Une Dame en détresse...

Dame Anathaïs était lancée depuis quelque minutes dans une opération aussi longue que laborieuse, à savoir : se maquiller. Après avoir appliqué une couche conséquente de fond de teint, pour masquer les quelques méchantes ridules qui étaient apparues depuis plusieurs mois sur son gracieux et noble visage, elle avait saisit un bâton de khôl, et s’appliquait à aggrandir ses yeux vert et ternis. Une poudre rosée vint donner de l’éclat à ses pomettes hautes, et un rouge à lèvres… extrèmement rouge réhaussa la forme boudeuse de sa bouche de poupée. Après quelques grimaces et sourires devant son miroir à cadre doré, la Dame passa à la suite des opération, à savoir, la coiffure. Elle détestait se coiffer. Les filaments blancs qui lui poussaient sur la tête étaient un désastre. Que n’étaient-ils pas restés noirs et soyeux encore quelques années ! Néanmoins, devant cette disgrâce horrible due à son corps vieillissant, la femme ne pouvait que faire face, du mieux qu’elle pouvait. Pour camoufler un peu l’étendue des dégâts, elle posa quelques décorations, barettes, épingles et fleurs dans son chignon. Rien de dispendieux ni de trop voyant, voyons ! On aurait juste dit que sa chevelure était presque entièrement recouverte de papillons dorés et de perles ! C’était du plus charmant effet, certainement !

Une fois cette mission accomplie, Thaïs tournicota encore quelques minutes devant sa glace, avant de se préparer à sortir. Son élégante robe violette tombait sur son corps encore jeune en une multitude de voiles superposés, donnant à l’ensemble une transparence et un mouvement des plus envoûtants. Même aigrie, la Dame savait se mettre en valeur.

Les rues étaient plutôt agitées, en ce matin de l’automne éternel qui régnait en Wilwarin. Les badauds se bousculaient, les chevaux piaffaient, et les chariots ne savaient plus trop par où passer pour se frayer un chemin vers la place du marché. C’était également là que se rendait la femme aux cheveux blancs, mais pas, comme toutes ces ménagères affairées, pour aller acheter légumes et poulets. Non, elle valait mieux que celà, et sa « demoiselle de compagnie » se chargerait à sa place de ces taches subalternes et triviales. Thaïs, elle, se rendait au marché car il s’y trouvait toujours deux ou trois peintres, ou sculpteurs, ambulants, sans le sou, mais bourré du talent qu’elle seule pouvait deviner et mettre en valeur dans sa boutique. Elle s’attendait donc à acquérir une ou deux toiles et quelques statuettes, à un prix raisonnable, afin de pouvoir les revendre à ses riches clients, à des sommes astronomiques. Ce ne pouvait être de l’escroquerie, quoiqu’en disent les mauvaises langues, car les hommes qui venaient dans sa boutique étaient non seulement amateurs d’art, mais aussi de sa compagnie délicate et agréable. Cela se payait également, même s’il ne s’agissait que d’une conversation des plus banales (ce que les mauvaises langues ne pouvaient accepter, bien évidemment).

Cependant, rien ne se passa comme la Dame l’avait prévu. Comme elle tenait à la main un élégant sac de soie et de dentelle, un(e) petit(e) voleur(euse) l’agrippa, le lui arracha des mains, et s’enfuit en courant . La douce et fragile Anathaïs ne possédait ni la force de résister au voleur, ni celle de lui courir après, et encore moins celle de résister à une pareille émotion.

« Oh ! ! ! Au… au voleur ! ! ! » s’écria-t-elle d’une voix geignarde, avant de s’appuyer contre un mur, en faisant mine de défaillir, espérant qu’une bonne âme viendrait s’occuper d’elle. La perte de son sac n’était pas d’une grande importance, mais par les déesses, qu’elles existent ou non, on venait de l’agresser, elle, la Dame aimée de tous les hommes de la région ! Que quelqu’un l’aide, voyons !

(à qui veut !)

Oh là là ! Son pauvre cœur s’emballait, tout tournait autour d’elle ! Oh là là ! Pauvre Thaïs qui ne savait plus tenir debout à cause du choc. Pauvre Thaïs qui FAISAIT SEMBLANT de ne plus savoir tenir debout à cause du choc. Comédienne, va !

En tout cas, cela du fonctionner, car peu de temps après s’être écroulée contre son mur, elle entendit quelqu’un s’approcher. En ouvrant les yeux, elle poussa un hurlement strident en voyant le voleur face à elle. Cependant, sa voix accomplit un magnifique decrescendo lorsqu’elle aperçut le garde royal qui le tenait en joue. Le soulagement se peignit sur son beau visage trop fardé, tandis qu’elle récupérait son sac :

« Oh merci ! Merci ! J’ai cru que je ne le récupérerais pas ! C’est un cadeau, j’y tiens beaucoup et… »

Bon, elle n’allait pas déballer toute sa vie non plus. Reprenant une attitude plus digne, la dame jaugea le soldat qui se tenait devant elle, le comparant avec le malfrat qu’il maintenant fermement. Maintenant qu’elle savait que celui-ci ne pourrait plus lui faire de mal, Anathaïs ne concevait plus que du dédain pour lui. Comment avait-il osé s’attaquer à elle ! Il était bien puni, maintenant, voilà !

Décidément, il n’était pas mal, ce garde. Dans le force de l’âge, musclé, un visage agréable…

« Que puis-je faire pour vous remercier ? » interrogea-t-elle d’une voix plus douce, à présent qu’elle s’était calmée.

Elle serrait son sac contre elle tout en jaugeant le voleur, avant d’interroger, curieuse et méprisante à la fois vis à vis de ce crétin.

« Qu’allez-vous faire de lui ? Il ira en prison, j’espère ? »

S’il s’en était pris à elle quelques années plus tôt, alors qu’elle était encore courtisane à la cour royale, il aurait pu être pendu. Elle l’aurait réclamé, d’ailleurs, imbue d’elle-même comme elle l’était. Mais maintenant qu’elle avait été déchue de son rang et de ses prérogatives par cet idiot de mari qui n'avait pas vu les avantages qu’il y avait à la garder, elle ne pouvait rien espérer de tel. Elle n’était qu’une citoyenne lambda, peut-être un peu plus riche et jolie que la moyenne, mais rien qui ne puisse la démarquer des autres. Cette situation ne pouvait lui causer qu’exaspération et rancœur…

(je ne sais pas si tu veux faire parler Bragnor… Si tu n’es pas d’accord, j’éditerais)

La dame semblait reprendre ses esprits peu à peu, le soldat la conscidérait d'un oeil expert, il se tenait devant la bourgeoisie de la société. Il esquissa un sourire, il n'exprimeia tni dédain ni mépris envers ces personnes, mais il fallait avouer qu'elles étaient souvent tres émotives. Si seulement elles avaient appris à se défendre, enfin on ne pouvait pas en vouloir à certaines femmes comme Anathaïs qui étaient fragiles.

-Rien ma dame, il en va de mon devoir d'arreter les malfrats. Celui ci, reprit il après la question de la dame, sera probablement enfermé dans un cachot, au pain sec et à l'au pendant quelques temps, et si l'on apprend que d'autres crimes de nature diférente on été éxécutés par sa main, adviendra que pourra.

Le soldat resta pensif un moment, il ne prenait plus garde au voleur de pacotille au visage maculé de boue et à son souffle saccadé. Puis il reprit ses esprits.

-Pardonnez moi ma Dame, fit il en s'inclinant, j'oublie les convenances, je me nomme Brador, Brador kelleren. Cela fait un cycle que j'ai été affecté à cette ville et pourtant je ne me souviens pas vous avoir déjà vue.

[j'espère que tu seras satisfaite]

[Khazad a la rescousse, je prend le relai avec un véritable personnage.]

Le dragonnier avit survolé les océans, les lacs, passé en rase motte au dessus des plaines, s'était arreté a l'orée de nombreuse forêts. C'était la première fois qu'il fuyait devant quelqu'un. Pas très chevaleresque tout ça. Mais les femmes, malgré le nombre impressionant de ces personnes qui lui couraient aprés, il n'y connaissait pas grand chose, la majeure partie de sa vie avait été comblée par les voyages, la guerre et son entrainement.
Ainsi il avait atteri à Wilwarin, son dragon, Dagnir, était resté dans la foret à quelques pas, et le chevalier avait besoin de voir un peu de monde; une bonne soirée dans une taverne, sa ne faisait de mal à personne.
Il avaot retiré son armure pour rentrer mais avait gardé son épée qui pendait à son côté. Habillé d'une chemise de lin blanc et d'un pentalon brun lourd, on aurait dit un petit nobliau, mais son regard, froid et calme contredisait cette déduction. De plus son épée n'était en rien semblable aux rapières de certains bourgeois incultes en matière d'armes. Sur le fourreau finement ouvragé, plusieurs dragons s'entrelaçaient, formant des arabesques compliqués.

On l'avait laissé entrer sans problème, il s'était frayé un chemin sans problème dans les rues, il faisait bon en cette matinée. Des yeux, il suivit un homme louche qui s'amusa à voler le sac d'une femme d'age mur mais magnifiquement conservée. Le chevalier n'eut pas le temps e lui courir après qu'un des soldats du coin avait arreté le voleur. Khazad s'approcha et déposa sa mai nue sur l'épaule du soldat. Il le dépassait d'une demi tête, d'ailleurs il l'avait remarqué, il était plus grand mais pas plus large que les humains, sans avoir une taille elfique.
-Merci pour votre travail, les habitants de cette ville peuvent compter sur vous.

Le soldat acquiesca et fit demi tour, enmenant avec lui le larcineur. Khazad se retourna vers Anathais et s'inclina devant elle.

-Ma dame, je me nomme Khazad, et je ne connais pas cette ville. Accepteriez vous, à moins que vous ne soyez pressé, de présenter cette citée à un chevalier d'ailleurs? fit il en tendant son bras droit à la belle femme.

Avant que la Dame puisse comprendre quoi que ce soit à la scène, le brigand au visage furieux était emmené, au grand soulagement de chacun. Un homme se présenta ensuite devant elle. D’un regard averti, Thaïs sut ce qu’elle désirait savoir. Grand, un visage fin, de beaux yeux, une magnifique épée aux motifs finalement ciselés, des habits convenables… Cet homme (il lui semblait qu’il n’était pas humain, mais elle ne savait pas définir ce qu’il pouvait être d’autre), en plus d’avoir l’air attirant, semblait occuper une fonction relativement importante.

A sa proposition, l’ancienne courtisane lui sourit d’un air adorable. Oui, il serait bon de se montrer avec un homme comme celui-là dans la ville ! Et après ce qui venait de se passer, elle avait bien besoin d’une protection et de réconfort. Aussi ce fut avec un visage aimable qu’elle posa délicatement sa main sur le bras du nouveau venu, tout en déclarant d’une voix qui avait retrouvé son ton normal, délicieusement agréable et suave :

« Ce sera avec plaisir, mon cher chevalier. Et où se trouve donc cet ailleurs dont vous venez, si cela n’est pas indiscret ? »

En réalité, elle n’apportait qu’un minimum de curiosité à cette question, mais elle savait d’expérience qu’une conversation agréable, voire galante, commençait toujours par ce genre d’interrogations sans grand intérêt.

Tandis qu’ils cheminaient de concert, la Dame l’interrogea de nouveau pour lui demander où il désirait aller. Tant pis pour ses projets de la journée, elle verrait demain. De toute façon, elle n’allait pas courir le marché avec son invité, ce serait du plus vilain effet.

Cependant, elle croisa deux ou trois personnes qu’elle connaissait, et les salua, rosissant de plaisir en voyant leurs regards s’attarder sur l’étranger au bras duquel elle semblait se promener. Depuis qu’elle s’était « reconvertie », elle avait acquis une assez bonne réputation, malgré son sale caractère, et elle se réjouissait de savoir que la présence de Khazad allait faire parler d’elle.

-Cet ailleurs je ne peux pas vraiment vous en parler, tout du moins, éviter les choses le plus importantes. En fait c'est une Ile, beaucoup plus au sud, à environ six jours de vo... Hum, deux à trois semaines en prenant le bateau au port le plus au sud.

Première rencontre, première erreur, cette femme n'était pas censée savoir qu'il avait volé a dos de dragon pour venir jusqu'ici.

- Nous vivons en communauté, et sommes dirigés par une sorte de conseil, de je fais partie d'une certaine façon.

Au fur et a mesure qu'ils marchaient, Khazad découvrit la beautée de la ville, et les gens qui s'y pressaient; certaines personnes, que le chevalier au regard d'ambre jugea être influentes, connaissaient Anathaïs, et ouvraient des yeux ronds ou étouffaient des exclamations en la voyant au bras de ce jeune homme au regard dur, bien habillé et à l'épée que l'on eut dit faite par un maitre d'art. A côté de lui, la femme semblait se délecter en le cachant de l'éffet donné. A n'en pas douter elle occupait une bonne place dans la société, qui sait, elle pourrait peut-etre l'aider.

A chaque rencontre, Khazad abaissais la tête en signe de respect, bien sur, il n'eut jamais a s'incliner devant qui que se soit, eux avaient seulement l'argent, lui il avait, sans qu'ils le sachent, un certains pouvoirs, des hommes et de l'argent.

-Excusez moi, je ne veux pas paraitre impoli mais il ne me semble pas avoir déjà entendu votre nom?

En l’entendant parler, Thaïs battit des mains. Finalement, même une réponse à une question banale pouvait se révéler intrigante.

« Une île ! Que c’est interessant… Quel dommage cependant que vous ne puissiez pas m’en dire plus ! Enfin, chacun a droit à ses petits secrets, n’est-ce-pas ! »

Elle acheva sa tirade par un coup d’œil peut-être un peu trop entendu, mais qui correspondait tout à fait à son personnage, à la fois exubérant et dramatisant à souhait.

La Dame décrivit à Khazad les beautés de la ville, d’écrivant les bâtiments, évoquant des anecdotes, des histoires cocasses, parfois teintées d’une certaine touche grivoise, mais prononcées de telle façon qu’elle ne perdait en rien son élégance et sa superbe. Anathaïs se délectait de ce genre de moments, où elle retrouvait un peu de l’intérêt qu’on lui avait octroyé autrefois, à la Cour. Si seulement elle avait rencontré ce chevalier lorsqu’elle était encore jeune et rayonnante. Qui sait ce qui aurait pu advenir ? Mais là, elle avait décidé d’être sage, c’est pourquoi, elle se contentait de la conversation, fort agréable au demeurant. Au bout d’un moment, l’homme lui demanda, le plus respectueusement du monde, de se présenter. La Dame s’exécuta avec grâce et naturel, quoique son naturel demeurât un brin cérémonieux :

« Je me nomme Anathaïs Erhéos, autrefois Duchesse au château de sa Majesté. Vous pouvez m’appeler par mon prénom, bien entendu ! » conclut-elle en éclatant de rire. Elle avait un rire qui reflétait sa personnalité : extravagant, et teinté d’une certaine sensualité.

Reprenant son sérieux, elle s’appuya un peu plus contre le bras de Khazad, pour lui demander, en le regardant dans les yeux :

« Et vous, mon cher, comment doit-on vous appeler ? Votre origine mystérieuse ne vous défend tout de même pas de me donner votre nom !»

Il n’y avait pas d’ironie dans sa voix, sinon camouflée sous un ton doux et amusé. Pour une fois, Thaïs ne s’était pas étendue en imprécations contre son ancien mari, mais c’était uniquement parce qu’elle désirait que le chevalier reste un peu avec elle, et par conséquent, il aurait été plutôt malvenu de se donner ainsi en spectacle. Néanmoins, elle avait laissé planer un peu de mystère sur la manière dont elle avait quitté le château, et dans son fort intérieur, espérait que, peut-être, Khazad l’interrogerait là-dessus. Elle répétait cette scène depuis son départ du palais royal, mais avait toujours autant de plaisir à la rejouer…

Khazad esquissa un sourire quand la dame se dit désolée de ne pouvoir en apprendre plus. Qui sait, Peut etre pourra-t-il un jour lui en dire d'avantage.
Mais pour l'instant, il se complaisait a rire quand il le fallait et a affecter une ine sombre selon la situation. Il était surpris de voir a quel point cette femme lui était agréable.

-Erhéos dites vous...Eh bien, compte tenu du nombre restreint de visites que j'ai effectué ici, je ne suis pas surpris de ne pas connaitre votre nom, c'est une lacune que vous venez de m'aider à combler.

Les compliments, la meilleure arme du chevalier quand il s'agit d'etre en compagnie d'une gente dame telle qu'Anathaïs. Mais cette fois ci, ce n'était pas pour la mettre dans sa poche, non, c'était juste pour le plaisir. D'ailleurs, il s'amusa a la complimenter en présence de personens que la dame connaissait, voir la tête des gens qu'ils croisaient était hilarant, mais le chevalier restait impassible avec son regard qui était un peu moins froid et un vague sourire au lèvres.

-Mon nom... M'est avis que vous ne l'avez jamais entendu, je suis un Zirakzagigil, fils de Khenas et Adaïna Zirakzagigil. Mais, dites moi, vous m'avez dit ex-duchesse, vous a-ton forcée a quitter le château?

Autour d'eux le temps passait, mais c'était sans importance, Khazad ne svait pas ou dormir cette nuit, sa seule perpective était sous l'aile de Dagnir, son magnifique dragon noir, qui devait rester a distance sans se faire repérer.

Faire des compliments à Anathaïs, flatter son ego, la caresser dans le sens du poil, était la meilleure façon de s’en faire une amie, à plus ou moins longue échéance. L’ancienne courtisane rosit de plaisir. Bon, elle avait été habituée, en un temps lointain, à ce genre de phrases délicieusement agréables, mais retrouver quelques souvenirs de cette époque était vraiment bienvenu. Bref, la nobliette buvait du petit lait, pendue au bras de son séduisant compagnon.

Elle haussa des sourcils étonnés (et parfaitement épilés) devant le nom imprononçable de Khazad, mais ne souffla mot. Elle répondit cependant très volontiers à la question qu’il lui posa par la suite. Elle éprouvait en effet une forme de volupté tout particulière à l’évocation de son ancienne grandeur, car tandis qu’elle en aprlait, elle avait un peu l’occasion de la revivre.

« Ex-Duchesse, en effet, Mr Zirakzagigil. Et en effet, comme vous venez de le dire vous même, on m’a injustement forcée à quitter le palais royal ! »

Elle avait légèrement haussé le ton sur le mot « injustement », de sorte que plusieurs personnes autour d’elle tournèrent la tête. La Dame ne sembla pas y prêter attention, mais était en son fort intérieur ravie de son petit effet dramatique. Elle reprit, un peu plus bas, de manière à ce que seul Khazad l’entende :

« Vous savez, lorsqu’une femme, aussi charmante soit-elle, s’avère malheureusement incapable de donner naissance au rejeton qu’un mari se trouve en droit de réclamer lorsqu’il lui passe la bague au doigt, et que l’homme en question se trouve être un petit duc imbécile et imbu de lui même, mieux vaut pour son épouse plier bagage avant de se retrouver la risée de toute une Cour ! »

Bon, ce n’était pas vraiment la vrai version, celle-ci était plutôt édulcorée, mais l’étrange arrivant n’avait pas besoin d’en savoir plus. De toute façon, c’était ainsi que Thais aimait à raconter son histoire, et bien malin aurait été celui qui aurait pu prouver que c’était faux.

Comme l’on touchait bientôt à la fin de la matinée, et que la Dame s’avérait être une hôte charmante, et surtout qu’elle ne voulait pas lâcher de si tôt un homme aussi « interessant », elle s’arrangea pour le conduire près de chez lui, continuant ainsi la visite de la ville, avant de déclarer, en regardant la hauteur du soleil, qui se détachait parfaitement dans le ciel légèrement nuageux :

« Il va bientôt être midi ! Je ne vais quand même pas vous laisser au coin d’une rue ou devant la porte d’une auberge, ce serait vraiment la pire des impolitesses ! Vous viendrez déjeuner à la maison, n’est-ce pas ? »

Tiens, alors elle avait plutôt fuit le palais afin d'éviter d'être le sujet de moqueries, enfin de très gros quolibets plutôt. Et donc soit elle avait évité tout acte avec son mari soit et c'était plus probable, elle était incapable d'enfanter. Diable! Pauvre petite. Le draconien épprouva un sentiment de pitié puis ilse dit que ce n'était probablement pas ce que Anathaïs désirait, alors il le refoula.

La matinée touchait à sa fin, voilà donc environ deux heures qu'ils s'étaient croisés? Le temps passe donc si vite en charmante compagnie, cela lui rappela les après midi passés avec Zephyr et Nassty, les deux inséparables, mais aussi aptes à faire les quatre cents coups, et lui à l'époque page, le plus apte à réparer leur bétises. Il souria à cette pensée et fut vite tiré de ses rèveries par la voix suave d'Anathaïs.
Dîner chez elle? Voilà bien un imprévu des mins contraignants, mais tout de même... Etait-ce vraiment une bonne idée? Bah, il le saurait bien en l'essayant.

-Dame Anathaïs, c'est un grand honneur que vous me faites là, fit il en s'inclinant bien plus que devant tous les nobliaux déjà croisés, demandé comme vous l'avez fait, je ne peux refuser, se sera avec grand plaisir.

Heureusement pour lui, Khazad ne manifesta ni pitié ni commisération. Autant Thaïs voulait qu’on s’interesse à elle, autant elle ne voulait pas être l’objet de la compassion des gens. Cela la vexait terriblement. Cette attitude polie renforça sa première impression. L’étranger lui était indéniablement sympathique !

D’autant plus qu’il accepta son invitation, en s’inclinant, qui plus est ! Cela faisait longtemps qu’on ne lui avait pas fait un tel honneur, et la jolie Dame répondit avec un sourire teinté d’indulgence :

« Mais ce n’est rien, mon cher, rien du tout voyons ! »

Elle reprit ensuite son bras pour l’entraîner vers sa maison, où sa servante devait avoir préparé le repas. En entrant, elle demanda discrètement à la jeune demoiselle blonde, au visage rond et rieur, d’installer un deuxième couvert, ce qui fut fait assez rapidement.

« Bienvenue en mon humble demeure ! »

Le ton était cérémonieux. Il fallait dire que la femme aux cheveux blancs étaient assez fière de cette petite maison bourgeoise, arrangée avec beaucoup de goût, petite mais confortable. Il lui avait fallu plusieurs années pour acquérir les œuvres qu’elle gardait sur les murs, en plus de livres et d’instruments de musique divers. Thaïs n’était pas une esthète, mais elle savait reconnaître une œuvre d’art lorsqu’elle en voyait une, et, au demeurant, pouvait tout à fait soutenir une conversation un tant soit peu culturelle.

Elle introduisit donc le chevalier dans son salon, et, en attendant que Lou finisse de préparer le repas, lui offrit de s’assoire dans un confortable fauteuil, et lui proposa diverses boissons. La Dame paraissait particulièrement à l’aise. Sa maison était son terrain de jeu favori, elle aimait sentir se poser sur ses possessions le regard admiratif, presque autant qu’elle-même appréciait d’être regardée.

« Bienvenue en mon humble demeure ! »

Tiens, c'en était plus une simple phrase mais une véritable devise, il l'avait entendu tellement de fois avant d'entrer dans des maisons bourgeoises somptueuses. Bien sur, plutôt que garder les yeux levés et la bouche ouverte tel un bêta, il garda la tete droite et ses yeux en revanche parcouraient les murs ou étaient accrochés divers tableaux.

-Je ne suis pas spécialiste en oeuvre d'art, mais il me semble que vous avez acquéri là une bien belle collection, il en est de même pour vos instruments qui m'ont l'air de bien bonne qualité...

Il se laissa conduir jusque dans un fauteuil de cuir confortable, la mâitresse de maison lui proposa divers vins et alcools, il choisit un vin des terres du nord, de Ghiaccia pour être plus précis.
Puis sa coupe à la main il jetta un oeil alantour, a moins d'une toise sur la droite, il vit un luth posé sur un socle de chêne.

-Dites moi, cela fait longtemps que je n'ai pas touché a quelque chose d'autre que des armes mais me permettriez vous de faire courir mes doigts sur le bel instrument que vous avez là?

Il accompagnait ses paroles de gestes gracieux tout en restant masculin, il la fixait de ses yeux ambres mais pas dans les yeux, il fallait rester poli tout de même.

Nouveau rougissement, à peine exagéré, celui-là. Les compliments que faisait Khazad sur sa demeure lui faisait véritablement plaisir.

"Je suis marchande d'objets d'art, il est normal que j'en choisisse quelques uns pour ma propre maison. Heureuse que cela vous plaise, en tout cas..."

Elle choisit quant à elle un verre de vin qu'elle faisait venir Cianàn. Léger, il ne montait pas à la tête et avait un gout délicat et subtil. Anahtaïs avait commencé à boire de l'alcool parce que les autres en buvaient aussi. Cependant, elle n'appréciait pas les boissons trop fortes, liquoreuses et entêtantes, ce qui ne l'empêchait pas d'en proposer à ses invités. Elle s'amusait beaucoup de voir ce que des hommes pouvaient faire sous l'emprise de la boisson. Mais pour l'instant, elle tenait à garder son nouvel ami hors de tout état d'ébriété. Il la distrayait déjà bien assez comme ça.

Il était parti pour dévoiler des talents de musicien, apparemment, puisqu'il lui demanda la permission de jouer du luth, ce que Thaïs permit, avec des airs d'hôte gracieuse:

"Oh mais je vous en prie, faites comme chez vous!"

De ses doigts fins, elle saisit le luth et le lui présenta.

"Qu'allez-vous nous jouer, Sieur Khazad?" demanda-t-elle, plongeant ses yeux délavés dans les siens l'espace d'une seconde, avant de se rasseoir, reprenant son verre à la main. L'avantage d'avoir vécu dans un château, c'est qu'on y apprend le savoir vivre. Aussi, pas un geste de la Dame ne semblait moins gracieux qu'un autre, aucun de ses regards ne paraissaient inaproprié ou insolent. Pourtant, malgré sa déchéance, ses douleurs, la perte de sa beauté presque légendaire, à cet instant précis, pleine d'une nouvelle confiance en elle, la noble femme semblait excessivement attirante. Il fallait dire que sa robe, sensuelle, bien que tout à fait décente, la mettait particulièrement en valeur. Il fallait au moins lui reconnaître celà, Anathaïs savait attirer le regard sur les charmes qu'elle possédait encore, et essayait de faire oublier ceux qu'elle avait définitivement perdu.

Elle pencha légèrement la tête sur le côté, un sourire aimable s'étirant paresseusement sur ses lèvres dont la carnation, déjà assez foncée, était réhaussée par un trait de rouge qui frappait les regard, empêchant ceux-ci de se focaliser sur les rides naissantes qui parsemaient son visage.

Ainsi placée, elle possédait une allure presque féline, très élégante. Elle dégusta une nouvelle gorgée de vin avant d'écouter Khazad.

Le chevalier saisit l'instrument avec douceur et en inclinat légèrement la tête pour la remercier. De son autre main, il défit son fourreau et le posa contre le fauteuil. Il laissa le temps à cette magnifique femme de s'asseoir et en profita pour admirer ses magnifiques formes, mais bien vite il détourna les yeux, ce n'était rien qu'un homme...
Il passa sa main dans ses cheveux pour les replacer un peu plus en arrière. Ses doigts s'égarèrent un moment sur le manche et le corps, histoire de retrouver ses marques.

-Une ballade de mon pays natal, sans vouloir vous froisser, il est possible que vous ne compreniez aucune des paroles, j'espère toutefois que vous apprécierez la méllopée.

Il commença alors à jouer, sa main gauche effectuant les accords, et sa main droite courant sur les cordes pour en tirer une mélodie douce et entêtante. Puis le chevalier se mit à chanter, d'une voix que l'on aurait pas cru de lui. Elle était chaude, grave et suave, semblable à sa voix normal mais plus envoutante. Le chant n'était pas en Commun, ni en elfique, encore moins en nain, non, khazad chantait en draconien, cette langue aux accet doux qui vous coule dans la gorge,on dt que c'est ainsi que les dragons parlent entre eux, mais la dame à peut de chances de le savoir, le draconien et très peu parlé dans cette partie du monde...

La Dame était enchantée. Khazad était vraiment un homme étonnant et plein de ressources. Sa musique était très jolie. Exotique, très étrange, aussi. Anathaïs ne connaissait évidemment pas la langue dans laquelle le chevalier chantait. Elle savait s'abstenir de poser des questions lorsqu'il le fallait. En tout cas, l'homme possédait une très belle voix. Un baryton, peut-être. Presque envoutée, Thaïs demeurait immobile, dans sa pose contemplative. Son étonnement n'était pas feint, de même que l'étincelle amusée qui brillait dans ses yeux vert d'eau.

Quand enfin la chanson fut finie, elle ne se laissa pas aller à une manifestation tapageuse d'enthousiasme, ni à des applaudissements. Ce n'était pas dans le ton de ce qui venait de se passer. Elle resta quelques instants sans bouger, observant Khazad un peu plus intensément qu'elle ne l'avait fait auparavant.. Ne pas poser de questions.

Un sourire songeur flottait sur ses lèvres lorsqu'elle se redressa, et elle coula au chevalier un coup d'oeil admiratif.

"C'est très beau, vraiment. Possédez-vous d'autres talents insoupçonnés, mon cher?"

Il fallait être extrèmement fin pour déceler la légère touche d'ambiguité que recelait la voix suave de la Dame. C'était exprès, bien sûr. Il fallait savoir sous entendre les choses, créer le doute. C'était un jeu très amusant, dans leque Thaïs était passée maître longtemps auparavant.

Alors que Khazad répondait, Lou, la servante blonde, vint murmurer quelque chose à l'oreille de sa maîtresse. On voyait bien la déférence qu'elle lui vouait, mais également une certaine amitié, une confiance qui, elle, était réciproque. Lou était la fille naturelle d'un noble, ami de la Dame, et celle-ci avait accepté de la prendre à son service pour faire son éducation . Finalement, les deux femmes s'étaient plu l'une l'autre, malgré leur différence d'âge et de caractère, et la blondinette n'aurait donné sa place pour rien au monde, et surtout pas pour retourner dans une demeure où elle n'était, somme toute, qu'une batârde.

"Je pense que le déjeuner est prêt, si celà vous tente..."

Sourire délicieux, regard adorable, geste gracieux. Ce fut ainsi que la Dame l'invita à prendre place à table.

Le chevalier terminait sa ballade par une descente et observait d'un oeil Anathaïs, elle semblait ébahie par ce qu'elle venait d'entendre. Heureusement elle ne se confondie pas en applaudissements et en "bravo, bravo!". Un simple compliment rendit fou de joie le chevalier qui se contenta d'un sourire de remerciements.
La voix suave de cette magnifique femme fit frissonner le jeune --?-- homme qui se garda bien de le montrer.

-Peut etre bien, mais peut-etre aussi les découvrirez vous si jamais on me permet de rester plus longtemps en ville.

Il eut à peine le temps de terminer sa phrase que la servante de dame Anathaïs fit son apparition, elle lui murmura quelques mots à l'oreille pendant que le chevalier redéposait le luth sur son socle.

Elle se leva alors et il fit de même, avec des gestes tous plus gracieux les uns que les autres, elle l'invita a dîner.Il lui présenta son bras qu'elle accepta. Anathaïs le conduisit dans les salles jusque dans celle ou ils dineraient. Khazad fut enchanté de constater que seule une table pour deux et non une grande table de banquet ou chacun était assis à un bout, avait été dressée.
Se retirant avec délicatesse de l'emprise de la mécène, il la devança et tira sa chaise en tout galant homme qu'il était. Elle prit place et lui aussi, le dîner pouvait commencer.

Khazad se comporta de manière particulièrement galante en la conduisant à sa table et en l'aidant à s'asseoir. Le salon de la Dame aait quelque chose d'intime. D'abord, il n'était pas démesuré, comme la plupart des salles à manger des nobles. Une petite table ronde, une jolie nappe, un service de table de bonne qualité sans être trop dispendieux... Les autres meubles, eux, semblaient tout droit sortis d'une boutique d'antiquaire, mais semblaient tellement en harmonie avec le reste de la maison qu'ils perdaient leur côté désuet et intimidant.

Lou s'empressa de servir l'entrée, qui était une salade de fruits et de légumes à la mode de Wilwarin, c'est à dire particulièrement épicée, le tout accompagné d'un verre de vin. Il s'agissait de recettes plutôt simples, mais délicieuses.

Anathaïs, reprenant la conversation là où ils l'avaient laissée, interrogea:

"Au fait, je ne vous ai pas demandé ce qui vous amène à Wilwarin? Les affaires ou bien le simple désir de voir une région que vous ne connaissiez pas? "

Elle parut se rappeler ensuite la manière dont Khazad avait en partie refusé de lui dire d'où il venait, et conclut, un rire naissant sur ses lèvres:

"A moins bien sûr que vous ne puissiez pas me le dire...J'imagine que je dois vous paraître curieuse... Il faut dire qu'on ne voit pas souvent des étrangers ici..."

Elle sourit, avant de conclure, l'air de rien, sans regarder directement l'homme en face d'elle.

"Surtout des étrangers aussi... interessants".

Elle but une gorgée de vin, avant de s'interesser de nouveau au contenu de son assiette, laissant le chevalier méditer sur ce qu'elle venait de dire... et de sous-entendre. Pour l'instant, il ne s'était pas sauvé, et Anathaïs était rassérénée de voir qu'elle pouvait encore plaire à quelqu'un.

(Mon Dieu, c'est terriblement court!! Désolée!!!)

Le chevalier sourit, il se plaisiat a retrouver un peu de protocole de politesse et tout ce qui allait avec. La dernière semaine, il l'avait passé à dos de dragon, chevauchant parmi les nuages, tuant quelques malheureux orques égarés comme si il s'agissait de gibier.
Lorsqu'on lui apporta le plat et plutôt que de se jeter dessus comme un affamé qui n'avait mangé presque que du porc salé depuis ces derniers temps, il attendit que Dame Anathaïs soit servi puis entamma la salade bien plus raffinée que les mets de voyage.

-On dit que la curiosité est un vilain défaut, fit il en prenant sa coupe et en la faisant légèrement tournoyer, mais dans votre cas, c'est plus, selon moi, de l'interêt, et j'en suis flatté. Vous l'aurez peut être deviné, mais je suis chevalier, et chef de guerre qui plus est. Mais par ces temps de paix, on me confère plutôt des missions diplomatiques. Sauf que si je suis venu c'est tout simplement pour visiter cette partie du continent.

Il lui paraissait que cette femme était aussi interessée par lui qu'il ne l'était par elle, à moins que ce ne soit que pur interêt d'un homme qui venait d'ailleurs, oui, c'était probablement cela.
Puis des cuisines, il sentit le fumet d'une viande, un faisant peut être, que l'on rotissait, cet odeure fit surgire le carnassier qui était en lui, il dut se retenir pour éviter que ses écailles n'apparaissent et éffraient cette toute nouvelle connaissance. Pour une fois qu'il arrivait a faire d'un humain, un ami. La plupart avaient pris peur en voyant son faciès et s'étaient enfuis.
Malgré ses efforts, il ne put retenir ses crocs acérés qui remplacèrent ses dents. Mais il ne les sentit pas...

- Chef de guerre? Comme c'est passionant! s'écria Thaïs, avec un enthousiasme un peu trop théâtral au goût de certains, mais qui était parfaitement approprié dans ce contexte. La Dame avait toujours été un personnage, au sens propre du terme. Alors forcément, ses exclamations, ses battements de mains ravis, mêmes s'ils surprenaient paraissaient totalement cohérents, et en relation direct avec le caractère limite hystérique parfois de l'ancienne courtisane.

"Et vous avez eu raison! ici, le paysage est charmant, et la nourriture très bonne"

Nouveau sourire, une gorgée de vin, queqlues morceaux de légumes piqués au bout de la fourchette. Elle agissait comme par automatisme, mais avec des gestes tellement gracieux que celà paraissait naturel.

Tout en mangeant, elle continuait à parler, alimentant la conversation. Aussi ne remarqua-t-elle pas tout de suite ce qui se passait du côté de son invité.

"Je vois Lou qui arrive avec le second plat. J'espère que vous apprécierez. D'ordinaire, je ne mange pas de viande, mais avec vous comme invité, je me suis dit que je pourrais faire un petite effort, et puis d'ailleurs ce faisan est, je vous l'assure, de la meilleure qualité, alors je me suis dit, Anathaïs, pour une fois, tu peux bien faire un petit écart, ça ne te fera pas de mal, n'est-ce pas?"

Comme Khazad ne répondait pas, elle reporta son attention sur lui, sourcils froncés, un rien inquiète.

Il y avait quelque chose de changé dans son visage. Peut-être était-ce son expression soucieuse, mais Thaïs, comme prise d'un doute, observa plus attentivement son vis à vis, l'air de plus en plus inquiet, mais sans déceler véritablement le changement qui venait de se produire (quand on est bête...)

"Heu... Ca ne va pas?"

Quand elle s'inquiétait, la Dame perdait légèrement de sa superbe. Pourquoi Khazad lui paraissait-il légèrement...différent?

(promis je lui fais acheter des lunettes dans le prochain message^^)

Le chevalier écoutait d'une oreille distraite son hôte, il sentait quelquechose de bizarre, dans sa bouche, ses dents avaient changées! Aïe, elle le verrait forcément, tout lui avouer? Impossible, il craignait la réaction de cette femme... Mais craignait il plus de voir débarquer les gardes ou de perdre cette nouvelle connaissance, une amie? Comment se sortirait-il de ce guepier? Il fallait jouer le tout pour le tout... Il porta sa main à ses lèvres.

-Veuillez m'excuser, fit il naturellement, j'ai du avaler quelque chose de travers...

Il saisit la coupe devant lui et en but une bonne gorgée comme pour faire passer la "dite" chose qui serait mal passée. Il essaya d'enchainer comme si de rien était, mais ce serait difficile, quand il parlerait ou magerait, elle le verrait. Eh bien il ne restait plus qu'a prier pour sa sauvegarde.

-Vous disiez que vous ne mangez pas de viande d'habitude? Je respecte ce choix mais manger ce type d'aliments est dans notre nature et puis il faut du solide pour maintenair des soldats en forme.

Oh non il vait dit "notre" comme pour notre race, celle des draconiens! Pas de conclusions hatives, pourquoi elle l'accuserait après avec un simpel mot.

(elle est vraiment longue à la comprenette cette petite!)

Il se passait vraiment quelque chose d'étrange, la femme en avait conscience sans parvenir à savoir ce dont il s'agissait au juste. Mais elle n'eut pas le temps de s'interroger, puisque déjà, son hôte détournait son attention par un prétexte tout à fait innocent. Retrouvant le sourire (elle n'avait jamais eu une grande suite dans les idées); Anathaïs se rassit, en reprenant son babillage:

"Ah bon, j'ai cru un moment qu'il s'était passé quelque chose de plus grave! Ca va mieux?"

Le plat suivant fut donc amené, et tandis que Lou s'éloignait, après l'avoir découpé et servi, la Dame répondit à son ami d'un ton aussi enjoué qu'auparavant.

"Certes, mais je ne suis pas un homme, encore moins un homme d'arme. Et tuer de pauvres bêtes sans défense pour les manger, ça me semble un peu... barbare. Vous imaginez-vous servit en patûre à des êtres qui vous sont supérieurs en force et en intellect? Pauvres bêtes!"

Non vraiment, quelque chose n'allait pas. Pas comme prévu en tout cas. Elle n'avait pas bien regardé Khazad tandis qu'il lui avait parlé, mais à présent, elle avait de nouveau l'impression d'un...changement. Pour dissiper son malaise, elle choisit de plaisanter, comme si celà allait transformer la vérité.

"Vous allez certainement me trouver idiote, très cher, mais tout à l'heure, j'ai vraiment cru qu'il venait de vous pousser des..."

Tilt. Enfin, elle venait de comprendre. Elle acheva sa phrase d'une voix sans timbre, en laissant tomber sa fourchette au sol, ne faisait pas attention au bruit que celà produisait.

"...crocs."

Un hurlement strident et particulièrement prolongé sortit de sa bouche tandis que ses yeux se rivaient sur le visage du chevalier. Thaïs, dans sa terreur, en oubliait de se sauver. Elle s'était levée, et reculait vers le mur. Malheureusement, la sortie se trouvait dans le dos de Khazad, et elle ne voulait pas s'approcher de lui. Cette fois-ci, la Dame, tremblante, se trouvait bel et bien sur le point de s'évanouir. Il ne s'agissait plus de jouer la commédie, elle était réellement terrorisée, et sa voix, soudain beaucoup moins suave, semblait lui faire défaut:

"Qu...qu...que... qu'êtes...qu...qui...êtes....v...vous?"

le chevalier fut soulagé, que pour une fois, une femme soit moins observatrice... Enfin soulagé et quand même un peu déçu, mais sa lui passerait.
Son petit discours sur la chasse ne manquait pas d'argument, mais elel oubliait qu'il en était de même partout dans la nature, c'est ce qu'on appelait: la chaine alimentaire.

Son relachement ne dura pas et il ouvrit des yeux grands comme des soucoupes quand elle vint a émettre la supposition selon laquelle il avait des crocs. Mais le pire, c'était quelle ai terminé sa phrase avec horreur. Quoi les loups ont bien des crocs et on en fait pas tout un sablier! Enfin entre un loup et un préposé humain, c'est relativement different.

Le cri strident lui déchira les timpans à un point qu'il resta sonné quelques secondes. Lui qui croyait qu'une dragonne criait fort mais là, c'était inhumain. Il s'inquieta surtout de ne pas voir débarquer dans la salle uine bande de gardes. Il aurait été obligé, à regret, de prendre Anathaïs comme otage.

Avec un soupir il se leva sur la question achée de la dame. Il ceignit son baudrier autour de son buste plutôt que sa taille.

-Qui je suis? Je vous l'ai dit. Ce que je suis...Cette question peut paraitre étrange, mais en vérité je ne le sait pas vraiment, je ne connais qu'une partiede mes origines qui remontes a des siècles, ou plutot des millénaires.

Il essayait de demeurer calme et jetait des coups d'oeils furtifs partout histoire de voir si la servante ne ramenait pas quelques amis bardés de fer.

-Ecoutez, je ne suis pas tout a fait normal je vous l'accorde, du point de vue humain je suis même tout ce qu'il y a de plus bizarre. Mais je suis pret a en discuter calmement si vous me jurez de ne rien réveler apres, si vous le jurez sur votre vie.

Tout en parlant,il s'était peu à peu approché d'Anathaïs, environ une toise et demi les séparaient encore... Elle fuirait probablement, comme les autres...

Au hurlement de Thaïs, Lou avait accouru. Etant remontée quelques minutes dans sa chambre pour diverses raisons, elle descendit les escaliers le plus vite possible, et déboula dans la salle à manger au moment où Khazad finissait de parler:

"Un problème, Ma Dame?"

Au prix d'un immense effort, dû à des années de maîtrise de soi, la Dame en question se recomposa un visage absolument normal, paisible, et répondit, avec un immense naturel:

"Non, ma petite Lou, ne t'en fais pas. Aucun problème. Juste une de ces satanées araignées... Tu sais bien que j'ai horreur de ça... mais le Sieur Khazad ici présent s'en est chargé. Tu peux disposer..."

L'argument pouvait sembler ne pas tenir la route pour une personne normalement constituée, mais Lou savait parfaitement, pour en avoir déjà fait l'expérience, que sa maîtresse et amie avait une sainte horreur de toutes les bêtes à 8 pattes. Aussi, qu'elle hurle parce que l'une d'elle s'était aventurée à moins d'un kilomètre ne la surprenait pas autre mesure. Voyant les deux adultes si proches l'un de l'autre, elle en déduisit des choses auxquelles la Dame avait totalement cessé de penser depuis quelques instants. Elle décida donc de les laisser seule, et demanda la permission à sa maîtresse de prendre quelques heures de temps libre.

"Oui oui, vas-y, je m'occuperais du reste du repas, amuse-toi bien!" répondit Thaïs, feignant la plus profonde négligence.

Lou, un peu ébranlée, mais habituée à l'excentrisme de l'amie de son père, haussa les épaules, et quitta la salle en fermant la porte derrière elle, décidant que ce qui se passait dans cette pièce ne la concernait absolument pas.

Une fois la demoiselle partie, Anathaïs parut s'effondrer, terrorisée. Elle se remit à trembler de tous ses membres. Seuls ses talents de comédienne lui avaient permis de garder un tel aplomb face à sa servante, et elle se réjouissait d'avoir pu l'éloigner, avant que le monst... Khazad, ne se montre dangereux ou menaçant.

"Di...discuter...d'accord...mais..."

Elle commençait à se remettre quelque peu, puisque son "hôte" ne paraissait pas avoir envie de lui faire du mal... pour l'instant...

"Je... je voudrais juste... m'asseoir... s'il-vous-plaît..."

Se disant, elle contourna lentement l'homme, demeurant face à lui, pour lui prouver qu'elle n'allait pas s'échapper. De toute façon, avec sa longue robe et son manque de force physique, elle se ferait rapidement rattraper, et alors... mieux valait essayer de régler ça à l'amiable... ou du moins essayer de gagner du temps...La porte se trouvant à présent de son côté lui donnait un très léger avantage. Mais sa curiosité, éveillée malgré sa peur, l'empêchait de l'utiliser.

Elle se laissa tomber sur la chaise qu'elle venait de quitter. Ses jambes ne la portaient plus. Elle évitait de dévisager son "invité", mais le gardait tout de même à l'oeil, au cas où il déciderait de lui bondir dessus. Qu'allait-il bien pouvoir trouver pour se justifier?

Le chevalier fut completement abassourdi, alors d'un coup elle tremblait comme une feuille et l'autre elle était plus stable qu'un escargot en plein soleil! Bien sur, comme la dame, éloignait la servante d'eux, il en était plus que ravi.
La jeune femme s'éloigna et des qu'elle eut fermè la porte, l'hôte de Khazad se remit a trembler et a balbutier de peur. Il défit la boucle qui retenait son arme juste devant Anathaïs, devinant qu'elel n'aurait peut etre plus envie de manger. La femme eut un mouvement de recul, mais le chevalier reprit ses distances et plutôt que de se rasseoir, il s'adossa au mur le plus proche de manière qu'il se trouve entre la dame et la porte de sortie.

-Bien, vous saurez tout, mais je veux d'abord vous prévenir que si jamais quelqqu'un d'autre en apprend d'avantage, vous risquez de le regretter, pourquoi pas un séjour dans mon pays, à jamais?

Il avait dit cela d'un ton légèrement menaçant, il devait tout de même lui imposer quelquechose sans quoi tout le continent serait au courant et lui probablement mis aux arrets pour trahison.

-J'habite sur une grande île à des centaines de lieues au Sud, on vous en a peut etre déjà compté la légende, elle s'appelle Ys, c'est le lieu de vie de nombreux dragons et de leurs cousins, les draconiens. Voila ce que je suis, le croisement latin d'un dragon et on suppose d'un drow ou d'un elfe. Un ami m'accompagne partout, en fait c'est plutôt moi qui l'accompagne. Vous vous souvenez javais dit seulement trois jours jusqu'a chez moi, mais j'ai rectifié. C'est véritablement trois jours a vol de dragon. Dagnir est né en même temps que moi, il m'était destiné et moi de même, nous avons fait notre apprentissage ensemble, il m'a aidé a remporter bon nombre de batailles, sur ce continent même, mais cela remonte a pres de vingt ou trente ans, vous n'étiez peut être pas née...