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 Le Palais de Durenzteng

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Titania
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeMer 25 Oct - 21:00

La forêt s’effritait peu à peu. Les arbres si denses, les feuillages touffus, les écorces saines et fraîches, les rares sentiers fait par les hommes s’évaporaient. Au lieu de tout ça, les végétaux s’espaçaient, devenaient moins luxuriants, voire même nus, déchus, amorphes. La terre autrefois jonchée de lianes faisait place à un sol boueux, caillouteux, noyée dans ce qui ne restait plus que les larmes du désespoir.

Titania gardait son regard au sol. Elle n’avait pas envie de voir un spectacle aussi désolant. Et à peine était-elle sortie de sa forêt qu’elle ne se reconnaissait plus elle-même, tant trop de choses avaient changées. La jeune fille n’était jamais allée plus loin que la cime des arbres. Et son cœur ralentissait…
Sir Nordrakul ouvrait la marche si silencieusement. L’oréade percevait un certain changement chez le compte mais n’aurait su dire quoi. Et c’est ainsi qu’elle releva son visage blême et son regard ambré vers un sinistre tableau, d’où une tour malade et oubliée prenait toute la place. Titania posa une main tremblante sur sa bouche légèrement entrouverte. Ayant toujours aperçu cette tour du sommet d’un arbre et aujourd’hui, la voyant d’aussi près, l’archère en comprit là une nouvelle réalité. Non pas le mal, ni même le bien. Seulement la dure réalité qui est toujours aussi difficile à admettre…


-J'espère que vous me pardonnerez très chère, je ne pourrai pas vous offrir un accueil digne de votre élégance. Il y a de cela fort longtemps, lorsque mes ancêtres dirigeaient ce royaume, il y avait ici des jardins à perte de vue...

La jeune femme observa le dos du seigneur puis baissa doucement ses yeux. On apercevait au sol, une jeune racine, fragile, précieuse, tentant de percer le sol avec le peu de force qui lui restait. Titania avait entendu parler de ces jardins mais les gens avaient si peu de souvenirs qu’il était normal que la tour fut oubliée de tous. Le bien n’existait pas sans le mal n’est-ce pas ?
L’oréade fit quelques pas en avant, s’avançant aux côtés du compte. Elle le regarda alors, discrètement, essayant de percer le mystère de son aura énigmatique. Mais il tourna alors son regard dans le sien mais ce ne fut pas le malaise qui naquit en Titania, ni l’incompréhension, ni le désespoir. Une sorte d’abandon de soi. Une porte entrouverte à l’accès de ses pensées.
La nature était le point sensible de la nymphe. Ça la touchait droit au cœur et ça la traînait au sol jusqu’à l’en étouffer. Mais depuis quelques temps, elle s’était trouvé le don de redonner une nouvelle vie à ce qui était condamné à la fin.
Nordrakul lui montra alors un étendu de fleurs sauvages qui tentaient presque désespérément de percer la terre de sa lourdeur imposante.

Puis, comme si Titania avait voulu évanouir toutes ses forces sur ces fleurs afin de les faire jaillir de ce sol, elle se laissa tomber à genoux, ses paumes s’effondrant sur le sol, le regard perdu dans ces merveilles. Comment cela se pouvait-il ? Comment une divinité autre que dame nature avait pu créer telle destruction. Titania soupira et se pencha doucement, les yeux fermés, sur une fleur fragile, délicatement ouverte. Puis elle inspira longuement, sentant dans ses poumons une grande essence aussi parfumée que la plus délicieuse brise venue d’ouest. Et son cœur se remit à battre plus vite, plus fort…

Sentant un certain regard sur elle, la jeune fille se releva mais resta à genoux un moment. Elle aimait tant entrer en communication avec cette nature. Ah, comme c’était bon.
Et le compte semblait partager son point de vue. L’écoutant attentivement tout en regardant les alentours, il racontait ce qu’elle avait toujours cru, au fond d’elle-même. Les élémentalistes. Titania ferma les yeux et se mordit la lèvre inférieure. Il avait bien raison. On ne pouvait régner indéfiniment. Surtout pas dans le mal et dans la destruction.


-Vous avez bien raison, mon seigneur, répondit doucement leur prisonnière. Toute cette vie, enfuit par une simple force surnaturelle. Mais pouvons-nous réellement parler de force lorsqu’on détruit tout ce qui nous avait été donné ? Regardez cette nature.. là est la véritable force.

Titania se releva et regarda un dernier instant le tableau presque déchu. Puis, Sir Nordrakul silencieusement, reprit sa marche, les emmenant cette fois-ci à l’entrée de la lugubre demeure.

- Mannoroth, Titania, je vous souhaites la bienvenue dans mon humble demeure. Notez au passage que nulle personne n'est entrée ici depuis près de 15 ans, excepté moi bien entendu, ainsi que quelques infâmes individus qui y ont trouvée une mort des plus macabres...

Titania ne put empêcher une vague d’effroi dans son ventre. Elle espérait qu’elle ne se trompait pas. Elle espérait qu’en entrant dans cet endroit, elle pourrait aussi en ressortir. Mais le sourire du seigneur ne l’aida pas du tout à chasser de telles pensées de son esprit…
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Sir Nordrakul
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeLun 30 Oct - 18:19

Nordrakul sourit. À voir la réaction de cette femme, il est évident qu'il a touché un point sensible avec son petit discours. Déjà, la curiosité naît, infime familiarité qui germe doucement entre la victime et son kidnapeur. À l'intérieur du palais, il fait noir. Les yeux du comte apperçoivent chaque détail, et bientôt une torche est allumée.
- Suivez moi. Prenez garde à vos pas.
Et déjà Nord s'enfonce dans les ténêbres, guidant le petit groupe avec la lumière de la torche. Partout, des vieilles pièces, des antiquités, des oeuvres d'art. Beaucoup de choses de valeur, mais aussi une quantité phénoménale de poussière, et une allure à faire frémir le plus hardis des pillards.

Le groupe monte alors un escalier en colimaçon, jusqu'au haut de la tour. Vaste pièce, éclairée par ce qui reste de la lumière extérieure, décorée d'une façon humble mais théâtrale, magnifique, ancienne... terne, dans ce silence et cette poussière omniprésents. Au fond de la pièce, une large porte en fer permet d'acceder au balcon, alors qu'au milieu se trouve une table, chef-d'oeuvre de charpenterie, ainsi que 2 chaises. Nord accroche d'abord la torche au mur, puis d'un geste élégant de la main introduit le salon à ses invités. Laissant les deux invités observer le somptueusement lugubre domaine à leur aise, Dalek se dirige doucement vers une armoire et en sort une magnifique argenterie ; 2 assiettes, couteaux, fourchettes et cuillère, ainsi que de superbes verres en crystal. Il y a peu de lumière, alors le comte allume une chandelle au milieu de la table avec son silex.
- Mannoroth, va au sous-sol et rapporte nous une bouteille d'Arak, ainsi que du poulet, des pommes de terre et des carottes. Apporte tout ce qui reste.

L'ogre, un peu rétissant, s'exécuta après une courte réflexion. Pendant que le seigneur allumait le four et préparait le nécessaire, il lança par dessus l'épaule à Titania ;
- Prenez place, mettez vous à votre aise. Vous voyez bien que ce n'est pas vous qui êtes au menu.
Une lueur de fierté éclaira le visage du dueliste, qui se mit à se dire qu'il était fort imprudent de tourner le dos à une femme si vivace, sans l'oeil de son garde du corps pour lui porter secours. Cela ne le gênait pas. Il s'amusait aussi à constater comme il parlait différemment lorsque qu'il s'adressait à la prétentieuse race intelligente de ce monde, que lorsqu'il fesait affaire avec un sbire primitif du type de Mannoroth. Nordrakul se retourna alors vers l'oréade, et jeta un coup d'oeil voir comment elle réagissait à sa situation, et aussi la petite boîte noire de l'autre côté de la pièce, contenant l'arme magique... Son violon.
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Titania
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeVen 10 Nov - 22:12

Titania baissa la nuque et pénétra précautionneusement à l’intérieur du lugubre palais, suivit de près par Mannoroth. La noirceur qui régnait dans l’intime demeure apportait un grand contraste au dehors, qu’il fut difficile à la jeune femme de s’habituer à repérer les obstacles. D’autant plus qu’un épais silence régnait, seulement interrompu par les pas des invités. L’oréade sentait son cœur rebondir en elle, mais elle gardait tout de même son calme, observant attentivement les alentours, ainsi que Sir Nordrakul, qui ouvrait toujours la marche.
Croyant être plongée dans les ténèbres profonds, Titania eut un léger sursaut lorsqu’elle aperçut une torche enflammée. Le compte leur demanda alors de les suivre et ils purent enfin y discerner des formes et bientôt, Titania s’habitua complètement, même si l’endroit l’inquiétait un peu. La poussière que soulevait leurs pas à mesure qu’ils avançaient créait un dense nuage dans leur sillage et vaporisait l’air d’un ton grisâtre et encore plus terrifiant.

Ils empruntèrent alors un escalier en colimaçon qui les mena tout en haut de la tour, dans une pièce qui ne ressemblait pas beaucoup au reste du palais. Une table ornait le vide de l’endroit et Titania tourna son visage vers Mannoroth, qui semblait observer la scène avec le même regard ébahi qu’elle. Puis, le seigneur apporta deux assiettes ainsi qu’ustensiles qu’il disposa sur la table. Rajoutant un peu plus de clarté, il alluma une chandelle au centre du meuble et commanda un ordre à l’ogre qui attendait.

L’ogre repartit alors dans l’escalier qu’ils venaient de prendre, laissant Titania seule avec Nordrakul. Celle-ci, se sentant soudainement mal à l’aise, fit mine de regarder tout autour, prenant tout à coup intérêt aux assiettes disposées sur la table.


-Prenez place, mettez vous à votre aise. Vous voyez bien que ce n'est pas vous qui êtes au menu.

Titania regarda le compte un instant puis tira la chaise qui était la plus proche d’elle et s’y installa, pas très confortablement. Elle replaça une mèche derrière ses cheveux et se râcla discrètement la gorge.

-Je.. non, je savais bien que je ne servirais pas de repas, dit-elle sur un ton légèrement de défi mais qui se voulait apaisant. Elle prit une petite pause, tout en se replaçant sur sa chaise. Elle posa alors ses coudes sur la table et commença à jouer du bout de ses doigts de la flamme de la chandelle. Merci… de votre hospitalité. Je ne suis jamais entrée dans un pareil endroit. Je dois vous avouer que c’est très impressionnant.

Elle soupira bruyamment et ferma les yeux un instant puis les rouvrit. Elle ne savait pas à quoi s’attendre de tout ça. Elle continuait de fixer la flamme, qui dansait entre ses doigts délicats. Elle sentait le regard du compte sur elle, mais elle n’y portait pas attention. Quoi qu’il pouvait penser d’elle, ça lui était égal. Elle n’en avait que faire. Puis, elle sourit très imperceptiblement à la flamme, comme si celle-ci pouvait lire en son regard et comprendre tout le fond de ses pensées…
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Sir Nordrakul
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeLun 13 Nov - 18:33

Le comte observa un instant son invitée en silence. Dans l'ombre où il se trouvait, seuls ses yeux brillaient comme ceux d'un félin. Elle avait du cran, cette demoiselle. Du cran et du caractère. Nordrakul écouta attentivement ses paroles, et savoura chaque note. L'artiste en lui prenait place, appréciait la musique dans cette voix... Quel âge avait-elle au juste ? Nord semblait à la fois si vieux et si jeune... Sur sa peau et au plus profond de son être, l'expérience d'une vie d'homme se dessinait, alors que ses yeux si durs n'avaient vu que 20 automne et 21 hiver...

Lui, qui regardait la marmaille du monde comme autant d'enfants ignares et capricieux, alors qu'il entretenait une peur de mourir si similaire à celle des vieillards souffrants et rabougris au fond des cabanes vétustes de la classe ouvrière. Les nobles ne mourraient pas de cette manière. Les nobles semblaient en santé même lorsque la peste les dévorait. Nordrakul poussa un petit soupir ennuyé pour lui même, puis avança doucement en contournant la table. Elle l'avait remercié ?..

- De grâce, ne me remerciez pas, ma chère... Si vos yeux peuvent lire sur ces murs cette beauté grandiose qui sommeille, ce n'est pas par une quelconque générosité de ma part. Je ne vous ai laissé nul choix, car ma solitude est capricieuse et mon goût de l'art est avare.

Le seigneur marcha doucement jusque dans la pénombre au fond de la salle, et revint avec un object sombre... un étui... Ses caps d'acier claquaient froidement contre le sol, et sa voix inquisitrice ne portait alors plus aucune trâce de menace. On aurait dit un aveux. Dalek prit place sur la chaise devant Titania, et déposa sur celle-ci l'étui de son miraculeux violon sans jamais quitter l'oréade du regard.
- Ne me remerciez pas... répéta t-il doucement. Je suis de ces égoïstes qui prenent la vie comme l'on cueille une pomme, que ce soit pour la dévorer ou pour la garder comme un trésor...

Nordrakul prit une pause et enleva le cadena à son étui, puis continua, se dénigrant lui même, refusant que par le geste infâme qu'il avait posé une si charmante dame ne lui attribut quelque mérite. C'était une forme de masochisme, se retrouver devant sa conscience et lui faire comprendre à quel point on était un monstre, même si l'on connaissait les valeurs et l'importance de la vie.
- J'ai toujours vécu seul, et seul toujours je resterai. Si dans votre malheur ; car s'en est bien un, vous arrivez à savourer ce que par égoïsme je veux vous montrer, alors oui vous pourrez louer la ciel d'avoir fait se croiser nos chemins. Pour ce qui est du reste, sachez milady que votre kidnappeur est infiniment ravi que son domaine vous plaise...

Oui. Nordrakul était ravi. Si cette femme pouvait partir d'ici avec le moindre souvenir de gloire, alors il serait comblé. Nordrakul dégaina avec finesse son arme préférée ; son violon. Magnifique, orné d'une gravure de tête de mort, autre héritage d'un père honorable et grandiose. Le comte se leva et fit flotter son archet. Sur un ton d'une infinie politesse, le noble demanda de sa voix suave, proposant une souple et gracieuse révérence ;
- Votre exquise personne m'autoriserait-elle l'audace d'honorer ces quelques notes de votre radieuse présence, mademoiselle Titania ? demanda t-il en baissant légèrement la tête, comme s'il avait été un habile et courtois ménestrel devant sa majesté.

Ce geste, il l'appréciait. Ces notes, elles étaient pour elle. Pour ce public si prisé, si rare, il ne prendrait pas au sérieux ce rôle de monstrueux assassin qu'il s'était tissé pour affronter le monde. Non, cette fois, il ne serait que sorcier de son, barde farouche et passioné, érudit qui ne vit que de faire vibrer ces âmes en quête de sens.

~ Je suis un monstre malade et haineux, et sous ma peau se cache un homme que nul mal ne peut blesser. Une lame maniée par la poigne de la haine, alors qu'une muse d'amour guide mon archet ~
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Titania
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeVen 24 Nov - 22:06

Titania, toujours un imperceptible sourire aux lèvres, soupira doucereusement en relevant son regard. Elle croisa le regard du compte un bref instant avant que celle-ci ne rabaisse ses yeux sur les paumes de ses mains. Il régnait une atmosphère lourde de sens et de malaise, mais en même temps, de profonde communication et de compréhension avec l’esprit, que l’air transportait au même rythme que les particules poussiéreuses qui s’aventuraient dans le pâle halot de lumière que produisait la chandelle.

-De grâce, ne me remerciez pas, ma chère... Si vos yeux peuvent lire sur ces murs cette beauté grandiose qui sommeille, ce n'est pas par une quelconque générosité de ma part. Je ne vous ai laissé nul choix, car ma solitude est capricieuse et mon goût de l'art est avare.


La jeune femme leva la tête vers le seigneur et se replaça lentement une mèche de cheveux derrière son oreille droite.

-Si, il y avait bien un choix. Celui d’avoir accepté de vous parler. Celui qui a fait que nous nous sommes rencontré. Il y a toujours un choix. Et je fais en sorte de toujours prendre le meilleur..

Elle ne supposait rien du tout avec ses phrases. Elle trouvait simplement cette rencontre tellement intéressante et mystérieuse. Tout ça l’intriguait. Elle n’avait jamais véritablement vécu d’aventures aussi attirante. Elle ne savait comment interpréter ce qu'elle ressentait à ce moment même. Elle avait eu peur, puis de l'indifférence, puis soudainement, elle ne regrettait plus rien, elle n'était même plus sure de rien. Mais elle n’avait plus peur.
Puis Nordrakul partit chercher un objet qu’il déposa sur la nymphe. Titania l’observa discrètement, un sourcil très délicatement haussé, comme intrigué par cet objet. Doucement, elle posa ses doigts sur l’étui et le caressa lentement, tout en écoutant attentivement le compte.



-J'ai toujours vécu seul, et seul toujours je resterai. Si dans votre malheur ; car s'en est bien un, vous arrivez à savourer ce que par égoïsme je veux vous montrer, alors oui vous pourrez louer la ciel d'avoir fait se croiser nos chemins. Pour ce qui est du reste, sachez milady que votre kidnappeur est infiniment ravi que son domaine vous plaise...

Titania cessa de caresser l’étui et plongea son regard dans celui de Nordrakul, comme si elle voulait puiser en celui-ci, tout le sens de ses paroles.

-Vous pouvez me montrer tout ce que vous désirez, dit-elle sur un ton presque murmuré. Je n’ai plus rien à perdre… ni rien à craindre. Et quoi que vous fassiez, je n’oublierai jamais cette… rencontre.

Puis Nordrakul fit découvrir à l’archère le contenu de la mystérieuse boîte : un vieux violon, magnifique et emplit d’histoire. Titania observa attentivement l’instrument de musique d’un regard séduit et profondément touché, comme si le simple fait de voir un tel objet venait chercher quelque chose en elle. Elle espérait que l’instrument jouait aussi bien qu’il en avait l’air et lorsque le compte lui demanda si elle lui autorisait à jouer, elle ferma les yeux et acquiesça vivement, prenant l’étui de bois instinctivement dans ses mains, le collant contre sa poitrine.

-Oui, je vous en pris, jouez… jouez que j’entende, pour la première fois, le son prodigieux que peut produire un tel instrument à mes yeux…

Et elle rouvrit délicatement ses yeux, brillants intensément à la lueur de la chandelle, en contemplant silencieusement le compte s’armer de son archet..
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Sir Nordrakul
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeSam 25 Nov - 5:20

Le souffle du sir devint rauque le temps d'un instant. Juste assez longtemps pour que l'oréade perde son assurance face au pouvoir que le comte pouvait exercer par son art. Juste assez pour que le doute s'installe malgré tout, et ne fasse que mettre en valeur la grandiose oeuvre qui allait apparaître aux sens de l'invité de Durenzteng.

Une première note. Longue, précise, stridente... Nordrakul sourit alors d'aise et d'apréhension face à l'oeuvre qui vient. Son regard se porte sur Titania. Elle est belle. Il se fiche du reste. Elle est sa victime, et elle est en ce moment tout bonnement magnifique. Ses yeux de femme le regardent comme l'artiste qu'il aspire à apparaître. Si sa voix n'arrive pas à porter un "merci" compréhensible, sa musique transcende d'elle même cette intime pensée. Quelques notes arrivent enfin, Nordrakul ferme les yeux et son souffle profond devient magique. Son poignet tangue, les cordes grincent. Bien sage serait celui qui saurait différencier l'amour et la haine qui inspirent cette naissante musique ; le poignet tremble et fait vibrer l'archet, et le coeur de la femme, alors que comme un hurlement funeste le violon merveilleux du noble déchire le temps et l'espace.

Et.. voilà... comme l'épopée se dessine. Terrifiant. Les yeux de Nordrakul s'ouvrent, diaboliques et pesants. Les cordes vibrent et le noble joue de l'épaule et du coude avec un excès précis au delà même des capacités de dueliste qu'il a toujours affiché. Cri de métal. Harmageddon. Violon comme arme suprème. L'archet pèse et lance des vagues de tonnerre, un instant le chialement d'une femme retentit, l'autre c'est la guerre elle même qui hurle, terrible, depuis les cordes de l'instrument des ténêbres.

Il n'y a nul autre son. Le regard de Nordrakul est terrible ; celui du monstre juge de la vie et de la mort, et aussi celui de l'artiste merveilleux qui se donne corps et âme à sa musique, à son art grandiose. C'est une myriade, c'est une frénésie. Il faut l'entendre pour le croire, Nord suggère un concerto à lui seul, de son seul violon, héritage de la gloire passée. Mais elle, le sent-elle ?....

Serpent à sonnette et roulement de tambour, rires de jeunes filles et fracas des lames qui s'entrechoquent. Le violon fait tout. Le regard fait tout. Ces notes coulent comme un nectar que même les Dieux jalousent du fond de leur antre. Le vice et les merveilles décrivent alors comme une femme traitée de loyaliste est devenue ce qu'on lui reprochait à tord d'être par simple orgueil ; À force d'être traité comme un monstre, il est normal d'en devenir un. La femme est brûlée vive et hurle, non pas de peur mais de colère ; "L'ignorance causera votre perte, l'ignorance est votre ultime vice, l'ignorance vous fera brûler, alors que vous devez allumer de vos mains le feu de cette même bétise pour immoler mon âme damnée. Honte à vous, peuple du monde !".

Les paupières de Nord frissonent. La musique, elle ne peut pas être décrite en mots. La musique, les murs se reculent presque pour la laisser prendre la place. La musique, elle est criarde et grave. La musique, la musique. La musique. Elle déchire tout et brise le silence et manipule les coeur. Entendre ces notes, c'est comprendre le violon, c'est comprendre la musique, c'est comprendre la magie...

L'arme ultime s'arrête. L'archet est immobile, levé en l'air, et Nord fixe la table en tremblant. Sa voix est un vulgaire brouillard de ce qu'elle serait en temps normal. Nord s'est donné totalement. Au risque de sa vie fragile.
- ...Vous.. ren..contrer... Risque...

L'archet tombe sur la table en douceur. Le violon tombe aussi. Et Nord s'écroule au sol de pierre, parcouru de spasmes. Son âme elle même est passé dans son art. Le coeur de Nord s'arrête. Nord n'a pas peur. Il est près à mourir, s'il le faut. Cette situation est un choix. Ses paupières tremblent. Ses poumons semblent brûler. Comme une feuille, il tremble, alors que dans sa tête la musique, grandiose, continue sa littanie. Vices et merveilles... Nord, étalé sur le sol de pierre, arrête de mourir et ouvre les yeux, soudain immobile. Il ne dit rien. Il sourit doucement. Son regard ne veut rien dire. Et sa main droite vient se poser contre son coeur, alors qu'entre envie et humilité le comte observe doucement sa spectatrice. Voilà.

Dalek Nordrakul est satisfait.
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Titania
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeJeu 7 Déc - 22:28

On n’aurait su dire si le soir était enfin tombé ou si la nuit avait envahi l’espace des cieux, tant la pièce était sombre et lugubre, et tant le silence rendait le tout pesant et sombre. Mais la jeune oréade laissait ses yeux fermés, concentrant toute son attention sur les quelques notes de musique qui allaient suivre. Elle sentait le noble si passionné par cette arme si inoffensive et si dévoué à faire connaître cette musicalité qu’il possédait à l’intérieur de lui, comme si cette partie de lui-même était restée cachée depuis bien longtemps…

Alors que la première note se déclare enfin, Titania ouvrit instantanément ses yeux et se mit à fixer d’une façon si étrange le compte qu’il en aurait été poli. Mais celui-ci ferma ses yeux et ne pu voir au fond de son regard ce qui se passait à cet instant. À ce moment là, alors que les notes s’évanouissaient de plus en plus contre l’écho de la salle, la jeune fille se mit à trembler et laissa échapper l’étui de violon sur le sol. Mais le bruit ne se fit pas entendre, le violon perçait tout et ne laissait rien s’échapper. La musique… cette mélodie… rien n’avait jamais été créé d’aussi profond et d’aussi marquant que cette composition aussi étrange que grandiose… les notes semblaient crier le désespoir, la fin de tout, l’enfer et le paradis à la fois, le chaos du monde entier, ce chaos que personne ne pouvait interpréter. Comme si elle n’en pouvait plus, Titania se laissa tomber durement sur le sol, sur ses genoux menus mais si agiles, et son regard se perdit dans les doigts du compte et les cordes du violon. C’était déchirant. Mais elle voulait le supplier de continuer.
Son cœur battait si vite qu’elle se plaqua les deux mains sur sa poitrine, serrant les dents et fermant les yeux très fort. Elle ne savait ce qui se passait mais elle ressentait tant de choses du fond de cette musique que tout cela allait bien finir par la tuer…

Soudain, tout s’arrête. Mais le silence ne peut revenir aussi aisément après un tel spectacle. Titania relâcha sa respiration en un soupire bruyant et elle tomba presque à plat ventre sur le sol, mais elle avait encore de la force pour se retenir de ses bras tremblants.


-...Vous.. ren..contrer... Risque...

Fracas. Tout tomba. Et Nordrakul lui-même.

-Qu.. quoi ? prononça difficilement l’archère prise soudainement d’inquiétude.

Son regard se relèva sur le noble et découvrit alors celui-ci sillonné de spasmes avant que Nordrakul ne s’arrête complètement.


-N…non.. non..

Titania respirait bruyamment et se mis à ramper sur le sol en direction du seigneur qui ne donnait plus signe de vie. Titania prit la main du noble et la serra étroitement contre la sienne.

-Vous ne.. vous ne pouvez pas être… non !

Titania se jeta sur son corps en tentant de le relever mais elle croisa son regard si calme, si paisible qu’elle n’avait pas le droit de le brusquer. Elle porta une main à sa bouche en détournant le regard, comme si elle cherchait une solution.

-MANNOROTH !!!

Elle grogna en donnant un coup de poing sur le sol, sentant ses yeux se remplirent de larmes de désespoir. Puis elle regarda à nouveau Nordrakul et une idée lui vint en tête. Tant pis pour Mannoroth. Ce gros ogre devait s’être perdu en chemin et elle se foutait bien de son aide. Instinctivement, Titania déposa un très court baiser sur le front du seigneur et elle partie en courant hors de la tour, d’où elle se laissa tomber dans le champs fleuris que lui avait montré quelques instants plutôt, celui qui semblait avoir perdu son âme. Là, elle cueillit une simple rose, mais la plus belle, et elle se remit à courir jusqu’à en perdre haleine avant de retrouver le corps inerte de son hôte. Mannoroth n’avait pas dû entendre son cri d’appel au secours mais tout ça lui était bien égal. Titania se jeta à genoux près du compte et déposa la rose sur sa poitrine, et elle posa son front contre son cœur. Il fallait que ça fonctionne. Puis, ne perdant pas une minute de plus, elle rampa en direction du violon et de l’archet. Elle les prit dans ses mains, les regardant un instant, puis positionna le violon sous son menton et l’archet sur celui-ci. Elle inspira nerveusement mais lentement, puis elle se mit à jouer du mieux qu’elle le pouvait quelques notes de musique…
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Sir Nordrakul
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeVen 8 Déc - 10:09

Un long, très long râle sortit de la gorge de Dalek. Non, ce violon n'avait rien d'inoffensif. Il en maîtrisait chaque corde, pouvait les faire vibrer et faire vibrer corps et âmes de ceux qui l'écoutaient. Mais bien sûr, son propre coeur étaient fragile à ce genre de merveilles... Dans les vapes, Nordrakul laissa ce doux baiser se poser sur son front et laissa Titania quitter la salle en se souciant soudain de lui à un tel point... Le silence...

Nordrakul poussa à nouveau un long et difficile soupir, cette fois teinté d'une satisfaction impossible à mettre en mots. Ce silence. Il n'y avait soudain rien de plus beau. Il donnait toute sa valeur et toute sa substance à l'art du comte, imposait ce repos moral si profond et si pur... Le comte n'essaya pas de se relever, attendit que Titania revienne. Ça commençait à sentir le brûlé un peu à côté. Ce qu'il était lent ce Mannoroth pour trouver ces patates... Enfin. Qu'importe. L'oréade refit apparition avec une jolie fleur.

Le comte esquissa un vague sourire amusé. Ses yeux s'ouvrirent doucement alors que Titania essayait tant bien que mal de manier cet instrument si difficile à saisir. D'une voix sèche de vieillard, tout en restant des plus calme, charismatique et réconfortant, Dalek lança alors ;
- Peut-être puis-je vous apprendre quelques rudiments, ma chère... Ce serait peut-être préférable à cette tentative de réveil un rien trop brutale pour mes fragiles oreilles...
Le sourire du noble s'aggrandit. Il n'y avait aucun mépris ni insulte dans sa voix. Seulement ce petit ton poli et distingué. Le dos du sir craqua lorsque celui-ci se redressa. Ouch ! pensa t-il, se sentant franchement beaucoup plus vieux que son âge.

Un petit grognement sec, puis le seigneur à l'allure fatigué reprend son petit sourire tout fière de par sa précédente performence.
- Je pourrai rejouer pour vous. murmure t-il, distrait, réacordant son instrument. Allant chercher un autre violon (combien pouvait-il en avoir ? Une douzaine ?...), Nordrakul se plaça près de Titania et jeta pour la première fois depuis tout à l'heure son regard pesant dans le sien. Toutefois, cette fois ci fut particulière. Pas de menace, même pas planante. Pas de peur, pas de colère, pas d'abu de pouvoir. Un regard de maître devant son élève d'un jour. Un regard d'hôte pour son invité, d'aîné pour sa cadette, et etc etc... Un regard serein, surnaturel tant il semblait rare qu'il prenne la peine de l'arborer.

Les premières notes se jouèrent. Un comte solitaire apprenant à une demi-elfe à manier la magie du son. Mannoroth fit alors irruption dans la salle, recouvert d'une épaisse couche de poussière et visiblement consterné de voir les deux êtres si familiers. Grognant à s'en décrocher la mâchoire, l'ogre mutant se dirigea sans un mot vers les fourneaux et commença à préparer le souper. Nordrakul ne s'en occupait plus. Il n'avait d'yeux que pour son élève. Que pour cette chose magnifique qui réussissait à faire de lui autre chose qu'un boucher à la langue venimeuse. Refusant de tressaillir à nouveau, sir Nordrakul ralentit volontairement son propre souffle, relaxant sa douloureuse carcasse pour se concentrer sur le principal..
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Titania
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeSam 16 Déc - 22:59

Les yeux clos. Aucun bruit à part son souffle tremblotant qui faisait frémir son menton sur le délicat instrument. Position difficile des doigts sur les cordes. Elle pouvait se les écorcher, elle n’en avait que faire. Main droite levée en l’air, parée de l’archet, telle un chef d’orchestre un peu trop minutieux. On aurait dit que le violon était beaucoup trop lourd pour elle tant elle avait de la difficulté à le manier. Mais peu importe. C’était maintenant ou jamais.

Sa main droite descendit alors lentement sur les cordes du violon et l’archet se mit à grincer presque violemment sur l’instrument. Titania fronça durement les sourcils et tordit sa bouche en une sorte de dégoût mais ne s’arrêta pas. Puis, une voix. Sa voix…

Titania écarquilla subitement les yeux en poussant un petit cri avant de perdre quelque peu l’équilibre. Le violon manqua près de s’évanouir sur le sol mais la jeune femme eut le réflexe de le rattraper d’une main. L’archet cependant, glissa par terre et roula jusqu’au compte…

L’oréade posa une main tremblante sur son cœur, la respiration saccadée. Larmes aux yeux. Elle regardait le compte d’une façon si interrogative mais si apeurée à la fois. Puis elle jeta un coup d’œil au violon. Aurait-elle réussit à le ramener à la vie avec une telle… mélodie ? Titania le croyait à peine… mais pourtant.

Elle continua de fixer le seigneur dans les yeux tout en se penchant vers lui, très lentement, afin de reprendre le si précieux archet. Il paraissait si vivant, comme si rien ne s’était passé. Ce serait-elle alarmée trop vite ?


-Je.. oui pardon.. c’était.. comment dire… médiocre ? elle se mit à rougir légèrement en dégageant une mèche de ses cheveux avec sa main qui tenait l’archet. Mais mon seigneur.. Que.. je veux dire.. vous.. êtes bien vivant ?

Mais, pour toute réponse, le compte se contenta de lui proposer de rejouer pour elle. Titania acquiesça sans hésiter et observa Nordrakul partit chercher un autre violon. Son souffle était encore accéléré et elle avait du mal à comprendre ce qu’il se passait. Puis il revint, différent, changé, plongeant son regard au plus profond du sien, toujours baigné de larmes inexpliquées. Elle ne pouvait, à cet instant même, se décrocher de ce regard. Comme la mélodie d’un violon, celui-ci l’envoûtait presque et pas un seul mot n’aurait su décrire ce qui se passait présentement.

-Jouez… lui pria Titania dans un murmure. Montrez moi…

Et c’est ainsi qu’il se remit à jouer, au plus grand plaisir des oreilles de l’oréade. Elle recouvrit sa respiration normale et elle referma doucement ses yeux avant de goûter à nouveau aux délices des notes parfaites. Loin, très loin derrière elle, elle crut entendre l’ogre revenir enfin des sous-sol mais elle ne s’en préoccupa pas. Titania rouvrit cependant les yeux et reprit le violon sous son menton en observant minutieusement le compte et positionnant l’archet sur les cordes, se mit à répéter les mêmes gestes, les mêmes mouvements, les mêmes notes que son hôte dans une communion aussi parfaite que la symphonie la plus grandiose du monde.


[ Féliiiiiiiix, je pars à Paris du 19 décembre au 10 janvier alors je ne pourrai pas répondre d'ici mon retour ( j'ai plus msn assi, excuse moi si tu me vois plus mais je vais le ravoir très bientôt ) merci d'avoir fait ce rp avec moi et jte souhaite un très beau temps des fêtes. Je te le répète : tu écris trop bien ... vala ^^ bizoUuuu ! ]
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Sir Nordrakul
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeMar 9 Jan - 2:52

Par où commencer ?...
Ha si, par là !

Tellement de choses caressaient les sens du compte
Tellement de délires...


La musique continua. Mannoroth fit les 100 pas dans la pièce, grommelant comme à son habitude, rêvant de pouvoir massacrer quelque chose. Cette espèce de femme aux traits si fins, par exemple. Pourquoi son maître s'attardait-il à jouer pour elle ? À jouer avec elle ? Pourquoi ses yeux regardaient-ils son archet alors que son coeur vibrant regardait assurément autre chose ? Si Mannoroth avait suivit Nordrakul, ce n'était certe pas pour le voir faire preuve d'une telle forme de faiblesse. Certe il avait confiance en son mentor, certe il savait qu'il partageait sa douleur et que sous sa carcasse chancelante se cachait un adversaire redoutable...

Mais jamais on ne lui avait dit que ce terrible seigneur conservait une telle, une si dramatique faiblesse... Mannoroth était idiot et un rustre, mais son instinct était doté d'une précision surhumaine, inhumaine... En une autre situation, le seigneur de Durentzeng n'aurait pas hésité à faire des avances à cette méprisable femelle. En une autre situation, eusse-t-il été plus beau et plus homme. L'ogre mutant gronda - mais nul ne pu l'entendre dans le tumulte mélodieux des violons enragés - et jeta sur son supérieur un regard rempli de mépris et de hargne.

Nordrakul, pendant ce temps, se fichait bien de ce qui pouvait arriver au reste du monde. Il eut pu s'enflammer, se consumer, devenir Enfer ou pire encore, il n'en avait cure. Ses notes adroites tentaient tant bien que mal de dire ce dont ses lèvres déchirées étaient incapable d'avouer. Dans les bois, sanctuaire de son petit monde, il avait capturé une élève douée et tendre. Peut-être avait-elle du sang elfe, pensa-t-il. Mais en ce moment, cette pensé lui apparue futile. Au Diable le racisme, cette femme lui offrait ces quelques moments de bonheur qu'on s'évertuait partout à lui refuser. Qu'elle ai du sang de goblin ou de troll, il s'en balance. Car à ses yeux, elle est si belle. Si douce et si habile.

- Madame... je.. souffle le sir, fébrile, baissant de quelques tons le chant de son instrument. Ses yeux se lèvent, soulèvent des poids de mille tonnes pour arriver à fixer la source de sa soudaine faiblesse. Ses yeux... Elle est si belle.. Je veux vous dire... .. que...
Les yeux du comte se ferment, un instant. Une longue expiration ; le dueliste vient d'anticiper le pire, relaxé comme à son habitude. La fatalité... Toujours la fatalité... Car Nordrakul regarde vers Mannoroth, qui est en ce moment en train de charger les deux individus. Sûrement ne savait-il pas apprécier la musique, pensa t-il, sombrement... sobrement.. affrontant... la colère... de la bête.

Nordrakul lâche un soupir.... avant que sa table ne vole en éclats. L'homme bondit sur le côté, secoué. À moitié assomé, des morceaux de bois plantés dans le bras et la cuisse gauche. Le colosse mauve se dresse, jete un regard à Titania puis à son maître, et enfin à l'épée de celui-ci. Nordrakul comprend vite, roule sur le côté pour éviter d'être piétiné par la créature. À peine levé, un coup de poing vient propulser le dueliste jusqu'à l'autre côté de la pièce. Un crac sonore se répercute alors dans la salle. La rapière tombe des mains de Dalek, dont muscles et os sont horriblement tordus.
- Mannoroth, espèce d'imb..bécile.. crache le comte, suivit par une chique de sang.
Le monstre rugit, ses muscles énormes, massifs, rajoutant à son air bestial. Son oeil unique toise Nordrakul sans s'occuper de Titania à moitié recouverte de morceaux de bois fracassés. Ce, à la grande satisfaction du propriétaire du majestueux palais...

Mannoroth bave, râle et lève le poing en signe de représaille. Nordrakul, les yeux cernés et bouffis, rigole presque lorsqu'alors il lui lance, venimeux ;
- Hehehehe... Mannoroth Mannoroth, ho mon cher Mannoroth... Comme vous me voyez attristé de devoir constater la si brusque fin de notre association. Il est dommage de voir qu'au fond, j'aurai fais une bien funeste erreur en laissant vivre une telle râclure... dénuée du moindre intellect... et dont la rage... ne soit qu'un groscier handicap... qu'un pâle appanache, pour camoufler.. la plus pitoyable des faiblesses.
Le visage du seigneur est bordé d'un vicieux sourire. La bête fulmine. Cet énergumène ! Le traîter de faible !?! Le sale petit avorton !!! C'est sans le moindre regret que le mutant mauve démolira ce pleutre et dévorera jusqu'à cette femme qu'il semblait adorer tant. Racaille ! Enflûre ! Larve !

Mannoroth hurle, hurle, HURLE !!! et enfin fonce. Sombrespoir traîne au sol. Nord jete un regard méprisant sur son ancien protégé. Aucun stress dans son visage. Au moment crucial... Le pied du comte se pose sur la poignée... se pose... et relève l'angle de la lame traînante. La relève jusqu'au bas ventre de l'ogre chargeant. Derrière Nord ; le passage qui mène sur l'escalier en colimaçon. Escalier qui descend...
Mannoroth est prit de court. L'épée se plante dans son ventre... l'ogre finit sa charge sur Nordrakul, qui s'écrase contre le sol. Mannoroth, l'oeil grand ouvert, surpris, sent la pointe noire de Sombrespoir percer son corps... percer jusque dans son dos... Mannoroth entrevoit la mort. Il sent la mort, montant en lui doucement... Et alors que Nordrakul chuchotte, encore à bout de souffle, Mannoroth déboule les marches, sans pousser de cri.
- Sens la mort monter en toi, et ne pousse pas de cri...

Nordrakul regarde Mannoroth, affâlé dans les marches, brisé et éventré. Son oeil unique grand ouvert, jaune et perdu dans le néant... Dalek se retourne vers Titania... Il lui sourit, pouffe de rire, sans énergie... puis, dans un sentiment de pure redondance, brisé de part et d'autres, Nordrakul ferme les yeux et sombre dans un doux coma, loin de la douleur du monde...
- Titania....
Et...



plus rien.
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Titania
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MessageSujet: Re: Le Palais de Durenzteng   Le Palais de Durenzteng - Page 3 Icon_minitimeLun 22 Jan - 21:34

Son menton tressaillit. Le violon vibrait dans son cœur et dans sa tête, et cela même si elle ne jouait pas très bien. L’ogre faisait grincer le parquet de ces pas lourds et impatients mais Titania ne s’en rendait guère compte. Elle observait les doigts du seigneur… déposé délicatement sur les fines cordes d’un tel instrument, se déplaçant avec précision et passion. L’oréade essayait de répéter les mêmes mouvements mais en fait, bien malgré elle, elle s’était arrêtée de jouer car les notes que produisaient le compte étaient si délectables qu’elle ne pouvait se résigner à jouer par-dessus cette mélodie.

Titania déposa lentement son violon et son archet sur le sol, alors que son hôte ouvrit la bouche à son égard. La jeune fille porta son regard dans le sien et acquiesça doucement afin qu’il continue sur sa lancée. Elle leva sa main, menue et blanche, et l’apposa sur l’archet de Nordrakul pour l’abaisser doucement.

C’est alors que la table de cuisine partie en éclat et propulsa Titania d’un côté de la pièce et Nordrakul de l’autre. La jeune nymphe poussa un gémissement en tombant durement sur le sol et se mit à tousser parmi les débris de poussière que produisit l’éclatement de la table. Elle se redressa néanmoins vite fait, sur les genoux, repoussant morceaux de bois et chandelles étalés sur elle, apercevant alors Mannoroth pris de folie regarder férocement son maître. Titania allait se mettre à hurler mais elle comprit au regard du compte qu’il était préférable de s’en abstenir. Elle respira bruyamment, ne sachant que faire, puis elle aperçu son arc et ses flèches éparpiller sur le sol, sûrement tombés dû à la colère de l’ogre. L’invitée marcha à quatre pattes sur le sol, aussi silencieusement que possible, puis elle ramassa ses armes et les remis dans son étui. Elle alla alors se cacher derrière une armoire, pris une flèche en la positionnant sur son arc et visa Mannoroth aux jambes au même moment où Nordrakul lui planta son épée en plein ventre, ce qui accentua sa descente en enfer.

Titania ferma les yeux. Elle entendit, au loin, la dépouille de l’ogre dévaler les escaliers. Puis plus rien. Un petit silence régna un instant. L’archère rouvrit ses yeux et croisa le regard épuisé du seigneur, étendu sur le sol. Il lui sourit… mais elle ne pus le lui rendre, alors que celui-ci sombra dans une sorte de sommeil….

L’oréade déposa ses armes sur le sol et s’avança lentement vers Nordrakul. Inconscient? Mort? Seulement endormit ?


-Que vous arrive-t-il, murmura-t-elle en posant sa main chaude sur son front froid. Je ne suis qu’un obstacle à votre vie mon seigneur… Tant d’ennuis… tant de mal pour rien… Il n’y a que moi qui se doit de porter vos plus grandes souffrances… Donnez moi un peu de vos souffrances, que je vous allège de toutes ces choses… Je ne sais plus quoi faire pour vous aider… après tout ce que vous avez fait pour moi…

Une larme coula sur sa joue, sans qu’elle ne sentit de sanglot monter en ses yeux.

-Mon seigneur…

Elle ferma les yeux et embrassa son front trempé de sueur.

-Merci.

Elle laissa un doux sourire s’aventurer à ses lèvres en regardant cet homme à l’âme si pure. Son regard se porta alors sur la fameuse rose desséchée qui traînait près de la table. Elle alla la chercher puis elle se coucha à ses côtés, sur le dos, prenant une de ses mains dans les siennes, joignant la rose entre leurs mains.

- Je resterai auprès de vous dès que vous pourrez croiser mon regard à nouveau, chuchota-t-elle, avant de fermer ses yeux de tristesse.
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