Sur une plage de galet, le long de la côte

Le vieil homme nagea aussi vite qu’il pouvait, mais il commençait à se demander s’il n’allait pas trouver la mort par ces eaux au lieu des abeilles. L’eau glaciale, qui au départ l’avait revigoré, l’engourdissait. Canas luttait contres les courants qui tentaient de l’emporter, contre le froid de l’eau, et contre l’épuisement. Il sentait son liquide vital s’échapper peu à peu par ses plaies. Ses forces s’amenuisaient, mais pourtant, il devait réussir. Il le devait.

Il avançait tel, un robot. Coup de pied après coup de pied, éternellement. Il n’avait plus conscience du temps et même de l’espace. Son esprit, concentré sur la seule tâche qu’il était encore capable d’effectuer, s’affaiblissait. Tranquillement, mais sûrement, la mort gagnait du terrain. Canas le sentait et cela l’effrayait. Il n’avait plus la force de lutter. Il tenta, mais échoua. L’océan avait eu raison de ses forces.

Le vieil homme tomba inconscient. La mort attendait son moment. Les courants l’emportèrent et durant plusieurs heures il dériva. L’eau autour de lui était teintée de rouge, mais heureusement aucune bête ne fut attirée.

Canas s’échoua sur une plage de galet. Un infime souffle de vie subsistait encore en lui. La faible caresse du soleil, parcourait son corps rendu froid. Son teint blême, ses vêtements déchirés et le sang, sortant encore par ses plaies, laissait présager une mort certaine si personne ne l’aidait.

Canas avait reprit quelque peu conscience. Son esprit dérivait dans des songes plutôt étranges. Il sentit une épée dans ses flancs, ce qui lui fit échapper un gémissement de douleur à peine audible. Ce petit choc le fit perdre connaissance à nouveau. Son corps fut tiré hors de l’eau par une nymphe. Son corps laissa une longue traînée rouge sur la plage où se mêlait maintenant sang et eau.

Une étrange chaleur s’infiltra dans son corps, le sauvant de l’hypothermie ce qui laissait à son corps plus de force pour se régénérer. Ses blessures furent nettoyer et pensée ( enfin j’espère, car l’hémorragie doit être arrêtée ! ). Mais ces soins ne suffirent pas a le sortir de son état actuel. Il demeura inconscient. Malgré tout cela lui permettrait de survivre !

Iris attendit longtemps, sans que rien ne se produise. Elle décida alors d’établir son camp, car il commençait à faire noir. Elle verrait s’il y a des améliorations le lendemain. Elle alluma un feu et établit son campement, loin de l’eau. Elle emmena le blessé près du feu et s’endormit.

La nuit était belle et la lune éclairait de sa blanche lumière la scène où étaient ces deux figures immobiles. Canas dérivait dans son esprit plus rien n’avait de sens, tout était étrange. Le feu gardait au chaud son corps usé pas ces monstres. Les plaies avaient été bien soignées et son corps utilisait toute l’énergie qu’il pouvait avoir afin de refermer ces plaies le plus rapidement possible. Sa dure et longue vie lui avait permis de faire un corps solide et résistant et c’est probablement ce qui l’avait sauvé.

À l’aube, le vieux sage ouvrit tranquillement les yeux. L’opération fût longue et douloureuse. Chaque membre de son corps semblait avoir mal. Il regarda autour de lui, n’ayant aucune idée de ce qui s’était passé. Selon ses souvenirs, il tentait de s’enfuir des guêpes géantes par l’eau et à partir de ce moment, il ne se souvenait de rien. Un feu avait été allumé, mais il n’en restait que des braises rougeoyantes. Une jeune femme semblait être endormie de l’autre côté du feu. Il la distinguait difficilement. Selon l’éclairage, ce devait être le matin. Le vieil homme entendit le bruit apaisant des vagues au loin, puis épuisé, il s’endormit d’un sommeil réparateur. Pour une fois il n’était plus inconscient, son état s’améliorait.