L’Auberge du Port

Vous protégez un louveteau qui n'en est pas un. Instinctivement, ces mots la firent se hérisser. Elle ne protégeait rien du tout, et encore moins une boule de poils gémissante ! Elle opérait juste, euh... une manoeuvre stratégique, oui, parfaitement ! De manière à ce que si la petite serveuse se révélait être une quelconque menace, l'elfe poilue puisse espérer se retransformer pour lui prêter main-forte, ce qui était tout de même plus avisé que de la laisser se faire tuer pour ensuite se retrouver seule à combattre. C'était une simple question de logique !

Elle dut se faire violence pour retenir le coup de pied vengeur qu'elle brûlait d'asséner à la petite créature qui allait et venait d'un air tourmenté à côté de ses pieds. Mais qu'elle bouffe, et qu'on n'en parle plus ! Elle en avait plus qu'assez de jouer les tampons entre ces deux phénomènes de foire. Elle était une femme tout ce qu'il y avait de plus normal, elle n'avait rien à voir avec une gosse schizophrène et une elfe vampire métamorphe, ou Dieu seul savait ce qu'elle était réellement ! Et peu importe que son sang ait l'étrange capacité d'invoquer une créature ailée qui se droguait au fromage, ça la regardait et point final !

Fulminant silencieusement, elle refusa de répondre à la petite serveuse, sous peine de prononcer des mots pas forcément très flatteurs qui l'auraient forcée à revoir son jugement. Elle était furieuse et très frustrée, mais pas suicidaire non plus. Son regard impatient suivit chacun des gestes du louveteau tandis que celui-ci s'attelait enfin à son repas, puis retournait se glisser dans le paquet de vêtements dont il venait. C'est bon, elle pouvait y aller, maintenant ?

Eh bien non, voilà que l'autre folle, prenant à peine le temps de rajuster ses vêtements, leur adressait la parole. "Leur", comme dans, "à elles deux", et donc indirectement "à elle". La vagabonde émit un reniflement de dédain hautement corrosif en rencontrant le regard de l'elfe.

"Si vous ne voulez pas qu'on vous considère comme un 'morceau de fourrure', un conseil, évitez de le devenir. C'est un peu trop tentant de dépecer toute cette belle peau pour la revendre au marché le plus proche, d'autant plus que j'ai entendu dire que la fourrure de loup était très prisée."

C'était une menace en l'air, bien entendu, elle n'avait jamais eu de talent de chasseur et la fourrure ne l'intéressait pas le moins du monde. Ceci dit, elle pourrait très vite changer d'avis si elle ne sortait pas rapidement d'ici. Un repas gratuit ne valait pas le cirque engendré par toute cette ménagerie du paranormal, et elle en avait ras-le-bol de ce remue-ménage. Et voilà l'autre qui déballait son besoin d'aventures extraordinaires et de grands élans lyriques ! Qu'elle les trouve toute seule, ses aventures, Elana sortait d'ici, et point barre. Il ne manquerait plus qu'on l'associe aux deux autres !

"Je ne sais pas, vous n'avez qu'à aller jeter un oeil à Mairenn. Il semblerait que le temps y soit particulièrement clément en cette période de l'année, et je suis sûre que la guerre de succession doit engendrer une montagne de faits et gestes des plus épiques absolument fas-ci-nants à observer" répondit-elle avec une ironie si lourdement dégoulinante d'acidité qu'on aurait pu jurer que le plancher à ses pieds allait se parsemer de trous fumants. "Je vous souhaite bien du plaisir..."

Et sur ce, elle pivota sur ses talons et fila vers la porte en un mouvement de mauvaise humeur flagrante, menaçant mentalement la fillette de mille morts si jamais elle osait ne serait-ce que mentionner le mot 'dragon' devant l'elfe avant qu'elle ne soit sortie de cette maison de fous.

"Quand on est différent, on doit se cacher ?"
Elle avait dit ça, elle ? Mais non, pas du tout, voyons ! Quand on est différent et qu'on n'a absolument aucun instinct de survie, libre à soi de s'exposer sur la place du village, au milieu de paysans xénophobes et arrivistes qui ne savent pas distinguer une lampe à pétrole de l'un-des-sept-signaux-de-l'Apocalypse-Oh-Mon-Dieu-on-va-tous-mourir-!!-O__O . Après, évidemment, si l'on avait l'immense malchance de vouloir vivre vieux, c'était une autre histoire... C'est tout ce qu'elle disait, elle.

Et l'autre qui venait la bassiner avec ses histoires d'égalité, fraternité, et j'en passe et des meilleures. Furieuse, Elana n'amorça pas un mouvement pour se retourner ou même s'arrêter, faisant la sourde oreille avec une remarquable efficacité. Elle avait atteint la porte en un temps record lorsque l'un des clients de l'auberge, tellement imbibé d'alcool qu'il n'en distinguait plus le haut du bas, eut la malheureuse idée de lui plaquer la main aux fesses - honnêtement, c'était déjà surprenant qu'il ait pu distinguer son gracieux postérieur de celui de l'orang-outan qui lui servait de compagnon de beuverie. Elana se raidit et s'immobilisa net, puis tourna un regard glacial vers le coupable. Le soûdard lui répondit d'un regard libidineux, ricanant bêtement et vacillant faiblement sur son siège. Un coup de pied bien senti suffit à rompre l'équilibre précaire du tabouret en question, et le déchet humain s'écrasa à terre avec un juron à peine articulé avant d'aller se fracasser le crâne contre la table voisine, s'assommant sur le coup.

Elana esquissa une grimace dégoûtée lorsque la chope de l'homme tomba avec lui, éclaboussant généreusement son manteau de bière.

*Mais quel triple abruti. Même pas foutu de s'évanouir proprement, bon sang !*

Et cette idiote d'elfe qui continuait, totalement partie dans son trip...
C'est vrai, après tout, pourquoi ne pas avouer que ce discours de paix et de fraternité touchait quelque chose en elle ? Le monde n'était-il déjà pas assez laid, que l'on veuille encore l'accabler de tant d'intolérance ? Fallait-il donc que les êtres pensants tuent et s'entre-tuent sans cesse ? Dehors, le soleil brillait, radieux dans sa chaleur et sa glorieuse beauté. Pourquoi ne pas l'honorer en sortant dans la rue pour saluer son prochain d'un sourire éblouissant, et lui tendre la main pour s'élancer ensemble vers un avenir sans nuages ? Vampires, fées, démons, humains, après tout ne sommes-nous pas tous identiques ?

...

...

...

Beuark ! Simplement penser des niaiseries pareilles lui donnait la nausée. Comment cette fille pouvait-elle supporter d'en déblatérer autant à la minute sans vomir ses entrailles ?! Ca tenait du tour de force, là ! Tant d'idéalisme et de naïveté dans une bouche qui avait joyeusement englouti une bonne quantité de sang quelques minutes auparavant, ça paraissait particulièrement décalé.

Activement occupée à essorer le pan de son manteau trempé de bière - et en plus, elle détestait l'odeur de la bière... - Elana laissa la fille s'approcher d'elle, modèle d'indifférence et de je-m'en-foutisme. Tout juste se tendit-elle un peu lorsqu'elle entra dans son espace vital, mais il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour évacuer le gros du liquide de ses précieux vêtements, et elle se tourna aussitôt vers la porte, toujours aussi fermement décidée à quitter la zone au plus vite. L'apparition soudaine de la main de l'elfe sur le chambranle la prit de court une seconde, et les griffes qui lui tenaient lieu d'ongles réussirent à retenir son attention quelques instants.

Qu'est-ce qu'elle venait de dire, là ?... Lycanthrope, non ? C'est bon, cette fois elle se tirait vraiment d'ici.

Bataillant un court moment avec la poignée de la porte, qu'une couche d'alcool et de sueur avait rendue glissante, Elana n'écouta pas un mot des visions politiques de l'elfe, aussi hautement instructives fussent-elles. Avant que la lycanthrope n'en vienne à prononcer le mot "bandits", elle était finalement parvenue à ouvrir le battant, et le temps que l'information parvienne à son cerveau, ses longues jambes lui avaient déjà fait avaler la moitié de la rue.

Non pas qu'elle ait entendu le reste du discours de la fille après ça, mais elle doutait qu'elle eut quoique ce soit d'intéressant à dire, de toute façon...


[=> Dans les rues de la cité portuaire
Libre à toi de lui coller aux basques, hein, Keela ! Ca lui fera les pieds, tiens. ]

Keela demeura un court instant silencieuse, en voyant Elana partir, se demandant ensuite à haute voix :

-Elle m'a entendue, ou elle est tout simplement idiote ?

Silence de la part de la Lycane, qui se tourna vers la gamine qui avait l'air un peu beaucoup schizophrène sur les bords :

-Je vais la surveiller. Si tu nous cherches... bah... je ne suis pas discrète, alors ça devrait être simple !

L'Elfe soupira, fit craquer ses articulations au niveau du cou, puis prit sa dague en pleine main, avant d'annoncer :

-Aller, zioup !!!

Pourquoi faisait-elle cela ? Envie d'aider ? De surveiller ? Ou juste d'embêter son monde ? Difficile à savoir, mais quoiqu'il en était, la Lycane allait suivre la vagabonde.

(pas bien long, mais pour dire "je te suis", j'ai du mal à écrire des masses XD)

[comme dit Keela : "zioup" ===>Dans les rues de la cité portuaire]

Citation :

Un simple travail de serveuse dans une auberge est en fait exposé à des d’événements les plus surprenants et dangereux les uns des autres. – Zia River

La petite River s’était montrée discrète pendant toute la conversation quelque peu mouvementée qui s’était amorcée entre la dame-loup et celle aux dragons. Non pas qu’elle n’est trouvée la discussion intéressante ou amusante, mais elle ne tenait surtout pas à se faire remarquer sous la forme qu’elle revêtait. Si telle était le cas, elles pourraient dire adieu à cette petite vie facile et calme qu’elle avait pu trouver au sein de cette auberge.

Ainsi, elle récupéra son arme tranquillement sans attirer l’attention sur elle et se dirigea vers les cuisines d’un pas discret souhaitant se faire oublier. Peine perdu, à peine avait-elle effectuer deux pas que la dame-loup s’adressa à elle.

Keela - Je vais la surveiller. Si tu nous cherches... bah... je ne suis pas discrète, alors ça devrait être simple !

Keela -Aller, zioup !!!

Yin tourna la tête lentement fusillant du regard la lycane qui avait fait reporter sur elle toute l’attention de l’auberge. Le pire est qu’à peine avait telle dit ses quelques mots qu’elle se sauvait laissant ainsi la petite River seul dans cette auberge sous le regard accusateur et effrayé de tous les clients.

Elle était devenue LA principale menace présente entre ces murs et sa, personne ne semblait l’ignorer. Il suffisait uniquement qu’un de ces clients perde la tête et décide de l’éliminer pour que tout tourne au drame. Un seul client qui se penserait plus fort que la petite dame suffirait pour déclencher une suite d’événement encore plus catastrophique que ceux qui avaient précédés.

Il fallait qu’elle se cache du moins jusqu’à ce que la poussière retombe et que les gens l’ oublient, même si cela semblait peine perdu. Elle se dirigea d’un pas alerte vers l’escalier menant au deuxième étage la où se trouvait sa chambre louée. Au passage, elle jeta sur chaque client un regard analytique cherchant une menace, un mouvement ou un signe prédicateur qui déclencherait tout.

Cependant, elle ne se rendait pas compte qu’en agissant de la sorte elle fusillait du regard chaque personne présente. Elle était ainsi se qu’elle cherchait et redoutait. Mais, le comble fut qu’elle rentra en collision avec une personne se trouvant au pied de l’escalier. Elle ne s’était pas rendu compte de cette présence trop occupé à surveiller les mouvements de tous et chacun. Il n’en fallut pas plus pour que la jeune Yin se sente directement menacée et avant qu’elle ne puisse retenir son coup, elle avait frappé.
Devant elle, une jeune serveuse qu’elle connaissait bien se retrouva traversé par la petite lame. Les yeux surprit et avant qu’elle ne puisse comprendre, la serveuse s’était retrouvée étendu au sol : le corps sombrant tranquillement dans une marre de sang.

Les larmes aux yeux, la jeune River s’élança vers Maria, la jeune serveuse qu’elle venait de blesser. Les yeux rouge auparavant remplit d’une colère cachée laissèrent place à ceux de Zia se remplissant de larmes. La petit Zia se pencha au côté de son amie qui s’était si bien occupée d’elle.

Dans son dernier souffle, Maria lui fit un petit sourire et leva la main pour lui replacer une mèche de cheveux avant de s’éteindre.

Son amie était morte dans ses propres mains … et par ses propres mains comme ses parents, ses amis, ses proches … Zia ne se contenait plus, la fureur l’envahissait. Une fureur puissante et sans limite: une fureur qui explosait littéralement et qui ne pouvant être retenue. Les larmes coulant à flot, elle redevint Yin, se réfugiant pour pleurer au plus profond d’elle.

Le petite Yin sentait toute la force de cette fureur qui la parcourrait et qui les blessaient , elle et sa sœur. Elle devait la faire sortir, pour le salut de Zia et son propre salut. Elle n’avait d’autre choix que de faire sortir cette fureur ne pouvant la contenir en leur sein.

Ainsi, lame en main, la petit Yin fit son chemin dans l’auberge faisant couler le sang dans toute sa fureur. Au final, il ne resta que Yin et Zia dans une auberge saignante.

Yin/ Zia: Nous ne pouvons vous protéger ... de nous ....

Marcher, faire le chemin à l'inverse, le même qu'elle avait fait quelques temps auparavant. L'oracle se retrouva à l'endroit même où le pauvre paysan avait fait la bêtise de croiser son chemin. Regardant le sol quelques instants pour se remémorer tout les faits et gestes qu'elle avait vécu à cet endroit, l'odeur du sang de l'homme, dont il restait encore des traces devant elle, tout ça rappella à la jeune démone ce qu'elle venait de quitter, le carnage de l'ange déchu à Träne. Elle aurait pu faire mieux. Pensant à tout le sang versé par cet être infâme, partisan de Darva, Arché poussa un soupir.

*Tant de sang dont il n'a pu profiter... trop rapide... aurait pu m'amuser avec eux moi...surplus de pouvoirs gaspillés...*

Archélia ruminait et fulminait. Continuant à marcher, observant les bateaux et tentant de décider lequel elle prendrait pour retourner sur son continent chéri, Archélia sourit d'avance à ce qu'elle ferait là-bas. Puis, une odeur qu'elle reconnaîssait comme celle du sang vînt lui lécher le bout du nez. De plus, un cri dont la jeune oracle se régalla vînt chatouiller ses tympans. Il y avait eu un crime quelque part et Archélia en était certaine, le coupable se ferait pourchasser si l'être qui ne cessait d'hurler ne s'arrêtait pas. Souriant de son sourire si malicieux, l'oracle du mal changea de direction et marcha un peu plus rapidement pour finalement arriver devant la femme qui criait. Gardant toujours son calme, Archélia plongea ses yeux d'ébène dans ceux de la femme et se concentra. Les cris cessèrent pendant une fraction de seconde, mais lorsqu'ils recommencèrent, ils furent de plus en plus perçants.

*Comme il est bon de retrouver ses pouvoirs.*

Archélia avait fait tripler le sentiment de peur qui s'échappait de la femme. L'oracle continua à fixer la femme qui hurlait de plus belle et le son qu'elle échappait ne fut plus qu'un écho. Étrangement, personne n'était accourut. Les yeux de la femme s'agrandirent et finirent par sortir de leur orbites et ils roulèrent sur le sol. L'être tenta d'hurler, mais plus un son ne sortait de sa gorge. L'oracle sourit encore et, utilisant simplement sa main, entreprit de lacérer la peau et de la creuser, juste au niveau du coeur, pour finalement l'atteindre. Archélia arracha le coeur toujours battant de la femme qui s'écroula par terre. Dans ses yeux, ont pouvait lire la terreur, mais ce fut la dernière chose qu'il resta d'elle. La démone aspira un bon coup d'air, juste au moment où elle sentait l'âme de sa victime s'échapper.

*Comme ça fait du bien!*

Archélia garda le coeur et s'avança vers la petite auberge d'où la femme n'avait fait qu'entrer une fraction de secondes. L'odeur du sang devenait de plus en plus forte, jusqu'à ce qu'Archélia atteigne la petite porte et la franchisse. Devant elle, un spectacle des plus mangifique régnait. Du sang s'échappait de partout, de toute les victimes. Leur fraîcheur cadavérique révéla à l'oracle qu'ils n'avaient été tués que depuis quelques instants, donc leur tueur devait encore être là. S'avançant encore un peu, Archélia aperçut une fillette, ses cheveux noirs lui encadrant le visage, un visage qui paraissait angélique. Mais derrière ces yeux rouges, la démone lut le sang et la souffrance. Souriant d'un air enfantin, Archélia regarda la demoiselle.

-Magnifique. Dehors, j'ai trouvé cette femme qui hurlait. Je m'en suis chargé. J'adore votre nouvelle décoration. Voulez-vous ce coeur, je n'en ai aucunement besoin, je ne sais même pas pourquoi je l'ai pris.

Parlant très lentement sur un ton quelque peu enfantin, la jeune oracle observa le travail fait par la gamine. On aurait dit que la démone était revenue au temps où elle n'était pas encore oracle, où elle pouvait s'amuser comme bon lui semblait. Le temps où elle ressemblait un peu à la fillette devant elle.

Archélia observa longuement la petite personne devant elle. Sachant pertinemment que si elles restaient dans cet endroit les forces de l’ordre apparaîtraient sûrement bientôt et, croyant plus que ce pouvait être la grande personne que la jeune qui ait commis cet acte de violence, arrêteraient Archélia. L’oracle ébaucha un sourire avant de répondre.

-Eh bien, moi non plus je n’en ai pas besoin.

La jeune démone regarda le cœur, puis d’un geste dénudé d’attentions, elle le lança. Prenant tout son temps, elle jeta un œil pour la Xème fois aux alentours, se régalant de l’enfer qu’avait dû être cet endroit lors du massacre. Imaginant la scène dans sa tête, Archélia secoua la tête pour reprendre ses esprits.

-Non, non, je n’ai ni faim, ni soif. Vous pouvez vous sauvez, je n’en ai que faire. Je voudrais toutefois vous demander si vous ne connaîtriez pas un bateau partant d’ici, pour se rendre sur le Continent du Mal. Cela fait si longtemps que je n’ai pas mit le pied sur mon continent chéri... ah et puis, laissez tomber, j'en trouverai bien un seule.

Archélia commença à marcher entre les cadavres, se penchant sur chacun pour tenter de trouver comment il avait connu la mort et s’il avait assez souffert à son goût.

-Les coups de couteau sont sûrs, mais il n'a pas assez souffert… même chose… tututututu… aurait peut-être besoin de voir ce que c’est une mort digne de ce nom… personne n'a souffert, aucune mort atroce...

L’oracle du mal recommençait à murmurer des paroles qu’elle seule pouvait entendre. Remarquant que toutes les victimes avaient été tuées de la même manière, de quelques coups de couteau, Archélia soupira.

*Les jeunes d’aujourd’hui ne savent vraiment plus comment tuer comme il le faut… *

Le découragement se peignait sur le visage de la jeune démone, mais elle le chassa. Elle repensa à la femme qui criait et son sourire de malice réapparut sur son visage. Voilà une belle mort dont Archélia était fière. Mais son besoin de tuer était toujours présent. Après toutes les années qu'elle avait passée dans sa grotte à Anfauglith avant d'en être sortie de force, la jeune oracle avait besoin de tuer, pour rattrapper le temps perdu. Bien sûr, cela se ferait par étapes, une victime à la fois, pour lui permettre de bien savourer ce moment. Son moment favoris était lorsque l'âme quittait le corps de sa victime pour s'évader on ne sait où. À ce moment, quelque chose changeait dans l'air et à chaque fois, un frisson de délice parcourait le corps de l'oracle.

Arché continua à marcher et sortit de l'auberge. Elle se dirigea lentement vers le port, regardant s'il n'y avait pas un bateau à prendre.

(Désolée Zia, je part. Suite-----> Parmi les océans-----> Le retour de l'oracle.)