Dans une vaaaaaste plaine, lors d'un looooong voyage...

[Niark, tapage d'incruste powa!!! Si je gène, dites-le moi... ]

Neffarasiel avait apprit à Glingal, que la Reine était partie. Cela l'énerva quelque peu de l'avoir manqué de si peu. Hésitant sur la conduite à tenir, il avait finalement opté pour rejoindre la reine avant qu'elle n'appareille. Il espérait juste être assez rapide. Il acheta un cheval, à un prix exhorbitant, mais la bête était superbe, d'un noir de jais, fougeuse et véloce. Il enfourcha donc sa monture et galopa à bride abattue vers l'objet de son voyage. Voir la reine. Lui jurer fidélité... Entrer à son service. Trouver un sens à sa vie qui en était désormais dépourvue. Voilà pourquoi il vivait.

Il galopa donc avec vélocité, prenant soin de bien replier ses ailes immenses pour ne pas être freiné. Il se dirigeait vers Aegnor, cette terre stérile et inhospitalière. Il répétait le discours qu'il tiendrait à Galathée pour la convaincre de sa bonne foi. Il espérait juste qu'on le laissat approcher sans dommage. Cela l'ennuierait fortement de devoir se frayer un passage à coup de cimeterres.

Enfin, il apperçut un petit groupe et s'en approcha avec lenteur, mettant sa monture au pas. Il était toujours vêtu d'une longue cape, mais sa cape était rabattue, laissant voir son visage angélique et honnête. Il regarda les différents protagonistes. Une femme à l'air noble, un drow, un vieillard, un couple et quelques autres personnes. Etait-ce le groupe de la Reine? Dans le doute, il mit pied à terre avec agilité, malgré les courbatures dues à la chevauchée et flatta doucement les naseaux de son étalon. Il s'approcha du groupe, sans gestes brusques, attendant qu'on l'arrête. car il était évident qu'on ne laisserait pas approcher un tel étranger sans rien faire. Surtout, si la reine était parmi ce groupe.

Avant que la pirate ait pu répondre à ses questions, l'attention de la jeune femme fut attirée par un bruit facilement reconnaissable: le galop régulier et rapide d'un cheval. Eledar, sa propre monture, qu'elle tenait toujours pas la bride, hennit, ce qui était chose rare. Ce cri de reconnaissance rassura quelque peu la jeune femme, car c'était un signe que l'étranger qui s'approchait n'avait aucune mauvaise intention. Cependant, elle commençait à en avoir assez de ces continuelles interruptions, qui l'empêchaient d'embarquer...

* De toute façon, nous ne pouvons pas partir sans le Capitaine... Je me demande franchement ce qui se passe au château...*

Laissant Galaad s'occuper du vieillard, qui s'était mis à parler avec animation, Galathée fit un mouvement pour s'approcher du cavalier, qui venait de mettre pied à terre, et s'approchait à pas circonspects du groupe. C'est alors que la souveraine se rendit compte de l'assemblage hétéroclite qui composait sa suite. Une quinzaine de courtisans et de serviteurs, tous vêtus de magnifiques étoffes et se mouvant avec des gestes gracieux et nobles, un Elfe Noir en tenue de combat... Et enfin elle, dans des habits plus forcément très propres, le visage tiré par le voyage, pâlit par la fatigue...

A sa démarche, lorsqu'elle observa l'étranger, la Princesse se rendit compte qu'il présentait quelque chose d'anormal... Enfin, anormal était un bien grand mot. Disons étrange, voir exceptionnel... D'autres qu'elle durent le sentir également, puisque deux nobles s'approchèrent, et se placèrent devant leur Reine, lui barrant le passage.

"Laissez-nous faire, Majesté! murmura le premier, un homme petit et bedonnant, portant une moustache plus volumineuse que les poils d'un balais, sur un ton d'hypocrisie courtoise qui hérissa la Reine. Vous devez être épuisée après toutes ces péripéties... Nous pouvons très bien nous occuper de cet homme!"

N'ayant plus le courage de parler, et sentant la colère blanchir encore d'avantage son visage enfantin, Galathée fit quelques pas en avant, tentant de forcer le passage. C'est alors que le deuxième courtisant, sec et nerveux, à la démarche féline, qui avait été durant un temps son précepteur, et qui apparemment pensait avoir encore autorité sur elle, s'approcha et l'attrapa par le bras, en déclarant quelque chose d'un ton doucereux.

La rouquine n'entendit rien à sa phrase, encore stupéfaite du geste que Sire Belrind venait de faire. Bouche bée, les yeux écarquillés, elle dégagea rapidement son bras, comme si le contact de la main de cet homme l'avait horriblement brûlée. Se rendant compte qu'elle tremblait de tout ses membres, elle tenta de repousser le flot d'horribles souvenirs qui remontaient en elle. Tamar... Et cette affreuse scène, dont elle ne s'était relevée qu'à grand peine, aussi bien physiquement qu'à cause de sa dignité, fortement atteinte. Personne ne devait s'en apercevoir. Jamais.

* Masque ton trouble... Fais quelque chose... Un effort, n'importe quoi... il faudra bien que tu t'y habitues... Ca fait 4 ans, Gal... S'il te plaît!*

Prenant une brusque inspiration, sans pour autant réussir à totalement se maîtriser, elle lança à son précepteur un regard noir, et s'écria d'un ton furieux, voir effrayant, bien que sa voix tremblât un peu plus qu'à l'accoutumé:

"Ne me touchez pas! Avez-vous donc oublié toutes les règles de l'étiquette, Belrind? Qui êtes vous pour me donner des ordres? "

Alors que les deux hommes, qui ne s'attendaient vraissemblablement pas à un tel éclat, reculaient précipitamment en présentant des excuses marmonnées, et que la Reine ne pensait absolument pas sincères, celle-ci prit une nouvelle inspiration, jugulant les derniers restes de peur qui faisaient trembler ses lèvres et ses mains. Après quelques instants, son regard se reporta sur le visiteur, immobile. Résolument, aillant décidé de remplir son devoir d'hôtesse et de l'accueillir, la jeune souveraine s'avança vers lui, ignorant les regards réprobateurs des nobles qui avaient suivi la scène, et à présent l'observaient avec attention.

* S'imaginent-ils donc qu'ils pourront agir sur moi indéfiniment? Je ne suis pas une marionnette, il serait temps que ce ramassis de corbeaux s'en aperçoivent...*

S'immobilisant à quelques pas de Neffarasiel, elle mit quelques secondes à en croire ses yeux, bien que sa surprise ne se lise pas sur son visage à présent parfaitement serein, bien que son esprit demeure en ébullition, et que sa mémoire continue à la déranger. Des ailes? Immenses, majestueuses... Un... Non, elle ne pouvait y croire...

*Un ange? Ici?*

La souveraine fut tellement impressionnée qu'elle faillit esquisser un geste pour s'incliner, totalement intimidée. Heureusement, sa conscience, petite voix si utile, l'en empêcha...

* C'est toi, la Reine... Quelle que soit la nature de cet étranger, tu dois tenir ton rang...*

Détaillant d'avantage son vis à vis, le premier étonnement passé, elle se rendit compte qu'il s'agissait d'un guerrier. Un guerrier étonnamment beau, en vérité. Galathée avait beau avoir une peur panique de la gente masculine, comme l'avait prouvé la scène précédante, elle savait reconnaître la beauté lorsqu'elle la voyait.

Cette observation n'ayant pris que quelques secondes, durant lesquelles elle resta aussi droite et immobile qu'une statue d'albâtre, la jeune femme, alors que le temps lui semblait excessivement long, prit la parole. Elle faisait des efforts pour demeurer impassible, mais sa voix possédait la politesse onctueuse mais mesurée qu'elle adoptait naturellement:

"Que puis-je pour vous... Messire?"

Immobile, Neffarasiel regardait la femme se démener avec deux hommes à l'allure noble. Deux hommes qui l'écoeuraient rien que par leurs gestes doucereux et leur ton mielleux. Cependant, il n'y avait désormais plus de doute, il avait enfin atteint son but, le Majesté le prouvait assez. Quels idiots de lui donner ainsi son titre sans aucune précaution. Pourquoi s'encombrait-elle avec de tels incapables? Elle semblait bien plus censée qu'eux avec sa tenue de voyage simple qui ne laissait pas présager son rang. Eux, en revanche... De vrais coqs emplumés. Un petit sourire ourla les lèvres de l'ange. S'occuper de lui? Vraiment? Il avait hâte de voir cela... Comme si ces nobles de la Cour, fats et imbus d'eux-même pouvait représenter la moindre menace pour le guerrier qu'il était. Il y avait vraiment de quoi rire!

Mais il n'avait pas précisément envie de rire. La reine se démenait avec ces deux hommes et réussit enfin à imposer son autorité. Ils reculèrent, vaincus... pour le moment. Si la Reine acceptait de prendre Neffarasiel à son service, celui-ci se ferait un devoir de tenir à l'oeil tous ces hypocrites. Il avait eut envie de donner une leçon à ces hommes, mais renonça. Inutile de se montrer belliqueux. De même, il n'était pas certain que le jeune Reine apprécie qu'il s'immisce dans ses affaires. Elle devait asseoir son autorité seule.

Enfin, elle s'intéressa à Neff et sembla l'étudier. Ce qu'elle pouvait en penser reterait un mystère pour lui. Cependant, il ne put s'empêcher de faire de même et fut surpris de la voir si menue et au visage si juvénile. Mais la prendre pour une enfant serait une erreur, la détermination sur ses jolis traits le prouvait assez. Il se rappela alors ce fameux jour quand il l'avait vu pour la première et unique fois. Une enfant, elle l'était, comme lui. Elle était un peu plus jeune que l'ange et déjà écrasée par un lourd fardeau. Un fardeau dont lui s'était débarassé... Enfin, la reine rompit cet échange de regards silencieux, d'un ton poli, courtois, mais dénué de toute réelle chaleur. Neffarasiel esquissa une révérence impeccable de ceux qui sont habitués et répliqua sur le même ton poli, mais plus animé :

- "Je me nomme Neffarasiel El'Tiarel, fils de l'archange Enoriel. Voilà quelques années que j'ai quitté mes terres à la recherche d'un but. Et ce but, je l'ai trouvé..."

Son regard bleu, mélancolique se posa sur la reine. Ses cheveux rouges rappelaient douloureusement une autre femme à Neffarasiel. Il chassa cette image de son esprit et reprit d'une voix profonde :

- "Je serais honoré d'entrer à votre service, Ma Reine... De devenir votre épée lige, votre bras armé. Je n'ai plus aucune attache et je ne vivrais que pour vous servir."

Sa façon de s'exprimer trahissait son éducation. Il avaiut ôter sa cape afin de montrer ses ailes et de faire preuve de bonne volonté et de sincérité. Ses ailes se déployaient autour de lui, immaculée, majestueuses.Lui, il regardait la reine, dans l'expectative de sa réponse.

(Et oui je réponds vite... mais je m'amuse lol Pi comme personne d'autre ne répond... allons-y joyeusement!)

Après un bref silence et une révérence impeccable, digne des plus grands officiers de Glingal, l'ange se mit à parler. Sa voix, profonde, avait quelque chose d'exotique, presque de magique...

Galathée n'avait que rarement croisé des créatures autres qu'humaine. Elle commençait à peine à s'habituer à la présence de Galaad, qui était le premier Drow qu'il lui était donné d'avoir à son service... Mais tous ces gens d'autres races l'interessaient fortement... la fascinaient à vrai dire, presque autant que l'histoire et la botanique de son pays... De plus, sa formation première étant celle d'une diplomate, la jeune fille prenait toujours grand plaisir à en apprendre davantage sur les us et coutumes d'autres peuplades...

Elle inclina légèrement la tête en entendant le nom de l'ange, et son lignage. Elle avait déjà rencontré le nom d'Enoriel dans certains livres, et connaissait sa puissance et sa richesse. Pourquoi son fils avait-il fuit sa famille? Car il devait bien en être parti, puisqu'il se prétendait "sans attache".

A sa voix mesurée, respectueuse, à sa façon de parler, on s'apercevait immédiatement qu'il était noble. Il avait été éduqué comme tel.. Comme un héritier de la haute noblesse... Et pas une noblesse empesée, comme celle que croisait la fille de Galaël tous les jours dans les couloirs de son palais. Il s'agissait d'un accent, d'un port de tête qui semblaient tout naturel. la jeune fille se prêtait à penser qu'après tout, c'était à elle de s'incliner devant Neffarasiel.Il était d'une race bien supérieure à la sienne, et devant lui, elle se sentait immédiatement diminuée, comme un chat de gouttière l'eût été devant un magnifique siamois... Surtout quand il posa son regard sur elle, et la dévisagea comme elle-même l'avait fait. Elle crut voir une vague de tristesse se mêler à son regard d'azur... Elle le crut un instant, mais se dit que c'était une idée tout à fait impromptue...

Lorsque le guerrier déploya ses ailes, à la fin de son discours, écouté très attentivement par toute une assemblée silencieuse, les courtisans reculèrent, surpris, voire même effrayés. Galathée ne broncha pas, une lueur d'émerveillement presque puéril traversant ses yeux trop clairs.

Elle pesa ses paroles avant de dire quoi que ce soit, comme elle le faisait toujours. Arkonan, Galaad étaient tous deux des hommes honnêtes et de bons guerriers. Elle avait trouvé là des serviteurs fidèles. Mais ils n'étaient pas de noble estraction, et ne pouvaient comprendre les enjeux du pouvoirs et la difficulté des décisions qu'elle se trouvait obligée de prendre. Seuls ses courtisans le pouvaient, et comment pourraient-elle se confier à eux? Autant plonger à pieds joints dans un nid de vipères!

Cependant, sa méfiance la retenait. Le jeune homme, à peine plus âgé qu'elle, paraissait trop beau et trop intelligent pour être honnête. D'un autre côté, l'Elfe Noir qui l'avait accompagnée depuis le début de ce voyage ne lui inspirait au début qu'une confiance limitée, et pourtant, il s'était montré d'un grand secours. Et si jamais Neff devait lui poser problème, le Drow lui avait juré allégeance, comme à son père autrefois, et serait là pour la défendre.

De plus, l'idée que peut-être, elle pourait enfin avoir un confident autre que sa fidèle Myrka, qui s'entendait plus en couture et en biberons qu'en diplomatie et en économie agricole, n'était pas pour lui déplaire...

Mais Galathée aurait été curieuse de connaître les raisons d'un tel dévouement, alors que (d'après ses souvenirs), elle n'avait jamais rencontré cet homme (elle avait du mal à envisager Neffarasiel en tant qu'homme, de part sa nature si différente de celle des humains qu'elle côtoyait d'habitude)... Et aussi de savoir pourquoi il avait déserté la maison paternelle... Elle-même avait bien été tentée à plusieurs reprises, mais ne l'avait pas fait... Elle n'était même pas restée par goût du pouvoir, mais par dévouement envers le continent que ses ancêtres avaient toujours tenté de faire progresser... Qu'est ce qui avait pu motiver le jeune homme à s'imposer un tel déchirement et à venir lui jurer allégeance, à elle? Bien entendu, elle se garderait bien de poser ces questions à brûle-pourpoint, en public, qui plus est. La Reine savait comme il est désagréable d'exposer sa vie et ses pensées intimes à de parfaits inconnus, des gens pleins d'appréhension et de dégoût, qui plus est, des rustres dont on se sentait incompris et méprisés à cause de cette incompréhension...

Pendant le temps durant lequel le cerveau de la calme souveraine était entré en ébullition, un cercle s'était formé autour d'eux, guettant chacun des gestes des deux protagonistes. Quand des murmures se firent entendre, simples bruissements se mêlant à celui de la brise marine, la noble voyageuse prit enfin la parole:

"Si vous seriez honoré d'entrer à mon service, je serais, moi, enchantée de vous avoir à mes côtés. Votre aide pourrait en effet m'être précieuse..."

Ce disant, elle se retourna, et, lentement, dévisagea chaque membre de l'assistance, d'un regard perçant, comme si elle lisait leur pensées et plongeait dans les recoins les plus sombres et les replis les plus cachés de leus coeurs...

"Je sais des choses sur vous que vous ne pouvez pas soupçonner... une lettre, un mot, et je vous détruits... Ne me provoquez pas..."

Voilà ce que disaient ses yeux, pleins d'un mépris dur, royal. Enfin, elle revint à l'ange, qui attendait toujours en face d'elle, et, inclinant légèrement la tête, murmura avec un sourire courtois, mais néanmoins sincère:

"Bienvenue parmis nous, Messire El'Tiarel!"

Galathée fit un léger signe de tête en guise de reconnaissance. Evidemment, elle devait connaître les noms de tous les nobles du continent. Savait-elle qu'Enoriel et Mariel étaient morts, voilà plus de cinq ans? Il n'en était pas certain. Il lui sembla déceler un zeste de fascination chez la jeune reine, mais il ne pouvait en jurer. Peut-être était-ce la première fois qu'elle en voyait un en chair et en os? Quand il déploya ses ailes, l'impression d'émerveillement se fit plus forte chez la jeune fille aux cheveux de feu. Les courtisans reculèrent, surpris et cela arracha un sourire sans joie à l'ange. Quels imbéciles. Il espérait sincèrement que la jeune femme avait d'autres relations que ces gens là... Sinon, elle devait être bien seule. Mais, il l'était tout autant.

Le silence s'éternisait, tandis qu'elle réflechissait et qu'ils étaient tous deux l'objet de l'attention générale, ce qui génait l'ange, même s'il n'en laissa rien paraître. Pour éviter de regarder les badauts tout autour, il ne lâchait pas la reine du regard. Oh, il n'y avait nul défi dans ce regard. Il était juste fasciné par cette jeune fille si petite et frêle à la si grande responsabilité. Elle devait se poser des questions sur lui... Cependant, elle n'en formula aucune et Neffarasiel lui en fut infiniment gré. Quand ils seraient seul à seule, peut-être viendrait le temps des explications, mais pour le moment, il était tranquille. Enfin, la reine rompit le silence et sa voix s'éleva, claire et impérieuse. Il fut flatté de ces quelques mots. Et infiniment soulagé qu'elle l'accepte. Elle s'inclina devant lui et lui souffla quelques mots de bienvenue.

La réaction de Neff ne se fit pas attendre, il mit un genou à terre, en signe d'allégeance. Il aurait préféré que cela se fasse en privé, mais les circonstances en voulaient autrement.

- "Merci ma Reine. Vous n'aurez pas à le regretter."

Il se releva lentement et regarda avec malice les courtisans.

- "Je vous protégerais du mal et de l'hypocrisie... Je pense que cette dernière me donnera plus de fil à retordre..."

Son sourire se fit plus sincère et chaleureux. Qu'il se fasse des ennemis parmis les courtisans! Il s'en fichait. Les provoquer et leur indiquer clairement ce qu'ils pensaient d'eux les pousserait peut-être à la faute. Il reporta son regard azur sur les deux hommes qui avaient voulu protéger la Reine. Quelle protection en vérité! Il ne se départit pas de son sourire, mais ses yeux n'avaient plus rien d'aimables. Maintenant, il regardait l'elfe noir. Il était légèrement surpris de voir un drow ici, mais se garda de porter un jugement. Les apparences étaient trompeuses. Il l'avait appris à ses dépens.

Après les quelques paroles de bienvenue de la Reine, Neffarasiel se mit à genoux demeurant immobile quelques instants. Galathée n'esquissa pas le moindre geste. Elle semblait absente, à présent qu'elle avait donné son accord. En réalité, elle évaluait les différentes capacités et les talents potentiels de l'ange, afin de savoir où elle pourrait le placer dans la hiérarchie de sa cour... Pas qu'elle s'en soucie vraiment, car si elle avait pu faire que tous les hommes soient égaux, elle n'aurait pas hésité, mais puisque ce n'était pas le cas, il fallait mater tous ces nobles égoïstes et prétentieux. La seule solution viable (et encore, celà dépendait du point de vue sous lequel on se plaçait!) était de les rassembler au palais. Et pour qu'ils acceptent de venir, ils devaient se sentir en compétition auprès de la Reine. Il convenait donc d'attribuer à chacun une place, et à présent que son nouveau compagnon était entré dans l'échiquier géant que représentait la demeure royale, il en serait de même pour lui...

Quand Neffarasiel se releva, il la fixa un moment avec malice, et murmura une plaisanterie à propos des courtisans, tandis que ceux-ci s'éloignaient, la scène ne les interessant pas davantage. La Reine s'en trouvait soulagée, car sans le regard de son équipage de nobliaux, elle se sentait moins agitée, et pouvait relâcher quelque peu la pression qu'elle s'imposait toujours afin de paraître digne et calme en toutes circonstances.

Un petit rire s'échappa de ses lèvres en pétales de rose, autant ironique qu'amusé. Elle hocha gracieusement la tête, se tournant quelques instants vers les nobles qui, à présent, ordonnaient à leurs larbins de préparer leurs affaires en vue de l'embarquement.

" Ils ne sont pas bien méchants, tant que je respecte leurs décisions et leurs privilèges... Dans le cas contraire... ce qui arrive constamment... ce sont de véritables charognards..."

Son sourire aimable démentait mal l'animosité de son ton, et la haine qui se lisait clairement dans ses yeux. Galathée était ainsi. Elle pouvait lancer à quelqu'un la pire insulte immaginable tout en restant d'une courtoisie et d'une politesse absolument exquises. C'est pourquoi on la craignait à la cour, car on la savait implacable et difficile à manipuler... Pourtant, "on" s'acharnait à tenter encore et encore de lui imposer ses vues...

"Nous embarquons bientôt, je pense... Nous devons attendre le retour de mon chef militaire..."

Après un temps de réflexion, tentant de ne pas penser à ce qui se passait au château, qui lui paraissait en période de danger, à présent qu'elle en était éloigné, parfaitement inaccessible, elle fixa le jeune homme dans les yeux. Son regard était de la même couleur que celui de la Reine, mais beaucoup plus foncé. Immédiatement, la jeune femme se sentit incapable de ne pas lui faire confiance.

"Vous ne dépendrez pas de lui. C'est à moi que vous avez juré allégeance... Vous ne répondrez donc à aucun ordre, si ce ne sont pas les miens..."

Son ton était directif, parfaitement clair. Malgré sa frêle stature et ses 19 ans, la petite avait appris depuis longtemps à commander. Elle avait fait un choix déterminant en donnant cet ordre au nouveau venu. Il était à présent directement à son service, ce qui faisait de lui un serviteur privilégié, hiérarchiquement au-dessus de tous les autres. Sauf sa nourrice Myrka, évidemment. Mais ces quelques paroles représentaient également un grand honneur pour le guerrier, et la souveraine était sure qu'il prendrait rapidement conscience de la faveur qu'elle lui faisait.

Elle faillit poser les questions qui lui brûlaient la langue, à présent qu'ils étaient seuls, mais déjà, le remue-ménage de sa troupe montrait à quel point on avait besoin d'elle pour coordonner les préparatifs, comme elle l'avait déjà fait au château.

"L'ennui, c'est qu'ils veulent me donner des ordres et se servir de moi, mais d'un autre côté, dès que surgit un problème, c'est moi qu'on appelle à l'aide. C'est contre celà que vous aurez à lutter, plus que contre les empoisonneurs ou les assassins..."

Elle s'interrompit, se rendant compte du nombre de choses qu'elle révélait sur elle-même et sa façon de penser. Cependant, la jeune femme se raisonna rapidement. Après tout, même si elle ne connaissait pas cet homme, il était à présent son garde personnel, et elle se sentait plus d'affinités avec lui qu'avec tout autre membre de sa suite. Et si Galaad, un Drow, se révélait digne de confiance, un ange ne pouvait qu'être au-dessus de toute trahison. Et en observant l'expression mélancolique et les sourires sans joie qui se peignait sur le visage de celui-ci, Galathée avait plutôt la vague impression que c'était lui qu'on avait trompé, et non l'inverse.

Un sourire un peu plus chaleureux aux lèvres, elle invita son interlocuteur à la suivre. Dès qu'elle se retourna vers la foule de ses courtisans, qui, aidés des pirates, chargeaient leurs bagages sur le bateau royal, son visage se ferma, se durcit même, et la joie disparu au profit d'un masque impénétrable, tandis qu'elle se dirigeait vers ses sujets afin de mettre, de quelques ordres glacés, un peu d'ordre dans le chahut qui régnait sur les quais...

(on va bientôt changer de topic, je pense qu'on devrait aller sur "la mer"... Si les autres ne répondent pas avant quelques jours, on déménage lol... En attendant, réponds si tu veux )

Une expression de mépris non dissimulée se dessina sur le beau visage de Neffarasiel quand la reine lui avoua que ces hommes étaient des charognards. Au moins, elle en avait conscience. Toute Cour en avait son lot et celle des El'Tiarel n'avait pas été épargnée. Ces nobliaux, bouffis d'importance et d'orgeuil, s'imaginant pouvoir manipuler les puissants à leur guise, les harcelant, leur assenant des paroles mielleuses et onctueuses... Neffarasiel détestait cela, comme ses parents avant lui, comme sa soeur. Bien q'elle soit bien meilleure diplomate que lui, acceptant avec un sourire aimable toute cette hypocrisie écoeurante. Oui, la reine lui rappellait beaucoup sa soeur. Se comporter avec dignité quoi qu'il arrive. Ne pas montrer ses sentiments, agir toujours avec noblesse et raffinement. Les deux femmes avaient reçu la même éducation. Une bouffée de nostalgie envahit alors l'ange en repensant à Andariel. Cela faisait cing longues années qu'il ne l'avait pas vu. Il avait toujours évité ce moment. Il espérait juste qu'elle était heureuse et regrettait d'avoir ainsi fui le lieu de son malheur. Il avait été terriblement égoïste. Alors qu'ils auraient du se soutenir, il avait abandonné sa soeur, sourd à sa douleur, tout entier tourné vers son chagrin. Mais elle ne l'en avait pas blâmé. Jamais. Andariel semblait prête à tout pardonner à son jumeau adoré.

Distraitement, sa main se porta vers son pendantif, alors qu'il replongeait dans ses souvenirs. Le contact de la pierre froide le ramena au présent. Il répondit d'une voix encore un peu absente :

- "Oui, je connais ce genre d'hommes. Ils sont partout... malheureusement."

La reine enchaîna sur des banalités à propos du voyage avant de fixer l'archange dans les yeux. Celui-ci lui rendit son regard, légèrement troublé par la pâleur du regard bleu en face de lui et par sa profondeur. Alors, elle déclara qu'il ne tiendrait ses ordres que d'elle, ce qui lui convenait tout-à-fait.

- "Il ne saurait en être autrement, ma reine."

Que dire de plus? Dés le moment où il lui avait juré allégeance, il avait vu les choses sous cet angle. Il était un guerrier certes, mais de sang tout ce qu'il y a de plus noble et de plus ancien. Il ne prendrait pas ses ordres de rustres et d'illétrés. Il était étrangement touché de la confiance dont Galathée faisait preuve à son endroit. Pourquoi une telle confiance? Juste parce qu'il était de sang noble? Parce qu'il était un ange? Mais les anges n'étaient pas tous angéliques, loin de là. Il ne savait trop s'il devait se réjouir de lui inspirer ce sentiment ou s'il devait être affligé de cette candeur. Mais à bien y réfléchir, Galathée n'avait rien d'une fille naïve. Le milieu dont elle était issue ne lui avait pas permis ce luxe.

Il se contenta d'acquiescer aux dernières paroles de la jeune femme. Lutter contre les courtisans... Dur combat et de longue haleine. Il se demanda fugitivement si elle ne le verrait que comme un guerrier ou si elle lui demanderait son avis ou son aide pour certaines choses... Devenir son homme de confiance en quelques sortes... Il pencha pour cette seconde option. Elle lui avait dit qu'elle acceptait avec joie son aide.

Il la suivit donc et remarqua aussitôt son masque de reine, impénétrable et autrement moins agréable que celui de Galathée. Elle donna quelques ordres brefs pour remettre de l'ordre dans tout ce raffut. Neffarasiel regarda le bateau et les matelots s'affairer à son bord. Où était le chef militaire? La question lui brûlait les lèvres, mais ne les franchit pas. c'est donc muet qu'il attendit, aux côtés de la frêle jeune fille qui avait donné un nouveau sens à sa vie. Jamais elle ne pourrait se douter à quel point, il lui en était reconnaissant...

( ici)

(Désolé pour la longue inactivité, j'était un peu perdu ces derniers temps... )

Après un bon moment d'inactivité, qu'il se reprocha, Galaad reprit ses esprits. Il était rapidement tombé dans ses propres pensées, et ne s'occupait plus de ce qui se passait aux alentours. Il releva la tête, et regarda autour de lui. Bien qu'il n'était pas concentré, il avait parfaitement entendu tous les évènements précédents, et il regarda la reine parler à Neffarasiel. Ce jeune homme était un ange, ce qui se prouvait par les ailes qu'il avait entre les omoplates. Décidément, la reine Galathée se trouvait en bien étrange compagnie pour faire un voyage diplomatique en direction du continent de l'eau. Un ange, lui même, un drow, et escortés par un équipage de pirates et de flibustiers. Voilà qui laisserait perplexe plusieurs personnes lorsqu'ils se retrouveraient à destination.

Il se dirigea vers Canas, et l'interpella.

-Il me semble que je vous ai déjà vu quelque part.

Il croisa lentement les bras, étudiant les traits de l'homme. Aussi étrange que celà puisse paraître, le visage du sage lui était familier.

-Nous serions nous déjà rencontrés, ou bien ce ne sont que des pensées personnelles?

Il plissa les yeux, et continua d'observer lentement le vieil homme en attendant une réaction de sa part. Pour l'instant, la reine était en compagnie de l,ange, qui devait être un bon guerrier, vu les armes qu'il portait sur lui. Il pouvait donc s'intéresser à Canas pour un instant.

Alors qu'il parlait, Galaad fut interrompu par le changement brusque de couleur du ciel. Il leva les yeux, et regarda les nuages s'accumuler dans le ciel à une vitesse incroyable. Il fronça les sourcils. Il ferma alors les yeux, et écouta attentivement les sons. Un bruit pour l'instant étouffé de bourdonnements lui parvint, mais il entendit alors un rire au loin. Il ouvrit tout d'un coup les yeux, et regarda dans la direction depuis laquelle le rire lui était parvenu. Il vit une personne inconnue juste avant que celle-ci ne se dématérialise. Il serra les poings. Ce voyage ne pouvait bien évidemment pas se passer sans problèmes. Les bourdonnements qu'il avait entendus plus tôt revinrent, mais beaucoup plus bruyants. Il leva de nouveau la tête au ciel, et vit d'un coup un essaim d'abeilles géantes foncer sur eux. Il se tourna brusquement vers Galathée et Neffarasiel qui marchaient tranquilement, et cria à l'ange:

-Neffarasiel!! Protège la reine!!!

Il reporta vite son attention sur les abeilles qui se rapprochaient, et dégaina d'un coup ses deux épées. Les deux lames émirent un doux son en sortant de leurs fourreaux, et leurs lames brillèrent à l'éclat touge qui était présent dans le coin. Il regarda les insectes géants s,approcher dangereusement, et fit tournoyer ses lames en attendant qu,elles arrivent.

Lorsque la première abeille fut à portée de lame, l'épée droite vola, et la tête de l'insecte fut tranhée net. Galaad eut juste le temps d'en éventrer une autre et d'éviter le dard d'une troisième pour ensuite reculer d'un bond et se placer de façon défensive.

Il vit alors surgir cet être. Un ange, un être si exceptionnel… Avant même qu’il put réagir ou faire quoi que ce soit, ce dernier jura allégeance à la reine. Cette rencontre entre ces deux être exceptionnels resterait gravé dans sa mémoire. La reine, avant même de lui avoir adressé le parole, l’avait déjà impressionné. Elle dégageait une grande force. C’était elle qui dirigeait…

Le vieux sage grava cet instant dans sa mémoire, comme il faisait de toute façon avec tout et n’importe quoi. Et puis un elfe noir s’avança et lui parla.
Il évoqua la possibilité que nous nous connaissions, mais alors que le vieil homme commençait à chercher trace de cet homme dans son vieux cerveaux, le ciel devint sombre. La vitesse à laquelle cela c’était produit laissant présager un phénomène qui n’était pas naturel. Une légère brume s’éleva, amplifiant ainsi l’effet lugubre du moment. Pendant un instant tout resta silencieux et puis, un incessant bourdonnement s’éleva. Ce bourdonnement s’amplifiant annonçait l’arrivé d’insectes. Un rire lugubre tonna et puis elles arrivèrent.

Canas se retourna et regarda les abeilles géantes s’approcher. Il s’avança vers ces montres d’une démarche calme. Mieux valait qu’il se batte plutôt que ces faibles aristocrates se fassent massacrer. Il les protégerait avec bien sûr l’aide que pouvait apporter les combattant de ce groupe. Canas lors de ses longs périples avait appris chez de nombreux maîtres. Son désir de savoir en avait fait un élève très doués et il avait fini par se créer sa propre technique de combat en mélangeant certaines techniques. Ce qu’il avait combiné donnait un art plutôt défensif et efficace avec le bâton de marche qu’il traînait toujours avec lui. Son agilité combinée à sa souplesse lui permettait certaines prise difficilement maîtrisable.

Une abeille l’attaqua et Canas évita sans trop de difficulté ce dard qui l’aurait transpercé. Et puis il assomma le monstre d’un vigoureux coup de bâton. Le vieil homme recula quelque peu. C’est qu’il n’était plus jeune… Et dans quel merdier s’était-il fourré…


(H-J merci bien Galathé et je répète que le ne suis pas en colère de plus serait-il possible de supprimer mon précédent message ? et je rapelle que je n'ai pas internet alors la fin de semaine, j'aimerais bien que vous ne changiez pas de place pour au moins que je puisse agir. Mais postez tant que vous voulez )

[Je tiens à m'excuser de ne pas poster pour le moment... Suis en stage, j'ai pas trop le temps... Mais ce week end, ce sera bon! promis! ]

(H-J: je ne sais plus ce qui se passe, si vous avez abandonné ce forum, mais ce qui est sur, c'est que cela stagne beaucoup trop, alors ma patience a atteint sa limite, plutôt, j'aimerais bien être plus actif sur le rp. Alors je m'en vais, je vous souhaite bien du plaisir. )

Canas fût rapidement surchargé. Les bêtes eurent tôt fait de l'isoler du groupe et ils multipliaient les attaques, de plus en plus sournoise. Malgré sa technique particulièrement efficace, le vieux sage commençait à éprouver de grandes difficultés à maintenir le rythme. Attaques après attaque, canas multipliait les esquives et les contre attaques, mais ces dernières se faisait de plus en plus rares. Le vieil homme en avait abattu ou solidement amoché une dizaine, mais il semblait toujours y en avoir. Ne voyant nulle autre solution, il reculait peu à peu et lorsqu'il s'aperçut que s'il continuait à ce rythme, il allait se faire tuer.

Il hurla ceci:
-Je suis sincèrement désolé, je ne suis à la hauteur. Je ne puis continuer car ma mort est proche. Adieu, j'espère vous revoir dans de meilleures circonstances.

Et alors le sage utilisa ce qu'il lui restait de force afin de fuir ces bêtes.

Canas fuyait, malgré les remords qu'il avait à laisser là ces braves gens qu'il ne connaissait même pas. Ses vêtements étaient déchirés en de multiples endroits et il souffrait énormément. Certaines plaies saignaient de façon constante

Le seule solution qu'il vit pour leur échapper fût de se jetter dans l'eau.
Après un certain temps passé sous l'eau pour dissimuler sa présence, il se dirigea à la nage vers l'île qu'il voyait au loin et qu'il connaissait sous le nom de Glingal

suite -> Nennvial

Galaad vit Canas partir en courant. Il aurait pu ressentir de la colère, mais ce ne fut nullement le cas. Il abbatit simplement une autre abeille devant lui, tout en regardant pour voir l'état de la reine. Lorsqu'il vit qu'elle était à l'abri sur un bâteau avec Neffarasiel, il fut soulagé. Le drow se retourna vers la vingtaine d'abeilles restantes, qui s'approchaient dangereusement de lui. Il rangea ses armes, prenant les insectes par surprise. Avant qu'elles n'aient pu réaliser qu'il partait, il jeta une petite sphère sur le sol qui produisit un grand écran de fumée en se fracassant sur le sol. Un truc banal, mais qui marchait toujours cependant. Il courut, et monta sur le bateau d'un bond alors que celui-ci commençait à partir.

Le navire partit ainsi, laissant les abeilles désorientées dans la fumée dense.

Suite---> Voyage Princier(Port d'Aegnor)