comme les autres, ce que la rouquine jugeait être des parasites. Elle se souvenait d’une altercation avec la femme d’un écrivain célèbre pour des écrits datant d’il y a trente ans, qui s ‘était terminée avec une marque rouge sur la joue fragile de la fille de roi. L’acariâtre mégère se trouvait toujours en prison.

La jeune femme reprit sa marche d’un pas allègre. Ce genre de longues promenades la fatiguaient, elle qui était sportive comme un édredon (j’adore ce genre de comparaisons débiles ! oups, désolée !), et elle avait à présent plutôt hâte d’arriver, pour présenter les lieux à son hôte…

Le marionnettiste souriait d'un air calme aux paroles de la jeune fille, pour répondre d'un ton amusé :

-Si on m'avait dit un jour que je ressemblais aux partis présentés à une reine... Ou alors, c'est que les hommes se ressemblent tous.

Il prit un air rêveur, avant d'ajouter :

-Peut-être que le problème est là, chez vos prétendants : ils sont tous un peu semblables. Et pour le fait qu'ils soient coureurs de jupons, j'ai suffisamment voyagé et connu les tavernes pour vous dire que beaucoup d'hommes sont ainsi. Pas tous, mais bon, un certain nombre tout de même... Surtout ceux qui ont de la force et une bonne santé. A croire que le pouvoir d'un mâle doit se prouver par ses aventures dans les lits...

Il secoua la tête d'un air négatif :

-C'est peut-être pas le sujet que je ferais mieux d'engager avec vous. Enfin, quoiqu'il en soit, les gens bien, ça existe aussi. Faut bien de tout.

Puis aperçut sa prochaine demeure, ouvrant des yeux plutôt étonnés. Si on lui avait dit que son niveau de simple amateur en marionnettes pouvait lui donner une telle reconnaissance, il aurait peut-être pressé le pas.

Non, ce n'était pas un rêve. Elle lui proposait réellement d'être le premier habitant de ce lieu, depuis l'avènement de ce règne.

-Et bien, c'est donc à moi de faire honneur à cet... honneur...

Il fit ne moue dépitée suite à sa phrase, puis décida de reprendre la route.

-Vous ne deviez pas avoir les mêmes goûts culturels que votre père, pour en arriver à ce que je sois le premier artiste de votre règne. Je m'attendais à être le petit jeune du clan, et à me faire poignarder parce que la nouveauté est dangereuse, moi ! ... Enfin, bon gré mal gré, je pourrai au moins dormir tranquillement.

De nouveau, le marionnettiste souriait un peu de ses propres paroles (il s'auto-fait-rire, ce pauvre petit). Et puis, soudainement, il demanda :

-Il faudra environ combien de temps pour arriver jusque là-bas ?

Sans savoir forcément que la reine était fatiguée, lui, il avait du mal à tenir la cadence. Il traînait un peu le pied, comme à son habitude, parce qu'il n'avait pas franchement le choix, et qu'il préfèrait ralentir un peu la cadence plutôt que de sentir sa jambe lui faire mal.

(désolée pour le retard, panne de connection! :'()

Comme elle écoutait Grey parler, l’expression de la Reine se modifiait, pour finir par être réprobatrice. Le marionettiste dut s’en apercevoir, car il finit par conclure que le sujet était peut-être assez inaproprié.

Son étonnement face à son nouveau logement empêcha Gal de relever. Celle-ci rit franchement à la phrase quelque peu étrange de son compagnon, et haussa les épaules avec désinvolture :

« Disons surtout que les gens qui logeaient là à la fin du règne de mon père n’avait pas la même notion que moi pour ce que signifiait le mot ‘artiste’. »…

Elle demeura songeuse un moment, perdue dans des souvenirs amers. Souvent, elle se demandait si son règne n’était pas trop différent de celui de son prédécesseur, et si elle n’avait pas fait de mauvais choix. Pour se réconforter et s’expliquer envers son accompagnateur, elle ajouta doucement :

« Et puis, si jamais je dois endosser le rôle de mécène, autant que ce soit pour encourager ceux qui en ont besoin, et pas pour conforter des nobles s’essayant à quelques rimes dans leur rôle de poètes fantastiques et originaux ! »

Bien entendu, cela pouvait être pris pour une critique ouverte de son père. Mais c’était tellement bénin que la rouquine n’y fit pas attention. Pour une fois qu’elle avait la possibilité de dire ce qu’elle voulait, sur un sujet qui lui tenait à cœur, ce n’était pas des scrupules pussillanimes qui allaient l’en empêcher.

Grey paraissait fatigué. La princesse se fit la réflexion que cette marche rapide devait l’épuiser, et augmenter la douleur causée par sa boiterie. Elle se demandait d’ailleurs comment le marionettiste avait pu s’en trouver affligé, mais ce n’était évidemment pas le moment de poser une telle question. Soucieuse de ménager à la fois l’ego et les jambes de l’artiste, elle ralentit le pas, en faisant mine d’observer un peu plus attentivement le paysage, ce qui pouvait se comprendre quand on savait qu’elle ne sortait presque pas du palais.

« Nous arriverons certainement d’ici trois quart d’heure. Une fois rentrée, je n’aurais pas énormément de temps à vous consacrer… »

Elle baissa la tête d’une manière assez théatrale, comme pour lui faire un terrible aveu :

« Je me suis enfuie en plein Conseil… Voyez quelle souveraine sérieuse je fais ! »

Elle ne précisa pas que le conseil en question avait été une suite de longs laïus destinés à l’embobiner, pour finir par des « laissez-nous faire Majestée » et des « du temps de votre défunt père cela se serait passé ainsi ». Elle comprenait à présent les difficultés qu’avait eu Galaël pour se faire entendre. Lors de séances comme celle-ci lui venaient de furieuses envies de meurtre…

« En tout cas, je vous demanderais de bien vouloir demeurer discret pendant quelques temps, afin que l’on s’habitue à votre présence… »

Le marionnettiste s’apprêtait à répondre à la reine, lorsqu’un Drow apparut, le faisant soudainement sursauter. Il était certain que l’homme ne s’attendait pas du tout à être surveillé.

Et puis, la surprise passée, c’était logique qu’une reine ait une garde rapprochée.

Alors il sourit, comme si tout cela était logique, normal, et reprit la conversation pour dire :

-Je serais discret, ne vous inquiétez pas. Peut-être pas autant que peut l’être cet homme, mais je ne vais pas hurler ma présence…

Il haussa les épaules :

-Et puis il faut avouer que je n’ai pas trop la carrure d’un homme discret. Mais… encore merci pour… pour ce que vous m’offrez.

Observant le cheval et le Drow, il se présenta, un peu tard, peut-être :

-Grey Mathgen… Marionnettiste amateur…

Ne sachant pas quoi rajouter, il se tourna de nouveau vers la reine, pour lui murmurer :

-Vous savez, je n’ai pas trop de choses à vous reprocher vis à vis de votre fugue. Je crois que l’idée même d’entrer dans une salle de conseil avec des vieux –je sais que je ne suis pas tout jeune, mais quand même des vieux- habillés en blanc, qui froncent les sourcils pour dire qu’ils on raison, je trouve ça assez repoussant. C’est déjà assez triste de vieillir, autant vieillir en rigolant un peu, non ? Et pour moi, le plus sage, c’est celui qui sait qu’il n’a aucun conseil à donner aux autres…

Bon, peut-être que c’était des idées un peu déplacées face à une reine. D’ailleurs, il se demanda un instant si elles venaient bien de lui. Sûrement, en fin de compte. Un de ses esprits n’aurait jamais osé dire ça face à une reine, l’autre lui aurait chanté que la sagesse c’était du n’importe quoi et que le chef devait être le plus fort. Donc c’était bien Grey qui pensait. C’était… rassurant.

Ne laissant pas réellement ses idées se placer sur son visage, il se contenta de sourire avec un air rassurant.

(pas d'inspi, en retard... Je sais. Galaad, Grey, Galathée... les noms en G sont à la mode... Bon ok c'est nul. Encore désolée)

Un froissement de cape indiqua à Galathée que quelqu'un se trouvait derrière elle. La jeune fille, intriguée, en oublia de s'inquiéter. Après tout, qui pourrait avoir l'idée de l'avoir suivie aussi loin? Si l'on voulait vraiment s'en prendre à elle, ON aurait pu régler l'affaire tandis qu'elle se promenait seule. La surprise et une bonne part d'indignation prirent place sur son visage blanc tandis qu'elle dévisageait Galaad. Elle aurait été en rage qu'elle ne l'aurait pas manifesté autrement, secrète comem elle l'était.

Bon, évidemment, elle s'attendait un peu à ce que quelqu'un la suive. Mais comme une enfant, elle était déçue que toutes les ruses qu'elle avait déployé tombent lamentablement à l'eau. Et puis, aussi, elle n'appréciait guère le fait que le Drow ai pu entendre toute leur conversation, car s'il se manifestait seulement maintenant, Galathée ne doutait pas qu'il se trouve là depuis un bon bout de temps. Heureusement qu'il ne s'agissait que d'un bref entretien d'embauche, aussi fortuit soit-il. Si jamais, comme il lui était déjà arrivé de le faire, la demoiselle était sortie pour donner un rendez-vous à l'un de ses conseillers ou serviteurs, ou pour s'occuper d'une quelconque affaire à scandale, et que son garde du corps l'avait surprise... Les conséquences auraient certainement été plus graves, bien qu'elle ne doute plus de la probité de l'ancien ami de son père. Comme ses lèvres frémissaient tandis qu'elle écoutait le discours du nouveau venu, il lui fallut serrer les poings fermement pour retrouver un ton à peu près normal.

Avant qu'elle n'ouvre la bouche, l'homme se mit à siffler. Aussitôt, un bruit de sabot lui répondit, et une magnifique monture apparut bientôt d'à travers les arbres. Siméon le chat en profita pour s'approcher de ces deux étranges créatures, et de les renifler avec curiosité. Enfin, la Reine put s'exprimer:

"Aux dernières nouvelles, mon... cher ami Galaad, mon escapade, comme vous dites, ne vous regardait en rien... Si je me sentais assez en sécurité pour sortir, ne croyez-vous pas que me suivre reflèterait le peu de confiance que vous avez envers moi? Ca ressemble à du crime de lèse-majesté, ça..."

En s'entandant parler, elle ne put réprimer un sourire, qui, se voulant amer, se retrouva teinté de bienveillance, et continua, en prenant une mine un peu plus amène:

"Et puis, si vous teniez tellement à venir vous promener en ma compagnie, vous n'aviez qu'à le dire, je vous aurais accueilli à bras ouverts..."

Passés les premiers moments de consternation, le naturel assez optimiste de la dame reprenait peu à peu le dessus. Elle était plutôt flattée et rassurée de posséder un ami assez zélé et prudent pour la suivre un peu partout. Bon, évidemment, elle n'aimait pas le fait qu'on veuille réfléchir à sa place, mais là, celà partait d'un bon sentiment, et, finalement, ne dérangeait en rien ses affaires. Et après coup, elle voulait bien reconnaître que s'en aller comme ça sans prévenir n'avait rien de très malin, quand on est cher d'Etat.

Les propos de Grey achevèrent de la remettre en de bonnes dispositions.

"Vieillir en rigolant... Je ne sais pas si j'en aurais l'occasion... Galaad s'est apparemment décidé à m'empêcher de m'amuser lorsque j'en avais envie!"

Sa voix était faussement boudeuse, tandis qu'elle jetait un coup d'oeil amusé au Drow. Elle se demanda si son aspect n'allait pas étonner, voir même rebuter le marionettiste, mais finalement, c'éait plus de la curiosité qu'une réelle crainte. Si Grey avait des préjugés, il n'avait qu'à partir. Et s'il ne désirait pas s'en aller, il lui faudrait bien s'habituer à la présence de ce guerrier à la peau sombre.

(hrp : désolée de ne pas avoir répondu avant, je n'avais pas trop le moral pour. Enfin bon, je vais m'occuper un peu plus de mes persos)

Grey fixait les deux personnes avec un mélange de curiosité et d'amusement. A vrai dire, il ne se sentait pas réellement à sa place, puisqu'il semblait y avoir un lien assez ancien entre les gens qui étaient présents.

Il observait les animaux du coin de l'oeil, aussi. Le chat avait l'air d'adopter l'Elfe aussi bien que la princesse. Et le cheval... il s'y connaissait trop peu en chevaux pour se dire quoi que ce soit, mais quelque chose lui disait que le "garde personnel" était assez proche de la nature.

Cependant, il se demandait si c'était un trait naturel de la part des Elfes, ou si c'était là un trait personnel de Galaad...

-Vous me voyez heureux de vous connaître, Galaad.

Il sourit légèrement.

-Enfin... je crois que je ne suis pas le seul à apprécier votre présence.

D'un geste du menton, il désigna le chaton, puis empêcha de peu son chapeau de tomber. Le voilà en train de le nettoyer (son chapeau, pas le chaton ou Galaad), par simple maniaquerie. L'exercice terminé, il haussa les épaules.

-Et bien, je suppose que nous allons pouvoir nous diriger vers la demeure de notre Reine.

Le marionnettiste soupira, demeure un court instant silencieux, puis reprit sa marche, plutôt lente, avec un sourire aux lèvres. Derrière lui, sa marionnette, ainsi que ses mains, brillaient légèrement d'une couleur pâle. A croire qu'il ne s'en rendait pas compte, puisqu'il observait la nature autour de lui.

(hrp2 : voilà, désolée si ce n'est pas long, mais je n'ai pas trop d'inspiration... mais c'est vrai que ça fait du bien de poster un peu... Ca risque de faire du bien aux autres aussi... Encore milles fois désolée pour ne pas avoir eu la force de répondre avant !)

(Mais c’est pas grave ma belle! Pi il est pas mal ton message, de quoi tu te plains? Merci en tout cas d’avoir posté, j’suis contente que tu sois revenue!)

Le rappel à l’ordre implicite de Galaad fit hocher doucement la tête à Galathée. Celle-ci savait exactement de quoi il voulait parler, mais garda le silence. Tout avait été dit sur ce sujet douloureux.

La chère petite Galathée préféra donc éviter quelques paroles malencontreuses. Les deux hommes se jaugeaient en face d’elle. La jeune femme n’aurait su dire exactement si ils commençaient déjà à s’apprécier. Si elle avait été dans le cadre de sa salle d’audience, la question n’aurait pas eu à se poser. Mais Galaad était un ami, et le fait que la compagnie de Grey ne lui déplaise pas trop était important pour elle. Elle avait déjà fort à faire avec ses courtisans et ses serviteurs pour éviter que ses proches se volent dans les plumes!

C’est à ce moment que le marionnettiste laissa tomber son chapeau. Sa coquetterie n’échappa pas à la jeune noble, qui elle-même détestait salir ses vêtements. A la proposition de Grey, elle acquiesça.

« Bien sûr. Allons-y! »

Ils recommencèrent donc à marcher, Galaad tenant son cheval par la bride et Grey clopinant à côté de la Reine. Celle-ci, en arrivant, présenta ses appartements à l’artiste, avant de s’en retourner dans son bureau en compagnie du Drow, afin de lui soumettre différents dossiers épineux.

(Mon message est encore plus merdique que le tien, tu vois! Ce topic était sympa, même si je le clôture certainement de manière brouillone !)