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 Aux âmes qui regardent voguer les bateaux... (ouvert à tous)

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Ciel d'Orage
Oracle de l'Eau
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Ciel d'Orage


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MessageSujet: Aux âmes qui regardent voguer les bateaux... (ouvert à tous)   Aux âmes qui regardent voguer les bateaux... (ouvert à tous) Icon_minitimeMar 3 Oct - 19:22

Il y avait un enfant, au bord du port, assis sur les pavés, qui chantait.

Cet enfant, en balançant légèrement son corps, faisait vibrer ses plumes dans les airs. A vrai dire, à part frémir dans le vent, ses ailes ne servaient à rien.

Ciel d'Orage. C'était le nom qu'il conservait, avec ce petit sourire amusé. Il écoutait le bruit des vagues sur les coques des bateaux. De sa voix enfantine, il accompagnait la mer, en improvisant son propre chant.


- J’aime cette émanation imaginaire, mes pieds qui plongent dans l’éternelle impulsion lacrymale, écrasant et s’entremêlant aux êtres aquatiques. Je voudrais voir un poisson tomber du ciel, et l’inonder de gouttes, pour ensuite le noyer contre un nuage.
Pourtant, il me manque un peu de voix ou une cape ornée de papillons, pour me réchauffer devant un brasier glacé.
Ils sont morts, bien loin, et je demeure, dansant au rythme des battements muets de mon cœur…


Froncement de sourcils. Le chant se cessa, pendant que l’enfant redressait la tête. Quelqu’un l’écoutait. Il posa sa main sur son ours en peluche, et se tourna vers le soldat qui le fixait avec un air attendri.

-Que puis-je faire pour vous, âme fugitive ?

L’humain sourit légèrement.

-Tu as inventé toi même ce que tu chantais, petit ?
-Oui.
-C’est beau, ce que tu dis. Je ne comprends pas tout, mais c’est beau.
-…
-Serais-tu timide, petit ?
-Maman n’aime pas quand des inconnus me parlent.
-Mais je ne suis pas quelqu’un de dangereux, je m’occupe de la sécurité des gens.

-Vous êtes un jouet comme un autre.

Le soldat ne sut quoi répondre. Mais avant qu’il n’ait le temps d’entrouvrir la bouche pour émettre un son, il vit la lame d’un couteau rouillé se présenter devant lui.

-Laissez-moi, où elle vous punira.

L’humain, pas plus surpris, ni inquiété par cet enfant, haussa les épaules, et s’en alla d’un pas indifférent.

Ciel d’Orage tremblait. Cela se voyait. L’enfant ne se sentait pas bien. Loin de là, il voulait tuer le soldat qui s’en allait, mais s’en empêchait. Pourquoi ? Il ne savait pas. Peut-être parce qu’il sentait bien que cela ne serait pas une partie intéressante, que de jouer ave cet homme. Non, l’enfant voulait de la haine, du sang, des rires.

Et ce n’était pas ce paysan en armure qui lui en donnerait. Alors il replaça son attention sur le bruit des vagues contre les bateaux, et rangea son couteau dans sa poche, pour serrer sa peluche contre lui.

Il aurait bien aimé un câlin, là. Mais il ne pouvait pas. Ciel n’en avait pas l’occasion, surtout. Il se sentait un peu sale, aussi. Alors comment quelqu’un pourrait s’occuper de lui ? Et puis le voulait-il vraiment, cet être attentionné ? Peut-être que non.

Le petit lycanthrope ne voulait pas réfléchir non plus. Il voulait continuer sa chanson, mais en avait perdu le fil. Donc il se met à chantonner autre chose, en remettant en place le tissu qui cachait ses yeux brûlés.


-Le mouchoir est tombé, et je ne rebondis plus sur lui. Je joue à vibrer, à couler, mais je ne sais plus où sont les oiseaux de passage…

Il fronça les sourcils. La chanson ne lui plaisait pas. Donc il secoua négativement la tête, et se mordit la paume de sa main, pour se punir d’une telle hérésie. Son propre sang coulait dans sa gorge, dans son corps, pour aller jusque dans son estomac. L’enfant aimait sentir cette présence rassurante prendre d’assaut son corps.

Ciel d’Orage se pelota contre sa peluche, allongé sur un banc au bord du port. Ses plumes tremblaient sous le souffle du vent. A vrai dire, à part frémir dans le vent, ses ailes ne servaient à rien.
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MessageSujet: Re: Aux âmes qui regardent voguer les bateaux... (ouvert à tous)   Aux âmes qui regardent voguer les bateaux... (ouvert à tous) Icon_minitimeVen 6 Oct - 18:33

Ciel d'Orage se racla la gorge, en entendant des pas, au loin. Il fit craquer les articulations de son cou, puis glissa sa main droite vers ses ailes, pour en caresser les plumes.

Sauf qu'il sursauta, et se rendit compte qu'il n'y avait rien, au niveau de son dos. C'était vrai, il se souvenait de la douleur qu'il avait éprouvée, quand elles avaient brûlé. Mais pourquoi avait-il autant la sensation qu'elles existaient encore ?

Il avait entendu, un jour, quelqu'un parler d'une sorte de sensation que les gens à qui il manquait un ou plusieurs membres. Ils seraient presque capables de les sentir encore. Et lui, ne fonctionnait que sur les sensations. Donc c'était fort logique qu'il ait cette impression d'avoir encore une paire d'ailes, et de sentir le vent les chatouiller.

Ceci dit, cela le rendait un peu triste... Si tristesse il était capable de ressentir...

C'était vrai, en un sens, qu'à part Nounours et Maman, il n'avait pas beaucoup de monde à qui parler. Alors personne ne lui disait qu'il se trompait. Que ses belles ailes étaient parties. Comme Almut, son frère. Comme ses parents. Comme tout le monde.

Les gens n'étaient là que pour mourir, et lui, il demeurait sur le monde. C'était injuste. Alors plutôt que de partir, que de laisser Maman et Nounours seuls, il tenterait de survivre.

Il avait d'ailleurs une soudaine envie d'aller s'amuser un peu. Alors il se leva, esquissa un léger sourire amusé, et suivit son odorat, pour se diriger vers une petite ruelle sombre, non loin des bateaux qu'il entendait encore dans le vent. L'enfant s'approcha d'un vieil homme allongé avec une bouteille, et le renifla.

Il puait l'alcool, la sueur, la crasse, et le moisi. Il n'était guère intéressant. Rien d'amusant dans un être pareil. Et pourtant, face au mendiant endormi, le petit Lycan sortit son couteau, et enfonça Maman dans la gorge de l'homme, pour lui couper tout moyen d'appeler à l'aide.

L'enfant entreprit de manger la chair du vieillard, un peu dure sous ses crocs, avec un goût âpre. Il ne prenait pas vraiment de plaisir à ce qu'il faisait. Ciel d'Orage préfèrait manger des voyageurs en pleine forme, sur les chemins, plutôt que des vieux dans les villes. Pourtant, il avait beau être un bon joueur, il ne voulait pas risquer de perdre la partie.

Alors il s'essuya la bouche sur un vêtement gris en loques, déjà taché de sang. Il reprit sa marche vers son banc, plus près de l'eau, et s'y allongea de nouveau. L'enfant soupira, visage tourné vers l'eau. Il aimait bien l'odeur qu'elle dégageait.

Ciel d'Orage ne savait plus pourquoi il était allé jusqu'aux côtes. Il n'avait rien à y gagner. Pas de jeux. Personne pour l'attendre. Oh, il aimerait tant que quelqu'un l'attende, quelque part, et pouvoir le trouver. Mais s'il trouvait quelqu'un, cet être serait en danger. Il n'avait jamais de chance, avec ceux qu'il aimait.

Petit à petit, le souffle du petit garçon se calmait. Bientôt, il devint si léger et lent, qu'il était évident qu'il dormait d'un sommeil profond.
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Ciel d'Orage
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MessageSujet: Re: Aux âmes qui regardent voguer les bateaux... (ouvert à tous)   Aux âmes qui regardent voguer les bateaux... (ouvert à tous) Icon_minitimeMer 11 Oct - 21:29

(la partie en italique de ce message est de Moraïna)

Il y avait le bruit de l’eau, comme une cascade s’écoulant non loin. Il y avait l’odeur du sang, un sang frais, tout juste versé. Il y avait aussi la chaleur du feu, celle du brasier qui consume tout. Et pourtant il faisait sombre, si sombre que l’on n’y voyait rien, ni l’eau, ni le sang, ni le feu. Et puis une silhouette s’est détachée de l’obscurité. Une fillette aux longs cheveux d’argent. Elle pleurait, et puis elle sembla changer, tout doucement, petit à petit. Elle changea d’apparence de façon si fluide qu’on aurait cru voir en quelques minutes l’éclosion d’une rose en bouton qui devient une magnifique fleur aux larges pétales, ce qu’on ne peut jamais voir tout à fait, tant la nature prend son temps pour cela.

La fillette avait maintenant deux très longues couettes lui encadrant le visage de deux rideaux bleu pâle. Ses yeux couleur saphir reflétaient une profonde tristesse et ses lèvres remuaient en une requête inaudible. Elle se retourna, et un brasier apparut, jadis une cabane à présent livrée aux flammes. Son visage est à présent parcouru de larmes, et elle tend une main devant elle, comme pour implorer de l’aide. Elle est seule à présent, elle aussi.

Et puis l’obscurité revient, le brasier et la fillette ont disparu, mais un papillon aux ailes turquoise apparaît, virevoltant quelques instants avant de venir se poser sur l’épaule de Ciel d’Orage. Ca ne parle pas un papillon. Pourtant celui-ci demande de l’aide. Il n’y a pas un son qui ne trouble le clapotis de l’eau au loin, et pourtant, l’ange comprend qu’il faut qu’il lui vienne en aide. A ce papillon… Et à cette fillette de tout à l’heure. Ils sont liés à présent, il sait qu’il devra la retrouver…


Ciel d'Orage se réveilla subitement, pour ouvrir ses petits yeux sur le monde devant lui. Monde qu'il ne voyait pas, mais il était simple de lire dans ses yeux les quelques éclairs qui trahissaient ses sentiments.

Il ne savait pas trop ce qu'il lui arrivait. Pourquoi avait-il l'impression que la mer à côté de lui chantait ? Et puis pourquoi elle l'embêtait, cette mer ? C'était pourtant pas difficile de le laisser réfléchir tranquillement, non ?

Non, la mer ne voulait pas. Et puis franchement, qu'est-ce qu'il y avait à réfléchir ? La petite fille, qu'il venait de voir dans son rêve, elle l'appelait à l'aide. En toute logique, il se devait d'y répondre.

Sauf qu ce n'était pas logique. Il était là pour tuer, pas là pour une petite fille avec des cheveux bleus... Pourtant...

Pourtant, ce rêve était étrange. Il y avait du sang, comme il y avait du feu. Douceur et peur rimaient si bien. Et il y avait de la peur pour la petite fille, comme il y avait de l'envie. Envie de la manger, ou de la connaître ?

Le petit garçon n'arrivait vraiment pas à savoir. Sa raison lui disait qu'elle était certainement un très bon repas, tandis que son coeur -s'il en avait réellement un, ce qui n'était pas certain- lui chantait qu'elle était quelqu'un qu'il pouvait protéger.

Protéger ? Quelle blague ! Pour la laisser seule après, parce qu'il mourrait ? Tous les gens qui l'avaient protégé, à lui, étaient morts ! Alors pourquoi ne laisserait-il pas un jour la petite fille toute seule, pourquoi ne serait-elle pas triste ? Il ne voulait pas rendre quelqu'un aussi vide que lui-même.

Cependant, la petite fille pleurait déjà, dans son rêve. Et il voulait la consoler. Tant pis si ce n'était pas normal. Tant pis.

Pour une fois, il devait bien s'avouer qu'il avait envie de violer les règles de son propre jeu. Pour voir une petite fille. Ou trouver un papillon.

Dans les rues du port, un petit garçon aveugle, vêtu de loques et tâché de sang, courait vers la sortie de la ville... à quatre pattes.
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