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 Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)

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Eléonore
Mage de l'Eau
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Eléonore


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MessageSujet: Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)   Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi) Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:55

Glace Brisée


Au front la bataille fait rage, au front les gens se massacrent et se déchirent.
Au front cette bataille sera terrible, je peux le ressentir jusque au plus profond de mon âme. Je n’ai pas besoin de chiffres et autres statistiques débiles pour le savoir, je n’ai que faire de ces promesses sans substance… Je le sais, je le sens, c’est tout : ce jour est celui de mon dernier combat.
Tandis que je vais avec les autres au stock d’armements, cette pensée refuse de quitter mon esprit ; ma posture est aussi droite que de coutume, ma démarche suit à la lettre la mécanique militaire, mais mon esprit, lui, bouillonne. Ce combat est le dernier, je ne cesse de me répéter, je dois être courageux et me battre avec la rage au cœur, car c’est mon dernier.
D’une main ferme, je m’empare de mon arme. Son poids me rassure, je le serre contre mon corps. Jadis, quand je n’étais qu’Andrew Clipperton, j’avais une mère aimante, une adorable petite sœur et des amis sur qui compter. La guerre m’a tout pris, et maintenant je suis le Sergent Clipperton du 23ème Régiment de l’Armée des Etats du Nord Unifiés. Il ne me reste plus qu’elle, ma Dame d’Acier, mon unique amie si je veux survivre à cette guerre…
Je jette un regard vague autour de moi, quelques personnes manquent à l’appel. Johnson et Tiberly sont morts lors de la dernière offensive, Akayama est gravement blessé, Kerliston a été accusé de Haute Trahison et Maniskov a enfin mis en pratique son plan de désertion. Je ne vais pas mentir, j’avais envie de l’accompagner mais… Pas maintenant, alors que vient mon dernier combat.
Le Chef de Brigade nous donne quelques indications sur le terrain et les points stratégiques, je l’écoute que d’une oreille, je m’en fiche d’eux. Je ne veux qu’elle
Toundra... Ainsi l’appellent nos ennemis, mais moi je connais son vrai nom : Amy, quand je l’ai connue elle se nommait Amy Clipperton.
Comment la situation a-t-elle donc pu dégénérer ainsi ? Je me le demande bien, au fond… Pourtant je l’ai reconnue dans les dossiers qu’on nous a distribué la veille au soir, il y avait un cliché, la première photo nette de celle qui dirige les factions ennemies dans notre région. Ses traits ont mûri, son visage s’est durci, mais dés le premier coup d’œil il n’y avait plus de doute : il s’agissait bien là du visage de ma sœur jumelle…

Tout avait commencé le 17 Août 1999, l’année de nos 11 ans. Le monde avait changé du jour au lendemain, d’étranges évènements s’étaient produits, inexplicables… Et ma sœur en faisait partie.
Elle s’est mise à se comporter bizarrement, elle s’enfermait des jours durant dans notre chambre, refusant formellement de nous laisser entrer, moi ou mère. Moi, je restais devant la porte, et j’y ai dormi aussi je crois. Je la sentais triste, je pouvais de là l’entendre gémir et pleurer.
Ma mère, cette femme simple, a mis ça sur le compte de ses premières règles, ou bien de la récente mort de notre père, je sais plus.
Mais moi, je sentais qu’il y avait autre chose, ça se lisait dans ses yeux, sur l’entièreté de son visage. Elle souffrait, elle pleurait au fond d’elle, et moi je ne comprenais pas ce qui se passait !
L’Eveil, c’est ainsi qu’on a nommé ce phénomène quand on l’a enfin compris… Amy faisait partie de la première génération, celle qui a été laissée à elle-même, celle qui se croyait seule au monde tant ils étaient isolés !
Et pourtant ils étaient des millions, de toutes les régions du monde, à sentir la Magie couler dans leurs veines.
Personne ne voulait le croire, tout le monde se cachait derrière ses têtues convictions, ces lois dépassées nées d’un siècle de découvertes scientifiques et d’endoctrinement laïque.
Quelqu’un avait vu un homme léviter ? Ce n’est qu’un ivrogne, vous n’allez pas l’écouter ! Un autre arborait d’étranges yeux de chat ? Originales ces lentilles, où les as-tu achetées ?
Mais les cas se répétaient, et ils devaient se rendre à l’évidence : le monde n’était plus comme avant.
Amy, elle, continuait à souffrir, ça se voyait dans ses yeux, son cœur était plein d’idées noires… Et moi j’étais incapable de le comprendre.
Elle a tenu un an ainsi, puis il y a eu l’accident…

Le Chef de Brigade a fini enfin son discours, nous montons dans les véhicules.
Bientôt nous serons sur le champ de bataille, bientôt les soldats se tapiront sur le sol en lançant divers projectiles sur des ennemis sans visage, des hommes différents. Pour la plupart d’entre eux, c’était là leur seul et unique crime.
Amy fait en quelque sorte partie de cette catégorie, c’est le regard des autres –dont je faisais partie– qui a fait d’elle un monstre. Mais à 12 ans à peine, quand votre père est mort et votre mère dans le coma, on ne pense pas tellement aux conséquences de ses actes…

C’était un accident, j’en suis persuadé maintenant, elle n’a jamais voulu faire une telle chose… Et pourtant il a eu lieu.
Depuis le début de ses… bizarreries, Amy ne parlait plus à grand monde, elle était même plutôt une espèce de tête de turque aux yeux de nos camarades. Je la protégeais quand je pouvais mais je ne pouvais pas être toujours là et, il faut bien l’avouer, elle me faisait un peu honte parfois…
Ca s’était passé un mercredi après-midi, je crois. Oui, d’ailleurs j’avais dû rester à l’école parce qu’un prof m’avait surpris à faire un graffiti sur les bancs… Enfin, ma sœur a dû rentrer seule jusqu’à la maison, et deux de mes « amis » –qui étaient d’assez mauvaises fréquentations, je suis bien forcé de l’avouer– ont voulu la brusquer… Je ne sais pas vraiment ce qu’ils avaient tenté avec elle mais la réaction fut des plus virulentes !
Quand je suis rentré de ma retenue, toute la ville était sous le choc : deux enfants avaient été retrouvés inconscients en pleine rue, personne n’avait rien vu et seul un appel anonyme avait alerté les services d’urgences, qui ont pu les sauver in extremis d’un arrêt cardiaque mortel.
Les médecins ont dit qu’ils présentaient des traces d’électrocution, sans pouvoir vraiment expliquer comment ils avaient pu recevoir un tel choc dans ce paisible quartier résidentiel. A leur réveil, les enfants ont accusé ma sœur, qui leur a ri au nez, comment aurait-elle pu les électrocuter, franchement ? Faut arrêter de fumer la moquette, elle n’est pas electra-girl !
On les a pris pour des fous, et les gens oublièrent cette histoire, ou du moins n’en parlaient que comme d’une plaisanterie quand l’actualité n’alimentait plus les conversations.
Ils l’auraient tous définitivement oublié, j’aurais pu tout lui pardonner, oui ç’aurait pu s’il n’avait été que le seul…

Une main se pose sur mon épaule, c’est Harrow qui a remarqué ma mine plutôt pâle. Harrow… Un brave type, on est dans la même patrouille depuis notre réquisition alors forcément ça crée des liens. « Ca va ? » me souffle le soldat. Comment puis-je aller ? Comment quiconque pourrait se sentir à l’aise dans une situation pareille, en sachant que l’on menait là son dernier combat ? Même s’il ne s’agissait que d’une impression, une lubie d’un esprit traumatisé par la guerre, ces pressentiments se sont toujours révélés justes à ce jour…
« Oui. Juste la fatigue. »
J’hausse les épaules, comme un con, espérant qu’il avale le goujon… Lui ne pose pas de question, il sent que je n’ai besoin que d’un peu de paix. Il me propose une cigarette pour passer le temps, mais je n’ai pas besoin de ça, j’en veux pas ; et pourtant je l’accepte, comme d’habitude, et lui emprunte son briquet. Les volutes de fumée me donnent l’impression d’un voile qui cache ma douleur… C’est plutôt agréable.
Le camion fait un bruit de tous les diables sur la route cahoteuse, presque le même que la foudre quand elle frappe le sol. Il est étrange de remarquer à quel point un roulement si anodin peut en rappeler un autre, bien plus douloureux…

Nous étions en plein été, le soleil brillait tel un joyau doré dans le ciel bleuté, et il faisait si chaud que des restrictions d’eau ont dû être décrétées par l’administration communale. On se plaignait de la chaleur, bien sur, alors nous avions décidé de faire une promenade en forêt, à l’ombre propice des arbres majestueux.
Comment aurions-nous pu deviner ? Comment penser une seule seconde que ce jour idyllique serait le témoin d’un drame ? Par quelle indéfinissable malédiction a-t-il fallu que le ciel s’assombrisse ?
Ca nous est tombé dessus comme ça, sans prévenir. Un vent rafraîchissant s’était mis à souffler, et nous l’avions accueilli avec le sourire, sans nous méfier. Puis quelques crachins tombèrent d’un ciel légèrement voilé.
« Bonne nouvelle pour les agriculteurs ! s’était réjoui ma mère. Ils vont enfin arrêter de se plaindre ! »
Elle ne se rendait pas compte, mais moi je la sentais pas… Et puis tout s’est très vite enchaîné.
Le petit crachin se changea bientôt en averse drue et pénétrante, et le ciel si bleu devint d’une noirceur menaçante. C’est là qu’on l’a entendu pour la première fois.
Un vacarme assourdissant, une déchirure qui traversait les cieux pour se flanquer violemment sur le flanc d’une colline toute proche : nous étions en plein orage.
Cours, cours ! Cours si tu veux survivre ! Ne t’arrêtes sous aucun prétexte, suis ton instinct et trouve une cachette ! On ne réfléchit plus dans ces moments-là : on agit.
Ma mère nous a pris tous deux par la main, et on s’est mis à dévaler la montagne en espérant atteindre à temps le refuge le plus proche…
C’est alors qu’on en approchait que le drame se produit : voulant aller trop vite, Amy trébucha contre une pierre, lâchant en même temps la main de ma mère. Prise dans la panique, nous ne nous en sommes rendus compte que quand elle s’est mise à hurler plus fort que le vent. Moi, je me suis retourné juste à temps pour voir ma sœur à terre hurler comme un damné pointant ses mains en avant, en maigre protection contre la foudre qui tombait sur elle…
J’étais paralysé de peur, de terreur devant ce spectacle de la mort en direct qui semblait pour moi se passer au ralenti, quand tout à coup, alors qu’elle était sur le point d’abattre Amy tel un couperet, l’électricité rebondit pour aller se flanquer derrière moi, sur ma mère tout aussi tétanisée que moi…

Une dernière secousse et enfin le camion s’arrête et les portes s’ouvrent sur le théâtre de la mort quotidienne, ce champs de bataille par mille fois maudit.
Je saute juste après Harrow, et le superviseur nous donne la position à prendre, et notre rôle : nous devrons tenter d’abattre les fuyards qui tenteraient leur chance à l’est. Un regard avec mon partenaire, il semble tout aussi excité que moi à cette idée.
Il arrive parfois que des combattants tentent de quitter le champs de bataille, des ennemis blessés ou des déserteurs, et des soldats étaient parfois chargés de la tâche ingrate de les décourager, arme à la main. Guère folichon… Et cruel pour ces personnes qui ne sont au fond que des victimes !
Nous faisons quand même mine de prendre position, mais sitôt arrivé je fais signe à Harrow de me suivre. Il semble hésiter, il sait tout comme moi que ce serait désobéir à un ordre direct. Mais je ne peux faire autrement, je ne me sens pas le droit de rester là alors que ma sœur… Ma sœur a besoin de moi !
Je lui esquisse rapidement un plan des lieux sur le sol sablonneux, et l’itinéraire que je souhaite prendre, contournant le bâtiment ennemi pour les prendre de revers. Lui me regarde, éberlué par cette idée saugrenue.
« Je connais son point faible » je marmonne en guise d’explication, avant de tourner talon.
De toute façon j’irai, avec ou sans lui… Et ce sera avec, car il ne tarde pas à me suivre.
Ensemble nous avançons, nous couvrons mutuellement d’une planque à l’autre, et j’atteins bientôt mon objectif : une grille d’aération condamnée depuis des lustres, mais facilement ouvrable quand on sait où pousser. Je la connais, cette coquine, du temps où ma mère travaillait comme vendeuse dans ce complexe, nous nous jouions à cache-cache, et je m’arrangeais toujours pour l’emprunter… Amy n’a jamais trouvé comment j’arrivais à sortir dehors alors qu’elle avait fait surveiller l’entrée par une de ses amies !
Nous redoublons de prudence, nous sommes en terrain ennemi, et même si la plupart des Mages Combattants sont aux prises avec nos camarades devant, les risques sont grands…
Elle est quelque part par là, je le sais, selon les rapports son dernier sort dévastateur l’a épuisé, elle doit donc être restée derrière… Enfin je crois…
Une détonation, une explosion, quelque chose s’est passé à l’entrée… Il faut se dépêcher !
Au coin d’un couloir, je réfléchis à toute vitesse, si j’étais un grand stratège Mage plutôt fatiguée après ma dernière hécatombe, où est-ce que je me cacherais ?
Un bruit de pas dans le couloir, moi et Harrow on se planque dans une ancienne cabine d’essayage tandis qu’un gosse imberbe d’une quinzaine d’années, emmitouflé dans un large manteau de fourrure, court à travers le corridor. Mais où va-t-il cet ahuri, il n’y a rien là-bas à part…
A part l’ancien poste des vigiles, autant dire la meilleure position de défense en cas d’attaque !
Dés que le gamin a passé le couloir, je fonce dans la même direction.
A l’embranchement une caméra me regarde d’un œil torve… Me voient-ils ? Je reste interdit, mais Harrow me presse, m’assurant qu’ils leur ont coupé l’alimentation électrique depuis longtemps. Oui mais si… Bon, ok je fonce !
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Eléonore
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MessageSujet: Re: Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)   Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi) Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:57

Et tandis que je traverse le corridor, des images me reviennent, je revois ce paysage de désolation se repeupler de ses fantômes passés, ces gens qui se bousculaient au moment des soldes, ces exclamations lorsqu’ils trouvaient un beau vêtement et leur soupir de déception quand ils voyaient que le prix était tout aussi beau.
Mère, toi qui n’as pas survécu assez longtemps pour voir ce que ta galerie est devenue, je t’envie presque d’être morte !
Tout ça par sa faute, cette idiote qui a sacrifié celle qui l’a élevée pour sa malheureuse vie insignifiante. « Je ne l’ai pas fait exprès, avait-elle pleurniché, je ne voulais pas ! »
Pourtant ça a eu lieu, tout ça à cause de sa maudite magie… Elle était devenue dangereuse pour son entourage, elle devait le comprendre ! Elle a mis du temps, beaucoup de face à face et d’explications avant que finalement elle parte à jamais…
Et la vie alors a pu continuer, sans ma mère, sans mon père, sans ma sœur, chez mon oncle dans un coin paumé plus au nord.
Puis il y a eu la guerre…

Mon pouls s’accélère, je ne sais pas ce qui m’arrive aujourd’hui, ma vie défile devant mes yeux tel le jugement de mon âme avant ce dernier combat. Pourtant je m’approche, je m’approche d’elle je le sens, elle est si proche que je peux presque sentir le souffle glacial de la reine des tempête qu’elle est devenue… Oui, elle n’est plus bien loin, je le sais, je le sens, jusqu’au plus profond de mon âme !
La lumière tremblotante d’une bougie au fond du couloir, le poste des vigiles, et une ombre, une silhouette féminine passe devant elle… C’est elle, c’est elle !
La colère m’aveugle, je fonce, sans penser, sans réfléchir, le temps de la réflexion est fini, il faut maintenant agir, agir selon nos convictions, nos pensées… Amy est morte le jour où la Magie est née, il faut que je la libère, que je tue cette Toundra qui l’empêche de partir ! Il le faut, pour le bien de l’humanité, pour les gens qu’elle a tué, pour Amy, prisonnière de ce corps corrompu, et puis pour moi aussi, si je n’ai pas pu la protéger, je la libérerai !
Accroupi sur les débris de ce qui fut jadis le carrelage, je vise, vise ce cadavre depuis trop longtemps en sursis, cette sœur qui cessera enfin de survivre… je lui offre la mort en ce jour comme on offrirait un cadeau le matin de Noël, qu’elle l’accepte à sa juste valeur !
Harrow, ce poltron, reste derrière, caché derrière les débris d’un rideau, et me murmure de revenir… Non ! J’accomplirai ma Mission ! Coûte que coûte…
La déflagration part, tel un coup de tonnerre… Etrange ironie que de voir la meurtrière périr en pareil bruit que sa première victime !
La balle traverse la vitre pour se planter dans la tête de la femme, qui se raidit en un soubresaut avant de s’affaisser tout doucement contre la porte close…
C’est fini, si vite, si simplement que cette fin me déçoit presque… Peut-être aurais-je dû lui laisser une chance de se défendre ? Une héroïne, un stratège de génie, anéanti en un seul geste ! C’est… effrayant.
Je baisse mon arme en me redressant. Fini, c’est fini.
Un violent coup de vent, la porte s’ouvre à la volée et je me retrouve projeté plusieurs mètres en arrière, contre le mur du fond du couloir, accompagné bientôt du corps inerte de la jeune fille.
Je regarde, épouvanté, cet enfant au visage androgyne que j’avais pris pour ma sœur, la balle lui a traversé le crâne de part et d’autre, ne laissant qu’un trou béant où suintait le liquide pourpre de ses entrailles… C’était bien celui qu’on avait vu tout à l’heure, il semble que le manteau qu’il portait alors m’avait caché ses formes indubitablement féminines.
Mais alors…
Mes yeux se lèvent lentement du corps innocent pour regarder la porte de l’ancien bureau des vigiles, devant laquelle elle se dressait.
Toundra… Il faut la voir en face pour comprendre l’exactitude de ce pseudonyme ! Ses yeux sombres glaceraient le sang du plus impétueux des volcans tant ils sont emprunts de haine et de douleur, sa chevelure brunâtre où on sont attaché des rubans aux allures spectrales danse au rythme des vents qu’elle ne peut s’empêcher d’invoquer à tout moment, et sa cape de fourrure surmontant une robe déjà bien chaude finit de la compléter dans cette allure polaire.
Mais le pire, c’est ses mains…
Longues et effilées, ce sont des espèces de longues griffes acérées qui drainent l’air glacial qu’elle charrie mieux que personne, si bien que dés qu’elle fait un geste avec, des courants d’air la suivent, donnant l’impression d’un voile de la plus fine des matières s’accrochant à ces membres à peine rosés.
Par sa seule présence, la température descend tout d’un coup de plusieurs degrés, tant que je ne peux m’empêcher d’en frissonner –à moins qu’il s’agisse de la peur qu’elle m’inspire ? Je ne puis le dire…
J’essaie de la tuer tant qu’il en est encore temps mais je me rends compte que mon arme est restée là-bas, loin de moi, plus près des pieds de la meurtrière que des miens en fait.
Son regard froid va et vient de sa compagne morte à mon visage déconfis, du bourreau à la victime, dérive quelques instants sur l’arme du crime avant de revenir sur l’innocente, puis le coupable… Moi aussi je ne peux m’empêcher de regarder l’enfant, cette gamine parfaitement innocente, tuée par ma rage et mon ignorance… Est-ce que je vaux mieux qu’elle ? Si par ignorance j’ai tué quelqu’un qui n’avait rien fait, est-ce que je vaux mieux que celle qui a accidentellement tué pour se protéger ? Peut-être… Peut-être est-ce moi qui ait tort…
Mais tandis que je pense, c’est à son tour d’agir, elle lève un poing et y rassemble son énergie pour en finir avec moi… J’ai entendu parler de cette technique, on raconte que ceux qui la subissent ne sont plus que des statues vivantes, dont les membres se brisent comme du verre au moindre à-coup. La botte secrète de Toundra, la mort par la glace, le sommeil éternel… La Mort Blanche, comme on appelle communément ce sort horrible !
Mais peut-être bien que je le mérite, peut-être est-il préférable d’en finir maintenant… Vaut mieux Alzheimer que Parkinson, comme m’a un jour dit un vieil homme, parfois vaut mieux oublier à jamais que de se souvenir de la souffrance…
Oui… Mais elle aussi le préférerait !
Mon regard s’est posé au hasard sur Harrow, toujours caché… Si j’arrive à la faire avancer, si j’arrive à un point où elle lui tournera le dos, alors ce sera gagné !
« Amy ! » crie-je avec l’énergie du désespoir tandis qu’elle est sur le point de cryogéniser.
Elle se raidit, s’arrête dans son geste, me lorgnant d’un regard haineux mais où l’on peut ressentir une lueur de surprise, voir peut-être même de curiosité… J’ai touché une corde sensible !
« Amy Elisa Clipperton » je continue, profitant de ma lancée pour en rajouter une couche. « Amy Elisa Clipperton, fille de Jack et Sandra Clipperton »
Elle recule d’un pas, je peux la voir trembler d’ici… Je la tiens ! Tant qu’elle hésite je pourrai manœuvrer en douce.
Mais elle semble se reprendre, il faut continuer, encore un peu, un petit coup et ce sera bon…
« Amy Elisa Clipperton, Sorcière et Matricide ! »
Ses lèvres tremblent, hésitent, son visage se décompose en une grimace subjuguée… Peut-être en ai-je trop fait ?
« An… Andrew ? » murmure-t-elle d’une voix blanche.
Cette fois c’est moi qui deviens blême, elle m’a reconnu… Autant dire que je suis mort !
Elle s’avance d’un pas, elle a cessé de trembler et semble reprendre de l’assurance.
« Que fais-tu là ? »
Sa voix n’est pas aussi froide que d’habitude, non, elle était sèche et pleine de reproches menaçants mais elle gardait une chaleur humaine…
« Amy, je… »
Je tente de parler, dire quelque chose pour m’éviter la Mort Blanche, mais les mots se bloquent dans ma gorge tandis qu’elle m’observe, immobile, impassible.
La lumière clignote soudain un peu, comme sensible à cette ambiance électrique qui règne dans ce couloir, et ses yeux se trouvent éclairés l’espace de quelques secondes, des yeux rougis où perlaient quelques gouttes scintillantes…
Ces yeux… Je ne peux m’en défaire, quand bien même les lumières s’éteignent, nous replongeant dans cette ambiance tamisée de semi obscurité, j’ai l’impression qu’ils me hantent encore et encore…
Soudain ils se durcissent dans mon esprit, et je commence à voir à travers eux des images d’errance et de rejets, des gens qui se cachent, et parmi eux une enfant de douze ans qui pleure. Je la vois grandir, refouler ses larmes et enfouir son chagrin, apprendre à se durcir et affronter la vie en face…
Regarde, regarde ! semblent hurler les yeux dans leur silencieuse litanie. Regarde ce que ta haine a fait de moi !
Oui, j’admets, j’ai… peut-être ai-je été dur mais elle non plus n’est pas innocente…
Je réplique, je lui renvoie son carnage de la veille, ces hommes blêmes au visage lacérés, et puis aussi ce si jeune soldat qui vivait encore quand on l’a sorti de la glace, et qui a rendu son dernier souffle glacé tandis qu’on le transportait à la Base…
Elle se fâche, retourne en arrière pour me montrer la bataille, et me montre ce même gamin massacrer ses camarades avec une joie sadique, à quoi je renvoie ses chers amis faire léviter des jeunes recrues avant de les lâcher à une dizaine de mettre de hauteur, les condamnant à une mort certaine…
C’est un duel d’image et de souvenirs, un concours ridicule pour savoir quel camp a souffert le plus… Je m’en rends compte et elle aussi, on s’arrête en même temps sur un souvenir commun : cette confrontation.
Je ne peux vraiment décrire ce… cette espèce de symbiose avec ma sœur, elle que j’ai toujours haïe… Maintenant j’ai l’impression de ne faire presque qu’un avec elle, et de ressentir ce qu’elle ressent !
Mais après ce combat d’atrocités, un silence gêné s’installe, où chacun de nous laisse perler ses larmes en silence.
C’est moi qui le brise, lui envoyant une mélodie simple et apaisante, celle que nous chantait notre mère quand nous étions enfant.
Amy a un hoquet de surprise, mais bien vite sa tête commence à dodeliner au rythme de la berceuse, ses lèvres entonnant en silence cette musique de notre enfance… Je crois même surprendre, entre deux couplets, une vague crispation au bout de ses lèvres, en un pâle sourire, le premier depuis des lustres certainement.
La glace est brisée, la haine apaisée, le chagrin passé… Après de rudes explications, nécessaires après cette guerre froide de plus de dix ans, le pardon pouvait enfin être prononcé, et la paix revenir.
« Andrew… »
Sa voix n’a plus rien de Toundra des Neiges, c’est juste celle d’Amy ma sœur jumelle, celle avec qui j’en faisais voir de toutes les couleurs à mes pauvres parents, celle pour qui je serais capable de faire n’importe quoi !
Je sens à mon tour mes lèvres se crisper en un sourire plein de reconnaissance, je ne vois plus ce couloir obscur où me menaçait Toundra, non maintenant je ne vois que ma sœur, heureuse, contente d’être libérée de ses démons passés !
Elle s’avance vers moi, légère comme si on lui avait retiré un poids énorme, et soudain en contemplant son visage lumineux j’aperçois derrière le canon d’Harrow…
« Non, recule ! » je crie alors, me jetant sur ma sœur enfin retrouvée.
Mais Harrow est le plus rapide, et la balle la frappe de plein fouet dans le dos, la laissant retomber dans mes bras en un hoquet de stupéfaction, et l’espace d’une seconde avant sa mort, son regard redevient dur et plein de haine…
Ma mâchoire tremble de plus belle en un sanglot ravalé, je l’avais sauvé, elle était à nouveau libre… Et voilà que ce minable venait de tout gâcher ! Amy est mort en croyant que je l’ai trahie…
Je la serre du plus fort que je peux en un ultime réconfort, même si c’est inutile, même si le mal est fait, même si je n’ai pu la sauver…
J’entends Harrow rire et pousser des cris de victoire, comme les soldats quand ils massacraient les ennemis, comme ces mêmes Mages quand ils faisaient léviter les jeunes recrues, il rit comme… comme un imbécile sadique !
Amy, elle, n’était pas comme ça, elle tuait des groupes entiers de soldats pour venger ceux qui sont tombés et sauver ceux qui le peuvent encore, sans joie ni furie meurtrière, juste un sens du devoir… Je crois que je suis aussi comme ça, je ne me souviens pas avoir jamais souri en appuyant sur la gâchette.
Chaque son, chaque expression de joie qui sort de sa bouche me révolte plus encore…
« On a réussi, on a réussi ! » jubile-t-il. « Je sais pas ce que tu as fait mais c’était un coup de génie, elle l’a pas vu venir ! »
Il m’embrasse, cet imbécile, poussant le corps de ma sœur plus loin. Il ne comprend pas, il ne comprendra jamais rien… Combien de Mages tuera-t-il ainsi ? Combien d’innocents qu’on aurait pu sauver ?
La colère m’aveugle et me guide, je pose ma main sur sa gorge en le regardant droit dans les yeux d’un air glacial.
« Nuance : j’avais réussi, tu m’as fait échouer… » je lui susurre à l’oreille avant de le plaquer contre le mur.
Ce que je suis en train de faire ? Je l’ignore mais je sens l’air glacial se précipiter vers ma main et se fixer sur la gorge du soldat, qui suffoque douloureusement, impuissant. Instinctivement, je passe ma main sur toutes les parties vitales de son corps, qui une à une gèlent en d’horribles craquements.
Il est mort maintenant, le meurtrier de la Clipperton, l’idiot qui riait devant la plus terrible des tragédies… Et moi je me sens fatigué.
Amy… Je me retourne vers elle, son visage est figé en une grimace de haine et de douleur, mais malgré ces traits déformés et la plaie béante qui d’où sort sang et viscères, il y avait une certaine grâce, la beauté que l’on ne retrouve que chez ceux qui ont su surmonter des épreuves qu’ils n’auraient jamais dû subir.
Je sais ce qui arrive aux morts sur les champs de bataille, on les empile dans des camions et on les porte à l’incinérateur le plus proche… Rien qu’à imaginer cette peau blanche se calciner, je sens mon estomac se retourner, non elle mérite mieux, beaucoup mieux… Tout comme l’enfant qui l’a en quelque sorte protégée.
J’allonge la gamine à côté de ma sœur, à elles deux elles forment un étrange tableau de martyr, l’innocence incarnée…
Comme je l’ai fait avec Harrow, je commence à projeter de l’air froid avec ma main ; j’ignore d’où me vient ce don mais il m’est très utile, et les souvenirs d’Amy m’aident à le contrôler.
L’air se fige autour des deux femmes, et de petits cristaux se forment petit à petit aux extrémités. Ca me fatigue énormément mais je continue, je leur dois bien ça.
Et leur corps devient de glace, et la torpeur s’empare de moi, ainsi s’est passé mon dernier combat en tant que Sergent dans l’Armée des Etats du Nord Unifié…
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Eléonore
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MessageSujet: Re: Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)   Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi) Icon_minitimeSam 7 Jan - 12:59

Quand les soldats sont arrivés, ils ont trouvé un soldat mort à moitié congelé, et un autre inconscient devant un bloc de glace qu’ils n’ont jamais pu fondre… La beauté des martyrs demeurera à jamais intacte et invisible aux yeux profanes, sous la glace blanche de pureté !
Ils m’ont rapporté à la Base et soigné, quant à moi j’ai inventé une histoire bidon pour les généraux. Je serais incapable d’expliquer ce que je leur ai dit, mais ce que je sais c’est qu’ils m’ont félicité, médaillé et écarté du front pour me confier l’instruction des nouvelles recrues…
Les imbéciles ! S’ils savaient ce que j’avais fait, ce que j’étais et ce que j’allais faire, ils m’auraient plutôt envoyé au mur me prendre 25 balles dans la tête ! Heureux ignorants, vous allez bientôt payer de vos crimes à distance !
Depuis ma confrontation avec Amy, plusieurs pouvoirs se sont révélés à moi, certains comme le contrôle des éléments me sont totalement neufs, d’autres comme l’intuition ou le sens tactique étaient déjà présents, bien que je ne m’en rendais pas vraiment compte. D’après les souvenirs que ma sœur m’a laissé, elle avait exactement les mêmes, juste plus puissants car mieux entraînés.
J’ai appris à m’en servir et les contrôler pour le bien de tous, pour la mort des commanditaires de cette guerre injuste et la paix des âmes tourmentées… S’ils avaient su, oh s’ils avaient su ils m’auraient fait subir les pires tourments !
Mais ils demeurent ignorants, les bienheureux, et moi pendant ce temps je corromps leur jeunesse, et tandis que je montre à ce gamin comment tenir une arme, j’en profite pour glisser insidieusement dans son esprit des scènes de bataille, de ma vue et de celle d’Amy. « C’est ça que tu veux ? » disent ces images. « La guerre, le sang, les batailles au nom de la différence… C’est ça ? »
Toundra est morte, la Glace est brisée, mais je suis le détenteur de ses éclats, qui font à eux seuls plus de mal à l’Etat Major Humain que tout ce qu’elle a fait de son vivant… Etrange ce qu’un martyr peut faire par son seul souvenir !
Certains s’en fichaient, je les ai ignoré. D’autres ont déserté, je les ai aidés. Quelques-uns même en sont devenus fous et se sont suicidés… ceux-là je les ai pleurés.
Mais il y a aussi une quatrième catégorie, ceux qui ne veulent pas fuir, mais tout au contraire pourrir le système de l’intérieur, voilà ceux qui font ma fierté ! Parmi les jeunes recrues, j’ai même su repérer des mages potentiels, que j’entraîne en cachette en attente du grand jour…
Tous ces gens sont comme autant d’épées de Damoclès qui pendent au-dessus de la tête de ceux qui prennent plaisir à cette guerre, des ombres qui planent sur la Base, prêts à entrer en action quand je le leur ordonnerai… Et ce jour ne saurait tarder !
Pour l’Armée, je suis l’Instructeur en Chef Clipperton, mais pour mes hommes, ceux qui croient comme moi à l’inutilité de ces combats, je suis Break Ice, celui qui a su briser la glace, et qui est entré en contact avec la Résistance… Oui, dés que la Résistance sera prête, nous provoquerons la mutinerie tant attendue !
Juste une question de temps avant que l’Armée des Etats du Nord Unifié ne doive déclarer la perte du 23ème Régiment…

Texte ©️ Scalla
Contexte ©️ Talden
(Ecrit pour un concours sur http://arcana.forumactif.com/ )

Pour ceux qui ont eu le courage de lire: un p'tit commentaire ferait plaisir Very Happy
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Hodur
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MessageSujet: Re: Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)   Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi) Icon_minitimeLun 9 Jan - 5:52

Au début je me suis dit tient ses long mais sa vaut la peine de lire je vais lire le premier chapitre et je continuerez plus tard, mais j'ai accroché, c'est bon. Bon je suis pas vraiment qualifié comme critique mais sa pourrais être dans un livre genre un receuil d'histoire ou un truc du genre. C'est vraiment bon
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Amarylis
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MessageSujet: Re: Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)   Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi) Icon_minitimeDim 14 Mai - 12:31

Je n'aurais jamais cru lire un tel texte!
Mais franchement, c'est vraiment magnifique!
C'est vraiment bien écrit, avec beaucoup d'émotions dedans...
Franchement bravo :p
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Eléonore
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MessageSujet: Re: Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)   Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi) Icon_minitimeDim 14 Mai - 13:24

Merci beaucoup pour vos commentaires (eh oui, vos parce que je m'adresse aussi à Hodur Wink )
J'ai écrit ce texte en décembre et même maintenant je le trouve encore sympa (encore qu'il y a plein de passages où je me dis "et m... t'aurais pu faire comme ça, et blabla" mais bon inévitable à chaque relecture ^^)

Maintenant je sais pas s'il est vraiment aussi exceptionnel que ça mais ça reste ma meilleure nouvelle écrite à ce jour Razz
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Meraziel
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MessageSujet: Re: Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)   Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi) Icon_minitimeDim 14 Mai - 13:53

ça mérite une suite, Eléo. Du grand art !
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Eléonore
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MessageSujet: Re: Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)   Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi) Icon_minitimeDim 14 Mai - 14:08

J'y avais pensé mais... Non, pas de suite ^^ préfère que chacun imagine la sienne (vont-ils se faire laminer ou changer l'issue de la guerre? Et même s'il arrive à faire pencher la balance, serait-ce forcemment une bonne chose? Mystère... J'en suis pas sure moi-même ^^)
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MessageSujet: Re: Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi)   Glace Brisée (Nouvelle Fantasy/SF de 8 pages et demi) Icon_minitime

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